Ici, l'hiver pointe son nez. Là-bas rien n'est joué. A Toulouse, une manifestation d'art contemporain s'intitule Le Printemps de Septembre. En Alexandrie, c'est le printemps en novembre, alors que l'opération libyenne vient tout juste de se terminer et que les Tunisiens ont voté "religieux" à 37,02% le 23 octobre 2011.
Le "peuple", les gens de la rue ne veulent pas se faire voler la Révolution par les militaires, dont certaines huiles avaient fait le sale boulot pour le président déchu que la rue aura balayé dans le vent du printemps ...
.. to be continued ..
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mercredi 23 novembre 2011
dimanche 27 février 2011
[Libye 2011] L'étau se resserre
[00:00] Les fils d'actualité sont suspendus dans la nuit. Et la télévision débite son ronron en fond sonore. Ou rediffuse ses journaux sur la dernière prestation du colonel K. La TV suisse annonce qu'il n'aurait détruit que la moitié de ses stocks de gaz moutarde, utilisé dès la Première guerre mondiale (1914-18) et employé par Saddam Hussein dans la guerre de l'Irak contre l'Iran (1980-88). Mais l'expert suisse doute que le colonel K. puisse encore l'utiliser. Or, le ministre de la Justice démissionnaire vient d'affirmer que Kadhafi n'hésiterait pas à l'employer s'il était acculé. Et puis il y a la menace d'ouvrir les dépôts d'armes aux supporters du régime... Lorsqu'il est question des sanctions possibles contre la Libye, il apparaît que l'arrêt des livraisons d'armes n'empêche pas que celles-ci restent présentes sur le territoire en quantités suffisantes pour permettre un massacre de grande envergure (Journal de la Schweizer Fernsehen, 10vor10, rediffusé actuellement sur la chaîne 3sat)
Dans la journée, on a appris que des milliers de personnes sont descendues vendredi [25-02-2011] dans les rues de nombreuses villes d'Irak, de Mossoul à Bassorah, à l'occasion d'une "journée de la colère". Au moins 11 personnes ont été tuées, dont neuf lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans le nord du pays. - Ces manifestations sont les plus importantes et les plus violentes en Irak depuis qu'un vent de révolte balaie le monde arabe. Elles traduisent la colère de nombreux Irakiens contre la corruption, le chômage et des services publics médiocres (in Nouvel Observateur avec AP) - Il y a eu trois morts et 15 blessés à Hawija, à 240 km au nord de Bagdad. Cinq manifestants ont été tués et 15 blessés à Mossoul (360 km au nord-ouest de Bagdad) Au Kurdistan irakien, une personne a été tuée et 25 autres blessées. Dans la province d'Anbar (proche de Bagdad), deux manifestants ont été tués par balles et 14 autres blessés. A Bagdad, Bassora et Kerbala, les manifestants ont été épargnés.
Une nouvelle marche a également été organisée en Algérie, où l'état d'urgence vient d'être officiellement levé. El Watan commente : Malgré la levée de l’état d’urgence, Alger reste hermétiquement fermée à toute manifestation publique. Les autorités ont mobilisé une armada de policiers pour empêcher la marche de la CNCD. En effet, la participation à cette troisième marche semble avoir été encore moindre (ou plus empêchée) qu'à la manifestation de samedi dernier.
[Nota] À cette place, j'avais écrit (improvisé) une "digression historique" dans la nuit, que j'ai supprimée en attendant une version plus aboutie...
[13:00] Le Nouvel Observateur publie cette note (avec AP) : Le régime de Moammar Kadhafi arme ses partisans civils pour établir des points de contrôle et réprimer toute contestation, selon les témoignages d'habitants de Tripoli. - Le soulèvement populaire qui touche la Libye constitue le plus grand défi auquel est confronté Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. Le dirigeant libyen a maintenu son contrôle dans la capitale en ayant recours à la violence contre les protestataires, mais les insurgés se sont emparés d'environ la moitié du littoral libyen. - Les forces pro-Kadhafi ont ouvert le feu sur des manifestants après la prière du vendredi. Le numéro un libyen a déclaré à ses partisans qu'il "ouvrirait les dépôts d'armes pour que tous les Libyens (...) soient armés". - Des habitants de Tripoli, joints samedi par téléphone depuis Le Caire, ont fait état sous couvert d'anonymat de camions patrouillant les rues avec à leur bord des civils soutenant le régime.
De son côté, Saif al-Islam Kadhafi, qui a invité (et encadré) des journalistes occidentaux à Tripoli, dit dans une conférence de presse à l'hôtel Rixos al Nas [extrait en anglais] que l'histoire des mercenaires, des bombardements de civils, des centaines ou des milliers de victimes est une "grosse blague" (big joke). Il affirme par ailleurs qu'Al Qaida est derrière les révoltes et qu'il suffit d'aller voir la déclaration de l'organisation terroriste, diffusée hier sur Internet, selon lui (Telegraph). - Il faut rappeler une autre déclaration du propagandiste en chef, qui disait hier vouloir entamer des "négociations" avec l'opposition.
