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jeudi 21 janvier 2016

DAVOS

Il n'y a pas de gouvernance mondiale, mais il y a Davos. Tout le monde y vient. Pour la France : Valls, Macron, Fabius et même la Hidalgo pour la chasse au mécène. Et les 62 individus qui possèdent autant de richesses que la moitié pauvre de la planète, soit 3,6 milliards d'êtres humains, y seront tout au moins représentés par leurs hommes d'affaires, avocats et attachés de presse.

Y a-t-il un écrivain, de la trempe du Thomas Mann de la Montagne Magique, pour décrire ce qui se passe dans les entrailles de Davos, du pouvoir économique mondial ? - « En bas », comme il est souvent dit dans le roman, c'est, ce sera la guerre. - « En haut », dans le sanatorium – ou est-ce un satanarium ? - on vit à l'écart du monde, on en devise et on le domine !

Y a-t-il un cinéaste de l'envergure du Robert Altman de Gosford Park, ou des Frères Coen de The Hudsucker Proxy, pour présenter les rouages du vrai pouvoir afin que les gens se rendent compte une bonne fois ? Au lieu de croire les sornettes qu'on leur raconte en omettant soigneusement que les riches de plus en plus riches dominent les pauvres de plus en plus pauvres : ceux qui font tourner la roue et la boutique, qui courbent l'échine et payent la dime, tous ceux qui n'ont pas le choix, 3,6 milliards d'êtres humains et bien davantage, dans le quart-monde ici en Europe ou là-bas, aux USA et en Russie.

Pour que cessent enfin le mensonge et les boniments, la désinformation et les idéologies.

Le Monde écrit (ce 20 janvier 2016) :

C’est une fondation à but non lucratif qui est à l’origine du Forum économique mondial, dont elle porte le nom (« World Economic Forum » en anglais, WEF). Fondée en 1971 par un économiste allemand, Klaus M. Schwab – qui préside encore l’organisation –, elle est financée par le millier de grandes entreprises qui en sont membres. On trouve parmi elles, pêle-mêle, ArcelorMittal, Google, Facebook, les français Total, Publicis, Sanofi, Engie, Veolia.
[…]
Le but du Forum, depuis sa première édition en 1971, a longtemps été de promouvoir un modèle de management européen – il s’appelait d’ailleurs « European Management Forum » jusqu’en 1987, date à laquelle il est devenu le « Forum économique mondial ».
[…]
Le Forum de Davos a mauvaise réputation. Il est perçu comme la réunion des puissants et riches capitalistes – ce qu’il est en grande partie – réunis pour la défense d’un modèle qui les avantage. « Tous les acteurs de la compétition des temps modernes s’y retrouvent pour professer une même foi en un libéralisme de bon aloi : une louche de commerce international débridé et quelques cuillères à soupe de règles du jeu et d’éthique », écrivait Bernard Esambert, ingénieur et financier français, dans Une vie d’influence (Flammarion).

mercredi 15 octobre 2014

My Taylor is Fitch !

Fitch précise qu'elle prendra sa décision d'abaisser ou non la note d'ici le 12 décembre, date prévue du prochain examen de la France pour cette agence. Elle pourrait passer à l'acte, via un abaissement de la note d'un cran, si aucune amélioration n'est constatée dans la maîtrise de la dette publique une fois que la Commission européenne aura donné son avis. Fitch indique ainsi qu'elle sera très attentive à toute nouvelle mesure de réforme structurelle qui serait annoncée par le gouvernement d'ici décembre.

Il n'y a pas grand-chose à commenter : c'est une agence de notation qui va déterminer la politique économique de la France ces deux prochains mois. On prévoit une embellie dans le textile, et notamment dans le taillage de costumes !

On se demande tout de même quel pourrait être le contre-poids à un tel pouvoir, qui peut remettre en question certaines décisions démocratiquement prises, comme une politique sociale conséquente par exemple et, finalement, un État fondé sur le bien public.

Or, la "réforme structurelle" est une jolie expression de la bienpensance économique - peu vannée mais très répandue - qui autorise, par exemple, la Commission Européenne de recommander à la France (en 2013) :

 - De diminuer les charges salariales, tout en restant dans les contraintes budgétaires du Tscg (déficit public nul requis par l'article 4, dés 2013), en assurant le financement à long terme (Cades) du système de retraites (dont le déficit en Mars 2013 est estimé à l'horizon 2017 à 21 Milliards ), celui de l'assurance chômage dont le déficit s'élèverait fin 2013 à 18 milliards d'euros et celui de la sécurité sociale, dont la prévision de déficit pour la seule année 2013 est de 14,3 Milliards d'Euros et dont le déficit cumulé est en 2013 de l'ordre de 160 Milliards d'Euros.


- D'augmenter la concurrence dans certains secteurs comme : le transport ferroviaire, le marché de l'électricité.


- De favoriser l'accès à certaines professions, qui serait trop difficile : avocats, vétérinaires...


sur > Wikipédia (avec la mention des sources)

Ainsi, ces deux prochains mois et sans doute pendant un temps indéfini, les sociaux-démocrates français doivent cesser de l'être, démocrates et sociaux, la nomination d'un banquier à l'Économie, fût-il "socialiste", ayant certainement déjà permis à Fitch de "constater une amélioration" : ne reste plus qu'à mettre en œuvre les "réformes structurelles" mentionnées, et le costard de la gauche française sera taillé pour longtemps. Mais qu'elle se rassure : après blairification et schröderisation, ceux des camarades européens sont encore vachement tendance !



samedi 23 août 2014

Apocalypso

Pour l'instant, c'est clair : ici le bon, là le méchant, ici le civilisé, là le barbare.

Mais imaginons un instant le scénario suivant : toutes les poudrières du monde explosent en même temps, comme si une force souterraine en avait assez de l'hégémonie humaine sur la planète ; plus personne ne saurait qui est qui, qui est bon et qui est méchant, la barbarie éclaterait partout, la civilisation ne serait plus qu'un lointain souvenir.

