mardi 15 mai 2012

Safari humain

Quand j’ai entendu cette expression, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait de chasse à l'homme ! Puis j’ai vu l’émission. Chapeau :


Les îles Andaman abritent des tribus vieilles de 65 000 ans, restées à l’abri du reste du monde jusqu’à il y a une cinquantaine d’années. Aujourd’hui, les survivants des tribus Jarawas,  Sentinelles, Grands Andamanais, sont censés être protégés par des réserves. – Mais bien que l’accès y soit interdit, des agences de voyage locales organisent des « safaris humains » et promettent aux touristes d’apercevoir des Jarawas. Récemment, une vidéo amateur a fait scandale dans le monde entier : on y voyait des Jarawas danser quasi nus à la demande d’un homme qui les filmait avec son téléphone portable. Corruption, guerre de territoire entre colons et tribus ancestrales, batailles politiques autour de ces peuples en voie de disparition, le sort des tribus primitives des Andaman est devenu un enjeu mondial et un sujet qui dérange…


jarawas

mardi 8 mai 2012

Présidentielle 2012 : Le débriefing

Le 6 mai 2012, François Hollande a été élu Président de la République Française avec 51,635 % des suffrages exprimés, soit 18.000.668 voix sur 34.861.353 et un avantage de 1.139.983 bulletins favorables sur Nicolas Sarkozy, qui en obtient 16.860.685 ; pour ce second tour de la Présidentielle, 46.066.307 électeurs français étaient inscrits sur les listes, 9.049.998 d'entre eux ne se sont pas rendus aux urnes et 2.154.956 citoyens ont voté blanc ou nul, selon les chiffres publiés le 10 mai 2012 par le Conseil Constitutionnel qui proclame "M. François HOLLANDE Président de la République française à compter de la cessation des fonctions de M. Nicolas SARKOZY, laquelle, en vertu de l'article 6 de la Constitution, aura lieu, au plus tard, le 15 mai 2012 à 24 heures".

Il semble que le président battu mette fin à sa carrière politique, comme c'est d'ailleurs la règle un peu partout dans le monde. Ainsi, l'ère Sarkozy montrera bien vite son vrai visage : celui d'un fantôme ou d'un mirage qui, par-delà quelques actions spectaculaires, aura accentué la division du pays et la déchéance de l’État social. Avec l'une, le Président sortant aura contribué à regonfler la baudruche frontiste et avec l'autre, il aura aidé à réaliser l'un des principaux objectifs du libéralisme globalisé.

Rétrospectivement, on peut dire que cette campagne présidentielle 2012 a été lancée à la mi-janvier 2011 avec le congrès de Tours où, succédant à son père, Marine Le Pen devient la nouvelle présidente du Front National. Les observateurs croient alors déceler une tendance à la "dédiabolisation" du parti d'extrême-droite, certains se laissant aller à dire que les frontistes deviennent "fréquentables".

Quelques jours plus tard, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon de se déclarer candidat pour le Front de Gauche. Ainsi, les affrontements commencent très tôt entre les deux extrêmes de l'échiquier politique français. Et il faut bien reconnaître que ces campagnes précoces ont été couronnées de succès. Dans ce contexte, un sondage Louis Harris Interactive publié début mars 2011 donne résolument dans le surréalisme : Marine Le Pen était alors créditée de 23% et Jean-Luc Mélenchon de 5%. Le nouveau Président de la République, qui s'était porté candidat aux primaires socialistes début avril 2011, n'y figurait pas encore : Martine Aubry était créditée de 21%, à égalité avec Nicolas Sarkozy, et Eva Joly pesait tout-de-même 7%.

Puis, le 18 mars 2011, un événement majeur allait détourner l'attention de la campagne française : Aux côtés des États-Unis et du Royaume Uni,  la France intervenait en Libye. Deux mois plus tard, le grand favori de la Présidentielle allait sombrer au Sofitel de New York : le 14 mai 2011, le directeur social-démocrate du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn, se fit arrêter pour agression sexuelle.

