samedi 12 février 2011

[Brève] Éric Zemmour au New York Times ?

Éric Zemmour, le chroniqueur hyperactif qui, sous couvert de "réalisme", clame tout haut ce que la majorité silencieuse est censée penser tout bas, vaut un article du prestigieux New York Times. - En effet, le journal écrit : "Il [Éric Zemmour] dit que ses points de vue sont ceux de la majorité silencieuse, de la population française qui cherche à revenir à la France resplendissante du général de Gaulle, une France fière, imaginative, qui ne s'encombre pas de la culpabilité de l'ère post-coloniale. Les efforts pour intégrer les populations immigrées du pays ont largement échoué, dit-il, et le pays devrait revenir à l'approche “assimilationniste” abandonnée depuis des décennies." - Qu'on se le tienne pour dit  ! Surtout quand il ajoute : “Pour moi, la France, c'est la civilisation avec un grand C". - C comme Zemmour ?

[Actualisation]  Comme nous l'apprend une note de l'AFP ce vendredi 18-02-2011 : La 17e chambre du tribunal correctionnel a condamné le journaliste à 1.000 euros d'amende avec sursis dans une affaire l'opposant au Mrap, SOS Racisme et la Licra, et à une peine identique dans un dossier initié par l'UEJF et J'accuse. - Éric Zemmour devra en outre leur verser un peu plus de 10.000 euros de dommages et intérêts et faire état de ses condamnations dans un organe de presse. - Le 6 mars 2010 dans l'émission de Thierry Ardisson "Salut les terriens", diffusée sur Canal+, Eric Zemmour s'était indigné après une intervention sur les contrôles au faciès: "Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois? Pourquoi? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait". - Le même jour, sur France Ô, il avait estimé, en réponse à une question qui lui était posée, que les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs. - Certaines associations se plaignaient d'une "diffamation à caractère racial", d'autres avaient attaqué en "provocation à la discrimination raciale". - Vendredi, le tribunal a relaxé le chroniqueur des faits de diffamation. En effet, écrit-il, "malgré le caractère abrupt et sans nuance du propos, qui a pu choquer de nombreuses personnes", le passage sur les trafiquants "n'est pas diffamatoire", car Eric Zemmour "n'affirme ni ne sous-entend l'existence d'un lien de causalité avéré ou possible entre l'origine ou la couleur de peau et une surreprésentativité prétendue parmi les trafiquants". - En revanche, le tribunal a considéré que le polémiste avait bien incité à la discrimination raciale car, "par cette phrase catégorique et péremptoire, il justifie directement et clairement les contrôles, aussi arbitraires que systématiques, envers certaines catégories de population". - Concernant les propos sur la discrimination à l'embauche, les magistrats ont jugé que le prévenu ne pouvait "légitimer une pratique illégale, en la présentant comme licite." - Ainsi, Éric Zemmour a "dépassé les limites autorisées du droit à la liberté d'expression" et ce d'autant plus que c'est "un professionnel des médias et de l'expression (...) qui revendique la maîtrise des mots et de leur portée", écrivent-ils.

L'avocat et le journaliste ont décidé de ne pas faire appel de ce jugement...

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