mardi 15 février 2011

Bayrou is back !


Il nous aurait presque échappé, le retour de François Bayrou, ce dimanche soir (13-02-2011) sur i>Télé et France Inter. - Le président du MoDem commence très fort : "Il n'y aura qu'un candidat au centre". Pour ensuite éluder la question de savoir s'il sera celui-là : "J'ai pas l'impression qu'il y ait un suspense trop important", mais : "Avant l'heure, c'est pas l'heure, voilà !" 

Interrogé sur l'Égypte et la Tunisie, M. Bayrou rend hommage à l'attitude de Barack Obama qu'il aurait ("pardon de prendre une comparaison de cet ordre !") également adoptée, contrairement à la diplomatie française qui "a été complètement absente de cette séquence". Il rappelle d'ailleurs que le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères a dû démissionner pour avoir laissé entendre (ou dit) lors de sa première visite officielle à Paris que "la ministre des Affaires étrangères et la diplomatie françaises étaient des amies formidables de son pays". Et de conclure : "Parce que si on ne mesure pas ce que ça signifie comme atteinte à l'image de notre pays... comme symptôme de la dégradation de l'image de la France dans un pays qui était son proche, son ami... alors c'est qu'on ne voit pas les choses... cette attitude qui a été choisie est une attitude qui n'a pas rendu service au pays concerné, au peuple concerné... (et) ça a été profondément nuisible pour la France."

Après une longue tirade sur les voyages des ministres, qui pourraient se payer leurs vacances eux-mêmes pour ne rien devoir à personne, il est question de la colère des magistrats. M. Bayrou reproduit deux sorties du président Sarkozy, l'une sur la présence de jurés dans les tribunaux correctionnels, l'autre ("extrêmement grave") qu'il cite comme ceci :  "Je (N. Sarkozy) ne donnerai pas d'argent à la Justice parce que les magistrats ont un statut et qu'ils ont au fond la stabilité de l'emploi jusqu'au bout... " Puis de préciser que la phrase du président était quelque chose comme : "Si j'avais de l'argent, je le donnerais aux chômeurs plutôt qu'aux magistrats" etc. Et de crier à la démagogie : "Opposer chômeurs et Justice, c'est réellement une atteinte à ce que la République devrait être donc je dis qu'aujourd'hui il importe d'entendre la voix des magistrats... Oh ! naturellement ils ne sont que quelques milliers.. ça fait pas beaucoup de voix... (mais) il n'y a pas de République et d'État s'il n'y a pas [de] confiance dans la Justice... " - Or, soulignent les journalistes sur le plateau - Jean-François Achilli (France Inter), Françoise Fressoz (Le Monde) et Jean-Jérôme Bertolus (I>Télé) - l'actuel Garde des Sceaux est le centriste Michel Mercier, l'ami de F. Bayrou. Et celui-ci concède : "Jamais Garde des Sceaux n'a été, avouons-le, dans une situation aussi difficile que celle-là". - Puis on passe à la délinquance des mineurs. Jean-François Achilli ne peut s'empêcher de rappeler "la taloche" que M. Bayrou avait donné à un gamin, qu'il accusait de lui faire les poches devant l'œil des caméras. Mais le politicien ne relève pas. Et il veut dire un mot sur les jurys populaires en cour correctionnelle, une réforme qu'il qualifie de "poudre aux yeux" car elle est inapplicable (vu le mal qu'on a pour réunir des jurés pour les quelque 2.700 procès d'assises par an, contre plus de 500.000 affaires correctionnelles).

Enfin, on revient à la présidentielle. M. Bayrou retrouve alors son thème favori : ni droite ni gauche. Pour en appeler à une nécessaire "unité du pays" où s'exprime un "pluralisme" d'opinions : "Centre, c'est ça que ça veut dire." Et de lancer : "Je crois qu'il y a un critère qui est le critère déterminant dans la politique d'aujourd'hui et au moment d'une grande élection, ce critère c'est l'authenticité... et cette authenticité-là, elle se prouve... il faut des années pour construire un homme politique capable d'exercer des fonctions de cet ordre... et c'est cette expérience qui garantit la vérité de ce qu'on dit... et c'est la fiabilité qui fait et fera la différence."

Aucun doute : Bayrou is back !

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