Et, on l'aurait presque oublié : les 20 et 27 mars les électeurs furent appelés aux urnes pour des Cantonales partielles, où la gauche allait prendre l'avantage sur la droite.

Ensuite, les électeurs assistèrent à l'exercice désormais habituel des primaires : mi-juin Eva Joly remporta celles d'Europe Écologie Les Verts et, mi-octobre, François Hollande triompha au Parti Socialiste.

Or, entre-temps, une autre élection - indirecte - eut lieu : la Sénatoriale partielle du 25 septembre 2011 changea - pour la première fois sous le régime de la 5e République - le rapport de force au sein de la chambre haute du Parlement : 178 sièges pour la gauche contre 170 pour la droite. En conséquence, le socialiste Jean-Pierre Bel fut élu président du Sénat le 1er octobre.

On n'insistera jamais assez sur la faible médiatisation de ces élections réelles - cantonale et sénatoriale - au profit des estimations assénés à intervalles réguliers par les instituts de sondage qui, en consacrant ce qu'il faut appeler la "démocratie virtuelle", ont un effet rétroactif sur l'opinion publique avec les commentaires qui, sans cesse, les accompagnent, exerçant de fait une influence non négligeable sur le vote final des citoyens.

Début décembre 2011, c'est au tour du centriste François Bayrou d'officialiser sa candidature. Mais il faudra attendre la mi-février 2012 pour que le Président Sarkozy se déclare.

Un mois plus tard, on pouvait craindre le pire avec la médiatisation d'un fait divers qui réorienta le débat sur les sempiternels problèmes d'insécurité et d'immigration :  le 19 mars 2012, après l'assassinat d'un militaire à Toulouse et de deux autres à Montauban, une attaque contre une école juive fut perpétrée par le même auteur à Toulouse, ce qui occasionna une étonnante suspension de la campagne présidentielle.

Et le 22 avril 2012, soit un mois exactement après le dénouement de l'affaire Merah, le verdict des urnes reflète la "droitisation" de la campagne avec 18,01% des suffrages exprimés pour le Front National auxquels il faut ajouter les 1,8% accordés à N. Dupont-Aignan, soit 19,81% pour l'extrême-droite. Le sortant recueille quant à lui 27,08% et le centriste Bayrou divise son résultat surprenant de 2007 par deux en n'obtenant que 9,11%. Au premier tour, l'ensemble des voix de gauche (PS, FG, EELV, NPA, LO) s'élève à quelque 44% des suffrages exprimés : tout le monde s'adonne alors aux calculs électoraux.

Désarçonné, le Président sortant met le cap à droite toute, tandis que la gauche se rassemble sans conditions autour de la candidature de François Hollande. Trois dates marquent l'entre-deux-tours :
  • Le Premier Mai, où Nicolas Sarkozy organise une sorte de contre-manifestation à Paris (Trocadéro) au nom du "vrai travail" - une formule malheureuse qu'il retirera très vite - avec pour effet de s'attirer les foudres des syndicats ; et, lors du traditionnel rassemblement frontiste à l'Opéra, Marine Le Pen déclare qu'elle votera blanc.
  • Le débat télévisé du 2 mai 2012 entre les deux finalistes : Le Président sortant mise son va-tout sur cet affrontement tant souhaité, mais il se montre incapable de faire la différence face à un adversaire combattif, sûr de lui et favori des sondages.
  • Le coup de grâce de François Bayrou qui déclare le 3 mai qu'il votera Hollande au second tour.
Le verdict est implacable : Ne recueillant que 48,36% des suffrages exprimés, Nicolas Sarkozy doit quitter l’Élysée le 15 mai 2012, lors de la passation du pouvoir, et céder la place à François Hollande, élu Président de la République Française pour ces cinq prochaines années. Mais, pour pleinement exercer les pouvoirs qui lui sont conférés, il doit encore obtenir une majorité à l'Assemblée Nationale à l'occasion des Législatives prévues les 10 et 17 juin 2012.

lundi 7 mai 2012

[Note] La France se lève du pied gauche

Après une élection comme celle-ci, le réveil est souvent difficile : gueule de bois pour les fêtards et soupe à la grimace pour les déçus. 