Tout soldat a besoin qu'on lui désigne un ennemi.

Mais imaginons un instant que l'ennemi est partout : ce ne serait plus alors une guerre traditionnelle avec une ligne de démarcation nette, mais un chaos où l'allié d'un jour serait l'ennemi du lendemain, et vice et perversa.

Il n'y a jamais eu autant de poudrières dans le monde qu'à l'époque présente. Inutile d'en faire l'inventaire. Certaines explosent, d'autres bouillonnent en sourdine, exploseront demain. Aucune véritable solution n'est en vue, aucun règlement des conflits prévu, aucune autorité assez puissante pour pacifier une humanité en proie à la folie meurtrière.

Et, comme si ce n'était pas suffisant, la guerre économique sévit de plus belle, affamant le plus grand nombre, engraissant quelques-uns, jetant les pauvres au bord du précipice dans les bras des diseurs de bonne aventure, qui les somment d'avancer.

Et, comme si ce n'était pas suffisant, il y a la destruction des ressources et des espaces naturels : profitons bien des images idylliques que nos explorateurs patentés injectent sur nos écrans virtuels car bientôt rien de tel n'existera plus.

Et, dans l'intervalle qui nous sépare encore de ce cauchemar prévisible, puisqu'il semble que nous n'ayons pas d'alternative, tapons-nous donc sur la panse et dansons l'apocalypso

lundi 30 juin 2014

Mondial 2014 | France/Allemagne : Replay




30 juin 2014 au soir


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Le match Nigeria/France était attendu. Beaucoup d'occasions de part et d'autre, mais pas de but  : quelques longueurs, puis la délivrance tricolore avec la tête de Pogba à la 79e minute. Sous la pression de Griezmann, le capitaine des Super Eagles marque contre son camp dans les arrêts de jeu, et le score de 2:0 est parfait. Les Bleus passent en quart [images de la rencontre].

C'est au tour des Allemands et des Algériens d'entrer dans l'arène. La première demi-heure appartient clairement aux Fennecs avec un sauvetage in extremis du portier Manuel Neuer, obligé de quitter plusieurs fois sa surface, un but refusé pour hors-jeu et d'autres occasions en or. Les Nord-Africains sentent que, prise par le doute, la Mannschaft pourrait être à leur portée. En fin de mi-temps, celle-ci se ressaisit et génère quelques situations explosives dans la surface algérienne. - Repos. Tous - fans, joueurs et staff - peuvent souffler quelques minutes !

L'entame de la seconde moitié est visiblement allemande, mais les contres algériens restent dangereux. - Rien à dire : un match de haute qualité, vivace et plein de suspense, entre deux équipes qui, avec des styles divers, ne présentent pas pour autant une importante différence de niveau. - Dernier quart d'heure : la Mannschaft continue de dominer, et Rais Mbolhi bloque un ballon impossible sur sa ligne de but. La pression allemande augmente, les Fennecs résistent. "On se dirige vers les prolongations, ici à Porto Alegre", dit le commentateur.

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30 minutes supplémentaires donc. Et sans attendre, André Schürrle inscrit du talon le premier but allemand. On sent les Fennecs un peu émoussés après cette ouverture du score, mais une énorme chance d'égalisation leur redonne du mordant. - Changement de côté. Les Algériens se battent, le match s'emballe à nouveau, les supporteurs des deux camps angoissent. Les cinq dernières minutes. Même le vaillant entraîneur Vahid Halilhodžić, ancien joueur de Nantes, renvoie le ballon sur le terrain pour gagner du temps. Mais à la 119e minute, Mesut Özil met tout le monde d'accord : l'Allemagne mène 2:0. - Dans les arrêts de jeu, Abdelmoumène Djabou inscrit encore un but pour l'Algérie, faisant brièvement scintiller une lueur d'espoir, mais le tour est joué : les cousins franco-germains se retrouveront au Maracanã de Rio ce 4 juillet à 18 heures [images de la rencontre].

Excursus
(1er juillet 2014)


Comme nous l'apprend la presse ce matin [ici par exemple], il n'y a eu que très peu de "débordements" en France après la défaite algérienne. - Dommage, risquent de dire les jeteurs d'huile sur le feu, à court d'arguments pour cuire leur soupe immonde. En effet, ce que j'ai pu lire ici et là relève de la diffamation idéologique et du dénigrement systématique d'un peuple qui a été bafoué par les ancêtres de ces mêmes aboyeurs professionnels : que la troisième génération, née en France, victime du chômage et du délit de sale gueule, puisse en avoir marre d'être traitée en chien galeux dans une ambiance où le travail objectif d'analyse du passé laisse à désirer - c'est également le cas pour la période de l'occupation : d'où le terme de b0che toujours à la mode dans certains milieux, puisqu'il masque si bien la réalité de la collaboration française - que ces jeunes, donc, puissent réagir comme ils le font : personne ne va prendre la peine de chercher à le comprendre en profondeur et avec un brin d'empathie ou de bienveillance que les anciens, en principe, doivent à la jeunesse. Non, on fourre tout dans une marmite et on attend que ça cuise : c'est exactement la même attitude que celle qui a consisté à parquer leurs parents et grands-parents dans des cités dortoirs - si ce n'étaient pas des camps d'internement -  à leur arrivée en "métropole" à l'issue des "événements". - On s'éloigne du football ? - Ah bon ! Et ce n'est pas bien ?

 




jeudi 19 juin 2014

En vrac (encore)





À l'heure où nous écrivons ici – dans un environnement relativement pacifié – les affrontements en Irak (et en Syrie) frisent l'horreur absolue. Les exécutions sommaires me font penser à la progression des troupes nazies vers l'Est, du côté de l'Ukraine. Décidément, l'horreur est humaine : Horror humanum est !