[13:15] Et cette nouvelle surprenante : Selon la chaîne iranienne Press TV, le plus jeune fils de Kadhafi, Saif al Arab, a rejoint les manifestants à Benghazi [http://www.presstv.ir/detail/166900.html] (Le Monde)
[14:00] L'avis éclairé de Silvio Berlusconi fait le tour des rédactions du monde : "J'ai eu des nouvelles fraîches il y a quelques minutes et il apparaît effectivement que Kadhafi ne contrôle plus la situation en Libye", a dit le président du conseil italien lors d'un meeting politique à Rome. (in L'Express)
Dans la journée, on a appris que des milliers de personnes sont descendues vendredi [25-02-2011] dans les rues de nombreuses villes d'Irak, de Mossoul à Bassorah, à l'occasion d'une "journée de la colère". Au moins 11 personnes ont été tuées, dont neuf lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans le nord du pays. - Ces manifestations sont les plus importantes et les plus violentes en Irak depuis qu'un vent de révolte balaie le monde arabe. Elles traduisent la colère de nombreux Irakiens contre la corruption, le chômage et des services publics médiocres (in Nouvel Observateur avec AP) - Il y a eu trois morts et 15 blessés à Hawija, à 240 km au nord de Bagdad. Cinq manifestants ont été tués et 15 blessés à Mossoul (360 km au nord-ouest de Bagdad) Au Kurdistan irakien, une personne a été tuée et 25 autres blessées. Dans la province d'Anbar (proche de Bagdad), deux manifestants ont été tués par balles et 14 autres blessés. A Bagdad, Bassora et Kerbala, les manifestants ont été épargnés.
Une nouvelle marche a également été organisée en Algérie, où l'état d'urgence vient d'être officiellement levé. El Watan commente : Malgré la levée de l’état d’urgence, Alger reste hermétiquement fermée à toute manifestation publique. Les autorités ont mobilisé une armada de policiers pour empêcher la marche de la CNCD. En effet, la participation à cette troisième marche semble avoir été encore moindre (ou plus empêchée) qu'à la manifestation de samedi dernier.
[Nota] À cette place, j'avais écrit (improvisé) une "digression historique" dans la nuit, que j'ai supprimée en attendant une version plus aboutie...
As-salâm ’aleïkoum | السلام .عليكم
Les fils d'actualité de la journée [Guardian] [Al Jazeera] [Le Monde] [France 24]
Quelques titres du jour : Sanctions renforcées contre la Libye tandis que Kadhafi se terre (Guardian) - Les opposants libyens progressent sur le terrain (Le Point) - Kadhafi commence à armer ses supporters (Sky News)
[13:00] Le Nouvel Observateur publie cette note (avec AP) : Le régime de Moammar Kadhafi arme ses partisans civils pour établir des points de contrôle et réprimer toute contestation, selon les témoignages d'habitants de Tripoli. - Le soulèvement populaire qui touche la Libye constitue le plus grand défi auquel est confronté Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. Le dirigeant libyen a maintenu son contrôle dans la capitale en ayant recours à la violence contre les protestataires, mais les insurgés se sont emparés d'environ la moitié du littoral libyen. - Les forces pro-Kadhafi ont ouvert le feu sur des manifestants après la prière du vendredi. Le numéro un libyen a déclaré à ses partisans qu'il "ouvrirait les dépôts d'armes pour que tous les Libyens (...) soient armés". - Des habitants de Tripoli, joints samedi par téléphone depuis Le Caire, ont fait état sous couvert d'anonymat de camions patrouillant les rues avec à leur bord des civils soutenant le régime.
De son côté, Saif al-Islam Kadhafi, qui a invité (et encadré) des journalistes occidentaux à Tripoli, dit dans une conférence de presse à l'hôtel Rixos al Nas [extrait en anglais] que l'histoire des mercenaires, des bombardements de civils, des centaines ou des milliers de victimes est une "grosse blague" (big joke). Il affirme par ailleurs qu'Al Qaida est derrière les révoltes et qu'il suffit d'aller voir la déclaration de l'organisation terroriste, diffusée hier sur Internet, selon lui (Telegraph). - Il faut rappeler une autre déclaration du propagandiste en chef, qui disait hier vouloir entamer des "négociations" avec l'opposition.
[13:15] Et cette nouvelle surprenante : Selon la chaîne iranienne Press TV, le plus jeune fils de Kadhafi, Saif al Arab, a rejoint les manifestants à Benghazi [http://www.presstv.ir/detail/166900.html] (Le Monde)
[14:00] L'avis éclairé de Silvio Berlusconi fait le tour des rédactions du monde : "J'ai eu des nouvelles fraîches il y a quelques minutes et il apparaît effectivement que Kadhafi ne contrôle plus la situation en Libye", a dit le président du conseil italien lors d'un meeting politique à Rome. (in L'Express)
vendredi 11 février 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 7 (et fin)
Fin de régime
Ce tableau publié par le site américain journalism.org montre l'impact extraordinaire que les événements égyptiens ont eu sur les médias aux États-Unis. C'est "le sujet international le plus important de ces quatre dernières années - dépassant tous les comptes-rendus sur la guerre en Irak, le tremblement de terre en Haïti et le conflit en Afghanistan." - Dès lors, on peut parler d'un véritable "overkill médiatique" : une surenchère et un matraquage, qui ne sont pas sans conséquences sur les événements eux-mêmes. Car "le monde entier regarde l'Égypte" : toute information qui concerne le pays est aussitôt analysée, "décryptée", commentée. Et c'est ce "regard du monde" qui donne au soulèvement du peuple égyptien contre la dictature une dimension "mondiale" qu'il n'aurait sans doute pas eue sans sa "projection" médiatique, qui représente également un danger important. Car si le "monde entier" a tendance à projeter ses propres attentes et ses peurs, on risque de manquer à la fois ce qui se passe réellement en Égypte et les véritables aspirations de la population égyptienne. En effet, les diverses projections, qu'elles viennent d'Occident ou des groupes islamistes par exemple, "doublent" le soulèvement populaire dans une polyphonie bruyante de commentaires et d'interprétations, dont le brouhaha peut finir par rendre inaudibles les voix de l'opposition égyptienne elle-même, pourtant indispensables à l'avènement de la démocratie sur les bords du Nil.
