Voici une petite anecdote qui m'a été transmise par un correspondant généalogiste, amené à faire des recherches sur une famille juive de Prusse orientale, un territoire actuellement situé en Pologne. Une histoire mouvementée que celle de la ville de Poznań (Posen) où différentes communautés vivaient ensemble dans une relative harmonie ou bien se combattaient violemment en fonction de la direction du vent. L'époque recherchée se situe avant la reprise en mains du territoire par les nationalistes polonais vers 1918 ou encore les exactions commises par les nazis allemands lors de la Seconde guerre mondiale. - Il se trouve que notre généalogiste connaissait ce nom de famille qui avait été porté au 17e Siècle par un Chrétien jouissant d'une certaine réputation, ce dont il ne manqua pas d'informer son client. La première réaction de celui-ci se voulait ferme et définitive : « Puisqu'il est chrétien, nous ne le considérons pas comme notre ancêtre. » N'en démordant pas, notre généalogiste évoqua la possibilité d'une conversion au Judaïsme effectuée par l'un des descendants. Apparemment bien informée, la fille du client prit le relais en affirmant que de telles conversions ne pouvaient pas exister puisque le Judaïsme n'est pas une religion prosélyte. Or le généalogiste, stimulé par une telle « impossibilité », commença à chercher des preuves qu'il finit par trouver : au milieu du 18e Siècle, un descendant s'était en effet converti à l'occasion de son mariage avec une jeune fille de religion juive. L'établissement de la filiation ultérieure n'étant plus qu'une formalité, mon correspondant s'empressa de soumettre, documents à l'appui, l'arbre généalogique « judéo-chrétien » à son client. Si ses honoraires tout à fait concurrentiels ont bien été versés, il n'a jamais réussi à obtenir une autre forme de retour...