Pendant ce temps, la fête du football bat son plein. Joue à fond son rôle de divertissement planétaire. Au Brésil même, où les « couches populaires » tirent le diable par la queue. Dans les pays dits « riches », où l'on est quotidiennement abreuvé d'atrocités aux heures des repas. Et du reste oppressé par le terrorisme économique. Dans les pays dits « pauvres » également. Pour oublier la misère noire, le temps d'un Mundial.
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Les interventions sous la note précédente consolident l'hypothèse qu'un match simule une bataille. La balle serait alors le projectile que l'on essaye de caser dans la « maison » adverse, les deux équipes figurant les armées qui s'affrontent, en principe sans se toucher, car il faut jouer le ballon et non l'homme : le combat mis en scène ici n'est donc plus ad hominem, mais déjà « médiatisé » par le projectile. Avant d'être médiatisé tout court.

C'est certainement sa diffusion planétaire – sa « mondialisation » au sens littéral – sponsorisée par les « global players », le merchandising et boosté par le « star system » qui fait de ce sport – naguère simplement « populaire » – une superproduction quasi-galactique, enclenchant cette spirale rétroactive bien connue des magnats du show business : chacun s'intéresse à ce qui est censé intéresser « tout le monde ».

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Du coup, c'est également la « socialisation » par le football qui importe : on regarde les matchs en petit ou grand comité, dans un bar, sur écran géant ou au stade, on soutient l'équipe de son pays, on commente et on critique. Ce sont ces discours, tous plus ou moins experts et tous plus ou moins vides, qui permettent de ne pas parler de l'essentiel : de la difficulté d'exister, de la solitude, de la mort.

Mais revenons un instant à notre bataille stylisée : contrairement à un combat réel, le terrain des affrontements est plat, sans aspérités, un rectangle rigoureux qui n'autorise aucun débordement. Et le temps est limité, créant ce suspense des dernières minutes où tout doit se décider, où tout semble encore possible. De plus, ce conflit symbolique partage une caractéristique essentielle avec le rêve : il ne porte pas à conséquence, si l'on excepte ce fameux « manque à gagner » en cas de défaite qui ne devrait pas être trop lourd à porter pour les bourses des joueurs professionnels. Et quelques larmes de supporters, cette perte de liquide corporel rapidement compensée par la tournée suivante.
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Il se pourrait donc que le football sublime notre instinct guerrier, notre condition d'êtres territoriaux et temporels, symbolisée par les limites du terrain et la mesure du temps : les deux prérequis de l'existence humaine, ces créatures que les anciens Grecs appelaient encore si justement les mortels. J'ajouterais : conscients de l'être. - L'origine du divertissement.



vendredi 13 juin 2014

Le peuple ? - En v'là du peuple !

Je regarde le match Espagne – Pays-Bas. 1:0 sur penalty de Xabi Alonso pour l'instant. Deux des meilleures équipes de la planète, l'une championne en titre qui a battu l'autre sur le score de 1:0 après prolongation lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud. - Un parfum de revanche, dit le commentateur.

Égalisation juste avant la mi-temps sur une magnifique tête lobée de Van Persie.

À l'adresse de tous les idéologues du monde qui nous rebattent les oreilles avec cette grande inconnue quasi métaphysique qu'est le « peuple » : il paraît que le football est un sport « populaire » ; alors si vous n'appréciez pas ce qui se passe sur le terrain, regardez donc les gens sur les gradins : ce sera, par écran interposé, une petite rencontre avec ce « peuple » que vous dites connaître et dont vous vous réclamez sans cesse.





- Il n'y a pas de Français ! 

- Dimanche soir, il y en aura...

- Ce sont des riches qui ont pu se payer le billet !

- Je crois au contraire que bon nombre ont économisé toute une année pour aller au Brésil.




Dialogue de sourds ? - En tout cas, si vous acceptez que les gradins des stades sont peuplés de gens du « peuple », vous verrez aussi, pour autant que vous ne soyez pas aveugles, que tous les peuples dans l'arène se ressemblent : ils sont fous de joie quand leur équipe gagne, tristes à mourir lorsqu'elle perd, et ils s’ennuient quand le match est nul. C'est aussi simple que ça.


Tandis que ce diable de Robben marque le deuxième but des Néerlandais. Et que la pluie fait son apparition. Peu après, De Vrij tue le match avec la complicité de l'arbitre. Puis cette faute monumentale du grand Iker Casillas et la revanche de 2010 est parfaite : 4:1 pour les Oranje ! Pourtant, avec un numéro extraordinaire devant le but espagnol, Arjen Robben n'est pas homme à se reposer sur ses lauriers. Score final : 5:1 voor Nederland !



Il paraît que le football abrutit les masses. Il paraît que le football est pourri par l'argent. Oui, mais... croyez-vous vraiment les gens bêtes au point de se laisser abrutir depuis au moins quatre générations ? - D'ailleurs - Salut à lui, chaque fois, Que chante le coq gaulois la coupe du monde est une création française sur initiative de Jules Rimet, alors président de la FIFA : première édition en Uruguay (1930), gagnée par le pays organisateur...


Je n'ai pas pour l'instant lu une réflexion en profondeur sur ce sport bien particulier et la fascination qu'il exerce depuis si longtemps sur les foules, adultes et gamins, européens, latino-américains, africains...


Je vous rassure : vous ne trouverez pas non plus un début de théorie ici, mais je pense que ça vaudrait le coup d'y réfléchir, histoire de ne pas balayer d'un revers de la main ce bon milliard de personnes qui suivent la compétition actuelle.


jeudi 5 juin 2014

Dans la tourmente

En vrac



On parle d'une Europe politique à construire. Il faut sans doute, n'en déplaise aux nationalistes, commencer par déconstruire les nations européennes, ou plutôt : renforcer le pouvoir des régions, les échanges inter-régionaux par delà les frontières nationales, supprimer certains ministères nationaux comme les coûteuses Affaires Étrangères qui entretiennent 28 ambassades européennes dans chaque capitale du monde - et 27 représentations des États membres dans chaque pays d'Europe ! - sans compter un nombre plus important encore de consulats et de résidences diplomatiques...


