mardi 13 janvier 2015

Il y avait du peuple ?

~ Un billet court et superflu ~

Vous en vouliez, vous en avez eu, du peuple, vous qui en parlez tant, vous exprimez en son nom, à la place de cet intellectuel parisien, dont finalement vous n'êtes pas si différents, vous qui aimez moquer la bienpensance pour sauver la bienséance, mais je m'égare : tout cela n'est qu'une question d'économie, de comptable qui regarde ses compteurs toute la sainte journée, pour surtout ne rien rater du deal !

Le peuple, s'il veut, il bat tous les records, et on ne parle plus sondage sur fond d'abstentionnisme galopant et de questions stupides. On parle protestation et deuil. Et là, s'ils récupèrent, ils se mettent le doigt dans l’œil : là, le peuple les a pris de vitesse, la masse les a débordés, les populistes, les champions du monde !

Moi, ce 11/1, j'avoue que, brassant ma mauvaise réputation, j'ai roupillé et fait un rêve : rien n'était plus comme avant, le peuple devenait intellectuel, le provincial Parisien, et en toile de fond j'ai assisté à la naissance d'une Europe telle qu'elle s'est toujours imaginée, sans encore s'être réalisée, bref les gens arrêtaient de se prendre la tête pour des conneries et passaient à la partie agréable du programme : un rêve, quoi !

Mais si nous arrêtons de rêver – ou plutôt : de prendre nos rêves au sérieux ! – ne risquons-nous pas de redevenir ces hommes en gris qui marchent dans une brume opaque, des silhouettes sans imagination dans un monde de terreur, la fantaisie tout entière absorbée par la peur, le crâne caché sous un chapeau ou un voile ?




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