Mais la vie continue. Après une avalanche de discours et de commentaires, les réalités politiques et économiques reprennent leurs droits. Si la campagne des Législatives (programmées les 10 et 17 juin 2012) vient d'être lancée en France, la récession menace aux États-Unis et le parlement grec fraîchement élu inspire aux observateurs que le pays serait devenu ingérable.

On commence à parler de l'État social. Encore un petit effort, et on discutera de l'Europe sociale. Ce n'est pas un État-Providence, mais la matérialisation des acquis politiques, économiques et sociaux obtenus après bientôt deux siècles de luttes : suffrage universel, égalité homme-femme, sécurité sociale et retraite, éducation et formation pour tous, réglementation et droit du travail, assurance chômage et minima sociaux...

Ce n'est pas une exigence idéaliste d'appeler à la constitution d'une Europe sociale où salaires, taxes et impôts, assurances et assistances sociales seraient harmonisés. Non pas nivelés vers le bas, mais élaborés dans la perspective d'une existence décente à laquelle tous les Européens aspirent légitimement.

On y oppose l'endettement des pays européens au cours des dernières décennies. Or cette dette est le reflet de toutes les aides qui ont été apportées aux populations pour les préserver du pire : pour assurer une éducation aux enfants au lieu de les tuer au travail, comme ce fut encore le cas au 19e Siècle en Occident, comme c'est toujours le cas dans certains pays dits pauvres, à la merci des excès de la mondialisation libérale ; pour soigner les gens au lieu de les laisser mourir ; pour permettre aux anciens de se reposer après une vie de labeur ; pour aider la foule croissante des chômeurs, des sans domicile, de ceux qui, même dans nos pays dits riches, vivent en-dessous du seuil de pauvreté ; bref, pour assurer un service public convenable, équitable.

Il s'agirait de savoir si les financiers, les spéculateurs, les désertificateurs, les exploiteurs, les va-t-en-guerre n'ont pas, eux aussi, une dette à régler, qui s'annonce bien plus importante que celle de l’État social. Si la réponse est oui, il faudrait réfléchir aux moyens de faire payer ceux qui se distinguent par un autisme antisocial (pléonasme) et une inconscience croissante, résumés dans cette formule bien connue : Après moi, le déluge.

dimanche 6 mai 2012

Résultats de la Présidentielle 2012 en France

Il faut attendre 20h pour le dire en France : Le 6 mai 2012, François Hollande (PS) a été élu président de la République Française. - Les résultats détaillés suivront dans un instant.

Et voici une première dépêche AFP (via Le Soir, 18h53, publiée ici à 20h précises, conformément à la législation française) :   
Le socialiste François Hollande a été élu dimanche président de la République, recueillant entre 52 et 53,3% des suffrages au second tour de la présidentielle, d'après les estimations de quatre instituts de sondages. - Selon les instituts CSA, TNS Sofres et Ipsos, le candidat PS a obtenu 52% des voix contre 48% à son rival UMP, le président sortant Nicolas Sarkozy. Les estimations de Harris Interactive variaient entre 52,7 et 53,3% en faveur du candidat socialiste.
Un peu après 19h, France 2 communique le chiffre de la participation : 79,90% prévu par Ipsos (82% pour CSA, selon Le Monde). Au second tour de la Présidentielle 2007, 83,97% des inscrits étaient allés voter. Selon le ministère de l'Intérieur, la participation était de 71,96% ce 6 mai 2012 à 17 heures (contre 70,59% le 22 avril à la même heure).

A 19h34, le Live du Monde ne laisse plus beaucoup de place au suspense :
TULLE : Un à deux milliers de partisans de François Hollande sont réunis sur la place de la cathédrale à Tulle dans l'attente du discours de leur favori, dont ils anticipent la victoire. - "François, président !" et "On a gagné ! On a gagné !", lançaient quelques militants massés devant l'estrade montée pour l'occasion où doit s'exprimer le député de Corrèze après l'annonce des résultats à 20 heures. - Les partisans du socialiste avaient commencé à se regrouper en fin d'après-midi à Tulle, ville dont François Hollande a longtemps été maire, pour fêter la victoire espérée de leur favori. François Hollande devait les rejoindre pour une courte allocution avant de rejoindre l'aéroport de Brive, pour s'envoler vers Paris et rejoindre la Bastille, le lieu où il espère fêter, avec ses amis socialistes et ses partisans, sa victoire.

