Je  n'ai pas tout suivi mais je suppose que ce jeudi les chaînes  d'information continue comme BFM consacrent une nouvelle fois  l'essentiel de leur temps d'antenne - hors écrans publicitaires ! - au  crash du vol Barcelone-Düsseldorf survenu près de Digne mardi matin.
Après les conférences de presse du procureur et du chef de la Lufthansa, les reporters commencent à faire le pied de grue devant la maison du copilote présenté de plus en plus comme le responsable de la catastrophe aérienne, l'autre centre d'intérêt médiatique étant l'arrivée des « familles sur les lieux du crash ».
Le public est habitué à ces images vides qui non seulement nous abrutissent devant nos écrans redondants en nous exposant périodiquement aux assauts commerciaux des annonceurs mais qui masquent également tout le reste : en France, on oublie complètement le second tour des départementales, qui se tient pourtant dans trois jours, et tous ces événements si importants, qui ont accaparé l'opinion publique mondiale ces derniers temps, passent brusquement au second plan.
Hier « l'information en continu » était consacrée à la visite des chefs d'État français, allemand et espagnol sur place. Comme si c'était là leur seule priorité en considérant l'état présent de l'Europe et du monde. Bien sûr, la mayonnaise avait déjà été montée par les médias, à tel point que Mme Merkel et MM. Hollande et Rajoy n'avaient guère d'autre choix que de faire contre mauvaise fortune bonne figure.
Il  semble que le pouvoir médiatico-politique - ce paravent qui cache la  véritable dominance économique - a compris que les mouvements de  solidarité - spontanés ou organisés - face aux catastrophes - triées sur  le volet - sont « bons pour l'image ». Comme si les polémiques de  façade, qui font notre quotidien sur fond de « crise » économique en passe de devenir « transcendantale », avaient besoin d'être interrompues de temps à autre par un élan de compassion éphémère, où l'homme peut encore faire montre d'un reste d'humanité.
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Commentaires
C'est intentionnel de la part des média -et ça assure  l'audience- de donner dans le drame, le compassionnel, la sensibilité.  Cet état d'esprit se généralise, ainsi le fait de s'efforcer à  l'objectivité en vient à être reproché dans certains débats sur les  blogs, par ceux qui réagissent par impulsion affective -le vécu  individuel devenant la référence-.
 Écrit par : nolats | 27/03/2015 |
On commence à être plus critique envers ce genre de  programmes, comme le patron d'Airbus, Tom Enders, qui remet en question  la pertinence de ces "experts" qui "sévissent" dans les talks-shows où  "ils spéculent, fantasment et mentent sans disposer des faits" tout en  "propageant des absurdités affligeantes". - "C'est une insulte aux  victimes". (je traduis les passages de son interview dans "Bild am  Sonntag" repris par la Deutsche Welle > http://www.dw.de/ermittler-schlie%C3%9Fen-technischen-fehler-nicht-aus/a-18347623 
 Écrit par : sk | 29/03/2015 |  
 


 
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