lundi 20 avril 2015

Timo Soini : "On est là pour rester !"


Bravo ! - La France n'est plus seule en Europe à plébisciter l'extrême-droite. C'est finalement une bonne nouvelle pour tous ceux qui pouvaient être extrêmement choqués par le vote FN aux dernières élections dites départementales (25,24 % au premier tour pour 49,83% d'abstentions et 22,23 % au second tour pour 50,02 % d'abstentions). Car ce n'est plus un problème purement français. En revanche, c'est extrêmement mauvais pour moi car le billet que j'avais préparé est bon pour la poubelle. - Extraits avant destruction :

Quelques éléments sur le vote FN en France

Il y a certes l'histoire récente qui pourrait en partie « expliquer » l'existence et le succès de ce parti politique d'extrême-droite en France. Il faudrait alors considérer les mouvements fascistes des années 1930 et les idéologues qui, dès le 19e Siècle, en ont concocté le menu intellectuel, puis la période de l'occupation allemande, le gouvernement de Vichy et le phénomène de la collaboration, sans oublier la guerre d'Algérie et la fin peu « glorieuse » de la période coloniale française qui, sous l'appellation de « second espace colonial », avait débuté en 1830 avec, justement, la prise d'Alger.

On pourrait même établir une filiation directe avec les partisans de l'Algérie française et les défenseurs d'idéologues fascistes comme le rédacteur en chef de « Je suis partout », Robert Brasillach – lui-même un produit de L'Action française des années 1930 – via les mouvements Occident (1964–1968) et Ordre nouveau (1969–73), dont le Front national, créé en 1972 par Jean-Marie Le Pen, est l'héritier.

Et, malgré une entame prometteuse, ça ne s'arrange pas dans la suite du texte :

Mais ces filiations ne nous apprennent pas grand chose sur le succès actuel de l'extrême-droite en France, qui constitue tout de même un événement important en Europe, même si d'autres pays comme par exemple l'Autriche, la Hongrie, la Belgique, les Pays-Bas ou la Finlande affichent des goûts prononcés pour le repli identitaire. Il faut également souligner que des mouvements comme l'Alternative für Deutschland (AfD) ou PEGIDA (« Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident ») en Allemagne sont proches de l'extrême-droite. Or, l'AfD – « populiste » et « euro–sceptique » – pourrait également se rapprocher du « Mouvement 5 étoiles » de Beppe Grillo en Italie et de l'UKIP (« Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni ») britannique. Le populiste italien dispose tout de même de 17, la formation indépendantiste britannique de 24 députés européens. Tous deux sont alliés au sein du groupe parlementaire Europe libertés démocratie directe. De leur côté, les 7 députés de l'AfD siègent pour le moment avec 18 conservateurs polonais (« Droit et justice ») et les 18 Britanniques du Conservative Party au sein du groupe parlementaire Conservateurs et réformistes européens. Quant aux 23 députés du FN, ils forment actuellement le gros des « non-inscrits » après l'échec (momentané) de la formation de leur propre groupe au sein du parlement européen.

C'est vrai, quoi : comment la Norvège, la Suède et le Danemark ont-ils pu m'échapper ? - Et pourtant j'insiste avec une lourdeur extrême :

Mais la question reste posée : Pourquoi ce vote massif pour l'extrême-droite en France ? – Il y a sans doute ce décalage entre l'histoire de la « Grande Nation » et la réalité vécue par les « petites gens ». Par ailleurs, le thème de l'immigration qui, avec l'insécurité, est présenté comme l'un des motifs principaux du vote FN devrait en toute logique avoir les mêmes conséquences dans d'autres pays européens, les mêmes causes produisant les mêmes effets, comme on nous le rabâche souvent. Or [je cite] :

« L'Allemagne, est, loin devant la France ou la Grande Bretagne, le pays qui accueille le plus de migrants en Europe. C'est même le deuxième pays d'immigration au monde derrière les États-Unis avec 465.000 nouveaux arrivants l'année dernière, selon les chiffres qui viennent d'être publiés par l'OCDE. - Dans le même temps, la France n'a accueilli que 258.900 personnes. C'est moins que la Grande Bretagne, deuxième pays d'accueil en Europe avec 291.000 nouveaux immigrés arrivés l'année dernière. - Enfin pour compléter ce panorama européen, l'Italie est au même niveau que la France avec 258.400 nouveaux immigrés ayant posé leurs valises en 2013, puis l'Espagne avec 209.800 personnes, devant la Suisse avec 136.200. - Mais ce classement doit être mis en perspective avec le nombre d'habitants. Les États-Unis accueillent chaque année près d'un million de migrants, 990.000 en 2013 exactement. C'est beaucoup dans l'absolu, mais sur plus de 316 millions d'Américains, c'est proportionnellement nettement moins que l'Allemagne avec ses 80 millions d'Allemands ou même, dans une moindre mesure, que la France et ses 66 millions de Français. - De leur côté, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne accueillent proportionnellement plus de migrants que la France. Quant aux Néerlandais, c’est encore plus spectaculaire : ils reçoivent deux fois moins d’immigrés que les Français mais ils sont 4 fois moins nombreux ! » (sur myEurop, 09/12/2014, avec RFI et les chiffres de l'OCDE)

Pour finir dans la confusion digne d'une taupe extrémiste sur le site blogo-logique de l'Obs :


Si dans les autres pays européens cités, les réactions électorales ne sont pas aussi extrêmes, quand bien même les partis dits « populistes » comme le Mouvement 5 étoiles, l'UKIP ou l'AfD y obtiennent parfois des résultats « appréciables » et que des pays comme l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, la Hongrie ou la Finlande hébergent également de puissants mouvements d'extrême-droite (resp. FPÖ, Vlaams Belang, PVV, Jobbik, Vrais Finlandais), le vote français tient peut-être aussi à la façon particulière dont l'immigration est perçue et traitée en France. La crainte d'une « invasion » et plus récemment du « grand remplacement » (Renaud Camus) témoignent d'abord d'une grande hostilité envers « l'étranger » qui, depuis les temps de la colonisation et en particulier de l'Algérie française, s'exerce aujourd'hui encore sur « le musulman ». Ce qui est particulièrement pervers dans cette affaire, c'est que l'on reproche à des populations exclues depuis les temps coloniaux, où ils tenaient le rôle de citoyens de seconde zone et finalement de personnes « inférieures », de ne pas « vouloir » s'assimiler...

Je vous fais grâce de la suite : allez, hop, poubelle ! Et place aux experts de l’extrémisme :




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