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samedi 16 avril 2011

[Libye 2011] Vers une guerre civile sans fin ? (2)


~ note commencée le mercredi 13, actualisée les jeudi 14, vendredi 15 et samedi 16 avril 2011 ~

Flux d'actualité [Guardian] [Al Jazeera] [libyafeb17] [Almanara Media]

DIPLOMATIE. - Rencontre des ministres des Affaires étrangères du "groupe de contact" sur la Libye ce mercredi à Doha en présence de représentants du Conseil libyen de Transition (CNT). - Mousssa Koussa, l'ancien diplomate et espion en chef de Libye réfugié à Londres, qui a été autorisé à se rendre lui aussi au Qatar - "c'est un homme libre", a déclaré William Hague - ne participera pas directement à la réunion, mais mènera, semble-t-il, des discussions "en coulisses". - L'intérêt de la rencontre n'est pas très clair puisque le CNT refuse toute négociation avec le régime libyen tant que le clan Kadhafi reste au pouvoir. Et celui-ci n'a apparemment aucune intention de le quitter. De même, un cessez-le-feu n'est acceptable pour le CNT que si le régime retire ses troupes des villes occupées, et notamment de Misrata, ce que Tripoli a déjà refusé de faire.

MISRATA. - De nouvelles images en provenance de la ville martyre, tournées par une équipe de la chaîne britannique ITV, qui a rejoint Misrata par la mer [ici]. Au début du sujet, une carte montre le partage de la ville en deux zones. Une plan détaillé avec des légendes en anglais a été mis en ligne par libyafeb17 [ici]. Le reportage diffusé le 11 avril se conclut par un bombardement d'une aire de jeux, où l'un de enfants touchés ne survivra pas à ses blessures : ces images sont difficiles à supporter ...


INFORMATIONS. -  Aucune d'elles n'est neutre : Le mouvement de jeunesse libyen (libyafeb17), AlManara et beaucoup de comptes Twitter militent pour la cause révolutionnaire, le Conseil de Benghazi "enjolive" souvent les informations au profit des combattants comme les médias de Tripoli les "déforment" en faveur du régime. Al Jazeera est basée au Qatar, qui joue un rôle important dans le soutien économique, logistique et militaire de l'insurrection, et la plupart des médias occidentaux ont clairement pris parti pour l'intervention de la Coalition internationale. - Nous retrouvons donc cette constellation binaire, qui a pu frapper les esprits lors de l'attaque de l'Irak en 2003 : C'est un conflit entre les "axes" du bien et du mal. - Mais cette "vision du monde" ne prend pas en compte les zones d'ombre, cette fameuse "nuit où tous les chats sont gris". Elle ne prend pas en considération la "dialectique" entre le bien et le mal qui traverse et hante les individus. Car chaque homme, pour autant qu'il est "humain", a des arrière-pensées qui touchent parfois aux "instincts" les plus "vils", dissimulés sous un masque de bonté où le sourire s'est figé. - A l'image de cet homme balloté entre ses instincts et son intelligence, les informations parlent le double langage du désir et de la raison : Moi, "l'informateur", je livre l'analyse rationnelle d'une situation dont par ailleurs, entre les lignes, je désire la "fin heureuse" que "tout le monde" espère. Plus encore qu'en Libye, cette attitude s'est illustrée en Côte d'Ivoire, où des fraudes électorales et des massacres ont été commis des deux côtés, et où une plus grande "objectivité", que les journalistes aiment à revendiquer, eût été souhaitable ...

GROUPE DE CONTACT. - Voici le communiqué final, résumé en fin d'après-midi par Al Jazeera. Les participants ont convenu des points suivants :

- Une solution politique est le seul moyen de garantir une paix durable en Libye ; le groupe réaffirme son engagement fort pour la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye.
- La présence prolongée de Kadhafi serait un obstacle à toute résolution de la crise.
- Il est nécessaire de surveiller toute menace potentielle émanant d' "éléments extrémistes" qui pourraient chercher à profiter de la situation en Libye.
- Il est à noter que le régime de Kadhafi s'affaiblit à mesure que ses membres le quittent.
- Il faut soutenir les efforts de l'ONU pour aider le peuple libyen à développer un programme de transition politique, un processus constitutionnel et électoral.
- Il s'agit de continuer à fournir de l'assistance à l'opposition, y compris des aides matérielles et humanitaires.
- Un  mécanisme financier [fonds] temporaire pourra permettre à la communauté internationale de subvenir aux besoins financiers et structurels à court terme en Libye.
- 3,6 millions de personnes pourraient avoir besoin d'assistance humanitaire.

