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vendredi 6 avril 2012

[Note] Menace terroriste, menace nucléaire

A l'heure où un "incident" est signalé à la centrale nucléaire de Penly (Seine Maritime), pendant qu'un "coup de filet" dans les milieux islamistes français sur ordre du gouvernement est toujours en cours après les vagues médiatiques de l'affaire Merah, on peut se poser des questions sur la hiérarchie des informations.

Ce jour, le moteur de recherche Google répertorie 180.000.000 entrées (!) pour le nom propre Merah, contre 123.000 pour celui de Penly. - Bien sûr, l'incident, qui n'est rien moins qu'un véritable accident, sans pour autant préjuger de sa gravité, ne s'est produit qu'hier, jeudi 5 avril 2012, mais on peut déjà affirmer que cette menace nucléaire, pourtant bien réelle, n'atteindra pas les sommets de l'action extrêmement médiatique d'un tueur en masse dans le toulousain.

lundi 19 mars 2012

Faits divers

Après l'assassinat d'un militaire à Toulouse, le 11 mars 2012, et de deux autres à Montauban quatre jours plus tard 45 km plus au Nord, une attaque contre une école juive a été perpétrée à Toulouse, dans le quartier de Jolimont, ce lundi matin 19 mars. Le quotidien régional La Dépêche précise [ici] : "Il y aurait au moins trois morts, un professeur de religion et ses deux enfants. Le tueur serait muni de deux armes, dont une de même calibre que celle utilisée pour les parachutistes de Montauban." - Selon des témoins, il s'agirait à nouveau d'un "homme à scooter". La Dépêche : "Le tueur aurait fui sur un scooter noir. Ce qui pourrait suggérer qu'il y ait un lien avec l'auteur des deux fusillades contre les militaires à Toulouse et Montauban. Un important dispositif de recherche a été mis en place pour retrouver le tireur. Plusieurs hélicoptères quadrillent la région nord et est de Toulouse."

En période électorale, le problème avec ce type de "faits divers" - une appellation qui ne veut aucunement minimiser leur gravité - c'est la sur-réaction des politiques et le malaxage de l'opinion publique par les médias. Je cite un passage de mon Carnet de campagne 2007 :
...en 2002, (...) c’était une sordide série de faits divers, montés en épingle par tous les médias français peu avant le scrutin, qui remit à la Une le “problème de l’insécurité”, le cheval de bataille de Jean-Marie Le Pen, présent contre toute attente au second tour avec pour effet de mettre hors course Lionel Jospin, le principal rival du Président Chirac, qui aurait peut-être triomphé cette année-là.
Il s'agissait de trois "faits divers" qui se sont produits entre le 8 mars et le 18 avril 2002, soit trois jours avant le premier tour de la présidentielle. Je les présente dans ma note sur l'instrumentalisation politique des faits divers. La médiatisation à outrance de cette série d'agressions (en particulier de l'affaire "Papy Voise" à la veille du scrutin) montre l'influence néfaste que peuvent exercer des événements ponctuels, sans véritable lien avec le débat politique de fond et rabâchés en boucle, sur le choix final des électeurs. Si l'on pouvait démontrer que la catastrophe de 2002 a été le fruit de la campagne médiatique portant sur ces trois faits divers, il faudrait conclure que la démocratie peut être mise à mal par ce genre de procédés. Pour mémoire voici les résultats des présidentielles de 2002 :