dimanche 29 mai 2016

Présidentielles : Marine Le Pen vs. Jean-Luc Mélenchon

Les candidats de la droite et de la gauche modérées sont éjectés au premier tour. Il ne reste donc à l'électorat que le choix entre la droite et la gauche dites "dures", tendance extrémiste-populiste. Ce dimanche soir, en l'absence des formations traditionnelles, les deux candidats représentant ces courants extrêmes seraient "au coude à coude" (*), comme titre la presse, en attendant les résultats définitifs demain.

 
Bien sûr, le second tour de ces présidentielles ne se déroule pas en France mais en Autriche, où la fonction de président est plus représentative qu'exécutive, et les deux derniers candidats en lice ne s'appellent pas Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon mais Alexander Van der Bellen (72 ans, soutenu par les Verts, 21,34% au 1er tour) et Norbert Hofer (45 ans, candidat du FPÖ, populiste de droite, 35,05% au 1er tour).

Or, comme nous le savons tous, ce scénario s'est déjà partiellement réalisé lors des élections de 2002 en France, où le Président de la République dispose au contraire d'un pouvoir politique très important, et la plupart des commentateurs s'accordent à dire qu'il y a de bonnes chances pour que cela se reproduise en 2017.

L'axiome de base veut que l'on ne peut pas, à la fois, être démocrate et déplorer que les votes de l'électorat ne soient pas conformes aux attentes. Mais le danger de la démocratie est que l'électorat choisisse des formations non-démocratiques en se laissant berner par de belles promesses sans vraiment s'informer sur la faisabilité du programme proposé dans le cadre d'un État de droit, mais aussi en accordant aux politiques des pouvoirs dont ils ne disposent pas - ou plus - sous le haut patronnage de ce qu'il faut bien appeler la gouvernance mondiale de l'économie de marché et de la finance internationale.

Les mots-clés sont l'information et la faisabilité. Il est légitime de critiquer la façon dont les "informations" sont gérées par ceux qui les produisent - médias et éditorialistes, propagandistes et idéologues, politologues et sondeurs etc. - mais également par ceux qui les reçoivent, c'est-à-dire l'électorat de base qui doit "se faire une opinion" et déterminer ses choix en fonction d'un certain nombre de critères tant théorétiques que pratiques, voire même affectifs ou sentimentaux. Si la critique des médias est devenu monnaie courante, on n'analyse pas suffisamment la réception des informations, et notamment le manque fréquent d'esprit critique, la difficulté de hiérarchiser les informations, de vérifier les sources, d'identifier les nombreux cas de désinformation, de séparer l'information des interprétations et des spéculations, alors que les outils de contrôle sont maintenant à la disposition de tous. Sans doute peut-on constater ici une insuffisance en matière de culture démocratique : faut-il blâmer nos institutions et notamment l'école, la presse ou plus généralement les médias officiels, ou encore ces citoyens qui n'ont toujours pas intégré les nouvelles possibilités d'information et la part active que celles-ci réclament ?

L'autre point est la faisabilité des différents projets proposés aux électeurs. Vu l'évolution actuelle en Pologne, en Hongrie, en Russie ou encore en Turquie, on peut être inquiet pour l'avenir de la démocratie dans nos propres pays. Un programme démocratique doit être réalisable sans toucher au cadre de l'État de droit, aux valeurs fondamentales de la Constitution et à la séparation effective des pouvoirs. Si ce n'est pas le cas, l'électorat doit s'interroger sur les modalités de mise en œuvre du projet en question. De même, une majorité est requise pour conquérir démocratiquement - et toujours pour un temps limité ! - le pouvoir : il faut donc examiner les programmes proposés sous l'aspect des alliances possibles qui seules permettraient une adhésion majoritaire, et non le genre d'alliances contre-nature qui ont par exemple permis au président Chirac de remporter l'élection de 2002 avec un score digne de l'une de ces proverbiales "républiques bananières". 

Pour revenir plus concrètement aux cas de Mme Le Pen et M. Mélenchon : quelles alliances légitimeraient l'accession à la présidence de la République Française de l'une ou l'autre de ces deux personnalités politiques ? et, si tant est qu'une telle coalition majoritaire puisse exister, qu'est-ce qui nous préserve d'une reprise en main autoritaire ou autocratique lorsque l'une ou l'autre intègre l'Élysée, en sachant que les pouvoirs politiques - et notamment législatifs - d'un Président de la Cinquième République, définis par et pour le Général de Gaulle en 1958, sont plutôt excessifs, comparés par exemple à ceux d'un Chancelier allemand ou d'un Premier Ministre britannique ?

Une contradiction n'aura échappé à personne : si, en effet, le pouvoir politique des gouvernements démocratiques n'est pas négligeable, ils s'avèrent impuissants lorsqu'il s'agit de lutter contre une situation économique catastrophique qui ravage le monde entier. Et cet argument - la fameuse "crise" déjà quarantenaire  -  permet aux uns et aux autres - modérés ou extrémistes - de proposer des "plans de sauvetage" aussi irréalistes qu'irréalisables. Mais surtout : l'impuissance dans laquelle les politiques sont placés face aux diktats économiques et financiers ne doit surtout pas être révélée, car l'électeur doit continuer de croire à cette pensée magique où il suffit de dire pour faire les choses, de dessiner la bête sur les murs de la grotte pour la terrasser.