A 20h précises, Le Monde et France 2 donnent François Hollande gagnant avec 51,9% des voix (estimation Ipsos). Le visage du nouveau Président de la République Française apparaît sur l'écran de la chaîne publique.

Peu après, le président sortant fait ses adieux à la Mutualité de Paris.



Une heure plus tard, le nouveau président prononce son premier discours à Tulle.



21h15 - Courrier international poste (via Le Monde) : 
VU DE RUSSIE - Joint par Courrier international, Andreï Gratchev, politologue russe, en France depuis vingt ans, ancien porte-parole de Mikhaïl Gorbatchev et correspondant pour différents médias russes : "C'est un commentaire autant personnel que politique que j'ai envie de faire, car en 1981 je me trouvais rue de Solferino lors de la victoire de François Mitterrand. Certes la situation, la France, l'Europe et le monde sont différents. Les Français ont choisi l'espoir, l'espoir du changement, qui se traduira par un président plus digne et plus en harmonie avec la société française pour aborder les prochaines épreuves liées à la crise. Nicolas Sarkozy a été victime de la crise, mais aussi de son propre manque de constance et de concentration. Il fut un gestionnaire plus qu'un porteur de projet. Il en a payé le prix. C'est plus contre lui que pour François Hollande que les Français ont voté."

21h40 - Le Monde donne une nouvelle estimation Ipsos affinée : François Hollande à 51,7%, Nicolas Sarkozy à 48,3 %.

22h10 - Le Monde résume l'intervention de Lionel Jospin sur le plateau de France 2 à propos du nouveau président : "Quand je l'ai appelé auprès de moi en 1995, il n'était pas un de mes proches, mais j'étais saisi par son talent. Et de 1995 à 1997, nous avons découvert que nous aboutissions souvent aux mêmes conclusions politiques. En 1997, il était donc pour moi le meilleur pour diriger le Parti socialiste. Et il était ensuite totalement associé au gouvernement." Et sur la victoire de la gauche : "Non ce n'est pas une revanche, mais un accomplissement. (...) Le score serré ce soir me fait penser que cette élection est plus normale que la victoire de Mitterrand en 1981. Mais la situation et le contexte sont également plus exceptionnels. Sans doute François Hollande est-il plus conscient de la crise qui s'abat sur l'Europe. Et je pense qu'avec les thèmes que le président sortant a, dans sa campagne, essayé de faire surgir des tréfonds de l'opinion française, les Français se sont dit : il vaut mieux François Hollande, plus simple, plus normal, et une politique plus équilibrée." - Les qualités de François Hollande : "c'est une très vive intelligence, quelqu'un qui n'est pas tourné vers lui. C'est un calme. Un très bon économiste. Et un homme qui saura rassembler, et qui ne concentrera pas tous les pouvoirs dans ses mains, au risque de l'impuissance." Quant à ses défauts : "un président de la République qui vient d'arriver n'a pas de défauts."

22h40 - Après avoir annoncé 51,1%, France 2 remonte le score de François Hollande à 51,26%. Puis on s'accorde à nouveau sur 51,7%.

Vers 23h, l'AFP (via Le Point) attribue 51,56% au nouveau président. Et l'agence précise : La participation s'établirait autour de 81%, selon les instituts de sondages, taux inférieur au second tour de la présidentielle de 2007 (83,9%) mais supérieur à celui du premier tour de 2012 (79,5%).

Après dépouillement, le chiffre officiel de 51,67% met tout le monde d'accord. On le compare aux 51,76% de François Mitterrand en 1981. Demain, la France se lèvera du pied gauche.


