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dimanche 17 avril 2016

"L'autre pays du fromage"

Selon le site de L'Express, le président sortant perdrait face à la Walkyrie au second tour des élections de 2017. Quel but poursuit-on en publiant cette non-information sur la « foi » d'un « sondage Odoxa pour BFMTV et Le Parisien » qui a été « réalisé par internet les 14 et 15 avril auprès de 949 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus » [ici]

L'un des intertitres de cet article succinct – qui porte ce titre à sensation : En 2017, Marine Le Pen devant François Hollande au second tour, selon un sondage – pourrait nous mettre sur la voie : « Hollande nous entraîne jusqu'au bout de l'ennui sur France 2 ».

Comme l'a déjà montré le « panel » unanime des commentateurs, analystes, experts, qui ont pris la parole immédiatement après la prestation télévisée du Président de la République (ce 14 avril 2016) – sans parler du choix des « quatre Français » appelés à lui porter contradiction – nous assistons à une entreprise de démolition collective.

Alors que tous ces médiatiques patentés évitent soigneusement de parler de l'état actuel, global, du monde – et surtout pas les vieilles démangeaisons qui nous bassinent avec la souffrance du « peuple », cette masse hallucinée, sans distinction de classes sociales, qui voudrait simplement se débarrasser de ses « corps étrangers », mais certainement pas de ceux qui la dominent, l'exploitent, bref : des véritables responsables de la situation actuelle et, tant qu'on y est, des bourreurs de mou, idéologues maison, poseurs d'écrans et de paravents.

La France à vocation paternaliste vient donc de trouver un nouveau bouc émissaire : le gars tout là-haut qui ne fait rien et qui, dans l'esprit populaire, est censé tout pouvoir. Et c'est ce gars-là qui va devoir payer : pour cette saloperie de crise mondiale, pour les écrémeurs, délocaliseurs, optimiseurs de tout poil.

Dans la même veine délirante de toute-puissance flanquée de sa sœur jumelle – l'impuissance réelle des politiques face au pouvoir économique – on fait monter la Walkyrie (sur ses grands chevaux de l'écurie familiale). Parce que le problème, en définitive, est très simple et peut se réduire à ce slogan qui sent bon le calendos de chez nous : Le vrai pays du fromage, c'est la France !


Chapeau, l'article !

Mais la meilleure, c'est tout de même le chapeau de l'article cité : François Hollande serait éliminé dès le 1er tour de la présidentielle de 2017 dans tous les cas [...] S'il accédait au second tour, le président serait battu par Marine Le Pen.

Hé ho, du bateau ! Personne pour faire la révision à L'Express, le week-end  ? - Apparemment, ce journal n'en a cure de prendre ses lecteurs pour des billes. Quant à moi, je n'insulterai pas votre intelligence en commentant l'absurdité du propos.

SK, 17 avril 2016

vendredi 20 avril 2012

[Note] Prélude à un débriefing

Il faut dire ce qu'il faut dire. Les autoproclamés "antisystème" reproduisent les travers imputés au "système" : extrême-gauche et extrême-droite, chacune créditée d'environ 15% dans ce pays, soit en gros un bulletin sur sept, allongent un sprint final à peu près semblable aux jets de tomates pourries entre sociaux-démocrates et libéraux, soutenus par la moitié de l'électorat français, soit un votant sur quatre pour chacun de ces deux courants politiques considérés comme "frères ennemis". Resteraient dans ce calcul quelque 20% qui "se baladent dans la nature" : les Nini à la Bayrou et les Verts à la Joly, ces deux options ayant quelques affinités comme le montre par exemple la position de N. Hulot.

Les instituts de sondage tirent également leurs dernières cartouches comme Ipsos (Logica Business Consulting) pour France Info, France Télévisions, et Le Monde ("sondage réalisé du 18 au 19 avril sur  1021 personnes inscrites sur les listes électorales interrogées par téléphone selon la méthode des quotas"). Voici comment le résultat est rapporté sur France Info ce matin (20 avril 2012) :  
François Hollande [...] recueille 29% des intentions de vote au premier tour, devant Nicolas Sarkozy qui n'en obtient plus que 25,5, ce sont exactement les chiffres et l'écart enregistrés les 2 et 3 mars dernier. Comme si le président-candidat avait fait un mois de campagne et de meetings pour rien. [...] - Marine Le Pen affiche 16% d’intentions de vote (+1), Jean-Mélenchon 14 (-0,5) et François Bayrou reste 5e avec 10%. - Beaucoup plus loin, les "petits candidats". Eva Joly avec 2 points (-0,5) est en tête de ce groupe, suivie par Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Poutou qui restent ex-aequo avec 1,5 point (+0,5 point chacun). Jacques Cheminade est stable avec 0,5% d’intention de vote et Nathalie Arthaud perd le seul point qu’elle avait…[...] - Au second tour, malgré une hausse des reports des votes Bayrou et Le Pen vers Nicolas Sarkozy, François Hollande l'emporterait devant Nicolas Sarkozy 56-44. Mais un électeur sur cinq hésite encore, et un sur dix affirme pouvoir encore changer d'avis. 

