dimanche 31 mai 2015

Un homme de parole





"Nous nous sommes battus pour que la République soit la République."
(Nicolas Sarkozy, 30 mai 2015)


Voilà qui est envoyé ! - Deux remarques en passant : 
- Il est en effet malaisé de revendiquer le titre de "Républicain" dans le cadre d'un débat polémique comme celui - bien rhétorique ! - entre la "droite" et la "gauche", car le revendiquer pour soi, c'est implicitement le refuser à l'autre.
- M. Sarkozy a lui aussi - comme son successeur - un bilan, qu'il essaye de faire oublier - de masquer - par de beaux discours, et ce changement de nom d'un parti qu'il présida déjà entre 2004 et 2007, qui lui fournit ici l'occasion d'une "refonte" - bien théorique ! - rappelle sa stratégie de la "rupture" lors de la campagne présidentielle de 2007 où il compte succéder au président Chirac dont il reste cependant le ministre de l'Intérieur jusqu'à la veille du scrutin.


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samedi 30 mai 2015

Step Back, Mr. Cameron!


C'est l'Europe qui devrait poser des conditions au Royaume-Uni, et non l'inverse. À commencer par un agenda pour le passage à l'euro. Or, au nom des citoyens britanniques, qui ne lui ont certainement pas tous donné mandat pour ça, Mr. Cameron exige le maximum sans aucune contre-partie. Autrement dit, au moyen d'un chantage à peine voilé, il compte imposer un cours encore plus libéral à l'Europe, sans même adopter sa monnaie, et ne daignera s'investir dans le maintien du Royaume-Uni en Europe que si certaines concessions lui sont faites qui nous éloigneront encore davantage de l'Europe sociale et d'un élan de solidarité continentale absolument indispensable pour la sauvegarde de l'Union

Comme Michel Platini l'a dit ces jours-ci à propos de la FIFA : « je suis écœuré... enough is enough... » Mais reste la question cruciale : que pouvons-nous faire pour empêcher ça ? Je veux dire : l'abandon du projet européen, une nouvelle parcellarisation du continent, la résurgence de querelles intestines, de désirs de « revanche » et, en dernière conséquence, le retour des conflits armés entre « nations ». On peut en effet craindre le pire, car pour l'instant nous en prenons – lentement mais surement le chemin : d'un côté les ultra-nationalistes et les identitaires, qui occupent de plus en plus le terrain, jouent les arbitres dans cette partie truquée de la « construction européenne » et de l'autre les ultra-libéraux, qui ont cru pouvoir créer une « super-nation » sur la seule base d'une monnaie commune et de la levée des frontières, continuent d'exploiter le continent au profit d'un pouvoir financier, abstrait, global, et de détruire un à un les acquis sociaux conquis de haute lutte.

vendredi 29 mai 2015

UK Jive


Explication de Francetv info :

Un référendum sur "le maintien ou non" du Royaume-Uni dans l'Union européenne aura bien lieu avant la fin 2017. C'est Elizabeth II, dans son traditionnel discours de la reine devant le Parlement de Westminster, à Londres, mercredi 27 mai, qui l'a annoncé. Cela illustre la volonté du Premier ministre récemment réélu, David Cameron, d'avancer au plus vite sur ce dossier, car le discours lu par la souveraine est rédigé par le gouvernement, une tradition remontant à 1536.

Je trouvais cette vidéo - qui rend compte d'une coutume que je n'ignorais : The Queen reads the government statement ! - suffisamment étrange pour l'insérer ici. - Il n'en reste pas moins, comme je le disais précédemment, que notre Europe est exposée aux quatre vents, menacée de Grexit et de Brexit, prise de plein fouet par la tempête de l'ultra-libéralisme et du chômage, noyauté par les Suisse, Liechtenstein, Jersey, Monaco qui jouent les "Caïmans" sur le Continent. Sérieusement entamée par les poussées ultra-nationalistes et identitaires, coresponsables de près de 100 millions de morts au siècle dernier, qui se proposent comme solution au problème dont ils sont eux-mêmes la source.

dimanche 24 mai 2015

La dialectique de Palmyre

Deux communiqués



Ce 24 mai 2015, l'agence Reuters annonce : 

BEYROUTH (Reuters) - Les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont tué au moins 400 civils à Palmyre, pour la plupart des femmes et des enfants, ont rapporté dimanche les médias officiels syriens.

