samedi 20 juin 2015

L'Europe en voie de dégraissage

Un pigiste qui se respecte a deux articles en préparation, l'un sur le « Grexit », l'autre sur le maintien miraculeux de la Grèce dans l'union monétaire.

Il travaillera davantage le premier puisqu'il s'agit du cas le plus probable. Aux conséquences pourtant imprévisibles...

Bien que ça se passe toujours de la même manière : On est d'abord surpris, choqué, notamment - en ce qui me concerne - par l'ignorance ou le dédain de l'histoire européenne, le sort fait à ses civilisations fondatrices. Puis on s'habitue un peu plus à cette pure actualité commerciale, cet éternel présent de l'économie de marché, où seules « comptent » les dettes et les actifs. Le reste n'est jamais que littérature ou, pour rendre hommage au génie grec, berceau négligé de l'Europe : philosophie, théâtre ... démocratie !

lundi 8 juin 2015

Pour bien démarrer la semaine





Vendredi 5 juin 2015 / opéra de Nice :
Michel Onfray vs. Éric Zemmour
Modérateur : Franz-Olivier Giesbert

En écoutant les pros de la polémique, les plus intelligents d'entre nous comprendront peut-être que...

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HEIDEGGER

En fait, et de manière plutôt spontanée, un échange à mes yeux très intéressant et sans véritable impétus polémique s'est développé dans les commentaires, en partant de ce qu'il faut bien appeler le "cas Heidegger".

jeudi 4 juin 2015

Brève philosophique

Je voudrais apporter une brève contribution à la discussion sur les notions de « réalité » et de « réel » (*).



Traditionnellement, la réalité désigne l'être en acte par opposition à l'être en puissance (Aristote). - Il semble que le concept de realitas ait été forgé au 13e Siècle par Duns Scotus, peut-être dans le cadre du débat entre « nominalistes » et « réalistes » (sur la « réalité », ou non, des idées). - Aux temps modernes, on peut l'associer à l'anglais « effectivity » (Berkeley) et à l'allemand « Wirklichkeit » (Hegel). - Au 20e Siècle, Freud opposera un « principe de réalité » et un « principe de plaisir ». 

Quant au « réel », il s'insère logiquement - comme moyen terme - dans la trilogie : « possible / réel / nécessaire ». C'est d'ailleurs en tant que négation du « possible » que Jacques Lacan a pu écrire : « Le réel, c'est l'impossible ». - Or, par opposition à la nécessité, le « réel » peut également être assimilé à la contingence. - Mais la théorie lacanienne inscrit ce mot dans une autre trilogie  - « réel, imaginaire, symbolique » - où il prend le sens d'un « innommable », impossible à symboliser au moyen du langage, du discours : il s'agirait donc de quelque chose d'inaccessible qui rappelle la « chose en soi », le noumène de Kant.

En admettant qu'il existe un discours « réaliste » qui permette de décrire – de « symboliser » - la  « réalité » du monde en termes compréhensibles - « acceptables » - pour tous, le caractère indicible – abyssal, incommensurable - du réel pur - non symbolisé car non symbolisable - pointe alors en effet une différence essentielle entre nos deux notions. Mais il faut préciser que cette pensée - issue de la psychanalyse - présuppose une autre différence : celle qui départage le conscient, accessible à la symbolisation du langage, et l'inconscient que nous ne pouvons connaître qu'à travers ses manifestations plus ou moins conscientes - « imaginaires » - dans le cadre d'une « phénoménologie de l'inconscient » (analyse des rêves, des analogies, des lapsus etc. etc.).

Dans cette différenciation, la « réalité » se situerait plutôt du côté conscient et collectif, quand le « réel » toucherait au côté inconscient et singulier de l'existence, l'un étant généralisable dans le discours et l'autre non. - À ce point, une nouvelle distinction serait à faire entre le discours comme « parole vide », et une « parole pleine » - comme elle se pratique en psychanalyse - qui tient compte de la dimension dont il est impossible de parler sans chercher à la combler, à la couvrir sans cesse de paroles absentes.

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