Le problème est qu'il s'agit sans doute de la première révolution populaire "couverte en direct et en continu" par les médias internationaux et relayée à une échelle gigantesque par Internet. "Tout le monde" veut donc être au premier rang, quitte à noyer et à priver d'audience les voix égyptiennes, qui doivent lutter contre l'énorme "visibilité" de telle déclaration d'un secrétaire d'État américain ou de telle autre d'un leader islamiste, qui doivent se faire entendre dans le bruit engendré par les commentaires de telle annonce du vice-président Suleiman ou de telle autre du porte-parole de la Confrérie musulmane. Difficile dans ces conditions d'instaurer un débat démocratique à l'échelle nationale, où toutes les voix égyptiennes auraient le même poids, le même "temps d'antenne", comme on disait naguère.
On est en droit de se demander : quel est le but des "médiatiques" dont les voix s'élèvent sur la scène de l'information globalisée ? S'agit-il d'une "auto-promotion", d'une mise en valeur de leur propre personne ou de l'organe auquel ils appartiennent ? S'agit-il d'influencer les événements et les acteurs égyptiens ? S'agit-il de profiter de cette plate-forme événementielle pour délivrer un tout autre message ? - On serait tenté de répondre par l'affirmative à ces trois questions :
1) Les commentateurs indépendants (et je ne m'exclus pas) cherchent bien sûr le "buzz". Pour nous, il n'y a aucun danger à lâcher notre fiel (ce que je ne fais pas). La sécurité ne risque pas de frapper à notre porte, en pleine nuit, ou de nous enlever en pleine rue, pour un interrogatoire musclé et un séjour au cachot. En Égypte, cette partie est loin d'être gagnée. Les journalistes "officiels" en savent quelque chose. - Quant à Al Jazeera, dont la "couverture" en continu a été utile au mouvement populaire, elle est depuis la guerre en Irak (2003) privée de diffusion sur le réseau câblé des États-Unis : elle profite aujourd'hui de ses comptes-rendus en effet importants pour demander son intégration, qui lui sera sans doute accordée. - Google a eu droit à deux publicités gratuites : D'abord le géant américain a mis au point avec Twitter (et SayNow) un dispositif permettant aux Égyptiens de tweeter par téléphone, que le groupe n'a pas manqué de "dédier au peuple égyptien" ; ensuite la récente gloire de Wael Ghonim, invariablement présenté comme un Google executive et online activist, rejaillit évidemment sur la compagnie californienne...
2) Les tentatives d'influencer les événements égyptiens et ses acteurs sont nombreuses. Les craintes occidentales concernent d'abord la stabilité politique au Proche-Orient qui, si l'on y regarde de plus près, ressemble davantage à une poudrière menaçant d'exploser au moindre faux-pas. Elles concernent ensuite la stabilité économique en cette période de faillites et de chômage, de crashs financiers à répétition. Une petite goutte d'eau du Nil pourrait ici aussi faire déborder le vase. Elles concernent enfin le fameux "choc des civilisations", prôné conjointement par les idéologues de George W. Bush et d'Osama Ben Laden, et repris ces jours-ci, d'une façon très insidieuse, par les intellectuels français Alexandre Adler, Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut à travers leur peur quasi obsessionnelle de l'islamisme (cf. l'analyse de Pascal Boniface). Ces craintes occidentales, auxquelles on peut ajouter celles des régimes autocratiques du monde arabe et bien sûr du gouvernement israélien actuel, donnent lieu à différentes tentatives de récupération et de désinformation souvent contradictoires ...
3) Les politiciens de tous les pays profitent évidemment de ces événements pour faire passer leurs propres messages et contrer leurs adversaires. En France, la polémique autour de la ministre des Affaires étrangères, Alliot-Marie (à laquelle viennent aujourd'hui s'ajouter les vacances égyptiennes du Premier ministre Fillon) est symptomatique pour l'utilisation "franco-française" du soulèvement égyptien (perceptible également dans les déclarations de MM. Adler, Lévy et Finkielkraut). - D'autres messages peuvent également être délivrés, et notamment la publicité pour nos sociétés libérales de consommation qui, à tout prendre, ne sont pas aussi mauvaises que l'on pourrait le croire en étudiant les chiffres du chômage, le nombre de familles qui vivent aux confins du seuil de pauvreté, de celles qui sont surendettées, qui subsistent avec les minimas sociaux ...
Le problème est qu'il s'agit sans doute de la première révolution populaire "couverte en direct et en continu" par les médias internationaux et relayée à une échelle gigantesque par Internet. "Tout le monde" veut donc être au premier rang, quitte à noyer et à priver d'audience les voix égyptiennes, qui doivent lutter contre l'énorme "visibilité" de telle déclaration d'un secrétaire d'État américain ou de telle autre d'un leader islamiste, qui doivent se faire entendre dans le bruit engendré par les commentaires de telle annonce du vice-président Suleiman ou de telle autre du porte-parole de la Confrérie musulmane. Difficile dans ces conditions d'instaurer un débat démocratique à l'échelle nationale, où toutes les voix égyptiennes auraient le même poids, le même "temps d'antenne", comme on disait naguère.