Pendant ce temps, le gouvernement français réduit le nombre des régions. Va-t-il également réduire le centralisme dont le couronnement est ce régime présidentiel où un seul homme gouverne tout un pays ? - Paris et le désert français  : la longue litanie des Parisiens de Province, des Provinciaux de Paris, comme dirait le poète.


Paris ne revendique-t-il pas le rang de capitale mondiale des Arts, alors que la ville est devenue un haut-lieu du tourisme et de la muséalisation (*) ? Or, si on veut de la créativité, il faudrait des ateliers, des logements à prix modique pour les artistes en devenir, en lieu et place des appartements de vacances !


Soit redit en passant : l'Europe doit parler une seule et même langue. Concession à la Grande Nation : je répète ma préférence pour le français, l'allemand n'étant pas assez parlé, l'anglais et l'espagnol déjà pris, et puis ce candidat n'a-t-il pas une longue expérience, philosophique, diplomatique, olympique et même postale ?


***


Je sais, tout cela est un peu décousu, mais je suis dans la tourmente : peut-être que je prends mon cas pour une généralité mais j'ai l'impression que le monde entier est dans la tourmente. Comme pour se venger de ce que l'on ait proclamé sa fin, l'Histoire ne cesse de se rappeler à nos plus mauvais souvenirs !


Ce n'est pas seulement la « crise » qui frise la quarantaine. Les religions, les querelles théologico-politiques qui ont empoisonné ces deux derniers millénaires, reviennent au galop : trois monothéismes se disputent la faveur d'un seul Dieu, et même les athéistes sont sommés de choisir leur camp !


Je crois que la démilitarisation du globe est définitivement programmée pour la fin du monde. Avec la collaboration lucrative de l'industrie de l'armement, la planète est un stand de tir permanent. Et on se dispute les richesses naturelles, on détruit au passage des biotopes entiers, des espèces animales et végétales disparaissent irrémédiablement tous les jours. L'hégémonie de la version « civilisée » de l'espèce humaine commence à être ingérable pour la planète, mais bon : qu'est donc le pouvoir d'une pauvre petite planète bleue face au génie humain autoproclamé « maître et possesseur de la Nature » (Descartes 1637) ?


J'ai lu un jour : « Il ne faut croire au pire que lorsque le pire est arrivé. » C'est ce que je suggère d'inscrire sur la sépulture de l'Homme si tant est que ses improbables successeurs sachent encore lire et écrire.



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(*) Le mot existe bel et bien : « muséaliser » les choses, c'est les enfermer dans un musée. La tendance de notre époque à la « muséalisation » sert d'argument dans la théorie de la fin de l'histoire.

vendredi 23 mai 2014

Désappointement

Je continue de lire (une partie de) ce qui s'écrit sur ce site [sc.: http://blogs.nouvelobs.com/les-internautes.html] et je ne saurais cacher un sentiment de déception. Peut-être avais-je mis trop d'espoir à trouver ici un lieu d'échange et d'ouverture. Dans ce cas je suppose qu'il s'agit d'une méprise de ma part.


Mais ce que je ne comprends définitivement pas, c'est cette rigidité d'esprit qui semble prévaloir chez quelques-uns. On campe sur ses positions en cherchant querelle aux personnes sans se soucier le moins du monde du réel, des choses-mêmes qui, à mon sens, sont les seuls étalons auxquels une écriture soucieuse de vérité puisse se mesurer.


Sans parler de certains articles franchement obsessionnels ou simplement de mauvais goût : la libre expression a ses limites, et d'ailleurs la définition de la liberté inclut en principe le respect (de celle) d'autrui. Je ne comprendrai jamais cette jouissance pragmatique de voir les autres se "débattre" une fois réduits à des poussahs, des pantins, des caricatures, ou encore cette arrogance narcissique qui consiste à surtout ne jamais se remettre en question et à prendre les autres pour de simples faire-valoir ou, au choix, des punching-balls.


Et puis - je l'ai sentie par moments - il y a cette haine pour tout ce qui est exigence intellectuelle ou artistique : il faut niveler vers le bas, comme si le "peuple" était incapable de comprendre une œuvre - poétique, picturale, musicale, philosophique - de notre époque. Quel mépris, quelle insulte à l'intelligence populaire !


Enfin et surtout, dans certaines productions, je note une absence totale de responsabilité : les rédacteurs ne se rendent pas compte (ou se désintéressent) des effets pervers que leurs "coups de gueule" risquent d'engendrer, ils peuvent protester toute la sainte journée de leur bonne foi, ils ne maîtriseront jamais la réception de leurs élucubrations par des esprits faibles, dérangés ou endoctrinés. Et je le dis franchement : je maudis les jeteurs d'huile sur le feu, surtout quand ils sont vieux et que la vie devrait leur avoir appris l'importance d'une certaine modération dans l'expression et l'utilité du sens critique qu'il s'agit d'encourager chez les plus jeunes en leur donnant l'exemple d'une prise de distance et d'une sérénité relatives vis-à-vis de la difficulté d'exister. Que voulez-vous donc qu'ils pensent, ces jeunes gens, désorientés par le monde qui leur est servi, vicié par les rapports marchands (dont on ne trouve jamais rien à redire) et ces "crises" perpétuelles (que l'on continue de prendre pour "argent comptant") ?


Voilà (une partie de) ce que j'avais sur le cœur. Et, conscient de perdre une bonne occasion de me taire, j'en ai fait une petite bafouille : sans rancune, comme qui dirait !


[youtube https://www.youtube.com/watch?v=vcc6AEpjdcY]


Un exemple de pensée critique, certes complexe, mais claire et accessible à tous :


Pierre Bourdieu, Sur la télévision (Collège de France, 1996)


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Commentaires


Bonjour sk,
En vous lisant, je m'aperçois que mon attitude chez une blogueuse correspond à votre description. Vraiment, je me déteste d'avoir pu tomber dans ce piège.
Merci encore pour vos mots sympathiques de soutien.
A très bientôt,
Sylvain.