MOUSTAFA ABDEL JALIL. - Le président du Conseil national de transition (CNT) a publié une courte tribune dans Le Monde, datée du 12 avril et intitulée La liberté a besoin de temps [ici]. En voici un extrait significatif : ... Nous ne demandons pas que l'on fasse la guerre en notre lieu et place. Nous ne demandons pas à des soldats étrangers de venir contenir l'ennemi. Nous n'attendons pas que les amis de la Libye libèrent notre pays pour nous. Nous demandons que l'on nous accorde le temps et les moyens de constituer une force qui tiendra en respect les mercenaires et les prétoriens du dictateur puis libérera nos villes. - La communauté internationale, sauf à se déjuger, doit continuer à nous venir en aide, pas seulement grâce aux avions mais aussi sous forme d'équipements et d'armements. Qu'on nous octroie les moyens de nous libérer, et nous étonnerons le monde : Kadhafi n'est fort que de notre jeunesse et de notre faiblesse de départ ; c'est un tigre de papier ; attendez, et vous verrez. ...

CHAMPS DE BATAILLE. - Ce soir, le quotidien français fait le point sur la situation militaire [ici] : Si les forces rebelles ont repris la ville d'Ajdabiya, ... les unités pro-Kadhafi y maintiennent leur pression par des tirs d'artillerie sporadiques. - Les deux camps se disputent toujours la route qui relie Ajdabiya au port pétrolier de Brega, qui est encore occupé en grande partie par les troupes de Kadhafi. - Deux grosses explosions ont retenti mercredi à Tripoli. Des habitants ont affirmé avoir entendu des avions survolant la capitale avant les explosions. ... - A Misrata, ... la situation est toujours critique pour les 300.000 habitants, assiégés et bombardés depuis sept semaines. L'UE envisageait l'ouverture d'un couloir humanitaire maritime sous protection militaire pour aider la population, mais les ministres européens des Affaires étrangères ne sont pas parvenus à s'entendre mardi sur les grandes lignes d'une telle opération. - D'intenses bombardements ont visé lundi les abords de la ville de Nalout, dans l'ouest, provoquant un exode important de populations vers le poste-frontière tunisien de Dehiba. - Zintan, .... toujours assiégée, continue de résister.

lundi 24 janvier 2011

[WikiLeaks ] La réélection du président Bouteflika (2009)