[...]

Des Syriens militant dans l'opposition ont déclaré sur les réseaux sociaux que des centaines de corps gisaient dans les rues de la ville après sa prise par les fondamentalistes sunnites mercredi. Ces corps seraient ceux de personnes soutenant le gouvernement syrien, ont-ils précisé.

"Les terroristes ont tué plus de 400 personnes (...) et mutilé leurs corps, sous le prétexte qu'elles coopéraient avec le gouvernement et n'obéissaient pas aux ordres", écrit l'agence de presse syrienne Sana.

L'agence ajoute que plusieurs dizaines de fonctionnaires, dont la directrice d'un service hospitalier et tous les membres de sa famille, ont été tués.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins 300 soldats ont péri durant les journées de violents affrontements qui ont conduit à la chute de Palmyre. "Un nombre plus important de militaires ont disparu et l'on ignore où ils se trouvent", a déclaré à Reuters le directeur de l'OSDH, Rami Abdoulrahman.

Certaines personnes ont posté en ligne des vidéos montrant selon elles des djihadistes fouillant les bureaux des bâtiments administratifs de Palmyre à la recherche de soldats gouvernementaux, et décrochant ici et là les portraits du président Bachar al Assad et de son père Hafez.

 
Et le 20 mai dernier, on pouvait lire sur le site de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture) :

samedi 23 mai 2015

Ce ballon rond qui symbolise le globe

Étant données les arrestations de membres éminents (*) de la FIFA à Zurich le 27 mai 2015, je remets à la Une cette note du 23 mai



 23 mai

Au Qatar - pays organisateur du Mondial 2022 et patrie de la chaîne info Al Jazeera -  les dirigeants l'ont bien compris : En Occident, on parle beaucoup, mais on ne fait pas grand-chose. Ainsi, en regard des conditions inhumaines voire "assassines" dans lesquelles les infrastructures de cette coupe du monde sont actuellement construites, aucune action de protestation d'envergure, pérenne et "visible" dans les pays européens, mais aussi africains et sud-américains, où le foot a une si grande importance, n'a émergé pour l'instant. Et l'affaire de l'attribution douteuse, le 2 décembre 2010, de la phase finale 2022 à ce pays sans aucune tradition "footballistique" où il fait plus de 40°C en juillet - de sorte que ce Mondial devrait avoir lieu en hiver ! - n'a toujours pas été clarifiée et ne le sera sans doute jamais. Il faut dire qu'avec les sommes faramineuses en jeu, on en a suffisamment sous le coude pour graisser toutes les pattes réelles, possibles et imaginables. De plus, les joueurs et entraîneurs professionnels les plus en vue chez les fans qui pourraient appeler à un boycott efficace sont tellement bien intégrés dans le système grâce à leurs salaires mirobolants qu'ils ne vont certainement pas mordre la main qui les nourrit.

lundi 18 mai 2015

Desilusão da Europa (Απογοήτευση της Ευρώπης)


Grexit ci et Brexit là, je ne me fais plus guère d'illusions sur l'Europe. Pourtant, naviguant entre l'Allemagne et la France, j'ai été bon gré mal gré un Européen avant l'heure, considérant que le nationalisme militant, qui a fait tant de morts des deux côtés du Rhin, est une aberration, de la poudre aux yeux pour chair à canon potentielle et en fin de compte une plateforme très lucrative pour le commerce des armes. J'étais donc contre l'Europe des Nations et pour une organisation fédérale où chaque État garderait la souveraineté sur un certain nombre de postes comme la Culture et l'Éducation, la Sécurité intérieure et la Justice. J'étais pour une Europe sociale avec un salaire minimum et des prestations sociales équitables, une assurance santé et un régime de retraite pour tous, les mêmes taxes et impôts à l'échelle continentale. Ma concession à la Grande Nation eût été de proposer le français comme première langue européenne.