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont en commun un charisme indéniable, qui leur permet de donner un espoir politique aux gens, là où le désespoir économique règne en maître absolu. Et personne ne viendra déniaiser les gens, ni les politiques - établis ou "contestataires" - qui ont besoin d'épouvantails et de divisions pour exister ni surtout les tenants du pouvoir économique et financier dont les activités nuisibles pour la majorité absolue, voire l'ensemble de la planète, ont besoin des "responsables politiques" pour détourner l'attention des véritables causes de la catastrophe présente et donc pour empêcher l'émergence de solutions collectives dont la mise en pratique limiterait globalement et durablement leur immense pouvoir de nuisance.

SK, 22/23 mai 2016

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(*) C'est finalement Alexander Van der Bellen qui, au terme de ces 24 heures de "polar électoral", accède à la présidence de la République d'Autriche avec 50,3 % des votes, soit 31.026 voix d'avance sur quelque 4,6 millions de suffrages exprimées. Le résultat n'a été connu que ce lundi après-midi après le dépouillement des votes par correspondance [ici en allemand].


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Commentaires


  • Bonjour SK,
    Il existe plein de façons de faire de la politique et le Colibri ou Bernard Stiegler l'ont bien compris. J'ai déjà voté pour le FdG mais je sais que ce n'est pas la solution. Pour retrouver un peu de démocratie dans tout ça, il faut partir de la base et informer que des solutions alternatives existent. Privilégier l'agriculture raisonnée et raisonnable (à taille humaine), développer la vente directe, recréer un lien, revaloriser le travail en partant sur le principe de l'entreprise libérée (qui certes met quelques années à fonctionner mais est plus juste et viable) ou les coops etc, etc, etc... sont des manières différentes de faire de la politique. Nous devons nous bouger pour aller vers une autre vie et changer nos habitudes; ainsi les politiques changeront. Nous sommes beaucoup plus nombreux que ceux qui tirent les ficelles et nous devrions, si nous étions moins égoïstes, arriver à renverser le pouvoir de ce petit groupe de financiers qui dirige la planète.
    Bonne semaine.


  • "Il existe plein de façons de faire de la politique" : précision indispensable, merci !


  • ;-)


  • SK, l'idée-force de l'article est-elle que le pouvoir politique est en fait une illusion, ce qui expliquerait le succès des plus illusionnistes? Mais la fin de l'article me semble limite conspirationniste, le "pouvoir économique et financier" dont les politiciens seraient en quelque sortes les marionnettes destinées à détourner l'attention.

    Je vois plutôt un scénario où les entités économiques et financières ont "échappé" aux états via l'extra-territorialisation mondialiste. Les gouvernants sont dès lors partagés entre la volonté de reprendre la main, et la nécessité de tenir compte de la situation réelle qui leur échappe (illustré par Syriza). Car les états dont l'idéologie est la plus capitaliste ne sont pas forcément les moins interventionnistes, au contraire certains d'entre eux pipent les dés à leur profit.

    L'UE est un cas particulier, où il n'existe pas un "intérêt national" à défendre (contrairement à la Chine, le Japon ou les Etats Unis), et cette entité initialement prévue pour un libre-marché *intérieur* mais se défendant vis à vis de l'extérieur, a dépouillé les états qui la compose d'une part de leur souveraineté, mais SANS reprendre à son compte le rôle de protection. De toutes façons, le choix d'une Europe "extensive" ayant intégré des états disparates et aux intérêts divergents était intrinsèquement incompatible avec un marché intérieur dérégulé. Sauf que, dans ce cas de figure, les pouvoirs économiques et financiers y trouvent leur profit (délocalisations compétitives, concurrence interne au lieu de synergie... ), et leurs lobbies ont poussé à la roue, et ce non pas de manière occulte mais quasiment en plein jour puisqu'il y a davantage de lobbyistes accrédités et de technocrates issus de leurs rangs, que de membres des instances dirigeantes de l'Union. Certains états y trouvent leur compte (effet d'aspirateur) et appuient dans ce sens pour leur intérêt bien compris. D'autres sont en quelque sorte la dupe consentante par idéologie, ceux dont le général de Gaulle disaient qu'ils sautent comme des cabris en disant" l'Europe, l'Europe"... Il est clair qu'à ce stade il faudrait reconsidérer les principes pour harmoniser et favoriser la synergie plutôt que la concurrence faussée par les disparités. sans quoi cela fait le lit des populismes.

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    J'ai oublié de rappeler que Plumeplume a publié il y a deux ou trois mois un article sur les lobbies dans l'UE


  • Je suppose que votre utilisation du vocable "conspirationniste" cherche à provoquer une argumentation du propos. Peut-être avez-vous l'habitude des démonstrations, explications, conclusions de la rhétorique classique, mais je ne crois plus depuis longtemps à cette forme d'expression, ce qui devrait vous être apparu en lecteur assidu de mes bafouilles.