dimanche 1 avril 2012

Sondage - 1er avril 2012


Le site du Point nous apporte notre dose quotidienne de sondage :
François Hollande reste en tête des intentions de vote, à 28,5 %, devant Nicolas Sarkozy, stable à 27,5 %, mais il perd deux points en quinze jours au profit de Jean-Luc Mélenchon qui, gagnant quatre points à 15 %, prend la troisième place, selon un sondage LH2 pour Yahoo! publié dimanche. Au second tour, le candidat socialiste l'emporterait avec 54 %, malgré un effritement d'un point, face au président sortant (46 %).
Au premier tour, derrière Hollande, Sarkozy et Mélenchon, Marine Le Pen obtiendrait 13,5 %, en baisse d'un point par rapport au précédent sondage LH2 publié le 18 mars, et François Bayrou 12 % (- 0,5 point). Viennent ensuite, très loin derrière, Eva Joly, à 2 % (- 0,5 point), Philippe Poutou, Nathalie Artaud et Nicolas Dupont-Aignan, à 0,5 % chacun, et Jacques Cheminade (0 %).
17 % des sondés n'ont pas exprimé d'intention de vote au premier tour, et 21 % au second. Ce sondage a été réalisé par téléphone les 30 et 31 mars auprès d'un échantillon représentatif de 973 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas). Notice complète consultable auprès de la Commission nationale des sondages.
 Alors, il est où, ce poisson d'avril ?

mercredi 28 mars 2012

Sondage au quotidien - 28 mars 2012

Sur le site d'Europe 1 - via IFOP - Fiducial - Paris Match -, on peut avoir sa dose quotidienne de sondage. Merci pour les addicts, qui viennent inhaler la tendance du jour comme on va chercher ses clopes chez le buraliste. Hey Marboro Man : Fumer tue !
Spécial Dédicace - Signé Furax

vendredi 16 mars 2012

Match des sondages : Pat !



Chapeau BFM : Réalisé [et publié le 14 mars 2012] par CSA pour BFMTV, RMC, 20 Minutes et CSC, la Course 2012 mesure l'évolution des intentions de vote pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle.

Après les résultats contraires ou contradictoires des instituts de sondage IFOP et TNS-SOFRES, CSA met tout le monde d'accord : les deux "principaux candidats" seraient à égalité au premier tour, à 28% des voix chacun.

Le discrédit que des estimations aux antipodes pouvaient jeter sur le principe même des enquêtes statistiques sur les opinions politiques en période électorale, mais que personne ne prend vraiment la peine d'analyser, fait ici place au ridicule, qui pourrait prêter à sourire si l'enjeu n'était pas aussi grave.

En effet, des données finalement assez aléatoires - et donc plus ou moins fictives - sont mises sur le même plan que les faits et gestes, discours et débats, bilans et projets, problèmes réels et solutions proposées qui doivent - ou devraient - marquer, déterminer cette campagne électorale et le fameux - et apparemment toujours très redouté - "verdict des urnes". Car la décision finale appartient - faut-il le rappeler ? oui, dans ce contexte, il faut le rappeler - aux électeurs - réels - et à eux seuls. Or, les enquêtes d'opinion, assénés par "vagues" successives comme le précise encore le commentateur de BFM, influencent non seulement la décision des électeurs, par exemple pour le fameux "vote utile" au premier tour, mais alimentent le discours des différents acteurs de la scène politique, en commençant par celui des "éditorialistes", au détriment de la substance même d'une élection comme celle-ci où il s'agit avant tout de décider si nous voulons continuer dans la voie libérale poursuivie par le "président candidat" - préféré à l’ambiguïté d'un "président sortant", voire du "candidat sortant" - ou bien de nous engager dans une social-démocratie réelle, non seulement en France mais en Europe et notamment en Allemagne où, comme on aime à le répéter ici, l'élection intervient dès la rentrée 2013.