Je suis donc revenu de mes illusions. Tout le monde parle un anglais approximatif - pidgin English - impropre à la compréhension profonde qui, pourtant, serait une priorité absolue entre citoyens européens. Et pendant ce temps, les profs de langue étrangère continuent d'enseigner des langues qui leur sont... étrangères ! - Mais il y a bien pire. Le traité de Lisbonne apparemment impossible à amender, le calcul froid des économistes et des financiers, le manque de démocratie effective, l'impuissance des dirigeants à mettre en œuvre une politique commune pour le bien des citoyens, des directives européennes et une nouvelle caste politico-bureaucratique proprement kafkaïennes : tout cela me décourage, comme le regain des tensions nationalistes, racistes, religieuses, qui nous réexpédient des siècles en arrière. Une histoire sans fin, sans solution.- Et la paix alors ? Qu'en est-il de cet ultime rempart, ce dernier argument pour croire encore à la nécessité d'une Europe unie après les massacres du siècle dernier qui ont coûté près de 100 millions de vies ?

Nul ne sait réellement où nous allons, même si tout le monde a un avis sur la question, et d'abord nos dirigeants ou ceux qui aspirent à le devenir. Or, nous - simples électeurs et commentateurs - naviguons vers un destin aussi incertain que ces boat people qui ont été embarqués sur de frêles esquifs pour rejoindre ces côtes inconnues qu'ils supposent baigner dans le luxe. Comparé à l'état de guerre permanente qui sévit chez eux et la famine qui guette les survivants, notre bonne vieille Europe reste en effet un véritable Pays de Cocagne. Ah ! si ces malheureux pouvaient savoir dans quoi ils s'embarquent pour fuir l'enfer. Car la pauvreté en pays riches abrutit les gens à tel point qu'ils deviennent une proie idéale pour les bonimenteurs et autres cuisiniers de soupe populaire. - Nous voici donc vraiment bêtes et méchants ?

Démocratie

"Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
"Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
"Aux pays poivrés et détrempés! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
"Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce; ignorants pour la science, roués pour le confort; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route!"

Arthur Rimbaud (1854-1891), Illuminations (*)
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(*) Après la Saison en Enfer (Bruxelles 1873, à compte d'auteur), ce nouveau recueil de poèmes en prose a été composé entre 1873 et 1875 selon Paul Verlaine, qui l'édite à Paris en 1886 (une édition plus complète paraîtra en 1895). - La pièce intitulée Démocratie clôt l'édition originale. La célèbre prophétie des Illuminations a été Voici le temps des assassins. - Le XX™ siècle européen aura très largement validé le pronostic et constitue à lui seul un argument de taille pour maintenir l'unité de l'Europe au XXI.

samedi 16 mai 2015

Le prix du 11 janvier


Une du n° 1177 (mercredi 7 janvier 2015)

À l'époque, j'avais qualifié les manifestations du 11 janvier 2015 de "courte trêve" tout en précisant ceci :
La formule "Je suis Charlie" n'est que le fruit du hasard, née comme ce genre de cris de désarroi et de guerre naissent : quelqu'un la dit, un autre la répète et ça finit par faire boule de neige. Le mot d'ordre n'a aucune importance en tant que tel : c'est son effet, le ralliement des gens autour d'une protestation et d'un deuil collectif qui compte.

Nonobstant, les analystes amateurs et professionnels les plus en vue n'ont cessé de décortiquer la formule pour mettre à jour toute la contradiction qu'elle pouvait receler et, partant, la nature contradictoire de ceux qui s'en réclamaient. - Aujourd'hui, quatre mois plus tard, le bouquin critique d'Emmanuel Todd paraît (*), cependant que deux "affaires" semblent sérieusement entamer l'image de Charlie Hebdo [ici] :

- la mise à pied ou le licenciement de la journaliste Zineb El Rhazoui pour des raisons encore inconnues, une faute grave selon le courrier de la direction qu'elle dit avoir reçu, tout en s'étonnant de cette "méthode bureaucratique" ;
- la bataille autour de la répartition des 30 millions d'euros d'aides et de dons recueillis par le journal satirique après les assassinats du 7 janvier.

