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samedi 19 mars 2011

✈ [Verbatim] L'intervention de Nicolas Sarkozy

Voici le texte de l'allocution du président français après la réunion au sommet de forces de la coalition sur la situation en Libye, ce 19 mars 2011 (via L'Elysée) :


Déclaration de M. le Président lors du Sommet de Paris de soutien pour le peuple libyen 

Palais de l'Élysée -- Samedi 19 mars 2011

Mesdames et Messieurs, 

Aujourd'hui se sont réunis à Paris, sous la présidence conjointe de la France et du Secrétaire Général des Nations Unies, les dirigeants de la Ligue des États Arabes et de l'Union Européenne ainsi que les représentants des États Unis et du Canada. Ensemble, nous avons décidé d'assurer l'application de la résolution du Conseil de Sécurité exigeant un cessez le feu immédiat et l'arrêt des violences contre les populations civiles en Libye. 

Les participants sont convenus de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires, en particulier militaires, pour faire respecter les décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. 

C'est pourquoi, en accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du Colonel Khadafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville. D'ores et déjà d'autres avions français sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés. 

Dès hier, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et les pays arabes ont adressé au colonel Kadhafi et aux forces qu'il emploie, l'avertissement suivant : en l'absence d'un cessez le feu immédiat et d'un retrait des forces qui ont attaqué les populations civiles au cours des dernières semaines, nos pays auront recours à des moyens militaires. Cet avertissement a été repris par tous les participants au Sommet qui vient de s'achever. 

Le Colonel Kadhafi a méprisé cet avertissement. Au cours des dernières heures, ses forces ont intensifié leurs offensives meurtrières. 

Des peuples arabes ont choisi de se libérer de la servitude dans laquelle ils se sentaient depuis trop longtemps enfermés. Ces révolutions ont fait naître une immense espérance dans le cœur de tous ceux qui partagent les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme. Mais elles ne sont pas sans risque. L'avenir de ces peuples arabes leur appartient. Au milieu des difficultés et des épreuves de toutes sortes qu'ils ont à affronter, ces peuples arabes ont besoin de notre aide et de notre soutien. C'est notre devoir. 

En Libye, une population civile pacifique qui ne réclame rien d'autre que le droit de choisir elle-même son destin, se trouve en danger de mort. Nous avons le devoir de répondre à son appel angoissé. L'avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place. Le combat qu'ils mènent pour leur liberté est le leur. Si nous intervenons aux côtés des pays arabes ce n'est pas au nom d'une finalité que nous chercherions à imposer au peuple libyen mais au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes. 

Aujourd'hui, nous intervenons en Libye, sur mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, avec nos partenaires, et notamment nos partenaires arabes. Nous le faisons pour protéger la population civile de la folie meurtrière d'un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité. 

Nous intervenons pour permettre au peuple libyen de choisir lui-même son destin.


Il ne saurait être privé de ses droits par la violence et par la terreur. 

Il est encore temps pour le Colonel Kadhafi d'éviter le pire en se conformant sans délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale. La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront. 

Notre détermination est totale. 

Je le dis avec solennité. Chacun se trouve désormais placé devant ses responsabilités. C'est une décision grave que nous avons été amenés à prendre. Au côté de ses partenaires arabes, européens, nord américains, la France est décidée à assumer son rôle, son rôle devant l'Histoire. 

Je vous remercie.

dimanche 27 février 2011

Good-Bye MAM

Je voulais écrire un petite note humoristique sur cette affaire (étrangère). Mais aucune blague ne me vient. Une drôle d'histoire qui ne prête pas vraiment à sourire. - Alors qu'on attend l'allocution du président, ce soir à 20h, France 2 annonce ce matin (et dès hier soir) : Selon plusieurs sources, Michèle Alliot-Marie serait remplacée comme chef de la diplomatie française par l'actuel ministre de la Défense, Alain Juppé. Pourtant le président avait "soutenu" MAM dans la tourmente. Comme il avait soutenu Éric Woerth, "remanié" ensuite. C'est certainement une preuve de "double langage" ou - le moins qu'on puisse dire - d'un "décalage" entre le discours et et l'action. - Il faut rappeler que la diplomatie française a été ensuite mise à mal par la sortie malheureuse de Boris Boillon, ambassadeur fraîchement nommé en Tunisie, pris (deux fois) en flagrant délit de mépris et de goujaterie, alors que l'on serait en droit d'attendre un peu de finesse et de bienveillance chez un représentant de la France dans ce pays bouleversé, notamment en regard de la réception houleuse, par le peuple tunisien, des propositions d'assistance sécuritaire faites au régime de Ben Ali, qui sont - n'en doutons pas - la véritable raison du départ de Mme Alliot-Marie. - Ainsi, pour rétablir complètement l'image de la France en Tunisie, M. Boillon devrait lui aussi être congédié. - Soyons L'Oréal : La Tunisie le vaut bien !

En attendant l'intervention du président, voici un petit interlude...