C'est ce qui permet de pointer trois points essentiels qui confinent à la manipulation de l'opinion publique :
  1. Les enquêtes d'opinion interrogent sur des "personnalités" et non sur des options politiques (libéralisme, social-démocratie etc.) : ils contribuent donc à personnaliser davantage une élection qui, depuis 1958, est déjà bien assez - ou même un peu trop - "personnelle".
  2. Avec la personnalisation, on assiste à un nombrilisme formidable qui existe évidemment dans tous les autres pays européens : Sommes-nous, ou ne sommes-nous pas en Europe ? Si oui, il s'agit ici d'une élection régionale qui devrait être traitée comme telle, y compris par les sondeurs. Une remarque : l'adhésion à l'Europe ne signifie nullement le renoncement, par exemple, à la fameuse "exception culturelle française", ou au système éducatif propre à la France etc. Cela signifie que nous devrions commencer à travailler à la constitution d'une Europe politique. Le premier pas serait de considérer ces élections comme une partie, certes importante, d'un mouvement d'ensemble qui déboucherait sur un choix final : une Europe libérale ou social-démocrate. Et si tant est que l'Europe doive montrer l'exemple en matière d'écologie, la personnalisation de la candidature d’Éva Joly, la focalisation sur son appartenance nationale (franco-norvégienne), le score qu'invariablement les panels des sondeurs lui attribuent, tout cela n'a plus rien à voir avec la préoccupation réelle des citoyens. Pour preuve, le score étonnant (en France, non en Allemagne par exemple) des écologistes - 16,28% ! - aux Européennes de 2009 [ici, où l'on trouvera également le récapitulatif des sondages].
  3. Enfin, il faut bien le répéter : les chiffres sont aléatoires puisqu'en quelques jours nous avons eu droit aux estimations suivantes (dans l'ordre) FH : 27 - 30 - 28  vs. NS : 28,5 - 26 - 28, ce qui en soi n'a pas une importance capitale. Le problème, ce sont les commentaires, les changements de stratégie, et l'influence rétroactive exercée sur l'opinion publique et le vote effectif des citoyens.

mardi 13 mars 2012

Resondage

En plein remue-méninges médiatique sur le sondage IFOP, qui prédit que le "président candidat" devancerait le challenger au premier tour des présidentielles [ici], tombe un sondage TNS-SOFRES commandé par I-Télé qui affirme le contraire [] :
on constate une stabilité des intentions de vote en faveur de François Hollande, qui recueille 30% des intentions de vote (le même score que fin février), et un tassement des intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy : 26%, en baisse de deux points par rapport à fin février
[...]
le second tour retrouve lui aussi une configuration observée fin janvier, toujours très favorable à François Hollande : il recueille 58% des intentions de vote (+1 point par rapport à fin février) contre 42% pour Nicolas Sarkozy (-1 point). 

Ces résultats contradictoires devraient jeter le discrédit sur les sondages et ceux qui les prennent pour argent comptant : médiatiques, éditorialistes, rédacteurs, analystes, commentateurs. Mais que l'on se rassure : ce "petit couac" sera aussi vite oublié que les enquêtes d'opinion qui, pendant des mois, voire des années, prédisaient que Dominique Strauss-Kahn serait le prochain président de la République.

Le choc des sondages (et le poids des mots)

Paris-Match l'affirme haut et fort dans le chapeau qui présente le dernier sondage que le magazine a commandé à l'IFOP [ici] :
Coup de tonnerre dans la campagne : selon notre sondage Ifop Fiducial pour Europe 1 - Paris Match - Public Sénat, pour la première fois depuis dans notre vague de sondages, Nicolas Sarkozy (28,5, +1,5) passe devant François Hollande (27, –1,5). Au second tour, le candidat socialiste (54,5, –2) s'effrite également mais bat toujours nettement le président sortant (45,5, +2).
Tout est dans la formule : l'expression "notre vague de sondages" marque bien une sorte de déferlement récurrent de la démocratie virtuelle sur une campagne électorale bien réelle par ailleurs. Si dans cette vague, N. Sarkozy passe devant F. Hollande, le rédacteur aurait peut-être pu préciser : "au premier tour", car il ne s'agit pas ici d'une affaire de personnes ou d'un concours de beauté, mais d'options politiques : l'électeur français est appelé à choisir le système dans lequel il vivra ces cinq prochaines années. Or c'est bien au second tour, puis avec les Législatives que cela se décide : libéralisme ou social-démocratie. Mais c'est surtout l'emploi de l'indicatif à la fin du paragraphe qui "choque" : une fois encore, on confond ici l'avis bien virtuel d'un millier de personnes "sondés" au téléphone, et "redressés" ensuite, avec le dépôt de millions de bulletins de vote dans les urnes pour l'instant encore bien réelles d'un grand pays démocratique.

Que dire enfin de la formule d'introduction, destinée bien sûr à focaliser l'attention  : Coup de tonnerre dans la campagne ! On peut imaginer n'importe quoi dans ce décor gothique de la campagne française, mais le problème reste toujours le même : comment est-ce possible de faire passer le résultat ponctuel et plutôt aléatoire d'un sondage pour un événement réel et prétendument décisif pour la suite ?