On est en droit de se demander : quel est le but des "médiatiques" dont les voix s'élèvent sur la scène de l'information globalisée ? S'agit-il d'une "auto-promotion", d'une mise en valeur de leur propre personne ou de l'organe auquel ils appartiennent ? S'agit-il d'influencer les événements et les acteurs égyptiens ? S'agit-il de profiter de cette plate-forme événementielle pour délivrer un tout autre message ? - On serait tenté de répondre par l'affirmative à ces trois questions :
1) Les commentateurs indépendants (et je ne m'exclus pas) cherchent bien sûr le "buzz". Pour nous, il n'y a aucun danger à lâcher notre fiel (ce que je ne fais pas). La sécurité ne risque pas de frapper à notre porte, en pleine nuit, ou de nous enlever en pleine rue, pour un interrogatoire musclé et un séjour au cachot. En Égypte, cette partie est loin d'être gagnée. Les journalistes "officiels" en savent quelque chose. - Quant à Al Jazeera, dont la "couverture" en continu a été utile au mouvement populaire, elle est depuis la guerre en Irak (2003) privée de diffusion sur le réseau câblé des États-Unis : elle profite aujourd'hui de ses comptes-rendus en effet importants pour demander son intégration, qui lui sera sans doute accordée. - Google a eu droit à deux publicités gratuites : D'abord le géant américain a mis au point avec Twitter (et SayNow) un dispositif permettant aux Égyptiens de tweeter par téléphone, que le groupe n'a pas manqué de "dédier au peuple égyptien" ; ensuite la récente gloire de Wael Ghonim, invariablement présenté comme un Google executive et online activist, rejaillit évidemment sur la compagnie californienne...
2) Les tentatives d'influencer les événements égyptiens et ses acteurs sont nombreuses. Les craintes occidentales concernent d'abord la stabilité politique au Proche-Orient qui, si l'on y regarde de plus près, ressemble davantage à une poudrière menaçant d'exploser au moindre faux-pas. Elles concernent ensuite la stabilité économique en cette période de faillites et de chômage, de crashs financiers à répétition. Une petite goutte d'eau du Nil pourrait ici aussi faire déborder le vase. Elles concernent enfin le fameux "choc des civilisations", prôné conjointement par les idéologues de George W. Bush et d'Osama Ben Laden, et repris ces jours-ci, d'une façon très insidieuse, par les intellectuels français Alexandre Adler, Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut à travers leur peur quasi obsessionnelle de l'islamisme (cf. l'analyse de Pascal Boniface). Ces craintes occidentales, auxquelles on peut ajouter celles des régimes autocratiques du monde arabe et bien sûr du gouvernement israélien actuel, donnent lieu à différentes tentatives de récupération et de désinformation souvent contradictoires ...
3) Les politiciens de tous les pays profitent évidemment de ces événements pour faire passer leurs propres messages et contrer leurs adversaires. En France, la polémique autour de la ministre des Affaires étrangères, Alliot-Marie (à laquelle viennent aujourd'hui s'ajouter les vacances égyptiennes du Premier ministre Fillon) est symptomatique pour l'utilisation "franco-française" du soulèvement égyptien (perceptible également dans les déclarations de MM. Adler, Lévy et Finkielkraut). - D'autres messages peuvent également être délivrés, et notamment la publicité pour nos sociétés libérales de consommation qui, à tout prendre, ne sont pas aussi mauvaises que l'on pourrait le croire en étudiant les chiffres du chômage, le nombre de familles qui vivent aux confins du seuil de pauvreté, de celles qui sont surendettées, qui subsistent avec les minimas sociaux ...
mardi 8 février 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 6
Le point sur l'Égypte
Un montage pour le moins dramatique des événements récents en Égypte (images difficiles)
Samedi 5 février 2011
Contrairement à ce que j'ai pu penser en début de matinée, les grands journaux continuent de publier des fils d'actualité sur la situation égyptienne. Voici ceux que j'ai pris l'habitude de suivre : le live blog d'Al Jazeera, celui du Guardian et le newsticker du Spiegel.
La presse internationale continue également de titrer sur l'Égypte. - Le Monde : La pression internationale sur le pouvoir égyptien s'accentue - The Guardian : Les protestations réclament le départ de Moubarak - Der Spiegel : El Baradei mise sur des négociations avec l'armée - The New York Times : Les responsables égyptiens cherchent à se débarrasser de Moubarak en douceur - El Pais : Hillary Clinton signale le risque d'une "tempête parfaite" dans le monde arabe ...
L'information de la matinée concerne l'explosion d'un gazoduc dans le Nord du Sinaï (près d'El-Arish). [09:30](*) Selon la TV d'État citée par Al Jazeera : "Des saboteurs ont profité de la situation sécuritaire pour faire sauter le gazoduc".- On continue de spéculer sur les auteurs de l'attentat. - Selon Reuters, il s'agit du conduit desservant la Jordanie, et non de celui qui approvisionne Israël, comme on l'avait cru auparavant.