    Il s'agit ici du rapport entre l'impuissance inavouée des uns et la puissance occulte des autres. On ne peut être "responsable" que si on dispose du libre arbitre et donc d'une certaine forme de pouvoir. Ainsi, les "responsables politiques" ne doivent surtout pas reconnaître leur impuissance, comme l'avait pourtant fait Jacques Delors à l'époque. C'est pourquoi l'électorat de base, s'il commence à "perdre la foi" dans les partis "traditionnels", continue de voter et donc d'entretenir une forme de démocratie en plébiscitant les extrêmes, démontrant ainsi une impuissance de fait, puisque les extrêmes ne sont pas prêts à conclure des alliances et préfèrent bloquer la démocratie.

    Voilá pour les uns. Mais pensez-vous réellement que le pouvoir immense des autres relève du conspirationnisme ? - Cela se peut en effet, mais dans ce cas, votre admonestation n'a pas été envoyée á la bonne adresse.

    Bien á vous


  • Bonsoir SK. Ne voyez pas dans ma remarque une "admonestation", mais une réaction à la formulation selon laquelle les pouvoirs économiques et financier "ont besoin des responsables politiques pour détourner l'attention..." qui semble évoquer une connivence ou manipulation. D'où ma réflexion sur ce qui me parait être l'enchainement ayant conduit à ce que l'"économie" échappe aux états -et donc la puissance du monde économique par rapport à ceux-ci, constat que nous partageons. J'en profite au passage pour caser mes critiques sur l'UE telle qu'elle fonctionne, c'est un peu ma marotte je reconnais.
    On est d'accord concernant la tentation extrémiste, vu le peu d'effet des politiques "traditionnelles", à quoi s'ajoutent les problèmes identitaires et sécuritaires, mais c'est une autre histoire.

    Bon, en tout cas l'Autriche, par une forte mobilisation, a fait échec au candidat d'extrême droite, ce qui conforte la thèse qui prévaut pour les élections françaises, que quiconque arrivera second lors du premier tour des présidentielles françaises de 2017, sera élu au second tour. Et nos Verts de se prendre à rêver.


  • Mais qui est tenu pour responsable de la situation économique désastreuse en France ? À qui prête-t-on le pouvoir de la "solutionner" ou du moins de la "dédramatiser" ? - Qui accuse-t-on d'avoir failli à cette tâche ? - Allez, je vous fais grâce de la réponse, cher nolats !


  • On est d'accord sur les effets, c'était une question de formulation. Il n'y a pas connivence des gouvernants en tant que missionnés par les grands acteurs économiques extraterritorialisés, mais une situation où leurs marges sont réduites. Etant désignés par les peuples pour "faire marcher le pays", ils endossent l'impopularité des crises et difficultés. On voit dans la crise actuelle le dilemme d'une adaptation imposée par l'environnement, que les grands médias concourent à présenter comme étant absolument inéluctable.
    Mais encore une fois, certains états du monde imposent des contraintes (par exemple taux d'intégration local sur certains produits), que l'UE prohibe, ce qui fragilise la plupart des pays de l'Union, d'où la nécessité de se réapproprier de manière conservatoire une part de souveraineté, tant que l'harmonisation n'est pas en oeuvre dans l'Union qui retrouverait alors un dynamisme et une synergie de par sa taille (au lieu de la concurrence interne stérile). Si on ne le fait pas 'un peu', les souverainistes le feront 'beaucoup' ce qui est une politique du pire.


  • Voici un titre et un chapeau du Figaro de ce jour :

    Raffineries en grève: Total menace de revoir ses activités en France

    Dans un courrier interne, la direction du groupe pétrolier, qui opère cinq des huit raffineries françaises, déplore "une prise en otage" de ses activités et fait savoir qu'elle pourrait envisager de "réviser ses projets d'avenir". La grève touche désormais huit raffineries sur huit. Manuel Valls promet une réponse "extrêmement ferme".


  • En effet, et en plus, il ne reste que 8 raffineries en France, il y en avait trois fois plus dans les années 70. Ceci étant, le type d'actions auquel nous assistons ne motive guère les investisseurs à renforcer leur mise.


  • J'ai mis ce titre / chapeau comme illustration parfaite du propos. Le fait qu'il s'agit d'un "courriel interne adressé aux employés des raffineries" [ http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/05/24/total-les-investissements-maintenus-dans-les-raffineries_4925666_3234.html] vient renforcer le "côté obscur" du pouvoir, quant à l'impuissance des "responsables" politiques, elle devrait relever de l'évidence pour un observateur attentif.

    Cela dit, la mise en équation de ces deux pôles me semble plutôt inédite. À creuser donc...

    PS. - Je conseille vivement l'émission "Cash Investigation" de ce soir...