En faisant l'économie d'une réponse à cette nouvelle tentative de manipulation de l'opinion publique, voici donc le tableau proposé par le magazine spécialisé dans les "grands de ce monde" :

DATES >4-6 jan*11-13 jan**29-30 jan***9-12 fév 23-27 fév11-12 mars
CANDIDAT(E)S%%%%%%
Nathalie Arthaud (LO)0,50,50,50,50,5
Philippe Poutou (NPA)0,50,50,50,5
JL Mélenchon (FDG)67,57,58,58,510
JP Chevènement (MRC) 0,50,5NTNTNT
François Hollande (PS)2828313028,527
Eva Joly (EELV)333332,5
F. Bayrou (MoDem)1212,511,512,512,513
Corinne Lepage (Cap21)0,50,50,50,50,5
Dominique de Villepin (RS)2,521211
Hervé Morin (NC)10,50,5NTNT
Frédéric Nihous (NCPT)NTNT
Nicolas Sarkozy (UMP)262424,5252728,5
Christine Boutin (PDC)0,5-NTNT
N. Dupont-Aignan (DLR)0,510,50,511
Marine Le Pen (FN)19201917,51716
[Les principales options politiques en caractères gras, les sigles des partis rajoutés]

Et voici encore les détails techniques sur les sondages de janvier, fournis par l'hebdomadaire :

* Etude Ifop pour le JDD réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 4 au 6 janvier 2012 auprès d’un échantillon de 1163 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1216 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
** Etude Ifop-Fiducial pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat réalisée par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone du 12 au 14 janvier 2012 auprès d’un échantillon de 1550 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1976 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
*** Etude Ifop/Fiducial/Paris Match/Europe1/Public Sénat réalisée sur un échantillon de 1387 personnes représentatif  de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon national représentatif de 1 655 personnes. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille), après stratification par régions et catégories d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CWI - Computer Assisted Web Interviewing) et par téléphone du 29 janvier à partir de 21h30 au 30 janvier 2011. 


La mention NT (non testé) correspond aux retraits de candidature annoncés par Jean-Pierre Chevènement (MRC), Hervé Morin (NC), Frédéric Nihous (NCPT) et Christine Boutin (PCD), les trois derniers ayant préféré soutenir Nicolas Sarkozy.

[Ajout] Un peu plus tard dans la journée, un nouveau sondage affirme le contraire de celui-ci, ce qui tend à prouver que l'on peut manipuler l'opinion publique avec des données complètement aléatoires.

mardi 28 février 2012

Sondages

Dans son édition du jour, Libération reprend un sondage Ipsos (*) publié aujourd'hui et réalisé pour France Télévisions, Radio France et Le Monde (les 24 et 25 février) :  François Hollande (PS) distance toujours Nicolas Sarkozy (UMP) au premier comme au second tour de l’élection présidentielle, mais l’écart se réduit, avec 31,5% des intentions de vote (-0,5 point) pour le candidat socialiste et 27% (+2 pts) pour le président sortant au 1er  tour [...] - Au second tour, les intentions de vote se portent à 58% (-1) pour François Hollande et à 42% (+1) pour Nicolas Sarkozy.

Entre parenthèses, ces résultats sont comparés à ceux d'une autre enquête réalisée par le même institut une semaine plus tôt (les 17 et 18 février). Et la dépêche AFP reprise par Libération se poursuit ainsi : Le sondage indique encore qu’au premier tour Marine Le Pen (FN), avec 16% des intentions de vote, obtient un score inchangé. Le centriste François Bayrou gagne 0,5 point à 11,5%. Jean-Luc Mélenchon perd un point à 8% et Eva Joly (EELV) perd un demi-point à 2,5%. - Pour 61% des personnes interrogées (+4), ce choix est définitif, mais pour 39% (-4), il peut encore changer.

J'ai précisé ici-même ce que je pensais des instituts de sondage avec l'influence néfaste qu'ils exercent sur l'opinion publique et le choix réel de l'électorat, auquel on semble invariablement préférer une sorte de démocratie virtuelle en vase clos qui, en définitive, n'a plus grand-chose de démocratique.

(*) Sondage Ipsos réalisé par téléphone du 24 au 25 février auprès d’un échantillon représentatif de 959 personnes âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

jeudi 21 avril 2011

[Sondage] Commémoration

Le nouveau - et nième - sondage sur le thème favori des observateurs politiques, la "montée du FN", enfonce un clou passablement rouillé : Le Pen au second tour de la présidentielle quels que soient ses adversaires, comme titre Le Parisien (20 avril 2010) [ici]. Le quotidien précise qu'il s'agit d'une enquête réalisée en ligne les 19 et 20 avril 2011, selon la méthode des quotas, sur un échantillon de 926 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive. - Voilà pour les spécialistes. Les adversaires de la dame en "bleu marine" sont, pour les principaux, aussi virtuels que, par voie de conséquence, les avis de ces 926 personnes interrogées "en ligne". Le Parisien écrit : Seul DSK (30% des intentions de vote) arrive devant la présidente du parti d'extrême-droite (21%), Nicolas Sarkozy n'obtenant que 19% des suffrages.... Selon notre enquête, face à François Hollande (22%), Marine Le Pen est au coude à coude (23%), l'actuel locataire de l'Elysée 3e (19%). Elle décroche 23% des intentions de vote dans l'hypothèse d'une candidature Aubry (21%), Sarkozy 20%. - A signaler également : Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, entre 7 et 10 % selon les hypothèses de candidature, réussit sa percée.