Peu de nouvelles filtrent dans l'après-midi. En principe, le couvre-feu ne commence qu'à 19:00 pour durer jusqu'à 06:00 demain matin. Al Jazeera signale quelques milliers de manifestants à la mosquée Qa'I'd Ibrahim, au centre d'Alexandrie, tandis que l'armée semble vouloir inciter les protestataires toujours réunis place Tharir au Caire de rentrer chez eux. Quelques heurts à 500 mètres de là. La situation au Musée National est décrite comme ceci par un correspondant de la chaîne qatarie : "Une altercation à la principale barricade protestataire au Musée Égyptien. Des soldats se rassemblent près de la barricade, et quelques protestataires sautent [...] De plus, il y a maintenant une colonne de soldats sur le square lui-même, séparant l'intérieur [du bâtiment] des protestataires sur la barricade du musée." [13:00] - Jour pluvieux au Caire ...
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vendredi 4 février 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 5
"Step down, Mister Moubarak!"
Mercredi 2 février 2011
[15:30](*) Accrochages entre protestataires et pro-gouvernementaux au Caire. Selon Al Jazeera, plus de cent personnes ont été blessées depuis une heure après l'arrivée, place Tahrir, de supporters du régime, dont des policiers en civil, qui ont attaqué les manifestants anti-Moubarak.
[16:00] "Une situation explosive", commente une correspondante d'Al Jazeera sur place. Un autre journaliste au téléphone parle de visages ensanglantés, de gens qui fuient la place. Puis une femme à bout de nerfs : elle a du mal à se faire comprendre et à réaliser ce qui se passe maintenant, après des journées de manifestation pacifique, d'occupation festive de la place Tahrir. La présentatrice lui conseille de se mettre à l'abri.
[16:20] D'après les cartes d'identité récupérées par les protestataires, il semble que les forces de sécurité ont largement contribué à semer la panique et le chaos, place Tahrir
[16:40] Sur Al Jazeera, les images en direct montrent les pro-gouvernementaux et les anti-Moubarak, qui réclament toujours le départ immédiat du président, se lancer des pierres et d'autres objets. - On rapporte que l'armée s'interposerait pour séparer les deux camps mais elle ne semble pas intervenir dans la bataille de rue à l'écran...
[16:50] Avec les fumées blanches des gaz lacrymogènes, l'hélicoptère de combat fait son retour dans le ciel cairote. Des coups de feu retentissent : sans doute des tirs de sommation.
[17:00] Début du couvre-feu en Égypte. Il sera plus difficile de l'ignorer, à présent. - Ban Ki-Moon, le Secrétaire général des Nations Unis, vient de faire part de sa désapprobation de cette façon [violente] de procéder contre des manifestants pacifiques. - Une commentatrice d'Al Jazeera constate : "C'est le chaos !" Et : "Nous avons vu des gens courir pour sauver leur vie..." Des objets sont jetés sur les protestataires du haut des immeubles ! "Qui sont ces gens ?" s'interroge la journaliste. - Une correspondante remarque à son tour que l'armée, présente un peu partout en ville, n'intervient pas [plus] pour mettre fin aux violences. - La place Tahrir, qui est devenue hautement symbolique, reste toujours sous le contrôle des protestataires, selon les observateurs. Depuis une semaine, elle s'est montrée digne de son nom : Place de la Libération !
[17:10] La femme à bout de nerfs rappelle la chaîne d'information : Il n'y a pas une seule ambulance ! Des blessés partout ! Quelques bouteilles d'eau seulement pour les soigner !
[17:25] Le gouvernement vient de déclarer que la contre-manifestation n'est pas organisée par les forces de sécurité, mais par des "Égyptiens ordinaires", exaspérés par le "chaos" qui règne dans le pays.[16:00] "Une situation explosive", commente une correspondante d'Al Jazeera sur place. Un autre journaliste au téléphone parle de visages ensanglantés, de gens qui fuient la place. Puis une femme à bout de nerfs : elle a du mal à se faire comprendre et à réaliser ce qui se passe maintenant, après des journées de manifestation pacifique, d'occupation festive de la place Tahrir. La présentatrice lui conseille de se mettre à l'abri.
[16:20] D'après les cartes d'identité récupérées par les protestataires, il semble que les forces de sécurité ont largement contribué à semer la panique et le chaos, place Tahrir
[16:40] Sur Al Jazeera, les images en direct montrent les pro-gouvernementaux et les anti-Moubarak, qui réclament toujours le départ immédiat du président, se lancer des pierres et d'autres objets. - On rapporte que l'armée s'interposerait pour séparer les deux camps mais elle ne semble pas intervenir dans la bataille de rue à l'écran...
[16:50] Avec les fumées blanches des gaz lacrymogènes, l'hélicoptère de combat fait son retour dans le ciel cairote. Des coups de feu retentissent : sans doute des tirs de sommation.
[17:00] Début du couvre-feu en Égypte. Il sera plus difficile de l'ignorer, à présent. - Ban Ki-Moon, le Secrétaire général des Nations Unis, vient de faire part de sa désapprobation de cette façon [violente] de procéder contre des manifestants pacifiques. - Une commentatrice d'Al Jazeera constate : "C'est le chaos !" Et : "Nous avons vu des gens courir pour sauver leur vie..." Des objets sont jetés sur les protestataires du haut des immeubles ! "Qui sont ces gens ?" s'interroge la journaliste. - Une correspondante remarque à son tour que l'armée, présente un peu partout en ville, n'intervient pas [plus] pour mettre fin aux violences. - La place Tahrir, qui est devenue hautement symbolique, reste toujours sous le contrôle des protestataires, selon les observateurs. Depuis une semaine, elle s'est montrée digne de son nom : Place de la Libération !