  • bonsoir sk, il me semble
    qu'une transversale transpartisane managée par certains courants économiques voudrait démonter la zone euro, un souverainisme fondé sur le "battre monnaie", contourner donc les partis traditionnels
    que US tire son compte d'une Europe qui oublierait l'est pour le laisser maître eurasien, il vient d'armer le Viet nam, contrat colossal, pour tenir la Chine
    que US vient d'entamer le BRICS
    la liste des grands en jeu mondiaux est longue, une guerre qui ne dit pas son nom et nos petites démocraties devraient exiger des élus qu'ils vont choisir une position claire et un discours de vérité de réalité des intérêts des peuples, de tous les peuples


  • Bonne journée à vous, PARKER !


  • Bonjour Parker. Les postulants au pouvoir sont pour la plupart sincèrement convaincus que les solutions qu'ils défendent résorberont les problèmes, d'où une sorte de méthode Coué pour s'en convaincre et en convaincre les citoyens. L'esprit est prompt, mais l'état est faible...
    C'est triste à admettre, mais les pays qui s'en sortent globalement le mieux sont ceux qui suivent le courant de la mondialisation ultra libérale, avec quelques trucages fiscaux pour attirer les investisseurs (Luxembourg, Irlande...), trucages sociaux pour avoir en coulisse une main d'oeuvre malléable est sous payée (one euro jobs...), trucages règlementaires pour protéger certains secteurs de marché (NSA...), éventuellement trucages de parité monétaire pour booster leur compétitivité internationale (Yuan...). En résumé, ils ne pratiquent pas "l’intérêt des peuples, tous les peuples", mais l’intérêt national au détriment des autres états, et l'intérêt du noyau central de la population au détriment de composantes périphériques précarisées.
    Nous cherchons bien évidemment un meilleur équilibre entre l'efficacité et l'équité, mais entre la solution Mélenchon, la solution Macron, la solution Marine, pas sûr qu'il y ait au catalogue ce que nous souhaitons.

samedi 7 mai 2016

Benzema ou l'art de se tirer une balle dans le pied

Quelle idée pour les responsables d'une sélection nationale de se priver de l'un des meilleurs attaquants du monde lorsque, cerise sur le cake, la compétition a lieu à domicile. Benzema - Griezmann - Ribéry (**) : une attaque de rêve à faire trembler n'importe quelle défense adverse, obligée de mobiliser au moins quatre ou cinq joueurs pour tenter de la contrôler.

Les raisons d'une telle irresponsabilité semblent être largement extra-sportives, à commencer par cette affaire dite de la "sextape", qui comme tout ce qui touche au commerce charnel des "happy few" lui donne ce caractère sulfureux, prisé des médias et de la myriade de chalands anonymes. Comme le rapporte L'Équipe dans son historique de l'affaire à la date du 10 décembre 2015 [ici]

Noël Le Graët, le président de la FFF, révèle que Karim Benzema est écarté de l'équipe de France « jusqu'à ce que la situation évolue ». Il précise que pour que l'ex-Lyonnais revienne en équipe de France il faudrait « que la juge décide que le dossier est vide ou que Valbuena et lui redeviennent copains après que la juge ait décidé de les confronter ».

Puis à la date du 18 février 2016, les supporteurs de l'Équipe de France respirent (ibid.) :

La juge d'instruction ordonne la levée partielle du contrôle judiciaire de Karim Benzema, qui reste mis en examen. Le parquet de Versailles ayant aussitôt fait appel de cette décision, l'attaquant du Real Madrid peut désormais rencontrer Mathieu Valbuena et donc à nouveau prétendre à être sélectionné en équipe de France.

Or, le 13 avril suivant la sanction absurde tombe (ibid.) :

Non retenu par Didier Deschamps pour les matches amicaux de mars, Karim Benzema est définitivement privé d'Euro : la Fédération française de football annonce officiellement le 13 avril que le joueur ne sera pas sélectionné pour la compétition en juin. La FFF justifie cette décision par le fait que « la performance sportive est un critère important mais pas exclusif pour décider de la sélection au sein de l’Équipe de France de football. La capacité des joueurs à œuvrer dans le sens de l'unité, au sein et autour du groupe, l'exemplarité et la préservation du groupe sont également prises en compte par l'ensemble des sélectionneurs de la Fédération. »

Pourtant, le travail du staff technique et des entraîneurs consiste justement à « œuvrer dans le sens de l'unité, au sein et autour du groupe, l'exemplarité et la préservation du groupe ». Lorsqu'on a la chance de disposer de personnalités comme naguère Cantona (***) et aujourd'hui Benzema, il faut gérer les égos, les mettre au service de l'équipe tout en préservant la créativité individuelle des champions, et faire en sorte que les frères ennemis « redeviennent copains », ne serait-ce que pour le temps de la compétition afin de ne pas compromettre les chances de victoire de la France.

J'ai du mal à penser que d'autres raisons président à cette non-sélection, comme le refus de chanter la Marseillaise par exemple. En effet, qu'est-ce qu'un hymne national non entonné par tel ou tel joueur comparé au triomphe de l'équipe des Bleus sur ses terres et devant son public ?

