samedi 23 août 2014

Apocalypso

Pour l'instant, c'est clair : ici le bon, là le méchant, ici le civilisé, là le barbare.

Mais imaginons un instant le scénario suivant : toutes les poudrières du monde explosent en même temps, comme si une force souterraine en avait assez de l'hégémonie humaine sur la planète ; plus personne ne saurait qui est qui, qui est bon et qui est méchant, la barbarie éclaterait partout, la civilisation ne serait plus qu'un lointain souvenir.

Tout soldat a besoin qu'on lui désigne un ennemi.

Mais imaginons un instant que l'ennemi est partout : ce ne serait plus alors une guerre traditionnelle avec une ligne de démarcation nette, mais un chaos où l'allié d'un jour serait l'ennemi du lendemain, et vice et perversa.

Il n'y a jamais eu autant de poudrières dans le monde qu'à l'époque présente. Inutile d'en faire l'inventaire. Certaines explosent, d'autres bouillonnent en sourdine, exploseront demain. Aucune véritable solution n'est en vue, aucun règlement des conflits prévu, aucune autorité assez puissante pour pacifier une humanité en proie à la folie meurtrière.

Et, comme si ce n'était pas suffisant, la guerre économique sévit de plus belle, affamant le plus grand nombre, engraissant quelques-uns, jetant les pauvres au bord du précipice dans les bras des diseurs de bonne aventure, qui les somment d'avancer.

Et, comme si ce n'était pas suffisant, il y a la destruction des ressources et des espaces naturels : profitons bien des images idylliques que nos explorateurs patentés injectent sur nos écrans virtuels car bientôt rien de tel n'existera plus.

Et, dans l'intervalle qui nous sépare encore de ce cauchemar prévisible, puisqu'il semble que nous n'ayons pas d'alternative, tapons-nous donc sur la panse et dansons l'apocalypso

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