mardi 17 juillet 2018

[Billet d'humeur] Le gêne de la connerie



Les absents ont toujours tort. C’est bien connu. Et ceux qui parlent de connerie la mettent en général sur le dos des autres. Or, en pratiquant l'introspection, on s’aperçoit bien vite qu'on dispose soi-même de réserves plus ou moins importantes en la matière. Du moins lorsqu'on est honnête. Ce qui n’est pas toujours le cas. Notamment à un niveau « sérieux » de connerie.

Dans ce contexte, la découverte récente d'une parenté inattendue peut donner à penser : Quand l’homme soi-disant « moderne » passa du Nord-Est de l'Afrique au Moyen-Orient et en Europe pour ensuite coloniser toute la planète, il croisa Néandertal et depuis peu nous savons que le sexe agrémentait ces rencontres. Car il est désormais établi que l’homme présumé « moderne » possède des gênes de Néandertal (Svante Pääbo, Université de Leipzig).


C’est là que ça devient intéressant : si la connerie régit la planète – ce qui n’est pas loin d’être vrai – il faudrait séquencer les génomes de nos dirigeants et de leurs marionnettistes, repérer des similitudes et les comparer aux particularités génétiques de Néandertal, prétendument beaucoup moins intelligent que Sapiens qui, depuis les temps bibliques, s'autoproclame la « couronne de la Création ».

Or, si la connerie humaine était un héritage de Néandertal, nous devrions nous demander pourquoi il s’est éteint. Car, étant donné ses 400.000 ans d'existence paisible sans mettre la planète à feu et à sang, il est fort possible qu'il ait été un peu moins con que l'homme réputé « moderne ». Peut-être même qu'il avait trouvé un antidote ou développé une autre forme de résistance à la connerie, dont l’humanité n'a de toute évidence que très peu profité. Ainsi, Néandertal pourrait avoir disparu parce que – comme le montre l'évolution de nos civilisations – la connerie finit toujours par triompher. Surtout quand les cons cessent de rigoler. Et un con qui ne rigole plus, c’est terriblement dangereux.

Si jamais on arrivait à identifier le gêne de la connerie – car il doit bien exister quelque part, vu l’état de la planète – et qu’on réussissait à l’éliminer complètement, il faut concéder qu'on se marrerait beaucoup moins. Mais comme notre existence actuelle n'est pas vraiment une partie de plaisir, il ne nous reste guère d'autre solution que de prendre la connerie au sérieux. En évitant si possible la contagion et la compromission !


https://skenligne.blogspot.com/2018/07/note-sur-le-mondial-2018.html



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