Ou bien est-ce la sortie de Manuel Valls, apparemment recadré ensuite par François Hollande, comme l'écrit Le Figaro le 28 mars dernier [ici] ? En suivant son ministre des Sports, Patrick Kanner, le Premier ministre ne s'était pas privé de déclarer le 15 mars (après la levée du contrôle judiciaire le 18 février) :

« Je pense qu’aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies pour que Karim Benzema revienne en équipe de France. Il est toujours mis en examen. » 
Pour tempérer ensuite son propos (ibid.) :

« Je ne veux absolument pas polémiquer avec Benzema. C'est par ailleurs un formidable footballeur. »

On cherche sans doute à mettre l'accent sur l'exemplarité, à l'heure où la FIFA et l'UEFA sont plombées par la corruption et des scandales financiers de grande envergure, où des noms comme celui de l'étonnant Lionel Messi apparaissent dans les « Panama Papers ». Alors on joue les M. Propre face au multi-millionnaire Karim Benzema, accusé de « complicité de tentative de chantage dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena » (Le Monde) portant sur quelque 100.000 euros. Et au lieu de le laisser marquer des buts pour enthousiasmer les foules, on préfère - au nom d'une morale hypocrite (*) - se tirer une balle dans le pied.

SK, 29 avril 2016

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(*) L'affaire Benzema court depuis juin 2015, comme l'indique l'historique cité. L' « affaire de corruption à la FIFA » (Wikipédia) démarre autour du 27 mai 2015 [NYT]. Il est difficile de voir ici un « hasard du calendrier », comme on aime à dire en pareil cas. - D'autre part, un simple mot d'autorité des responsables sportifs et des officiels aurait permis d'établir au minimum une trêve entre Valbuena et Benzema pour l'Euro 2016. Mais on a préférer laisser dégénérer un conflit extra-sportif avec une formidable inconscience ou - au choix - une prodigieuse arrogance, estimant que les Bleus pouvaient se passer de leurs meilleurs éléments dans une compétition de ce niveau. En effet, si le Brésil de Neymar et l'Argentine de Messi n'y participent pas, des équipes confirmées comme les Pays-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie ou le Portugal et des créateurs comme Robben, Ronaldo, Iniesta, Balotelli ou Müller vont assurer le spectacle sans rien lâcher sur le terrain.

(**) Quant à la sélection incertaine de Ribéry, elle tiendrait à des « raisons sportives » puisque l'attaquant du Bayern relevant de blessures n'aurait pas joué assez de matches avec son club. Or, on peut lire ceci sur le site d'Eurosports en date du 2 avril 2016 [ici] :

Franck Ribéry a le sens de la fête. Pour sa 200e en Bundesliga, le Français y est allé de son petit but. Enfin, quand on dit "petit", c'est une image. Le numéro 7 du club bavarois a inscrit un ciseau acrobatique de l'entrée de la surface qui a scellé la victoire du Bayern face à Francfort (1-0), lors de la 28e journée de la Bundesliga. "Ma vitesse revient" et "j'ai toujours faim", avait prévenu dans la semaine Ribéry, titularisé pour la 3e fois de la saison [...]. Il l'a prouvé.


 
(***) Voici vingt ans, Éric « The King » Cantona n'avait pas non plus été sélectionné en équipe de France. Si les raisons pouvaient être différentes à l'époque et qu'après une qualification difficile, les Bleus avaient tout de même - sans grand éclat - atteint les demi-finales de l'Euro 1996, il n'en demeure pas moins que l'égo du Grand Éric n'a jamais pu être géré en France, sauf par Guy Roux, l'entraîneur de son club d'origine (l'AJ Auxerre), alors qu'il brillait de tous ses feux à Manchester United aux côtés de David Beckham et Ryan Giggs sous l'autorité de Sir Alex Ferguson. - Coïncidence : Jean-Pierre Papin, qui passait le plus clair de son temps sur le banc du Bayern, avait également été écarté de la sélection française pour l'Euro 1996.

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Commentaires sur L'Obs et réponses


    Bonjour sk, et re-bon retour. La formule "on a préférer laisser dégénérer un conflit extra-sportif " ma parait pure spéculation. Il y a de fait une affaire de chantage, et Benzema étant proche d'un des maîtres chanteurs, a soutenu sa demande -sans doute pas par intérêt, ce qui ne lui est pas reproché, mais pour "rendre service"-. Se pose donc le problème de la confiance entre les joueurs et au sein de l'équipe, et la situation de mise en examen; il paraissait vraiment difficile de le sélectionner dans ces circonstances. Je ne sais s'il va exister l'équivalent de la "jurisprudence Bérégovoy-Balladur" pour les joueurs mis en examen, cela pourrait devenir le cas.
    Il se peut aussi que, comme pour Ribery, la carence d'esprit patriote (je l'exprime en termes mesurés) ait également été considérée comme préjudiciable dans la situation actuelle, pour une équipe qui représente le pays -la Marseillaise de tous les joueurs il y a deux ans à Saint Denis avant la coupe du monde avait été relevée comme exemplaire, et l'hymne unanime à Wemblay juste après les attentats de Paris de Novembre dernier a été un moment irréversible (qui se souvient du score, la dignité a ému pour longtemps)-.