Du pain bénit pour tous ceux qui, décidément, ne supportent pas les vagues de solidarité, les mouvements spontanés, par-delà toute "instrumentalisation". Et il y a de plus en plus de cyniques : la mention des différentes "chapelles" serait fastidieuse et "stigmatiserait" inutilement les unes et les autres, qui se voient déjà exposées au feu nourri de puissants adversaires, réels ou imaginaires, mais animés de ce même cynisme, aussi indécrottable que contagieux.

Dans ce contexte, la présence des chefs d'États à la manifestation parisienne du 11 janvier n'était évidemment ni désintéressée ni spontanée, bien au contraire : elle fut le résultat d'un savant calcul politico-diplomatique et faillit discréditer - cynisme oblige ! - une insondable marée humaine, faisant planer l'ombre d'une arrière-pensée théologico-politique sur quatre millions de boîtes crâniennes qui n'avaient absolument rien demandé.


dimanche 10 mai 2015

La grande castagnole de Mélenchon




Jean-Luc Mélenchon, invité de l'émission On n'est pas couché (sur France 2, le 9 mai 2015)

Je me dis à la fois qu'il faudrait peut-être que je lise ce bouquin sur l'Allemagne (*) et que je n'ai aucune envie de me farcir l'avis d'un dirigeant politique, bricolé à partir "de stats et [...] de la presse allemande qu'on m'a donné à lire" [à 5:18]. - De plus, Jean-Luc Mélenchon propose sur son blog une rubrique intitulée Dix ans de contributions sur l’Allemagne   (2005/2015) où je ne trouve aucune mention de la victoire de Bodo Ramelow (Die Linke) en Thuringe (fin 2014) ni de l'instauration d'un salaire minimum depuis le 1er janvier 2015 (grâce au SPD) ou encore des mouvements de grève actuels et du travail des syndicats. - Je lis au contraire pour l'année en cours [loc. cit.] : 

    5 janvier 2015 : Tenir tête à madame Merkel ne comporte qu’un risque : pour les Allemands – Extrait de note de blog
    26 janvier 2015 : Dette : l’Allemagne doit payer – Extrait de note de blog
    20 février 2015 : Le gouvernement allemand est le problème posé à l’Europe – Extrait de note de blog
    25 février 2015 : Le problème en Europe, c’est l’Allemagne de Merkel – Note de blog
    20 mars 2015 : Le gouvernement allemand répand le poison de l’austérité – Interview RMC-BFMTV
    30 mars 2015 : Dire stop à l’Allemagne – Communiqué
    31 mars 2015 : Madame Merkel est en train de faire une Europe allemande – Vidéo RTL
    4 avril 2015 : Obscène germanolâtrie – Extrait de note de blog
    4 avril 2015 : La Grèce étranglée par l’Allemagne – Extrait de note de blog
    11 avril 2015 : Les sanctions anti-Russes sont illégales – Extrait de note de blog
    13 avril 2015 : Une députée allemande Die Linke démonte la politique de Merkel – Vidéo de la Télé de Gauche
    17 avril 2015 : L’odieux Schäuble doit demander pardon aux Français – Communiqué
    24 avril 2015 : Espionnage : l’Allemagne complice de la NSA – Communiqué
    30 avril 2015 : Un pamphlet contre la légende du prétendu « modèle allemand » – Extrait de note de blog
    30 avril 2015 : Oreilles allemandes jusqu’à l’Élysée : Merkel doit s’excuser – Communiqué


Face à ces formules choc, M. Mélenchon entend rassurer sur le poids de son livre [à 6:35] : "C'est pas un livre de fumiste, je voudrais pas que l'on croie que c'est pas du boulot, ça [il agite son bouquin], c'est des dizaines d'heures de travail... - Des dizaines d'heures de travail, rien que ça ! - Et d'enfoncer le clou de la prévention [à 9:55] : "Mais je voudrais pas qu'on croie que c'est un livre anti-allemand, moi je suis pas anti-allemand." - Pas besoin d'avoir lu La dénégation de Freud (1925) pour capter ces deux messages !