Écrit par : Syl20 | 24/05/2014


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Ne vous sentez surtout pas visé, Sylvain ! Je ne vise personne en fait, je fais simplement part d'un sentiment général... d'une grande gêne, à vrai dire. Car ce site est l'un des seuls mis librement à disposition par un grand organe de presse, et je n'ai pas l'impression que certains de ceux qui l'accaparent quotidiennement aient pleinement conscience qu'ils lui doivent quelque chose : le faire vivre en donnant le meilleur d'eux-mêmes. - Et puis j'en ai marre de cette baisse de niveau constatée un peu partout, sous prétexte que les appels à la culture, à l'effort intellectuel, à la pensée contemporaine soient "élitistes" ou je ne sais quoi. Ceux qui disent ça, il faut voir ce qu'ils proposent. Et pendant ce temps le soi-disant "peuple" a droit aux resucées des innombrables canaux commerciaux et des abrutisseurs professionnels.

Portez-vous bien, Sylvain, et comme on disait à l'époque : "Sois cool avec toi-même !"

Écrit par : sk | 24/05/2014


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Non, je ne le prenais pas pour moi. J'ai simplement ouvert les yeux sur mes failles... Ceci dit, je vous suis dans votre "déception".

Écrit par : Syl20 | 24/05/2014


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Sk,

Je suis triste de votre départ d'ici. Mais merci pour tout ce que vous avez tenté d'apporter, encore aujourd'hui.
Je n'ai jamais été aussi découragée dans mon engagement sur cette plate-forme que cette semaine...et tentée de fermer boutique comme vous...

Écrit par : plumeplume | 24/05/2014


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Bonjour sk, comme je vous comprends. Vous êtes un des rares que je lis toujours avec plaisir et j'apprends. Restez ici, ça nous fera un ballon d'oxygène. A+

Écrit par : Leperse | 24/05/2014


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Qu'apprends-je là? Non, restez... SVP!!!

Écrit par : inKulte | 24/05/2014


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SK

si vous partez on va encore mois réfléchir , alors ?

Écrit par : kulturam | 24/05/2014


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Très touché par vos messages. Comme vous le voyez, je ne suis pas vraiment parti. Je réfléchis cependant à d'autres modes de publication. Je crois que pour nous tous, l'écriture est avant tout une question d'inspiration. Si elle est là, le reste n'a plus la même importance.

Mais c'est vrai qu'il y a aussi l'émulation...

Si je dois résumer ce qui précède, ce sont la personnalisation à outrance et l'irresponsabilité récurrente qui me posent un réel problème. On a l'impression que des gosses s'amusent à se jouer des sales tours (alors que la moyenne d'âge frôle apparemment la soixantaine)...

En tout cas, je vous retourne le compliment : n'abandonnez surtout pas la partie !


Bien cordialement, sk

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Olivier a écrit :

Ecce homo:animal triste .....D ACCORD !
Ecce homo:animal furax....ENCORE D ACCORD !
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j.michel a écrit :

Une vue très partielle (et très partiale ?) de la nobserverie.

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Écrit par : sk / olivier / j.michel | 24/05/2014


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Je ne vais pas en rajouter... D'accord avec cette belle majorité.

;-)

Écrit par : BL | 24/05/2014


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Et pourtant vous avez le blogueur Pyroman qui essaie de relever le niveau général.

Quant à ceux qui viennent vous féliciter ou vous encouragez, certains, en bons pharisiens, sont coresponsables de cet état de fait.

Intellectuellement lâches, ils se reconnaîtront mais n'avoueront jamais.

Écrit par : clairvaux | 25/05/2014


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J'avoue que j'ai beaucoup de sympathie pour Pyroman que vous citez, mais je ne participe pas á sa "campagne" actuelle. Simple question de cohérence...

à vous lire (c'est un pluriel), je constate là aussi beaucoup d'irrespect pour les personnes qui ne vous conviennent pas (sur ce site et dans de bien plus hautes sphères) : il me semble donc que vous pourriez avoir la largesse d'esprit d'accepter sans trop vous offusquer que d'autres essayent également de vous égratiner un peu. Quant à savoir qui a commencé : s'il vous plaît, quittons enfin la cour d'école !

J'ai cependant du mal à vous suivre sur l'expression "intellectuellement lâches" que vous appliquez à "ceux qui se reconnaîtront".

Ce que je voulais surtout dire : Les procès personnels et les étiquettages aprioriques nous empêchent de confronter sans haine et sans crainte nos analyses afin d'avancer un tant soit peu dans la compréhension de cet univers hypercomplexe qu'est le monde moderne. Et puis : soyons donc un peu responsables dans ce que nous écrivons pour ne pas accroître la confusion et le délire, déjà considérables. Le plus gênant dans cette affaire, c'est ce côté viscéral et donc par définition "irréfléchi" !

Quoi qu'il en soit : bon dimanche électoral à vous, et aux vôtres, Clairvaux, ainsi qu'à tous "ceux qui se reconnaîtront".

Écrit par : sk | 25/05/2014


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Quand un discours pointe du doigt des failles, certes humaines, mais quelque peu "honteuses", on remarque souvent un commentaire qui tend à démontrer que son auteur n'a pas bien compris le message de l'article. Pour ma part, j'ai participé à cette ambiance de "cour de récré" et je le reconnais. Aujourd'hui, après la création d'un blog qui pourrait être jugé condescendant et moqueur, je glisse vers quelque chose de plus neutre. Une sorte de catalogue de mes goûts en matière de mots.
Pour finir, j'aimerais préciser que la fonction "Brouillon" est bien utile pour s'aider à ne pas être "irréfléchi".
A bientôt.

Écrit par : inKulte | 25/05/2014


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Si vous permettez encore une fois : beaucoup d'entre nous savent ce que vous devez traverser, et la moindre des choses est de vous garder intacte toute notre sympathie à travers ces "vents et marées"...