    Écrit par : nolats 14h24 - samedi 30 avril 2016

    "on a préféré laisser dégénérer un conflit extra-sportif " - il était en tout cas facile de le suspendre dans les arrière-boutiques, en convoquant les joueurs après le 18 février et en leur donnant à tous deux le choix entre la trêve ou la porte. On ne l'a pas fait puisque N. Le Graët déclare dès décembre 2015 qu'il fallait pour réintégrer Benzema « que la juge décide que le dossier est vide ou que Valbuena et lui redeviennent copains après que la juge ait décidé de les confronter ». Cette attitude est en soi assez hypocrite quand on connait l'orage qui monte par ailleurs. Et Platini qui joue les présidents de la FIFA in spe avec tout ce qu'il trimballe dans sa musette. - Pour couronner le tout, M. Valls vient se mêler de cette affaire avec sa déclaration du 15 mars que je rappelle également : « aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies pour que Karim Benzema revienne en équipe de France. Il est toujours mis en examen. » - Conclusion : au lieu de régler ou d'apaiser le conflit extra-sportif, on a mis de l'huile sur le feu. Au moins les médias étaient-ils contents. Et les vrais délinquants aussi puisque les spotlights sur Benzema leur procurent l'ombre recherchée.
    Quant à cette histoire de patriotisme, elle est complètement hors sujet dans cette affaire. Ou, si vous préférez, un prétexte supplémentaire pour l'instrumentaliser. Car si un sélectionneur se prive d'un créateur comme Benzema parce qu'il ne veut pas chanter l'hymne national, il faut vraiment qu'il change de boulot. Et si vous donnez le choix à un fan entre la Marseillaise et une coupe d'Europe...
    Dans ce contexte, j'ajouterais que l'on voit ici toute la méconnaissance du "peuple" qu'ont les idéologues. Malgré son accaparement par le business et le fric, qui peut également être vu comme une preuve supplémentaire, le foot est depuis toujours l'un des sports les plus "populaires" au monde, par opposition aux sports des élites. Ce que je veux dire, c'est que les dits idéologues veulent faire un tri dans les foules, les "épurer" pour les réduire à l'image qu'ils entendent propager. Or, allez voir un seul match au stade, par exemple de 2e ou 3e division dans votre région, et vous vous verrez confronté à une formidable diversité sur les gradins, irréductible à quelque standard que ce soit, qui dispose d'une énergie considérable, perceptible par exemple lors d'une action spectaculaire ou d'un but. Alors en effet. et les Romains l'avaient déjà compris : il faut canaliser cette énergie, sinon elle peut devenir incontrôlable et menacer les élites !

    Écrit par : sk 19h15 - samedi 30 avril 2016

    1. - Dès lors que le chantage est avéré, il est normal qu'il y ait plainte, la justice décide alors qui elle considère comme témoin ou comme personne impliquée. On peut comprendre que le joueur ayant été victime se soit considéré abusé par les "bons conseils" de quelqu"un qui s'avère être une relation du maître chanteur.
    Nous sommes en complet désaccord sur l'aspect patriotique, ceux qui portent le maillot "représentent" le pays. Il existe en ce moment une certaine sensibilité sur ce sujet, pas tant dans les élites que dans la population, et ce n'est certainement pas opportun de laisser le monopole du patriotisme aux extrêmes.
    Vous parlez à juste titre de sport "populaire", quel est l'avis du peuple sur la participation du joueur? peu après la révélation de l'affaire, 82% des sondés se sont dits opposés. Ce n'est du reste pas une raison suffisante, je pense que la cohésion de l'équipe entre avant tout en ligne de compte pour le sélectionneur. Il est dommage, certainement, qu'un joueur talentueux se soit mis dans cette situation.
    2. - Je voulais conclure mon commentaire précédent par "oui, en effet, Benzema s'est tiré une balle dans le pied" en référence au titre.
    J'ajoute enfin qu'effectivement Platini, que vous citez, est désormais discrédité, mais c'est une autre histoire. Il n'est certainement pas le seul, on peut s'attendre à un Soccergate, l'exemplarité éthique n'est certes pas donnée en haut.