[17:10] La femme à bout de nerfs rappelle la chaîne d'information : Il n'y a pas une seule ambulance ! Des blessés partout ! Quelques bouteilles d'eau seulement pour les soigner !
[17:30] L'opposition, qui continue d'exiger le départ immédiat du président Moubarak, déclare que la journée de vendredi (04-02-2011) sera le "Jour de la Fureur".
image : al jazeera
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mardi 1 février 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 4
Une semaine en Égypte
Le point sur la situation
Les protestations durent maintenant depuis le mardi 25 janvier 2011. Pour l'heure, le président Moubarak s'accroche au pouvoir. Il a nommé un vice-président, Omar Suleiman, et un nouveau Premier ministre, Ahmed Shafiq, ancien ministre de l'Air. - Les protestations n'ont pas pour autant cessé. - L'accès à Internet et la téléphonie mobile restent bloqués à travers tout le pays. Le bureau cairote d'Al Jazeera a été fermé : ces derniers jours, la chaîne d'information diffusait des comptes-rendus sur la situation égyptienne en continu et en direct, qui permettaient aux manifestants de s'organiser.sans Internet et mobiles. De plus, la diffusion de la chaîne qatarie via Nilesat a été suspendue. - Depuis quelques jours, le monde a les yeux rivés sur l'Égypte. Beaucoup de journaux ont des correspondants sur place et proposent des fils d'actualité, parmi eux le quotidien britannique The Guardian et le journal Le Monde (flux du 31-01). On peut également suivre les hashtags #25jan, #Egypt et #censorship sur Twitter. - Certains chefs d'État occidentaux, dont le président Obama, sont intervenus pour demander à Hosni Moubarak d'éviter la violence, d'autoriser les manifestations pacifiques et de permettre la libre expression des citoyens. On l'exhorte également à mettre en oeuvre des réformes en vue d'une démocratie réelle. En principe, des élections présidentielles sont prévues en septembre 2011. - Le prix Nobel de la paix, Mohammed El Baradei est rentré au pays : il a rejoint hier les manifestants et se profile comme un leader crédible de l'opposition politique. D'autre part, le mouvement des Frères Musulmans commence à se faire entendre et accorde son soutien à M. El Baradei pour la formation d'un gouvernement de transition que tous les protestataires continuent de réclamer en même temps que la démission du président Moubarak et la fin du régime. - Les chiffres varient, mais on parle d'au moins 150 morts et de milliers de blessés au cours des protestations de ces derniers jours.
Lundi 31 janvier 2011
[14:00] (*) Des milliers de personnes sont à nouveau rassemblées place Tahrir au centre du Caire. Al Jazeera diffuse des images en direct d'une foule impressionnante. Pendant ce temps, la TV d'État montre un pont sur le Nil à l'apparence très ordinaire et un hélicoptère militaire qui tourne au-dessus de la ville. - Les mouvements d'opposition appellent à une "manifestation d'un million de personnes" (!) pour demain, mardi (1-02-11). - Comme ils l'ont fait hier, les commentateurs de la chaîne évoquent à nouveau la possibilité d'une vaste action répressive que le régime pourrait organiser. - On apprend également que les Frères Musulmans sont en train de conduire leur première manifestation depuis le début du soulèvement populaire. - Par ailleurs, le président Moubarak vient de nommer le général en retraite, Mahmoud Wagdy, ancien responsable des prisons égyptiennes (!), au ministère de l'Intérieur, une annonce aussitôt désapprouvée par les manifestants qui scandent : "Nous voulons un gouvernement civil !" En effet, tous les membres du nouveau gouvernement connus jusqu'à présent appartiennent à l'armée. - Al Jazeera signale également l'arrestation de six de ses journalistes au Caire. Néanmoins, la chaîne d'information, qui prend une nouvelle dimension avec le soulèvement égyptien, continue de rendre compte de la situation en continu [stream] [live blog, 31-01]. Par précaution, les correspondants au téléphone ne donnent plus leur nom.
dimanche 30 janvier 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 3
Silence sur l'Égypte
(30 janvier 2011)
image : DPA - Spiegel
Ce dimanche matin (30-01-2011), on apprend que la chaîne d'information qatarie Al Jazeera, qui assurait depuis quelques jours la couverture des événements en direct et en continu, a été interdite en Égypte. Après la suspension d'Internet et de la téléphonie mobile, elle était devenue la principale source de renseignements dans le pays.
Parmi d'autres organes de presse, Le Monde continue de proposer un fil d'actualités, de même que le quotidien britannique Guardian, qui reprend les dépêches de l'agence Reuters, ainsi que l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
À 12:00, heure locale, Al Jazeera reprend pourtant ses reportages en direct du Caire : sur un plan fixe, on aperçoit des tanks barrant une avenue, sur un autre on constate que le trafic est apparemment normal en ce premier jour ouvrable de la semaine : business as usual ? - Or, l'émission se poursuit à présent en studio et les correspondants utilisent le téléphone. - Le Monde rapporte que la réception de la chaîne est bloquée à travers le pays.
image : al jazeera
Le Spiegel rapporte que la Bourse égyptienne restera fermée aujourd'hui et lundi. - De même, la frontière avec la bande de Gaza est bouclée. - Par ailleurs, le journal signale que l'armée a fait son entrée à Charm el-Cheikh, haut-lieu du tourisme égyptien.