Keep it easy, man !

Écrit par : sk | 25/05/2014


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Merci, c'est très gentil. Mais il ne faudrait pas que vous m'autorisiez les pires dérives... La douleur n'excuse pas tout.

Écrit par : inKulte | 26/05/2014


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je me sens partagé : voyez comment notre censure traite ma citation( partielle) de FRIEDRICHT NIETZSCHE / ils me mettent en POUBELLE! nous ne sommes pas libres helas....ET C EST PEUT ETRE CE QUE VOUS CHERCHEZ ICI TOTALEMENT ..NON?????

Écrit par : olivier | 25/05/2014


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Manipulez- vous dans la haine
Et dépecez- vous dans la joie
Le crapaud qui gueulait je t 'aime
A fini planté sur une croix .
Hubert Félix Thiefaine
Ça me trotte dans la tête depuis plusieurs jours , rien à ajouter...

Écrit par : anneza | 25/05/2014


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Fan de Thiéfaine depuis toujours, je crois que "113ème cigarette..." est une de mes préférées.

Écrit par : inKulte | 26/05/2014


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Vous imaginez ce que j'en pense, je lèverai mon verre de schnaps de ce midi en hommage à votre aventure ! Ne soyez pas découragé... Vous n'êtes pour rien dans ces vaines affaires et c'est bien (je tente ce mot désuet mais qui fait sens pour moi) là votre honneur.

Shalom, שָׁלוֹם

Écrit par : talweg | 25/05/2014


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Hallo Talweg !

Écrit par : sk | 25/05/2014


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@sk

Quand je critique, même de manière polémique, c'est sur les idées, pas sur les personnes.


D'autres (la meute) se ruent sur les personnes, certaines personnes considérées par eux comme "fachos" (Clairvaux, Vlad, Mirage, Momo).


Mais comme vous acceptez, avec la majorité, cet état de fait, vous êtes en partie responsable du mauvais climat ambiant.

Vous savez, c'est comme dans le métro : quelqu'un est attaqué et personne ne bouge : passivité et lâcheté. La simple expression de la nature humaine.


Pourquoi se plaindre alors et essayez de susciter la pitié ?

Écrit par : clairvaux | 25/05/2014


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J'ajouterai selon l'adage : "qui ne dit mot, consent".

Ce que vous ne dénoncez pas, vous l'approuvez.


Alors, pourquoi mendier ce minimum de considération que vous n'accordez pas aux autres ?

Écrit par : clairvaux | 25/05/2014


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Pas d'accord, mais alors vraiment pas, avec votre interprétation de mon attitude qui serait, comme vous dites, "en partie responsable du mauvais climat ambiant". Mais je suppose que vous n'étiez pas un lecteur régulier de mon ancien blog qui n'avait cessé de thématiser cet aspect. - D'autre part, ça ne fait même pas un an que je participe activement à ce site, et je crois que vous (c'est un pluriel) ne m'avez pas attendu pour vous taper dessus, virtuellement...

PS. - Je m'aperçois encore en vous relisant, Clairvaux, que vous me reprochez de ne pas "dénoncer" : vous êtes sûr que vous avez bien lu ma note ? Je répète : "Je ne comprendrai jamais cette jouissance pragmatique de voir les autres se "débattre" une fois réduits à des poussahs, des pantins, des caricatures, ou encore cette arrogance narcissique qui consiste à surtout ne jamais se remettre en question et à prendre les autres pour de simples faire-valoir ou, au choix, des punching-balls." - J'avais l'impression que tout était dit. Pourquoi voulez-vous que j'aille en plus m'en prendre à des personnes en particulier si je refuse par principe toute personnalisation ?

Ceci étant, les sympathies et les antipathies ne se commandent pas et s'exercent, ici comme ailleurs, par-delà les clivages politiques...

Écrit par : sk | 25/05/2014


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"Quand je critique, même de manière polémique, c'est sur les idées, pas sur les personnes." Clairvaux.

Ferais-je exception à sa morale ? Ou a-t-il déjà oublié sa note - et son insistance à me comparer à la pauvrette femme volage du chant de Rigoletto de Verdi - ainsi que ses commentaires (où ce monsieur avoue par exemple qu'il penche pour l'hypothèse de la bêtise me concernant) ? C'est accessible ici : danielclairvaux.blogs.nouvelobs.com/archive/2014/05/16/taubira-n-est-pas-une-francaise-d-origine-etrangere-531858.html

Mon crime pour mériter que Clairvaux déroge à sa noble ligne de conduite ? Une erreur de ma part, oui. J'ignorais au moment de proposer une note, que Christiane Taubira était née en Guyane française. Ca change tout évidemment ! Donc quand j'ai lu sur cette plate-forme et sur d'autres réseaux sociaux qu'elle ferait bien de faire sa valise et de rentrer dans son pays, c'était juste une métaphore alors ? T'cheu, que je peux être bête des fois !

D'ailleurs tel est le sophisme du propos tenu par Claivaux :

Il y a des ignorances qui sont bêtes (dans le sens qu'elles relèvent effectivement de la bêtise)
Or plumeplume vient de révéler une ignorance flagrante
donc plumeplume est bête.

Écrit par : plumeplume | 26/05/2014


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@plumeplume

Vous m'avez attaqué en d'autres occasions avec le secours de la meute

Écrit par : clairvaux | 26/05/2014


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@sk

Oui, vous l'avez bien écrit : avec mes excuses.

Dont acte.

Écrit par : clairvaux | 26/05/2014


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mardi 24 décembre 2013

Mr. Snowden est encore en vie

Quand j'ai entendu Peter Johnson jr. déclarer sur Fox News que Snowden était un lâche ("coward"), je me suis dit...


Et quand j'ai entendu dire qu'il était un traitre...


On l'a même traité de voleur parce qu'il a obtenu ses informations en piratant les  collègues...