    Écrit par : nolats 23h40 - samedi 30 avril 2016

    Précision : Cette réponse a été rejetée au motif de "diffamation". - Comme je suis certain qu'il s'agit d'une erreur d'appréciation, je la réinsère ici. En cas de nouvelle suppression, je me verrai dans l'obligation de le signaler à la rédaction. En la priant de revérifier, j'attire l'attention de la modération sur le fait que toutes les mises en cause de personnalités sont sur la place publique. Or, en les nuançant, je m'efforce de ne pas les présenter comme des faits établis, à part le scandale de la FIFA dont la réalité n'est plus mise en doute par personne.
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    Salut nolats. Je réponds à vos deux coms non encore parus:
    Oui, en effet, c'est un point de désaccord assez considérable. Et je suis tout aussi étonné par vos propos que vous semblez être choqué par les miens.
    Pour l'exemplarité, les récents scandales autour de la FIFA - nous parlons donc des plus hautes instances du football mondial - sont d'une autre trempe que les petites magouilles de Benzema avec son taulard de pote, si tant est qu'il soit réellement coupable de complicité de chantage. Or, et vous avez l'air d'ignorer ce point crucial, les mêmes "hautes autorités" viennent vous parler - un peu moins, actuellement ! - d'exemplarité, de sportivité, de la fierté de porter le maillot de son pays. Croyez bien que les malversations de la véritable "élite" du football, dévoilées à présent au grand jour, sont sans commune mesure avec le délit reproché à Benzema. Et pourtant la médiatisation et l'instrumentalisation de ce dernier vient fort à propos pour occulter les "extorsions de fond" des gros bonnets...
    Tout footballeur est fier de porter le maillot de son club - même si les pros ressemblent de plus en plus à des hommes sandwich ces temps-ci - et a fortiori de jouer sous les couleurs de son pays (un peu moins parsemées de logos). Mais d'abord et avant tout il est fier d'être sélectionné, de faire partie d'une "grande équipe", d'y retrouver les copains qu'il côtoyait minot puis en championnat national...
    "Ceux qui portent le maillot 'représentent' le pays", dites-vous. Le formidable meneur de jeu Michel Platini a porté le maillot des Bleus et remporté avec Giresse, Tigana et les autres l'Euro 1984, également disputé en France. Et vous dites plus haut que l'on ne se souvient plus du score de ce match récent entre l'Angleterre et la France (2-0), mais seulement de l'hymne entonné de concert. On ne se souvient peut-être pas non plus du finaliste de 1984 (l'Espagne), mais bien du vainqueur et de l'équipe de rêve qui a valu à la France le respect des fans du monde entier. Alors Platini doit-il aujourd'hui être déclaré indigne des couleurs nationales ? - On retrouve ici le problème de l'exemplarité, en tant que cette "bonne image" qu'il s'agit de donner de son pays. En participant aux malversations - qui restent évidemment à établir - Platini n'a-t-il pas dérogé à cette exemplarité, ne "salit"-il pas le maillot français ? Et qu'en est-il du coup de tête de Zidane lors de la finale du Mundial 2006 ? Est-ce là un comportement qui doit servir d'exemple aux gamins ?
    J'en viens à l'essentiel, nolats : Le "peuple" est rude, à l'occasion il peut se soulever, se révolter, et il ne ressemble alors plus à rien de ce que les idéologues ne cessent de nous rabâcher. Le peuple aime son pays et parfois il ne l'aime plus lorsqu'il se retrouve chair à canon ou qu'il considère les ghettos où vivent ses parents, il aime son hymne et parfois il ne l'aime plus quand il voit les hypocrites le chanter aux grandes occasions et en tenue d'apparat. Le peuple se lave mais parfois il est sale quand il revient du boulot s'il a la chance de se faire exploiter par l'un de ces costumes-cravates qui vous expliquent le monde sans jamais s'être sali les mains. Le peuple est honnête, mais parfois il donne dans l'arnaque et la magouille, tout comme les grands de ce monde, mais à un niveau bien plus "modeste" et avec des séjours en prison bien plus fréquents.

    Je n'étais pas au courant pour les 82% d'avis défavorables à une sélection de Benzema. Honnêtement je ne sais pas trop quoi en penser. Hollande est à 81%. Et ce chiffre me fait immanquablement penser au score (réel) de Chirac en 2002. Une chose est sûre : au premier but de Benzema lors de l'Euro 2016 - très improbable à l'heure actuelle - ce score, qui ne reflète ni sa popularité ni sa renommée internationale, serait immédiatement inversé ("Ah! quelle bonne idée de l'avoir sélectionné, après tout !"). Quant au milieu offensif Valbuena (31 ans), qui est sûr d'être sur la feuille de match en l'absence de sa bête noire de collègue, il a intérêt à assurer au tableau d'affichage, parce que 8 buts en 49 sélections, dont 6 en matches amicaux, ça ne fait jamais que 16% de réussite ou, si vous préférez, 84% de ratés...
    J'ajoute enfin que la cohésion d'une équipe est l'affaire du sélectionneur, en l’occurrence celle de Didier Deschamps, qui voulait et veut sans doute toujours sélectionner Benzema ("tous les pays nous l'envient", "j'ai envie d'avoir les meilleurs joueurs", L'Équipe du 12 mars 2016). On a vu que ce job est parfois très, très mal fait, comme au Mundial 2010 ou quand le staff français s'est montré incapable d'intégrer une personnalité comme Cantona.
    Mais ce qui me pousse à prendre le temps de vous faire cette réponse détaillée, c'est que vos propos, s'ils surinvestissent un côté du problème, laissent tout le reste - l'essentiel - dans l'ombre. Si nous parlons de foot - et je persiste à en parler ici - il y a un seul critère qui prime sur tous les autres : sur le terrain vous avez besoin d'une équipe qui gagne, c'est-à-dire de la meilleure équipe possible. Pour comprendre, je vous renvoie encore une fois au championnat du monde en Afrique du Sud (2010) : qualifiés grâce à une main de Thierry Henry, les Bleus n'avaient plus aucune chance de passer le premier tour, lorsque la fameuse Une de L'Équipe puis l'épisode de la "grève" et du bus sont intervenus. Le foot, c'est comme tout le reste dans notre meilleur des mondes : vous gagnez et tout va bien, ou vous perdez et tout fout le camp ! - C'est évidemment la première option que je souhaite aux Bleus pour cet Euro, mais toutes les chances ne sont pas du bon côté : parce que non content de masquer un immense scandale de corruption, cette affaire déstabilise la sélection du pays organisateur puisque la décision du président Le Graët - dont les véritables raisons restent à déterminer car sa justification ne résiste pas à l'analyse - va de toute évidence à l'encontre de la volonté de l'entraîneur, dont l'autorité se voit ainsi remise en question. - Voilà pour l'aspect "footballistique", comme disent les experts en pétards.
    Quant au titre, oui : il peut se lire dans les deux sens - puisque l'affaire n'est pas à sens unique !

