mardi 11 janvier 2011

Le problème des primaires


Ce soir (11-1-11), on apprend par la bouche du porte-parole du PS, Benoît Hamon, que "les candidats à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2012 devront se déclarer entre le 28 juin et le 13 juillet, et [que] le vote, ouvert à tous les sympathisants de gauche, aura lieu les 9 et 16 octobre." - Nous actualisons donc tacitement cette note écrite la veille.

Les dates des primaires socialistes sont maintenant connues. - Le simple bon sens voudrait que le probable étalage des différends entre camarades du PS (pointé également par M. Fillon) ne s'éternise pas. Or, le calendrier veut que les hostilités prennent fin à six mois seulement du scrutin présidentiel (avril 2012). - Le problème est celui-ci : dès avant la publication de la liste officielle du 13 juillet, les attaques entre camarades vont déjà fuser pour se prolonger pendant tout l'été et une partie de l'automne 2011. Ensuite, une personnalité politique sera désignée et devra rassembler tout le monde. Ceux qui se seront affrontés un mois, une semaine auparavant, devront brusquement changer leur fusil d'épaule et parader en rangs serrés derrière l'élu(e). Il y a fort à parier que ce ne sera pas très crédible aux yeux d'une bonne partie de l'électorat. Et, pour couronner le tout, l'élu(e) socialiste n'aura plus que six mois pour endosser - et incarner -  le rôle de champion(ne) de la gauche. - Mais, comme si ce n'était pas assez, les primaires socialistes sont, en plus, ouvertes à tous les sympathisants du PS ! Gageons qu'un certain nombre de "sympathisants" des droites parlementaire et nationale vont chercher à s'introduire dans ce scrutin et favoriser la personnalité la moins qualifiée ou, si l'on préfère, tenter de bousculer la personnalité la plus "présidentiable" du Parti Socialiste. - Non ? Ce sont des choses qui ne se font pas ?

Sous de tels auspices, ces "primaires" sont en effet une "machine à perdre". - Au nom de la démocratie, il n'y aurait dès lors qu'un seul conseil à donner aux socialistes français, qui n'ont décidément pas retenu la leçon de 2007 : un désistement collectif en faveur de la personnalité qui leur semble la plus apte à porter la candidature de la gauche avec quelque chance de succès. Une manière élégante d'annuler officieusement le méchef prévisible.

Pour remonter un peu le moral des camarades, j'ai déterré cette Une de Charlie Hebdo parue le 25 octobre 2006, au moment même où Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal se livraient à des joutes oratoires hebdomadaires sur la chaîne Public Sénat avec le résultat que l'on connaît. - On est certes toujours plus intelligent, ou moins niais, après coup, une fois le tour joué, mais aucun analyste politique sérieux ne contesterait aujourd'hui que, dans la triade socialiste d'alors, M. Strauss-Kahn avait les meilleures chances de battre le candidat Sarkozy.

~ actualisation : 11-1-11 - 20:00 ~

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