Vous imaginez bien que les services occidentaux ne lui pardonneront jamais cet affront, qu'ils seront à ses trousses n'importe où dans le monde jusqu'à la fin de sa vie. Et ne croyez pas Edward Snowden assez stupide pour ne pas avoir pleinement conscience du risque qu'il allait encourir. Alors votre accusation de lâche, Mr Johnson, je suppose que vous savez où je pense que vous pouvez vous la mettre ! - En effet, il en faut pour résister à la pression des services, à la perspective qu'on peut vous abattre n'importe où, sans que les enquêteurs ne puissent jamais confondre les véritables assassins...


vendredi 8 novembre 2013

Asyle pour Snowden !

[5/11/2013] Un groupe de personnalités publiques allemandes - aussi diverses que le réalisateur Volker Schlöndorff, la féministe Alice Schwarzer, le président de la Bundesliga Reinhard Rauball, le chanteur populaire Udo Lindenberg, le journaliste Ulrich Wickert, l'acteur Jan Josef Liefers, le politicien Heiner Geissler (CDU), l'écrivain Daniel Kehlmann, le sociologue Hans Magnus Enzensberger et bien d'autres - exige que la RFA accorde l'asyle politique à Edward Snowden, toujours coincé en Russie, qui s'est déclaré prêt à apporter son aide dans l'affaire des écoutes du portable de la chancelière Merkel par les services nord-américains.


Cette semaine, en publiant un "Manifeste pour la Vérité" signé Snowden, l'hebdomadaire d'information Der Spiegel titre sur ce mouvement d'opinion qui semble prendre de l'ampleur outre-Rhin :


snowden
[english]
"Qui énonce la vérité ne commet pas de crime."
(Edward Snowden)


samedi 26 octobre 2013

Pendant que nous discutons...

Un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes dans le monde. Cela représente plus de 5 millions d'enfants morts chaque année (estimation FAO / 2012-2013).

L'économiste et sociologue suisse Jean Ziegler à l'ONU en 2008...



Et, malgré l'amélioration des chiffres, le problème reste entier
(Jean Ziegler interviewé en
2013 sur Radio-Canada).

Nota. - Une campagne semble actuellement en cours contre cet homme, amorcée avant - et pour empêcher (sans succès) - sa réélection au Conseil des droits de l'homme de l'ONU ce 27 septembre 2013. - Je ne saurais la référer ici et elle ne m'intéresse que très peu au regard des faits rapportés ci-dessus et depuis longtemps par cet intellectuel révolté, des faits qu'il serait difficile de mettre en doute. Mais une fois n'est pas coutume : quand le message dérange, on discrédite le messager !

Terribles personnalisations : faudra-t-il que nos quatre vérités nous soient assénées par des machines pour que nous cessions de les contester?

Pour moi, le véritable responsable de la faim et de la misère dans le monde est le terrorisme économique, qui consiste dans ce cas précis, comme le dit Ziegler, à spéculer sur les aliments de base comme le riz, le mais ou le blé. Lorsque j'ai appris l'existence de cette spéculation effrénée, au moment où les prix commençaient à flamber, j'ai été profondément choqué - peut-être ai-je trop d'imagination, mais je ne supporterais pas de voir un seul enfant mourir sous mes yeux - et je l'ai été lorsque les banquiers, après avoir failli plonger le monde dans un chaos sans nom, recommençaient exactement la même roulette russe comme si, après le coup d'essai de 2008, il fallait transformer l'apocalypse. - Mais je m'arrête là ! Si nous pouvions oublier un instant les étiquettes politiques, j'aimerais sincèrement connaître votre position sur ces problèmes : Les commentaires sont bien sûr ouverts !

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Nota (27/10/13). - On m'excusera de ne pas réagir aux commentaires ci-dessous, ma position étant esquissée au-dessus et sera peut-être développée ultérieurement. - Il faut écouter Ziegler à l'ONU en 2008 pour comprendre ce qui se passe à Lampedusa et ailleurs. Dans les années 1970, comme l'avait documenté Jacques Champreux dans son film Bako, l'autre rive (1979), de jeunes adultes allaient chercher à s'employer en Europe pour ensuite aider financièrement leur village. Aujourd'hui, ce sont des familles entières qui s'embarquent sur de méchants rafiots pour gagner "l'autre rive". A ma connaissance, le rapprochement entre la spéculation boursière sur les aliments de base et l'afflux massif de réfugiés de la faim sur les côtes européennes n'a pas été fait sur ce site. S'est-on même demandé pourquoi autant d'enfants se voient actuellement embarqués dans un voyage aussi périlleux ? - Les commentaires seront fermés lundi soir. Merci de votre compréhension.

Nota (28/10/13). - [Commentaires fermés à 18:00] Brève conclusion : Sous mon débriefing de l'hystérie FN, il n'y a eu aucun commentaire. Ici, quelqu'un s'est amusé à plomber l'ambiance d'office. Je ne lui en veux pas particulièrement. Ce qui importe, c'est qu'on s'est amusé à délirer dans le plus pur style franco-français sur le drame de Lampedusa, sans même rechercher les causes les plus flagrantes de ce drame. - On va chercher, comme notre intervenant, des problèmes de culpabilisation, ou je ne sais quoi, j'avoue que je n'ai pas bien compris son problème car, à partir d'un certain moment, il arrive que l'envie vient à vous manquer. Peu importe. - Cette simple remarque montre déjà comment très rapidement on parvient à s'éloigner des objets ou des thèmes de réflexion pour tomber dans les questions personnelles, si prisées de nos jours, avec l'effet d'occulter ce dont il s'agissait au départ de la réflexion. - Désireux de sauver les apparences d'un congé normal, je vous salue bien bas !

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Commentaires

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VOUS AVEZ RAISON SK! Le marche des matières premières aux USA est hélas un casino de spéculations effrénées .....