    Écrit par : sk 23h50 - samedi 30 avril 2016

    SK, merci de cette réponse détaillée, il n'est pas dramatique d'être en désaccord, dès lors que les positions sont explicitées. On ne se place en effet pas du même point de vue. Concernant le foot j'apprécie les beaux matches, pas forcément de nos équipes du reste, mais sans être un fanatique de ce sport. Je n'ai jamais nourri d'illusion sur les dirigeants des sports -pas seulement le foot-, le décalage entre le discours éthique et la réalité magouilleuse saute aux yeux d'un enfant de six ans, et les politiques y participent parfois (on se souvient par exemple de blair qui a arraché les JO de Londres en achetant des votes). Les afficionados ne sont pas dupes, et du reste ce ne sont pas les dirigeants qui sont leurs héros, mais les joueurs , qui ne sont pas, on le voit, des parangons de vertu (!), mais leur exemplarité compte-.
    Ceci étant, concernant Benzema, encore une fois je ne pense pas qu'il ait agit par malveillance, mais a pensé arranger les uns et les autres, mais de fait, il a été intermédiaire dans cette affaire contre Valbuena (lequel a aussi été abusé par un de ses proches qui a capté sa vidéo, ils n'ont pas que des bonnes relations, nos héros).
    Sur le patriotisme, disons que j'ai une approche ségolèniste, ça avait semblé ringard il y a quelques années, mais suite aux drames de l'an dernier, cela reprend de l'importance pour la cohésion nationale. Entretemps le FN avait pris le monopole.

    Écrit par : nolats 11h30 - dimanche 01 mai 2016

    bonjour, merci, sk de développer vote avis sur ce que je considère comme une grave erreur, humaine et managériale à traiter un joueur ainsi alors que la justice n'a pas sanctionné , chacun y va de sa mélodie moralisante, et priver la France d'un atout évident
    l'entraîneur ne devrait tenir compte que de l'art pour la force d'une équipe, s'est il battu pour Benzema
    je peux foncer dans la morale aussi, cette histoire de sextape démarre quand même d'un joueur peu prudent, peu dégourdi,e t a t il vraiment besoin de jouer à ça....fin du catéchisme!
    Benzema est un rebelle et bizarrement il se tient bien depuis qu'il est en Espagne, quid de l'encadrement France? il lui arrivait aussi de "ne pas jouer" et ....je chante pas la Marseillaise, je chante faux, et de quoi je me mêle mister Premier Ministre....mais c'est trop tard maintenant, ces joueurs qui n'en ratent pas une on la malchance d'un encadrement timorée qui s'en laissent conter par peut être des pressions....

    Écrit par : PARKER 14h38 - dimanche 01 mai 2016

    No problem, nolats, et merci à vous de m'avoir donné l'occasion de clarifier mon point de vue !
    Hello PARKER ! - Je suis content que vous soyez en phase sur ce coup, car Benzema est effectivement devenu un joueur d'exception au Real. - Vrai qu'en France, il y a un problème d'intégration - oups ! - ou plutôt un équilibre à tenir entre l'esprit d'équipe et la création personnelle, qui par nature tend à briser les conventions, en foot comme ailleurs. - Peut-être Deschamps finira-t-il tout de même par imposer sa volonté. même si rien n'est moins sûr. - Il faut dire que le pays organisateur a un sacré avantage sur les autres participants, mais justement : s'il n'y a pas de résultat à la clé, la gueule de bois va être terrible. Et on risque de les entendre à nouveau, ces fameux 82% évoqués par nolats ...
    En tout cas l'ambiance sera surement très sympa, cet été en France... et les résultats économiques du pays vont certainement s'en ressentir, ce qui - par les 81% de mécontents - sera bien sûr mis sur le compte du foot !

    Écrit par : sk 05h18 - lundi 02 mai 2016

    On peut du reste relever que Benzéma s'acclimate aussi bien en Espagne que Ribery en Allemagne, footballistiquement parlant. Je me souviens d'une vidéo de Ribery chantant un lied de Noel avec son équipe, comme quoi au pays de la Lorelei, la voix revient.

    Écrit par : nolats 11h42 - lundi 02 mai 2016

    Ou Cantona en Angleterre - l'histoire du prophète et de son pays...

    Écrit par : sk 19h07 - lundi 02 mai 2016