Très bien. Sauf que ni MM. Borloo, Strauss-Kahn et Sarkozy ni Mme Aubry n'ont encore annoncé leur candidature. La virtualité, souvent pointée dans ces pages, est donc totale : on "interroge" 926 personnes dont on estime qu'elles peuvent représenter 43.350.204 électeurs (inscrits en 2010) dans des conditions qui n'ont rien à voir avec celles d'un suffrage réel, à un an de l'échéance, sur des candidats qui, pour les plus importants, ne se sont pas encore déclarés.

Aujourd'hui, la presse se doit de commémorer la débâcle de 2002 et, fort de son sondage "exclusif", Le Parisien titre en conséquence : Vers un nouveau 21 avril ? [ici] - La conclusion de ce bref article résume les intentions du journal : Seule consolation pour la droite comme pour la gauche : la menace du FN étant cette fois identifiée, les appels au rassemblement auront plus de chance d’être entendus.

Or, ces sondages, et les commentaires qui invariablement s'y greffent, ont un effet d'amplification sur l'opinion, alors qu'ils se parent - avec une bonne dose d'hypocrisie - de neutralité et d'objectivité. L'effet d'amplification consiste à affirmer et consolider le vote FN en réinjectant les résultats précédents dans les sondages futurs et les opinions qui s'y expriment. Celles-ci se trouvent en effet confortées par la "montée du FN" annoncée un peu partout et s'enfoncent dans la brèche ouverte par "l'opinion publique" en bonne partie basée sur... des sondages !

Que l'on y compare le manque d'intérêt pour les élections "réelles" qui viennent de se tenir, où l'on constate en effet une progression du Front National, mais également une abstention record : sur 21.295.938 inscrits à ces Cantonales partielles, seuls 9.439.097 électeurs sont allés voter ! Il n'y a eu que peu de "débats" autour de cette élection "très, très locale", selon la formule un peu dédaigneuse du Premier ministre. Les résultats et les taux d'abstention n'ont guère été analysés, comme si l'on préférait discuter de candidatures "potentielles" sur la base des opinions d'un millier de personnes triées sur le volet et appâtées par une loterie qui leur permet, tout aussi virtuellement, de gagner un petit quelque chose ...

Alors que des gens se font massacrer de l'autre côté de la Méditerranée pour accéder, à côté de l'amélioration de leur condition sociale, à la liberté d'expression et la démocratie, notre pratique de la "chose publique" n'a plus rien d'un modèle du genre.

BONUS. - Voici la vidéo choisie par J.M. Bouguereau pour illustrer son billet "commémoratif" [ici].

mardi 8 mars 2011

La démocratie virtuelle consacre Marine Le Pen

Légende du Parisien : Sondage exclusif Louis Harris Interactive réalisé en ligne du 28 février au 3 mars 2011 auprès d’un échantillon de 1618 individus inscrits sur les listes électorales, issus d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

Ce sondage "consacre" Mme Le Pen, créditée de 23% des intentions de vote (si les présidentielles "avaient lieu demain"), soit près d'un quart de l'électorat. - Dans cette "photographie" du paysage politique francais, elle devance à la fois Mme Aubry et M. Sarkozy, tous deux estimés à 21% (en l'absence de DSK). Avec les 8% de M. Bayrou et les 7% de M. de Villepin, ainsi que le petit pour-cent accordé à MM. Morin et Dupont-Aignan, la "nouvelle" (toute virtuelle) devrait réjouir le camp de droite, puisqu'il remporterait cette présidentielle haut la main en totalisant le score surprenant de 23+21+8+7+1+1=61% ! - Ce résultat, qui ne laisserait que 39% à la gauche, rivalise avec cet autre sondage du 18 février 2011 qui inverse la donne : 61% pour M. Strauss-Kahn contre 39% au président sortant.

Voilà donc de quel bois se chauffe la "politique virtuelle". Alors que nous assistons à l'un des plus grands bouleversements de la scène internationale depuis la chute du Mur : la Révolution arabe qui est sans doute un effet tardif de la fin de la Guerre Froide, comme je l'ai remarqué ailleurs.