Écrit par : olivier | 26 octobre 2013

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La financiarisation de l'économie, je dirais (Et pas que les Etats-Unis, en conséquence).
Ce que vous désignez par "terrorisme économique" est un système multiséculaire: le capitalisme. La spéculation étant dopée et surmultipliée par la rapidité des achats/vente via internet et le transfert "en temps réel" des capitaux
Les Etats et firmes qui achètent des terres arables dans divers pays en cessation d'alimentation sont ceux et celles des pays du N., de la Russie, de la Chine et des émergents. La course à la terre pour le productivisme d'une part, la spéculation sur les prix entre producteurs, d'autre part, et la sauvegarde des "producteurs intérieurs" (et encore...), voilà le schéma.

"Et puis après? est-ce que tu t'imagines qu'on peut gouverner innocemment?" (JP Sartre)

Écrit par : talweg | 26 octobre 2013

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ah oui, et , sans rien pouvoir changer à ces terribles réalités, j'ai quand même au moins modifié depuis des années mon écosystème personnel; le fait d'être étranger ici a accentué ma tendance à changer de vie car ça a favorisé des rencontres que je n'aurais pas eues, autrement.
(Sobriété volontaire, aucun travail autre qu'en cdd (rien qui engage) et solidarité avec ceux qui m'entourent afin d'éviter des échanges qui nous échapperaient et nous rendraient complices de ce système. Mais je sais (après des années idéalistes)que ça ne va rien changer au cynisme global. Je vous dis ça parce que selon moi, tant qu'on ne change pas soi-même sa manière d'être au monde, on ne fait rien, on prend sa part (=on participe), ce qui est déjà trop.)

So long.

Écrit par : talweg | 26 octobre 2013

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SK,

L'essentiel demeure hélas là, la spéculation financière sur les denrées de base essentielles à la planète : le riz, le blé, le maïs.
Ce sont en priorité les populations les plus pauvres et les plus désarmées qui font les frais de ce capitalisme financier mondial débridé.

Si le simple fait de pointer ce gravissime problème n'est plus interprété qu'avec les lunettes de l'idéologie, - idéologie de gauche bien entendu (anti-capitaliste pour raison idéologiquement uniquement (re) bien entendu) -, il y aurait de quoi désespérer, non plus seulement Billancourt, mais toute étude économique un peu rigoureuse...et par exemple, des "Economistes atterrés" qui ne sont plus alors que d'affreux staliniens recyclés, ou - à peine plus "soft" désormais dans une certaine doxa qui en est tout à fait revenue des idéaux de gauche -, des "altermondialistes" !

Mais, ouf, ce n'est pas cette petite blogosphère (ni l'un ou l'autre de ses pseudo leaders) qui font et défont le réel à tenter de transformer pour un meilleur (des autres).

Merci à Jean Ziegler de poursuivre son travail, et à vous, SK, d'exister sur cette blogosphère !

Écrit par : plumeplume | 28 octobre 2013

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mardi 15 mai 2012

Safari humain

Quand j’ai entendu cette expression, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait de chasse à l'homme ! Puis j’ai vu l’émission. Chapeau :


Les îles Andaman abritent des tribus vieilles de 65 000 ans, restées à l’abri du reste du monde jusqu’à il y a une cinquantaine d’années. Aujourd’hui, les survivants des tribus Jarawas,  Sentinelles, Grands Andamanais, sont censés être protégés par des réserves. – Mais bien que l’accès y soit interdit, des agences de voyage locales organisent des « safaris humains » et promettent aux touristes d’apercevoir des Jarawas. Récemment, une vidéo amateur a fait scandale dans le monde entier : on y voyait des Jarawas danser quasi nus à la demande d’un homme qui les filmait avec son téléphone portable. Corruption, guerre de territoire entre colons et tribus ancestrales, batailles politiques autour de ces peuples en voie de disparition, le sort des tribus primitives des Andaman est devenu un enjeu mondial et un sujet qui dérange…


jarawas

lundi 10 janvier 2005

Tsunami World (2005)

lundi 10 janvier 2005

Le parcours médiatique de la vague d'enfer du 26 décembre, dimanche de Noël 2004, a débuté avec l'annonce minimaliste de quelques centaines de morts, qui se sont rapidement transformés en milliers, puis en dizaines de milliers, pour dépasser les cent cinquante mille décès aujourd'hui (165.000 annoncés le 8 janvier 2005 à midi), un nombre qui va sans doute croître encore (ajout: quelques semaines plus tard, le chiffre "définitif" serait de plus de 300.000 tués), telle une cotation boursière macabre en proie à l'inflation. C'est vrai, la manie des chiffres, en particulier celles des décès, caractérise notre époque, avide de quantifier les choses et les êtres. Et les montants des dons, dans la foulée des Noëls occidentaux, - qui ne sont encore que des sommes annoncées ou, dans le jargon des téléthons, des "promesses de dons", - auront bientôt "crevé" tous les plafonds et tous les écrans : plus de 4 milliards de dollars promis aujourd'hui (ad.: après la conférence des donateurs à Genève, les médias parlent de 10 milliards) ! Mais ici aussi, des décalages sont à craindre entre les nombres réels et imaginaires. Et puis, la reconstruction des palaces en bord de mer sera probablement prioritaire sur celle des huttes, même si l'on s'en défend aujourd'hui ; car dans la vie réelle, et contrairement à nos univers virtuels, fantasmagoriques, chacun reste à sa place, comme ces "Intouchables" qui, en Inde, rendent un dernier service aux cadavres en souffrance…

Chez nous, tout le monde finit par s'interroger : pourquoi une telle avalanche de dons ? est-ce l'implication d'Occidentaux dans cette catastrophe ? la brusque métamorphose de leur paradis touristique en un Tsunamiworld infernal ? le raz-de-marée d'images, et notamment les "films de vacances"? est-ce la réverbération de Noël et des semaines d'appels obscènes à la surconsommation, qui auront précédé ? ou encore l'innocence des victimes, le caractère "naturel", intempestif, surprenant de cette catastrophe ? voire un sentiment de faute vis-à-vis des populations "sinistrées" ?