À 16 heures, on apprend la démission du Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, après les violences qui ont encore fait trois morts hier. - Au même moment, Le Parisien, qui vient d'installer un fil d'actualité  (sur le remaniement, pas sur la Tunisie !),  précise : Alain Juppé va, comme attendu, succéder à Michèle Alliot-Marie au Quai d’Orsay. - Mais la ministre gaulliste se faisait sérieusement tirer l’oreille pour démissionner! «Elle ne se sera pas laissée faire», explique un ministre, admiratif de sa «pugnacité». Sauf coup de théâtre, c’est Gérard Longuet qui va remplacer Alain Juppé à la Défense. Le président du groupe UMP au Sénat et ancien ministre de l’Industrie d’Edouard Balladur ferait ainsi son grand retour au gouvernement, lui qui n’a plus occupé de fauteuil ministériel depuis 1994. - Le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant va, sauf rebondissement, prendre les commandes du ministère de l’Intérieur. Un honneur pour cet homme de confiance du président, ancien préfet de carrière, qui en a toujours rêvé. Il pourrait être remplacé au Palais par Xavier Musca, actuel secrétaire général adjoint et conseiller économique du président en charge du G20. - Pour conclure : si ce scénario se confirme (la réponse est attendue en fin d’après-midi), Brice Hortefeux quittera le gouvernement pour devenir conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Un rôle éminemment politique, quasiment celui de directeur de campagne avant l’heure. A l’UMP, certains y voient en effet le signe que le président veut commencer à préparer la campagne présidentielle en rapatriant à ses côtés son «ami de trente-quatre ans». 

L'Express continue d'entretenir le suspense :  Rentrée du Koweït dimanche au petit matin, la ministre [MAM] a résisté jusqu'au bout, assurant samedi encore être "100% mobilisée" à son poste et se moquer des "rumeurs parisiennes". Contrairement à ce qu'avait anticipé un de ses collègues, la ministre n'avait toujours pas présenté sa démission dimanche après-midi, ni rencontré le président.

Voici donc encore un peu de musique pour patienter ...


[18:11] Voilà, L'Express nous délivre de ce suspense (insoutenable) : MAM a présenté sa démission. Alain Juppé la remplace et laisse la Défense à Gérard Longuet. Brice Hortefeux quitte, lui, le ministère de l'Intérieur, qui échoie à un autre très proche de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. - Tout est dit en deux petites phrases et cinq ou six noms propres, mais le président va nous en parler de vive voix dans deux heures. Comme quoi, de gros bouleversements à l'étranger nécessitent parfois de petits ajustements à l'intérieur. 

[20:02] Journal de France 2. Le président parle longuement des événements "historiques" qui ont lieu dans le monde arabe, puis de l'Union pour la Méditerranée, et il confirme enfin le remaniement annoncé (6'55", enregistrées vers 18h, précise Marie Drucker).  - Puis c'est le retour sur la "fin de carrière" de Mme Alliot-Marie aux Affaires étrangères. Et le portrait d'Alain Juppé, le "fort en thème". Ensuite, la correspondante de la chaîne publique au Quai d'Orsay précise que "la passation de pouvoir pourrait avoir lieu mardi matin." Elle s'est procuré la lettre de démission de MAM, qui invoque une "cabale", fait preuve d'une certaine "amertume", mais n'exprime aucun "regret". - Et c'est la présentation de Claude Guéant, désormais ancien secrétaire général de l'Élysée. -  Pour finir, on commente et on discute. Invité : Laurent Fabius, qui aimerait remanier Nicolas Sarkozy lui-même, "mais ça c'est l'élection présidentielle".

Voici 2'37" (sur 6'55") de cette allocution "radiotélévisée", où le Président annonce et justifie le remaniement ministériel (vu la situation internationale) :

[vidéo supprimée sur le serveur distant]


Encore un peu de musique, donc !



jeudi 17 février 2011

[Brève] "Calamity MAM"

Une de Libération (17-02-2011)

Depuis sa proposition d'assistance sécuritaire au régime Ben Ali, la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, était dans le collimateur des médias et de l'opposition. Puis on a appris qu'elle a passé ses vacances en Tunisie aux frais du riche Aziz Miled, un proche du clan Ben Ali, à la fin de l'année (2010). Aujourd'hui, c'est le Canard Enchaîné qui révèle qu'au cours du même voyage, les parents de "MAM" ont racheté les parts d'une société immobilière au même Aziz Miled. Pour couronner le tout, le site Mediapart rapporte que la ministre a bien appelé le président Ben Ali durant ces vacances, alors qu'elle affirmait, début février (2011), n'avoir eu «aucun contact privilégié» avec l'ex-chef de l'État tunisien. - Après le flop mexicain autour de l'affaire Florence Cassez, on peut dire que la diplomatie française a du plomb dans l'aile, d'autant que le président Sarkozy vient d'assurer la ministre dans la tourmente de son "soutien". - Et, comme si ce n'était pas assez, le nouvel ambassadeur en Tunisie, son excellence Boris Boillon, vient de rajouter sa couche de goujaterie !

lundi 24 janvier 2011

[Tunisie] Réactions après coup ...

Voici un montage fait par L'Express de trois réactions de politiques (MM. Juppé, Guaino, Mme Aubry) après l'offre faite par la ministre des Affaires étrangères, Mme Alliot-Marie, à l'encore-président Ben Ali (et d'ailleurs également au toujours-président Bouteflika) de porter assistance à la sécurité tunisienne (et algérienne) pour la maîtrise de la rue. Le montage a été publié le 18-01-2001, soit une semaine après la déclaration de la ministre à l'Assemblée nationale.



Et voici donc cette offre d'assistance sécuritaire lancée par Michèle Alliot-Marie le 11 janvier après une question de Jean-Paul Lecoq (PCF). La désormais célèbre déclaration d'intention intervient vers 3'30" ...



  Ce samedi (22-01-2011), les forces de sécurité algériennes ont montré qu'elles n'avaient pas besoin des CRS françaises pour empêcher la marche pacifique à Alger.  Et face à la rue qui gronde encore en Tunisie ce lundi (24-01-2011), qui faut-il assister à présent ? Les policiers qui manifestaient dimanche ou ceux qui lancent des grenades lacrymogènes aujourd'hui ?