Enfin, à minuit passé de vingt minutes, François Hollande arrive à la Bastille :



Le lendemain, lundi 7 mai 2012 vers 11h, le ministère de l'Intérieur annonce le chiffre définitif : 51,62% (18.000.438 voix) pour François Hollande et par conséquent 48,38% (16.869.371 voix) pour Nicolas Sarkozy. Soit 34.869.809 suffrages exprimés et une différence de 1.137.067 voix en faveur du président élu. Sur un électorat potentiel de 46.073.165 personnes, 2.147.173 électeurs ont voté blanc ou nul (4,66% des inscrits, 5,8% des votants), tandis que 9.056.183 inscrits se sont abstenus (19,66% contre 20,7% au premier tour et 16,03 % au second tour de la Présidentielle 2007).

vendredi 4 mai 2012

[Billet] Fin de Campagne (4 mai 2012)

Ce soir à minuit, les politiciens feront silence. Les commentateurs se tairont enfin. Les sondeurs auront plié bagage. Et la campagne présidentielle 2012 appartiendra à l'histoire.

Le débat traditionnel de l'entre-deux-tours a bien eu lieu. Les derniers meetings ont été tenus. Les ultimes sondages sont tombés. Et le centre vient de doubler le sortant à gauche.

Dimanche 6 mai 2012, les électeurs prendront la parole. 46 millions de citoyens français seront appelés aux urnes. Le peuple fera son choix. Et le verdict sera irrévocable.

Pour l'heure, on tergiverse encore. L'incertitude continue de régner. Les discours s'entrechoquent. Et les manipulateurs de l'opinion publique tirent leurs dernières cartouches.

On dit que le duel télévisé a été rude, âpre. Il paraît qu'il n'aura pas d'effet majeur sur le scrutin. Chacun aurait vu son champion triompher. Et les indécis ne se seraient toujours pas décidés.

Que retiendra-t-on de tous ces discours, de toutes ces discussions ? Lundi, la vie reprendra son cours. Les chômeurs chômeront, les travailleurs travailleront. Et les spéculateurs spéculeront.

Ce dimanche, on vote également en Grèce et dans le Land allemand du Schleswig-Holstein. Au Royaume-Uni, les travaillistes viennent de battre les conservateurs aux municipales. L'Europe politique reste à construire. Et les spéculateurs continuent de spéculer.

Dans les autres pays européens, le scrutin français est perçu comme une élection régionale. Pour l'heure, chacun voit midi à sa porte. L'Europe politique n'est encore qu'un rêve. Et le libéralisme forcené fait toujours des ravages.

Le silence est propice à la méditation. A force d'être répétées, les mots perdent de leur sens. La volonté de convaincre à tout prix produit bien souvent un effet pervers. Et les indécis finissent par s'abstenir.

Que retiendra-t-on de cette campagne présidentielle 2012 ? Comme les autres, elle intègrera la partie anecdotique de l'histoire. Seul, le nom du nouveau président français restera. Et la réalité de son action politique.


jeudi 3 mai 2012

[Débat] Le débriefing de Hollande (3 mai 2012)

François Hollande (PS) répond aux questions de Patrick Cohen (France-Inter - 3 mai 2012)


François Hollande répond aux auditeurs de France-Inter.

[Débat] Le débriefing de Sarkozy (3 mai 2012)

Nicolas Sarkozy (UMP) répond à Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel (RTL - 3 mai 2012)

Nicolas Sarkozy est interviewé par Jean-Michel Aphatie et Yves Calvi (RTL - 3 mai 2012)

Nicolas Sarkozy répond aux questions des auditeurs de RTL

[Vidéo] Hollande-Sarkozy : Le Débat (2 mai 2012)

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) se sont rencontrés ce 2 mai 2012 pour le traditionnel débat de l'entre-deux-tours modéré par Laurence Ferrari (TF1) et David Pujadas (France 2).

