Or, nos marchands de communication nous le rappellent à chaque instant : le téléphone existe bel et bien !
lundi 11 février 2013
[Feuilleton] Fin de partie
Or, nos marchands de communication nous le rappellent à chaque instant : le téléphone existe bel et bien !
jeudi 7 février 2013
[Feuilleton] Partir ou ne pas rester ?
Annette Schavan, qui se voit déchue de son titre de Docteur par l'Université Henri Heine de Düsseldorf, déclare ce mercredi matin à Johannesburg qu'elle déposera plainte et ne démissionnera pas de son poste de ministre fédérale de la Formation et de la Recherche. Et qu'elle n'en dira pas plus en raison de la procédure judiciaire qui s'annonce...
Si les partis d'opposition (SPD / Verts / Linke / Pirates) réclament déjà sa démission à grand cris, la majorité (CDU / CSU / FDP) aura du mal à couvrir la confidente et amie d'Angela Merkel au cours de cette année électorale : tempêtes cérébrales en perspective à la chancellerie...
Il faut dire que si les choses en restaient là, Mme Schavan n'aurait plus aucun titre universitaire, car elle avait suivi un cursus direct, sanctionné par le seul doctorat en 1980, sans étapes intermédiaires comme une licence ou un master : situation compliquée pour une ministre de la Formation et de la Recherche...
Cependant, Mme Schavan semble très respectée par ses pairs et ses partenaires académiques, certaines voix universitaires se faisant d'ailleurs entendre pour minimiser cette accusation de plagiat et contester la sanction de la faculté de Düsseldorf. Et la presse, éternel avocat du diable, se jette également dans la mêlée, histoire de lancer les hostilités : "Pourquoi le retrait du titre de Schavan est une erreur" (Die Welt) - "Schavan doit rester" (Frankfurter Rundschau). Bien entendu, les répliques ne se feront pas attendre : "Schavan doit partir" (Die Zeit) - "Merkel et le cas Schavan : Mauvais départ" (Der Spiegel).
En début d'après-midi, un porte-parole de la chancellerie déclare que Mme Merkel fait "entièrement confiance" à sa ministre contestée et que, dès son retour d'Afrique du Sud où Mme Schavan effectue un voyage officiel, les deux femmes auront "tout loisir de parler"...
Malgré cela, et notamment la possibilité de plaider l'anticonstitutionnalité d'une procédure intervenant 33 ans après les faits, la plupart des commentateurs voient mal comment la ministre pourrait sauver un poste où elle représente officiellement la communauté scientifique et la recherche allemandes, tout en se voyant déchue de son titre académique. Et même si elle le récupérait, ce qui serait un précédent, les interrogations sur la régularité de son travail universitaire continueraient d'occuper les esprits...
S'ajoute la position que Mme Schavan a prise lorsque Karl-Theodor zu Guttenberg était dans la même situation, bien que le doctorat de l'ex-ministre de la Défense, confectionné à l'ère du copié-collé, fût encore beaucoup plus contestable : "Je n'ai pas seulement honte en secret", avait-elle déclaré en 2011, ce qui représentait un désaveu son collègue. Et actuellement, les médias rediffusent en boucle cette image d'Annette Schavan aux côtés d'Angela Merkel, au moment où cette dernière reçoit un texto lui annonçant la démission tant attendue du Baron zu Guttenberg : le sourire de sa voisine est alors pour le moins narquois lorsqu'elle prend à son tour connaissance de la nouvelle...
Et puis, les experts doutent sérieusement du succès de la procédure judiciaire que Mme Schavan semble vouloir entamer. Or, jusqu'au jugement, elle a le droit de conserver son titre et son poste. Sauf si son amie la chancelière trouve les arguments pour la persuader de partir. Car, puisque les écarts sont tout de même serrés dans la course au Bundestag 2013, un feuilleton comme celui-ci, qui traînerait sur des mois, pourrait bien finir par déstabiliser les sortants...
Quant à cet "entretien en tête à tête" entre la chancelière et sa confidente, que les milieux autorisés nous annoncent pour vendredi soir, date du retour de Mme Schavan à Berlin, gageons qu'il a déjà eu lieu - ou qu'il est en cours - grâce à cette merveilleuse invention dont on entend parler au quotidien mais qui, pour le coup, semble avoir complètement échappé aux commentateurs : le téléphone !
(à suivre)
Mesdames Merkel et Schavan, photo dapd @ Der Spiegel
mercredi 6 février 2013
[Feuilleton] Pas doc !
photo @ skarlet
mardi 5 février 2013
[Feuilleton] Doc ou pas doc ?
Dr. Schavan, foto dpa @ Frankfurter Rundschau
samedi 26 janvier 2013
[Feuilleton] Après zu Guttenberg, Schavan ?
Actuellement, c'est la ministre fédérale de l'Education et de la Recherche, Annette Schavan (CDU), qui est dans le collimateur des fouines qui, avec les moteurs de recherche, ont toutes les facilités du monde pour dénicher des passages qui, s'ils ne comportent pas de guillemets, n'en sont pas pour autant de la plume de l'auteur : on appelle cela du plagiat ou, en d'autres termes, de la triche...
Or, en pays germaniques, on ne triche pas, comme on ne traverse pas un passage clouté au rouge : c'est donner le mauvais exemple aux enfants et c'est dangereux, car les automobilistes ne calculent pas les piétons "anarchistes". En fait, on part du principe que vous êtes honnête, que vous faites ce que vous dites, que vous dites ce que vous êtes. Pour preuve : il n'y a pas de portillons automatiques dans le métro de Berlin...
Mais si vous avez le malheur, non seulement de tricher, mais d'être découvert, votre vie publique est définitivement fichue. Ainsi, l'université de Düsseldorf vient de diligenter une procédure à l'encontre d'Annette Schavan afin de savoir si elle peut toujours se prévaloir de son titre de docteur. Dans le cas contraire, la sanction serait immédiate : déshonneur, démission...
Certains essayent cependant de s'accrocher, comme l'ancien Président fédéral, Christian Wulf (CDU), qui s'était fait construire une villa aux frais de la princesse. Pendant un temps, il a essayé de louvoyer, de faire des cachoteries, de s'excuser, mais rien à faire : démission, déshonneur... et divorce !