dimanche 27 février 2011

Good-Bye MAM

Je voulais écrire un petite note humoristique sur cette affaire (étrangère). Mais aucune blague ne me vient. Une drôle d'histoire qui ne prête pas vraiment à sourire. - Alors qu'on attend l'allocution du président, ce soir à 20h, France 2 annonce ce matin (et dès hier soir) : Selon plusieurs sources, Michèle Alliot-Marie serait remplacée comme chef de la diplomatie française par l'actuel ministre de la Défense, Alain Juppé. Pourtant le président avait "soutenu" MAM dans la tourmente. Comme il avait soutenu Éric Woerth, "remanié" ensuite. C'est certainement une preuve de "double langage" ou - le moins qu'on puisse dire - d'un "décalage" entre le discours et et l'action. - Il faut rappeler que la diplomatie française a été ensuite mise à mal par la sortie malheureuse de Boris Boillon, ambassadeur fraîchement nommé en Tunisie, pris (deux fois) en flagrant délit de mépris et de goujaterie, alors que l'on serait en droit d'attendre un peu de finesse et de bienveillance chez un représentant de la France dans ce pays bouleversé, notamment en regard de la réception houleuse, par le peuple tunisien, des propositions d'assistance sécuritaire faites au régime de Ben Ali, qui sont - n'en doutons pas - la véritable raison du départ de Mme Alliot-Marie. - Ainsi, pour rétablir complètement l'image de la France en Tunisie, M. Boillon devrait lui aussi être congédié. - Soyons L'Oréal : La Tunisie le vaut bien !

En attendant l'intervention du président, voici un petit interlude...



À 16 heures, on apprend la démission du Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, après les violences qui ont encore fait trois morts hier. - Au même moment, Le Parisien, qui vient d'installer un fil d'actualité  (sur le remaniement, pas sur la Tunisie !),  précise : Alain Juppé va, comme attendu, succéder à Michèle Alliot-Marie au Quai d’Orsay. - Mais la ministre gaulliste se faisait sérieusement tirer l’oreille pour démissionner! «Elle ne se sera pas laissée faire», explique un ministre, admiratif de sa «pugnacité». Sauf coup de théâtre, c’est Gérard Longuet qui va remplacer Alain Juppé à la Défense. Le président du groupe UMP au Sénat et ancien ministre de l’Industrie d’Edouard Balladur ferait ainsi son grand retour au gouvernement, lui qui n’a plus occupé de fauteuil ministériel depuis 1994. - Le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant va, sauf rebondissement, prendre les commandes du ministère de l’Intérieur. Un honneur pour cet homme de confiance du président, ancien préfet de carrière, qui en a toujours rêvé. Il pourrait être remplacé au Palais par Xavier Musca, actuel secrétaire général adjoint et conseiller économique du président en charge du G20. - Pour conclure : si ce scénario se confirme (la réponse est attendue en fin d’après-midi), Brice Hortefeux quittera le gouvernement pour devenir conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Un rôle éminemment politique, quasiment celui de directeur de campagne avant l’heure. A l’UMP, certains y voient en effet le signe que le président veut commencer à préparer la campagne présidentielle en rapatriant à ses côtés son «ami de trente-quatre ans». 

L'Express continue d'entretenir le suspense :  Rentrée du Koweït dimanche au petit matin, la ministre [MAM] a résisté jusqu'au bout, assurant samedi encore être "100% mobilisée" à son poste et se moquer des "rumeurs parisiennes". Contrairement à ce qu'avait anticipé un de ses collègues, la ministre n'avait toujours pas présenté sa démission dimanche après-midi, ni rencontré le président.

Voici donc encore un peu de musique pour patienter ...


[18:11] Voilà, L'Express nous délivre de ce suspense (insoutenable) : MAM a présenté sa démission. Alain Juppé la remplace et laisse la Défense à Gérard Longuet. Brice Hortefeux quitte, lui, le ministère de l'Intérieur, qui échoie à un autre très proche de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. - Tout est dit en deux petites phrases et cinq ou six noms propres, mais le président va nous en parler de vive voix dans deux heures. Comme quoi, de gros bouleversements à l'étranger nécessitent parfois de petits ajustements à l'intérieur. 

[20:02] Journal de France 2. Le président parle longuement des événements "historiques" qui ont lieu dans le monde arabe, puis de l'Union pour la Méditerranée, et il confirme enfin le remaniement annoncé (6'55", enregistrées vers 18h, précise Marie Drucker).  - Puis c'est le retour sur la "fin de carrière" de Mme Alliot-Marie aux Affaires étrangères. Et le portrait d'Alain Juppé, le "fort en thème". Ensuite, la correspondante de la chaîne publique au Quai d'Orsay précise que "la passation de pouvoir pourrait avoir lieu mardi matin." Elle s'est procuré la lettre de démission de MAM, qui invoque une "cabale", fait preuve d'une certaine "amertume", mais n'exprime aucun "regret". - Et c'est la présentation de Claude Guéant, désormais ancien secrétaire général de l'Élysée. -  Pour finir, on commente et on discute. Invité : Laurent Fabius, qui aimerait remanier Nicolas Sarkozy lui-même, "mais ça c'est l'élection présidentielle".

Voici 2'37" (sur 6'55") de cette allocution "radiotélévisée", où le Président annonce et justifie le remaniement ministériel (vu la situation internationale) :

[vidéo supprimée sur le serveur distant]


Encore un peu de musique, donc !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire