lundi 24 janvier 2011

[WikiLeaks ] La réélection du président Bouteflika (2009)

El Watan signale ce matin la parution de comptes-rendus diplomatiques sur le site de WikiLeaks, qui concernent la réélection du président Bouteflika en avril 2009. - Le journal résume : «A la surprise de personne, le président Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat le 9 avril, au cours d’élections soigneusement chorégraphiées et scrupuleusement contrôlées, avec, à la clé, des résultats officiels que le principal chef d’opposition qualifie de ’brejnéviens’», peut-on lire dans un mémo daté du 13 avril 2009, publié samedi sur le site internet de WikiLeaks [...] «Le ministère de l’Intérieur n’a pas autorisé le staff de l’ambassade à observer le processus électoral. Toutefois, le personnel de l’ambassade a pu assister, officieusement, au déroulement de l’opération dans quelque 30 bureaux de la capitale», explique le diplomate. Et ils n’ont aperçu qu’une poignée d’électeurs y entrer, et ce, même durant les heures de «rush». Même le chef de la délégation de suivi de l’ONU a affirmé au diplomate qu’il était «tout à fait certain que les choses ne tournaient pas rond», car il a reçu «un nombre important de vagues allégations de fraude». - Mais le manque de détails précis quant à ces irrégularités fait qu’il était «impossible» pour la délégation de l’ONU de décrire avec certitude «le type de fraudes qui se sont produites, ainsi que la manière dont elles se sont déroulées», rapporte l’ambassadeur. Pourtant, ce dernier ne semble pas à court d’exemples sans équivoques, des témoignages «détaillés de manipulation». «L’une de nos employées a assisté à un coup de téléphone reçu par le responsable d’un bureau de vote. C’était un officiel du ministère de l’Intérieur qui lui ordonnait de gonfler le nombre de bulletins de vote déposés au cours de la journée. A la fermeture du bureau, la police du ministère de l’Intérieur a présenté au responsable un protocole de vote à signer. Dessus, étaient consignées des statistiques largement supérieures et des noms qu’il n’avait tout bonnement pas vus de la journée», est-il affirmé dans le câble. Mais d’autres «signes» ont bien démontré les efforts fournis par le gouvernement pour «gérer l’optique du processus» et étouffer les voix dissidentes. [...] Le dignitaire onusien [Abdool Rahman] s’insurge de moultes entraves rencontrées et des pressions subies par la délégation lors de sa mission. Et celui-ci d’épingler «le non-accès des autres candidats que Bouteflika aux médias lourds durant leurs campagnes». De même, Abdool Rahman est dépité par l’absence de rôle accordé à la société civile dans la chose publique. «Il y a nécessité de faire des progrès en termes de liberté d’expression et de séparation entre l’administration et le gouvernement. Il est impératif de créer un réel dialogue entre les citoyens, la société civile et le gouvernement», ont recommandé les observateurs.

L'article intitulé Une fraude massive conclut sur une dernière citation des diplomates américains : «L’Algérie est assise sur un volcan ». Et, malgré les événements récents qui accréditent le pronostic, le silence continue de régner de l'autre côté de la Méditerranée. Serait-il coupable ?

Voici quelques extraits des dépêches dans le texte :

SUMMARY: To the surprise of noone, Algerian President Abdelaziz Bouteflika was elected to a third term on April 9 [2009] in a carefully choreographed and heavily controlled election with official results the main opposition leader called "Brezhnevian." Interior Minister Noureddine Yazid Zerhouni announced in a press conference on April 10 that a record 74.54 percent of over 20 million eligible voters participated in the election, with Bouteflika receiving 90.24 percent of the votes. Opposition parties and defeated candidates have placed actual turnout figures at between 18 and 55 percent, while informal Embassy observations indicated that the vast majority of polling stations were empty across the capital, with actual turnout at 25-30 percent at most. A joint statement by observer teams from the African Union, Arab League and Organization of the Islamic Conference was quick to proclaim the election "fair and transparent," but UN monitors declined to participate in the statement despite Algerian government pressure to do so. Their concerns, to be presented in a private report to UN Secretary General Ban Ki-Moon, illustrate a system in which opposition parties and civil society have their backs against the wall and citizens have little to do with a political process increasingly detached from society. With Bouteflika's hold on power secure, Algeria now faces an urgent need for dialogue between the population and the state, a situation that left the UN monitors deeply worried about what comes next. END SUMMARY.
[...]
As many observers here predicted before the election (...), the official turnout figure has stirred more controversy than the election result itself. Two hours after the polls closed on election day, Zerhouni put turnout at 74.11 percent, revising the number slightly upward the next day. State-run television (ENTV) and the pages of the regime newspaper El Moudjahid ran images depicting crowds of voters queuing outside Algiers polling stations. But anecdotal reports of voter activity suggested Zerhouni's figure to be greatly exaggerated. Some of our local staff noted that the crowds of voters on state media appeared dressed for cold weather, while April 9 was generally warm and sunny, suggesting that officials used archive footage from previous elections. The opposition Rally for Culture and Democracy (RCD) charged that at several polling stations, the Interior Ministry bussed in loyal voters such as plainclothes police to create an optic that matched the desired turnout result. xxxxxxxxxxxx told us the polling stations he visited with a French journalist were almost empty. In one case, he met an unemployed man who said he was voting because he was told to present his voter card in order to obtain a passport. A woman at another polling station told xxxxxxxxxxxx she was there to visit her daughter, who was a polling official, but she did not intend to vote. [Read more]

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