[13:00] (*) Le Monde rapporte la présence massive de l'armée et l'absence quasi totale des forces de police. au Caire. Peu de manifestants pour l'heure : les manifestations auraient lieu cet après-midi. - Selon Reuters, la prison de Wadi el-Natroun, à 120 km au Nord-Ouest du Caire a été prise d'assaut : plusieurs milliers de détenus auraient été libérés dont 34 membres des Frères Musulmans, parmi eux 7 leaders de l'organisation (source : Mohamed Osama, responsable du bureau des Frères Musulmans).
Dans une interview au quotidien berlinois Der Tagesspiegel, la directrice du Musée Égyptien du Caire, Wafaa al-Saddik, accuse gardiens et policiers de vol et de saccage : "C'étaient les gardiens du musée, notre propre personnel !" Certains policiers auraient apparemment tombé leurs vestes "pour ne pas être identifiables". Un second groupe serait entré par le toit. Les destructions ont toutes été perpétrés au premier étage, où se trouve le célèbre trésor de Toutankhamon : "Beaucoup de statues ont été jetées par terre et détruites, parmi elles des représentations de divinités appartenant au trésor de Toutankhamon." Les pillards ont volé plusieurs bijoux et parures pharaoniques. Deux momies ont été gravement endommagées lors de l'effraction.
[13:00] (*) Le Monde rapporte la présence massive de l'armée et l'absence quasi totale des forces de police. au Caire. Peu de manifestants pour l'heure : les manifestations auraient lieu cet après-midi. - Selon Reuters, la prison de Wadi el-Natroun, à 120 km au Nord-Ouest du Caire a été prise d'assaut : plusieurs milliers de détenus auraient été libérés dont 34 membres des Frères Musulmans, parmi eux 7 leaders de l'organisation (source : Mohamed Osama, responsable du bureau des Frères Musulmans).
Dans une interview au quotidien berlinois Der Tagesspiegel, la directrice du Musée Égyptien du Caire, Wafaa al-Saddik, accuse gardiens et policiers de vol et de saccage : "C'étaient les gardiens du musée, notre propre personnel !" Certains policiers auraient apparemment tombé leurs vestes "pour ne pas être identifiables". Un second groupe serait entré par le toit. Les destructions ont toutes été perpétrés au premier étage, où se trouve le célèbre trésor de Toutankhamon : "Beaucoup de statues ont été jetées par terre et détruites, parmi elles des représentations de divinités appartenant au trésor de Toutankhamon." Les pillards ont volé plusieurs bijoux et parures pharaoniques. Deux momies ont été gravement endommagées lors de l'effraction.
[14:00] Sur Al Jazeera, on s'interroge : "Que va faire l'armée ?" - Selon des chaînes d'information arabes, non nommées par le Spiegel, on parle maintenant de 150 morts au moins depuis la journée meurtrière de vendredi, après plusieurs actions dans la nuit contre des prisons situées à l'extérieur du Caire.
samedi 29 janvier 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 2
Comptes et commentaires
(29 janvier 2011)
Dans la nuit au samedi, le président Obama est finalement intervenu en personne à la télévision. Il a demandé aux autorités égyptiennes de "renoncer à la violence contre les protestataires" et réclamé "des mesures concrètes pour garantir les droits de la population" sur le plan économique, social et politique. "En dernier ressort, c'est le peuple qui déterminera l'avenir de l'Égypte, et nous pensons que le peuple veut la même chose que nous. Le peuple égyptien veut un avenir en rapport avec l'héritage d'une grande et ancienne civilisation." Le président déclare aussi que les États-Unis sont "prêts à collaborer avec le gouvernement et la population pour atteindre ce but". Il précise enfin qu'il "vient de s'entretenir avec le président Moubarak après son discours" pour lui dire "qu'il est de sa responsabilité de donner du sens à ses paroles". Car "la violence n'est pas une réponse aux revendications du peuple."
Ce samedi matin (29-01-2011), Al Jazeera annonce au moins 53 morts dans le pays pour la journée d'hier. Puis un intertitre fait état, sans autre précision, de 95 morts au moins dans les protestations à travers l'Égypte. À l'image, en direct du Caire, on voit défiler un grand nombre de personnes. La chaîne annonce 50.000 protestataires rassemblés sur la place Tahrir au centre-ville. En effet, une foule importante, qui scande des mots d'ordre, apparaît maintenant à l'écran. Le commentaire précise que la police est pour l'instant absente, mais que l'armée est positionnée à des points stratégiques de la ville. Plus tôt ce matin, des chars bloquant une grande artère ont été montrés. On a également pu voir des véhicules carbonisés et des bâtiments incendiés, dont la fumée s'échappait encore. - Un commentateur dit qu'Internet est toujours coupé (depuis 36 heures maintenant).
