Depuis quelque temps, je croise les billets d'humeur d'un certain Harald Martenstein, chroniqueur de son état dans le très berlinois Tagesspiegel. Jusqu'à présent, rien de bien extraordinaire, "le minimum syndical", comme on dit...
Mais dans l'édition du dimanche (3 juin 2013), je lis une sorte d'apologie pour la télé privée, particulièrement horrifiante en Allemagne, assortie de quelques manchettes à la télé publique, plutôt bonne au contraire, et je me dis (comme d'ailleurs le chapeau de l'article) : Il est devenu fou, Martenstein ?
Il chante les louanges d'un concept allemand de téléréalité qui fait des audiences record (jusqu'à 2 millions de scotchés) en fin d'après-midi (17h-19h), bien évidemment entrecoupé d'une myriade d'invites à la consommation, qui est particulièrement outrancière dans ce pays : "Mieten, kaufen, wohnen" (littéralement : "Louer, acheter, habiter"). - Cette émission, qui scotche donc également l'homme de lettres Harald Martenstein, met aux prises des agents immobiliers et des clients, locataires ou acheteurs potentiels, autour d'un bien immobilier, appartement ou villa. Or, quand on connait le marché délirant de l'immobilier, ce genre de boniments peut paraître surréaliste. D'ailleurs, l'auteur concède que les situations ne sont pas très "réalistes" : c'est en effet l'agent qui est aux petits soins avec le client, alors que dans la vraie vie une cinquantaine de candidats se bousculent sur le pas de porte pendant les visites, ce qui rappelle étrangement le marché de l'emploi.