samedi 6 septembre 2014

Poubellisation

On a du mal, quelquefois, à comprendre ce qui suscite l'intérêt des gens : si du temps de Carla et Nicolas, on subissait déjà la pipolisation - lire : personnalisation - de la vie politique, et ce après une longue phase de guignolisation, nous voici arrivés, au plus tard depuis l'épisode du Sofitel de New York, au stade de la poubellisation de la politique, où la trash-attitude occupe résolument le devant de la scène...

200.000 exemplaires ! - Tout le monde doit l'avoir lu, puisqu'il faut en parler et que l'on ne peut en parler sans l'avoir lu...

Et nous sommes si naïfs : tout ça est si spontané, personne ne devrait en profiter, pas de coups en-dessous de la ceinture, tout est normal, et vogue la galère !

Comme il paraît que nous vivons dans une « société de l'information », les gens ont l'impression d'être – virtuellement – informés sur tout. Or, nous assistons surtout à la plus grosse entreprise de désinformation qui soit : la subjectivité y règne en maîtresse absolue, l'opinion, le « sentiment », le « jugement » saturent tous les réseaux...

Ici, c'est surtout le « devoir de réserve » qui part dans le caniveau : impensable, naguère, de divulguer des secrets d'alcôve lorsqu'on a été locataire du « Palais ». Et la pudeur ? - Comment peut-on en arriver à exhiber son « intimité » et surtout celle d'un chef d'État en exercice devant la Nation tout entière ?

Il est évident que tout journaliste qu'elle est, elle n'a pas écrit son bouquin toute seule, la moindre des prudences exigeant le recours aux services d'un conseil juridique. Partant de là, la possibilité d'un « téléguidage » n'est plus complètement absurde, d'autant qu'elle paraît suffisamment aveuglée par ses propres sentiments et donc inconsciente au point de ne pas se rendre compte d'une possible manipulation ou utilisation de sa personne : une proie idéale !


Dans le même temps, Le Figaro titre ce 5 septembre 2014 :

Présidentielle 2017 : Marine Le Pen en tête au premier tour dans tous les cas de figure

Parfait ! Dès lors, l'électeur n'a même plus besoin de se déplacer jusqu'à l'isoloir puisque, primo, les jeux sont déjà faits et, secundo, les sondeurs votent pour lui...

Alors dites-moi : dans cette guignolisation, personnalisation, pipolisation, poubellisation de la vie politique exposée au feu nourri des sondages, il n'y a rien qui vous choque ? - Oui, je vous le demande sincèrement : sommes-nous encore en démocratie ?



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Commentaires



"...sommes-nous encore en démocratie ?"

En quelques lignes vous avez posé le diagnostic qui convenait.
Pour la Démocratie, beaucoup d'aboyeurs se donnent bien du mal pour la fourvoyer.
Consternant.

Cdlt
Écrit par : Pyroman | 06 septembre 2014

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Bonjour SK,
Votre article agrémente nos interrogations énoncées dans notre billet "Une idée, en passant...". Nous apprécions votre jugement et vous félicitons de le publier ici.
Merci et longue vie!!!

 Écrit par  ?

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Merci pour vos appréciations... en vérité, les choses me semblent de plus en plus complexes... j'ignore comment nos sociétés contemporaines peuvent encore sauver quelque chose comme une "démocratie réelle" : la nouvelle donne mériterait une analyse politique en profondeur par ceux de nos intellectuels qui disposent encore de toutes leurs facultés !

Écrit par : sk | 06 septembre 2014

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Nous ne sommes plus en Démocratie : on peut (doit) analyser le phénomène comme vous le suggérez
SK à partir des symptômes que vous exposez..il ne vous aura pas échappé que, inconsciemment mais
aussi spontanément, beaucoup de nos compatriotes n'entendent plus aller voter..et quand la Démocratie se délite, c'est la barbarie qui advient..le mal est profond et la drogue "poubelle" étend son
emprise hélas..j'en ris souvent pour n'en point pleurer..
hubert cassandre

Écrit par : hubert41 | 06 septembre 2014

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Lu et apprécié votre propos, SK.

Écrit par : plumeplume | 08 septembre 2014



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