Or, même avec 30% des voix, Mme Le Pen n'arriverait pas au pouvoir en France. Ni avec 40%. - Tout cela est donc - à côté de l'exercice (très insidieux) de la "démocratie virtuelle" - une affaire de "postures", dont ces sondages sont la "matière volatile", donnant lieu aux commentaires des politologues, aux déclarations des responsables politiques et aux "analyses" de ces déclarations.

jeudi 20 janvier 2011

[Sondage] 20 janvier 2011

Sur le site du Point, on peut lire la spéculation suivante, qui se base uniquement sur des sondages, alors que les candidatures de trois des socialistes mentionnés (sur quatre) ne sont ni officielles ni même certaines.

Martine Aubry battrait Dominique Strauss-Kahn au second tour des primaires socialistes, selon un sondage CSA pour de BFMTV, 20 Minutes et RMC diffusé jeudi. La dirigeante socialiste obtiendrait 51 % des suffrages, contre 49 % pour le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), précise cette enquête. En revanche, Dominique Strauss-Kahn s'imposerait largement face à François Hollande (55 %-45 %) et Ségolène Royal (57 %-43 %). Pour battre Dominique Strauss-Kahn au second tour, encore faudrait-il que Martine Aubry soit qualifiée. Or, si tous les leaders socialistes se lancent au premier tour, Martine Aubry serait troisième derrière Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal. - Pour les intentions de vote à la présidentielle, Nicolas Sarkozy serait largement battu par ses rivaux socialistes. Face à Dominique Strauss-Kahn (64 %-36 %), à Martine Aubry (56 %-44 %) et à François Hollande (55 %-45 %), précise cette enquête. Seule Ségolène Royal ne s'imposerait pas face à l'actuel chef de l'État (50 %-50 %). Quel que soit le candidat socialiste au premier tour, la nouvelle présidente du Front national, Marine Le Pen, obtiendrait 17 % d'intentions de vote.

C'est dingue, la politique virtuelle : on en oublierait presque la  vie réelle ! - Espérons que le débat politique aura également lieu sur ce terrain-là - des "vrais problèmes" - même si apparemment on préfère aujourd'hui planer sur les hautes sphères de la "démocratie virtuelle" promue par les médias (et les médiatiques), où règnent en maîtres redoutables les "sondeurs commentateurs" : en effet, on remarque de plus en plus que les responsables d'instituts de sondage prennent aussi la peine de commenter l'avis du panel "redressé".

mardi 18 janvier 2011

[Sondage] 18 janvier 2011

J'ai déjà pu exprimer ma position sur les sondages. Mais, quoi qu'on puisse en penser, ils existent et jouent un rôle dominant dans l'opinion publique relayée et parfois construite par les médias. Voici donc l'analyse de Gaël Sliman, directeur de BVA opinion (18-01-2011) :

lundi 28 mai 2007

[France 2007] Mensondages | Débriefing

 Mensondages
(Lundi 21 mai 2007)