1 - OUVERTURE

2 - MILIEU DE PARTIE

3 - FIN DE PARTIE

mardi 1 mai 2012

[Billet] Premier Mai

Le muguet. La France à la Fête du Travail. Les Syndicats à l'honneur. Un peu partout dans le monde. Le Pen vote blanc. Nini Marine à l'Opéra. Hollande à Nevers. Bérégovoy oblige. Sarkozy au Trocadéro. Morano chauffe le Parvis des Droits de l'Homme. Copé en interview. BFM couvre l'événement en grande pompe. Mise en scène grandiose. Hollywood sur Seine. Carla et la Tour Eiffel. Une heure avant sa prise de parole, le président-candidat donne ses impressions à chaud. Un brin de muguet à la main. Cerné par les journalistes. Plan de coupe. Recyclé en grand reporter à Paris, Mazerolle fait parler NKM. La formule à tire-larigot. Bien envoyée. En studio, Ruth Elkrief reprend l'antenne sur un rire étrange. Pause commentaire.  Puis Juppé au micro : "La stabilité et la croissance". Avec un peu de nervosité dans le ton. Las, le téléspectateur moyen zappe. Sur LCP, on voyage dans le temps : En 1963, Yves Montand explique qu'un acteur doit pouvoir prendre position sur le monde qui l'entoure. Puis revoilà Sarkozy : "Les frontières... Ceux qui se lèvent tôt et travaillent dur..." Plan large sur le parvis, la Tour Eiffel en point de mire. Plan américain sur l'orateur : "Je veux un nouveau modèle français..." Il tient son mot d'ordre et peut donc l'asséner à la cantonnade. Staccato de marteau-piqueur. "La France du Travail..." La caméra s'élève au-dessus des drapeaux qui s'agitent. La foule scande des choses inaudibles. Nouveau silence. Sarkozy fait mousser son bilan. Feu d'artifice de citations. Le Général de Gaulle est convié. Discours du 1er Mai 1950. "Vous êtes le visage radieux de la France." Enfin : "Trois jours pour convaincre." Et : "Merci Carla." Le téléspectateur moyen éteint son poste. Comme un creux.

Günter Grass : "Ce qu’il faut dire" (2012)

Préambule (Note du traducteur)


Je voudrais proposer, dans le cadre de ce blog, ma traduction du "poème" de l'écrivain allemand Günter Grass, qui lorsqu'il fut publié par la Süddeutsche Zeitung le 4 avril 2012 avait soulevé un tollé dans l'opinion publique allemande (et bien au-delà) : en effet, on avait vite fait de rappeler l'appartenance de Grass à la Waffen-SS (volontaire comme sous-marinier à 17 ans, il a été refusé par ce corps d'armée et affecté - de l'automne 1944 au printemps 1945 - à la Waffen-SS, pour laquelle il ne s'était donc pas porté candidat) : le prix Nobel de littérature (1999) n'a rendu public cet épisode que très tardivement (en 2006 dans son autobiographie Beim Häuten der Zwiebel). Or, dans la RFA de l'après-guerre, Grass tenait le rôle de l'intellectuel engagé (très lié à Willy Brandt pour qui il écrivait certains discours), résolument anti-fasciste, ce qui lui valait à l'occasion le surnom de "Moralapostel" (apôtre moralisateur). - Dans ce "poème" (auquel le chanteur et poète Wolf Biermann, très attaché à Israël, dénie cette qualité en invoquant un "péché littéraire capital"), Grass s'élève contre le fait que l'Allemagne livre à Israël un sous-marin capable de lancer des missiles nucléaires. Comme il le dit lui-même, cet écrit et son auteur risquent d'être taxés d'antisémites, ce qui ne correspond nullement à la vérité, mais une telle accusation aura tout de même été formulée. D'autre part, certains participants à l'intense débat public ont fait de l'auteur du Tambour un défenseur de l'Iran d'Ahmadinejad et par voie de conséquence un ennemi d'Israël. - Il convient alors de préciser que je ne suis qu'un traducteur dans cette histoire : ayant retrouvé ce petit travail dans mes papiers, je l'ai revu et, sans être entièrement satisfait, j'ai eu envie, malgré tout, de le partager ici et - pourquoi pas ? - le soumettre à discussion (sans haine et sans crainte). - Voici donc le texte :