Si j'ai bien compris, la thèse centrale du bouquin, c'est que le "système allemand" ne marche pas [à 11:10]. Or, connaissant bien les deux pays et les deux idiomes, je sais que les systèmes sociaux allemand et français, en gros, se valent : des deux côtés du Rhin il y a le RSA (ou Hartz 4), la sécu pour tous, les allocations logement. En Allemagne, on touche en outre (Rhin) une "prime" de 184€ par mois pour chaque enfant (jusqu'à sa majorité) et l'État social est inscrit dans la Constitution, ce que ni Mme Merkel ni aucun autre dirigeant ne peut changer.

On frise le ridicule lorsque le politicien aborde le rôle de la femme en Allemagne en citant les "trois K" : Kinder, Küche, Kirche (Enfants, Cuisine, Église). Il s'agit d'un "archaïsme" remontant à Guillaume II [wikipedia en], dont on se moque de nos jours avec la formule Kinder, Küche, Karriere. Mais pourquoi M. Mélenchon déterre-t-il cette relique patriarcale [à 13.45] tout en concédant - heureusement - qu'elle n'a plus cours aujourd'hui ? 

vendredi 1 mai 2015

Tout se perd, même la galanterie française



C'est comme ça qu'il faut causer aux dames, n'est-ce pas ?


Vu le gabarit des boules à zéro, il n'y avait pourtant pas vraiment de suspense quant à l'issue de l’empoignade, mais ces messieurs placés sous le haut commandement de la Walkyrie - "Je crois que certaines vont être obligées d'aller se rhabiller !" - tenaient sans doute à nous donner un petit aperçu de la façon dont il convient de causer aux dames dans la France qu'ils appellent de leurs vœux.




Soyons sérieux deux minutes : Mme Le Pen tient un discours Place de l'Opéra à Paris, comme tous les premier mai, en s'appuyant sur une sorte de droit coutumier. Or, en principe, elle n'a pas davantage le droit de s'y exprimer que les locatrices d'une chambre d'hôtel qui donne sur la place. Bien sûr, on peut considérer que les seins nus et le salut nazi sont de très mauvais goût, même en sachant pertinemment que ces dames n'ont rien de nazines, que leur acte est une protestation qui relève donc du même droit à la libre expression que le discours avec lequel Mme Le Pen gratifie tous les premier mai les habitants du quartier de l'Opéra à Paris. Dès lors, qu'est-ce qui donne le droit à la présidente du FN de se substituer aux forces de l'ordre en dépêchant des hommes violents pour déloger les Femen de la chambre d'hôtel qu'elles ont louée. Malgré mes maigres connaissances en droit, je présume que nous avons ici affaire à une "violation de domicile", sans parler de l'utilisation de la violence pour contraindre des personnes à quitter une location, sans être habilité à le faire. 

On invoquera bien sûr le fameux trouble à l'ordre public. On parlera de provocation gratuite. Et je suppose que ça marchera. Les discours de Mme Le Pen n'ont rien de provoquant et ne troublent en rien l'ordre public. Bien au contraire. Il faut la laisser parler sans l'interrompre. Puisqu'elle n'est plus très loin du plébiscite. D'un côté, elle a éliminé toute contestation des intellectuels qu'elle cherche à ridiculiser et donc à discréditer dès que l'occasion se présente  - si si, écoutez-la bien ! - et de l'autre, elle a réussi à faire croire au "peuple" - après l'avoir blanchi au savon de Marseille - qu'elle est là pour défendre ses intérêts. De quelle manière ? - Ses hommes de main viennent d'en faire la démonstration : en éliminant
brutalement toute contestation !

Mais non, entends-je dire, ce n'était à nouveau qu'un petit "dérapage" pour ce parti en pleine "dédiabolisation", en quête de "respectabilité". Et le Vieux qui persiste et signe en manteau rouge sur l'estrade, on voit bien qu'il n'est déjà plus de ce monde. Un simple cabotin qui a fait son temps. Place à la realpolitik et la conquête du pouvoir. Le reste n'est que de l'histoire qui se répète. Lorsque les masques tomberont. Et que commencera la mise au pas.