El Watan signale ce matin la parution de comptes-rendus diplomatiques sur le site de WikiLeaks, qui concernent la réélection du président Bouteflika en avril 2009. - Le journal résume : «A la surprise de personne, le président Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat le 9 avril, au cours d’élections soigneusement chorégraphiées et scrupuleusement contrôlées, avec, à la clé, des résultats officiels que le principal chef d’opposition qualifie de ’brejnéviens’», peut-on lire dans un mémo daté du 13 avril 2009, publié samedi sur le site internet de WikiLeaks [...] «Le ministère de l’Intérieur n’a pas autorisé le staff de l’ambassade à observer le processus électoral. Toutefois, le personnel de l’ambassade a pu assister, officieusement, au déroulement de l’opération dans quelque 30 bureaux de la capitale», explique le diplomate. Et ils n’ont aperçu qu’une poignée d’électeurs y entrer, et ce, même durant les heures de «rush». Même le chef de la délégation de suivi de l’ONU a affirmé au diplomate qu’il était «tout à fait certain que les choses ne tournaient pas rond», car il a reçu «un nombre important de vagues allégations de fraude». - Mais le manque de détails précis quant à ces irrégularités fait qu’il était «impossible» pour la délégation de l’ONU de décrire avec certitude «le type de fraudes qui se sont produites, ainsi que la manière dont elles se sont déroulées», rapporte l’ambassadeur. Pourtant, ce dernier ne semble pas à court d’exemples sans équivoques, des témoignages «détaillés de manipulation». «L’une de nos employées a assisté à un coup de téléphone reçu par le responsable d’un bureau de vote. C’était un officiel du ministère de l’Intérieur qui lui ordonnait de gonfler le nombre de bulletins de vote déposés au cours de la journée. A la fermeture du bureau, la police du ministère de l’Intérieur a présenté au responsable un protocole de vote à signer. Dessus, étaient consignées des statistiques largement supérieures et des noms qu’il n’avait tout bonnement pas vus de la journée», est-il affirmé dans le câble. Mais d’autres «signes» ont bien démontré les efforts fournis par le gouvernement pour «gérer l’optique du processus» et étouffer les voix dissidentes. [...] Le dignitaire onusien [Abdool Rahman] s’insurge de moultes entraves rencontrées et des pressions subies par la délégation lors de sa mission. Et celui-ci d’épingler «le non-accès des autres candidats que Bouteflika aux médias lourds durant leurs campagnes». De même, Abdool Rahman est dépité par l’absence de rôle accordé à la société civile dans la chose publique. «Il y a nécessité de faire des progrès en termes de liberté d’expression et de séparation entre l’administration et le gouvernement. Il est impératif de créer un réel dialogue entre les citoyens, la société civile et le gouvernement», ont recommandé les observateurs.

L'article intitulé Une fraude massive conclut sur une dernière citation des diplomates américains : «L’Algérie est assise sur un volcan ». Et, malgré les événements récents qui accréditent le pronostic, le silence continue de régner de l'autre côté de la Méditerranée. Serait-il coupable ?

Voici quelques extraits des dépêches dans le texte :

SUMMARY: To the surprise of noone, Algerian President Abdelaziz Bouteflika was elected to a third term on April 9 [2009] in a carefully choreographed and heavily controlled election with official results the main opposition leader called "Brezhnevian." Interior Minister Noureddine Yazid Zerhouni announced in a press conference on April 10 that a record 74.54 percent of over 20 million eligible voters participated in the election, with Bouteflika receiving 90.24 percent of the votes. Opposition parties and defeated candidates have placed actual turnout figures at between 18 and 55 percent, while informal Embassy observations indicated that the vast majority of polling stations were empty across the capital, with actual turnout at 25-30 percent at most. A joint statement by observer teams from the African Union, Arab League and Organization of the Islamic Conference was quick to proclaim the election "fair and transparent," but UN monitors declined to participate in the statement despite Algerian government pressure to do so. Their concerns, to be presented in a private report to UN Secretary General Ban Ki-Moon, illustrate a system in which opposition parties and civil society have their backs against the wall and citizens have little to do with a political process increasingly detached from society. With Bouteflika's hold on power secure, Algeria now faces an urgent need for dialogue between the population and the state, a situation that left the UN monitors deeply worried about what comes next. END SUMMARY.
[...]
As many observers here predicted before the election (...), the official turnout figure has stirred more controversy than the election result itself. Two hours after the polls closed on election day, Zerhouni put turnout at 74.11 percent, revising the number slightly upward the next day. State-run television (ENTV) and the pages of the regime newspaper El Moudjahid ran images depicting crowds of voters queuing outside Algiers polling stations. But anecdotal reports of voter activity suggested Zerhouni's figure to be greatly exaggerated. Some of our local staff noted that the crowds of voters on state media appeared dressed for cold weather, while April 9 was generally warm and sunny, suggesting that officials used archive footage from previous elections. The opposition Rally for Culture and Democracy (RCD) charged that at several polling stations, the Interior Ministry bussed in loyal voters such as plainclothes police to create an optic that matched the desired turnout result. xxxxxxxxxxxx told us the polling stations he visited with a French journalist were almost empty. In one case, he met an unemployed man who said he was voting because he was told to present his voter card in order to obtain a passport. A woman at another polling station told xxxxxxxxxxxx she was there to visit her daughter, who was a polling official, but she did not intend to vote. [Read more]