Ce lundi matin, Libération, un journal qui, avec le nouveau directeur Laurent Joffrin (venu du Nouvel Observateur), se positionne clairement à gauche, pousse encore le bouchon ou, au choix, enfonce le clou: "Selon un sondage Ifop pour Paris Match (réalisé les 10 et 11 mai auprès de 885 personnes), les candidats UMP recueilleraient 37 % des intentions de vote du premier tour, et ceux du PS, 28 %. Le nouveau Mouvement démocrate de François Bayrou en réunirait 14 %, et le Front national, 7 %. D’après la projection en sièges réalisée par le même institut, l’UMP disposerait alors de 336 à 390 sièges, le PS en sauverait de 149 à 190, le FN n’aurait, comme dans l’assemblée sortante, aucun élu, et les amis de François Bayrou de... 0 à 8 (l’Assemblée sortante compte 350 UMP et 9 apparentés, 141 membres PS et 8 apparentés, 26 membres UDF et 3 apparentés, et 21 membres PCF. 14 députés [dont les 3 Verts] n’appartiennent à aucun groupe)." En effet, la "campagne officielle" pour les Législatives, avec ses décomptes et ses temps d’antenne à la seconde près, mais surtout ses sondages et commentaires de sondages, vient de débuter. Face au titre de Libération ("La gauche craint la marée UMP"), Le Figaro, quotidien résolument pro-gouvernemental, se permet même d’anticiper le résultat des prochaines élections: "Le gouvernement et l’UMP plébiscités". Le bref article explique ce titre: "Selon un sondage TNS Sofres-Unilog pour le Figaro-RTL-LCI, l’UMP devrait bénéficier d’une large majorité à l’Assemblée nationale. Le gouvernement et l’UMP sont plébiscites." - Bien sûr, accuser les sondages de mensonge, en faire des "mensondages", c’est sans doute exagéré. En effet, c’est plutôt leur caractère d’anticipation, sur la foi d’un "panel représentatif" d’un millier de personnes assortie des fameux "redressements", et ce sont surtout les commentaires, que l’on greffe invariablement sur ces "déclarations d’intentions de vote", qui donnent à penser. Dans le cas présent, et au tout début de la campagne des Législatives, la diffusion de ces sondages, qui donnent largement gagnante la nouvelle (ex-sortante) équipe au pouvoir, et la machine rhétorique des commentaires ainsi légitimée constituent une véritable ingérence dans le bon déroulement de ces élections des 10 et 17 juin, voire dans "l’âme" et la "conscience" même des électeurs français. Non seulement les élections sont présentées comme si elles étaient jouées d’avance, avec la démotivation que cela peut impliquer au sein de l’électorat, mais on fait également croire aux gens que l’état actuel des rapports entre les forces politiques du pays possède quelque chose de définitif, d’immuable, que le déroulement même de la campagne, les thèmes abordés et mis en discussion, le comportement du nouveau pouvoir au cours des prochaines semaines n’auront aucune espèce d’influence sur le choix réel des électeurs dans l’isoloir. C’est cela qui relève de la manipulation et donc du mensonge. Cependant, et c’est là un fait impossible à contester, le mode de scrutin des Législatives ne permet pas aux forces politiques réelles du pays d’entrer au parlement dans les proportions que l’on a pu constater au premier tour des Présidentielles, qui aura d’ailleurs déjà fait apparaître un certain "vote utile". Ainsi, en l’absence de proportionnelle et d’accords électoraux consistants, les 18,5% de voix réunies par François Bayrou risquent de "passer à l’as", d’autant que le fondateur du MD vient de réaffirmer son "indépendance". Il en va de même pour les quelque 24% de votes dits extrêmes (ci-dessus). Ce sont donc plus de 40% des voix qui devront, au second tour des Législatives, se reporter "utilement". Actuellement, et sans peut-être toujours le préméditer, tout est fait par les tenants de l’opinion publique et les ténors du pouvoir en place pour démotiver les différentes oppositions politiques qui, répétons-le, avaient totalisé au moins 55% des suffrages au soir du 22 avril (ci-dessus). S’ils réussissent leur "coup", le taux des abstentions et des votes blancs, qui ne peuvent que profiter au nouveau pouvoir, atteindront des records. Il faut également ajouter que l’on n’aime pas se tromper. Et que l’on n’aime pas miser sur le perdant. Alors, s’il ne s’agit pas d’intérêts politiques, ce sera l’orgueil qui poussera les uns et les autres à défendre becs et ongles leurs "pronostics" et leurs "mensondages", quelles que soient d’ailleurs les forces politiques réelles du pays, qui risquent, dans ce cas, de reprendre la parole d’une façon différente, par exemple à l’occasion d’une "rentrée sociale" musclée, puisque l’on persiste actuellement à vouloir réduire ces voix au silence comme on ne cesse d’anticiper, parfois d’une façon peu démocratique, voire franchement manipulatrice, sur le vote d’un électorat français de plus en plus déstabilisé et donc de plus en plus versatile.

samedi 19 mai 2007

[France 2007] "Cinq ans ferme" | Président-attitude

France 2007


"Cinq ans ferme"
(lundi 7 mai 2007)