[13:00] Le journal de France 2 montre des images terribles d'affrontements qui ont eu lieu dans la nuit entre l'armée et les protestataires, des véhicules tentant de s'échapper en fauchant des manifestants. On voit le siège du parti gouvernemental (PND) flamber, des scènes de pillage "ciblé", comme dit le commentaire. Cependant, le Musée National du Caire, situé à côté du building du PND, a été protégé par les gens. - La grande préoccupation du journal est le tourisme. On entend des "voyagistes" parler de "pertes sèches".
vendredi 28 janvier 2011
[Égypte 2011] ÉPISODE 1
Un vendredi en Égypte
(28 janvier 2011)
Le Monde publie ce matin (28-01-2011) un graphique d'Arbor Networks, qui semble montrer que les autorités égyptiennes ont entièrement coupé l'accès à Internet depuis minuit. Le journal écrit : "Considérée comme ennemi d'Internet par l'organisation Reporters sans frontières, l'Égypte procédait depuis des années à un harcèlement juridique et policier des blogueurs et internautes dénonçant la corruption ou la politique du régime de Moubarak. Mais contrairement à la Tunisie, l'Égypte n'avait pas mis en place de systèmes de filtrage de sites ou services Web. Une politique qui a changé avec le début des grandes manifestations de janvier : les autorités ont tour à tour bloqué temporairement des services comme Twitter ou Facebook. Jeudi, la ville de Suez, théâtre de violentes manifestations la veille, était presque entièrement coupée du monde, avec de très fortes perturbations dans l'accès à Internet, mais aussi aux réseaux mobiles et fixes. - D'après de nombreux témoins dans le pays, les SMS sont également bloqués ce vendredi. Des perturbations sont par ailleurs rapportées dans les services mobiles et fixes par endroit, sans qu'un blocage complet n'ait semble-t-il été mis en place.
[11:15, twitter] Everything ██is█████ ████ ████fine ███ █ ████ love. ████ █████ the ███ Egypt ███ ████ government ██ #jan25 #Egypt #censorship
[Traduction] Tout ██ va █████ ████ ████ bien ███ █ ████ j'aime ████ █████ le ███ gouvernement ███ ████ égyptien ██ Suivez les hashtags #
L'AFP annonce ce matin que Le Caire est quadrillé par les forces de sécurité. Le problème sera de faire sortir les informations du pays malgré la coupure d'Internet. Reste le bon vieux téléphone fixe.
De même, le journal Al-Masry Al-Youm, qui reste accessible pour l'instant, n'a pas été actualisé depuis hier soir (il est listé dans la colonne de gauche).
[13:00](*) BFM annonce des heurts entre manifestants et policiers en présence de l'opposant Mohamed El Baradei, prix Nobel de la paix avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui vient de rentrer au pays. La chaîne d'information rapporte également que les reportages sont censurés et que la communication avec l'Égypte est très difficile.
Der Spiegel titre : La police égyptienne a la permission de tirer. Le site de l'hebdomadaire allemand rapporte la mise en service de canons à eau et des jets de pierre dans les rangs des manifestants. Il y aurait de nombreuses arrestations au Caire notamment sur les places Tahrir et Ramsès ainsi que dans le quartier d'al-Isaaf. Beaucoup de gens auraient été contrôlés et fouillés. Dans la matinée, de nouvelles protestations auraient également eu lieu à Suez. - Selon une information émanant du milieu de la sécurité égyptienne, "la police a reçu des consignes claires d'empêcher toute manifestation et de tirer, le cas échéant, sur les manifestants". - D'après un avocat, "la police égyptienne aurait arrêté dans la nuit au moins 20 membres du mouvement oppositionnel des Frères musulmans, dont cinq ex-députés du parlement."
[13:00](*) BFM annonce des heurts entre manifestants et policiers en présence de l'opposant Mohamed El Baradei, prix Nobel de la paix avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui vient de rentrer au pays. La chaîne d'information rapporte également que les reportages sont censurés et que la communication avec l'Égypte est très difficile.
Der Spiegel titre : La police égyptienne a la permission de tirer. Le site de l'hebdomadaire allemand rapporte la mise en service de canons à eau et des jets de pierre dans les rangs des manifestants. Il y aurait de nombreuses arrestations au Caire notamment sur les places Tahrir et Ramsès ainsi que dans le quartier d'al-Isaaf. Beaucoup de gens auraient été contrôlés et fouillés. Dans la matinée, de nouvelles protestations auraient également eu lieu à Suez. - Selon une information émanant du milieu de la sécurité égyptienne, "la police a reçu des consignes claires d'empêcher toute manifestation et de tirer, le cas échéant, sur les manifestants". - D'après un avocat, "la police égyptienne aurait arrêté dans la nuit au moins 20 membres du mouvement oppositionnel des Frères musulmans, dont cinq ex-députés du parlement."
jeudi 27 janvier 2011
[Égypte 2011] PROLOGUE
La contagion ?
L'AFP rapporte ce soir (25-01-2011) : "Environ 15.000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers du Caire, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville, selon les services de sécurité. - La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants. - Selon des spécialistes, ces manifestations anti-gouvernementales sont les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain." [lire la note] Le site de Rue89 annonce "plusieurs morts". - Le slogan des manifestants était "Moubarak dégage". - Dans cette video d'Euronews, il semble que les frères musulmans participent au mouvement.
[actualisation, 26-01-2011] Le Monde rapporte que : "Le gouvernement égyptien a tout fait, mercredi 26 janvier, pour tenter d'empêcher une répétition des manifestations de la veille. Au moins 500 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, selon les services de sécurité. - Parmi celles-ci figurent 121 membres des Frères musulmans, organisation islamiste officiellement interdite mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne. Le ministère de l'intérieur égyptien avait prévenu qu'il interdisait toute nouvelle manifestation, mercredi et que tout contrevenant serait déféré devant la justice. L'agence Associated Press rapporte de son côté que 860 personnes ont été interpellées." - Malgré cette répression et la fermeture de l'accès au site de Facebook, les manifestations se sont poursuivies aujourd'hui.
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