L’équipe sortante gagne à domicile. Les bookmakers ont le sourire jusqu’aux oreilles. La France porte résolument à droite. Avec 53% des voix, Nicolas Sarkozy (~31% au premier tour) prend logiquement le vote des droites extrêmes (~14%) et un certain nombre de suffrages centristes (~8%). Avec 47% des voix, Ségolène Royal (~26% au premier tour) prend logiquement le vote de la gauche antilibérale (~10%) et fait tout de même un bon score au centre (~11%). Voilà pour un premier calcul, rudimentaire certes, mais qui se base sur les chiffres réels, contrairement aux bookmakers qui, dès la soirée électorale de ce dimanche 6 mai 2007, assènent leurs "projections" pour les législatives des 10 et 17 juin 2007 en se basant évidemment sur les seuls sondages "sortis des urnes" fournis et commentés par leurs propres soins ! Oui, on n’a pas fini de les entendre car le "troisième quart-temps" vient de commencer. En effet, le président Sarkozy ne pourra gouverner qu’avec un parlement qui lui soit favorable. Et cela en passera nécessairement par des alliances : celles, ouvertes ou bien occultes, avec le Front National et l’UDF pour les candidats de l’UMP et celle, que la gauche social-démocrate espère, entre les candidats du PS et du Mouvement Démocrate (MD) dont François Bayrou a annoncé la création officielle dès jeudi prochain. Sans doute serait-il utile pour la démocratie française que naisse également un grand parti de la gauche antilibérale qui, à la fois, permettrait au PS de faire son "agiornamento", comme l’a fait le SPD allemand sous Willy Brandt, par exemple, en renonçant aux aspirations révolutionnaires de la gauche, et aux antilibéraux de faire entendre leur voix au parlement. Mais le problème est que le temps presse. Quand M. Sarkozy a eu cinq ans pour se préparer à ces présidentielles, les choses se sont précipitées à gauche. Il y a d’abord eu l’épisode de l’investiture socialiste qui ne consacra Mme Royal qu’à la mi-novembre 2006. Il lui restait alors quelque cinq mois pour réunir le majorité de l’électorat français sur sa candidature. Puis vint la surprise du chef. M. Bayrou fut tout d’un coup crédité d’un nombre impressionnant de suffrages par les instituts de sondage qui, - et voilà tout de même une erreur monumentale, - ne l’avaient absolument pas calculé pour ensuite le surestimer copieusement ! La difficulté était en effet immense. Le candidat centriste faisait des "scores virtuels" tels que Mme Royal, avec la "menace Le Pen" qui pointait également son museau (seconde erreur de taille des sondeurs), n’était plus assurée de passer le premier tour du scrutin. Il fallait donc qu’elle sollicite un "vote utile" dans le camp antilibéral. Enfin, quelques jours avant le scrutin du 22 avril, M. Rocard et B. Kouchner en appelèrent à l’ouverture au centre. De quoi en déstabiliser plus d’une. Or, la Dame ne se sera pas démontée, même si sa tache était quasiment impossible car elle n’avait aucune chance de réussir le grand écart entre José Bové, Olivier Besancenot, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et François Bayrou. Mais, même déçue, Ségolène Royal était radieuse, apparaissant en ce soir de défaite comme une véritable icône en blanc, une couleur qu’elle semble affectionner, même si la Chine y associe le deuil. Oui, le blanc lui va bien et elle aurait tort d’y renoncer. Dans les "milieux autorisés", on murmure cependant qu’il lui resterait encore un petit travail à accomplir sur sa voix (son rire est déjà parfait) et sur sa coiffure, mais il semble qu’une bonne partie de la France se prenne déjà à regretter la présidente qu’elle pourrait être et qu’elle aurait pu avoir dès cette année. Gageons néanmoins qu’avec le quinquennat qui s’ouvre, la Dame pourrait avoir dans l’idée de se préparer efficacement à la "plus haute charge de l’État" en commençant par rénover le mouvement dont elle se réclame et qui, la preuve n’étant plus à faire, la réclame également.

Mais revenons un instant aux Législatives. Dans la "projection" présentée hier soir par Roland Cayrol (CSA) sur France 2, le centre est crédité de 15% des voix quand l’UMP et le PS dépasseraient tous deux les 30%. Or, on peut se demander de quel centre il s’agit. UDF ou Mouvement Démocratique? Et, surtout, on se demandera où le reste des voix est passé. Car, même si la projection citée accorde quelque 70% des voix à l’UMP et au PS réunis (respectivement 37 et 33%), 15% des voix restent "dans la nature". Il s’agit bien entendu des votes dits "extrêmes". Pour la vie démocratique française, et malgré les risques que cela peut comporter, il serait certainement important que tous les courants politiques actuels soient représentés à l’Assemblée Nationale dans les proportions qui correspondent à l’expression réelle de l’électorat au premier tour des présidentielles. Or il n’est pas inutile de répéter que les deux modes de scrutin actuels (présidentiel et législatif) ne le permettent pas. De plus, les partis qui porteraient cette expression réelle des citoyens français n’existent pas, ne sont pas encore créés ou rénovés. Dans ces conditions, et sans vouloir anticiper à notre tour sur le "verdict des urnes", l’UMP sera sans doute le grand vainqueur des Législatives, bénéficiant évidemment de l’élan occasionné par la victoire de M. Sarkozy et peut-être de l’annonce d’un "gouvernement d’ouverture" dans les jours qui suivront le 16 mai, date de la passation de pouvoir entre le futur ex-président Chirac et l’ex-futur président Sarkozy. D’ailleurs, les bookmakers sont déjà formels: M. Fillon sera le nouveau Premier ministre et il est fort possible qu’un grand nombre d’annonces et de mesures "populaires" vont pleuvoir pour séduire un électorat qui, en retour, "plébiscitera" l’UMP aux Législatives. De plus, la création de nouveaux partis, comme le MD de M. Bayrou, voire peut-être celle d’un grand parti de la gauche antilibérale française, ou encore la rénovation du PS en un parti social-démocrate à vocation européenne ne s’improvisent pas. Il faut du temps et de la réflexion pour ce genre de choses. Or, à défaut d’un ancrage clair de M. Bayrou au "centre-gauche" et d’une alliance déclarée avec Mme Royal qui, de son côté, devrait alors favoriser le courant social-démocrate au PS, le président Sarkozy obtiendra sans l’ombre d’un doute une majorité à l’Assemblée Nationale au soir du 17 juin 2007. Le titre du nouveau film de Jean-Pierre Mocky, proposé hier soir chez Marc-Olivier Fogiel (M6) en présence du réalisateur, serait alors tout trouvé: "Cinq ans ferme".