mardi 28 octobre 2014

"Hooligans contre Salafistes"



Dimanche 26 octobre 2014, du côté de la place de Breslau et de la gare centrale de Cologne (*) : une foule de quelque 3000 personnes (**), composée de néo-nazis, de hooligans adeptes de la violence dans les stades de football et de rockers, qui en Allemagne sont connus pour se financer en "bandes organisées" avec les recettes de la prostitution, du racket et du deal, est venue - sous prétexte de manifester contre le soi-disant "État Islamique" - affronter la police, surprise par le nombre et la violence de la foule ayant suivi l'appel du groupe "Hooligans contre Salafistes" (HoGeSa). Surprises, les forces de l'ordre ont surtout été débordées. Résultat : 44 fonctionnaires blessés, selon le protocole de la police.


dimanche 26 octobre 2014

Comme ça vient...

Il y a comme une obligation de s'exprimer dans ce meilleur des mondes de la communication. Chacun derrière son écran, armé d'un clavier : qu'est-ce qu'on va bien pouvoir dire, aujourd'hui ? - Tiens, un nouvel article : on va lui commenter sa mère !


Et il y a les "grands communicants", un peu comme les grands électeurs. Le bouquin à Z. par exemple : là, Lulu, tu ne commentes plus, surtout si tu ne l'as pas lu. C'est sûr que de l'entendre causer dans le poste depuis des lustres, ça ne suffit pas. Quand il écrit, ce n'est pas pareil, c'est de la haute voltige : tu respectes ou tu dégages. - C'est un peu comme F. - Lui, il fallait se le farcir, tous les samedis : sous la présidence de S., il nous en a administré, de la philo ! Mais tu ne commentes pas, pigé ? Faut d'abord tout lire. Surtout qu'il est à l'A, maintenant !


Je voulais dire autre chose à l'instant. Il y a toujours un truc à dire. C'est génial, la communication. Et ça rime si bien avec consommation. Tiens, j'irais bien faire un tour au centre commercial pour voir les nouveaux modèles. C'est vrai que je souffre un peu d'agoraphobie ces temps-ci. Mais il y a peu de chances pour qu'on vienne me prendre la tête dans la rue : il suffit de mettre les bouchons dans les oreilles et l'écran sur les yeux pour être tranquille.


Voilà que j'ai encore oublié ce que je voulais dire. Mais ça me reviendra, ça me revient toujours, tôt ou tard. Et alors là, je ne vous dis pas : on va communiquer comme des bêtes ! toute la nuit ! comme des malades ! En attendant, je crois que je vais me coucher un peu : une petite fatigue de rien du tout.


~ repetitum ad libitum ~


mercredi 15 octobre 2014

My Taylor is Fitch !

Fitch précise qu'elle prendra sa décision d'abaisser ou non la note d'ici le 12 décembre, date prévue du prochain examen de la France pour cette agence. Elle pourrait passer à l'acte, via un abaissement de la note d'un cran, si aucune amélioration n'est constatée dans la maîtrise de la dette publique une fois que la Commission européenne aura donné son avis. Fitch indique ainsi qu'elle sera très attentive à toute nouvelle mesure de réforme structurelle qui serait annoncée par le gouvernement d'ici décembre.

Il n'y a pas grand-chose à commenter : c'est une agence de notation qui va déterminer la politique économique de la France ces deux prochains mois. On prévoit une embellie dans le textile, et notamment dans le taillage de costumes !

On se demande tout de même quel pourrait être le contre-poids à un tel pouvoir, qui peut remettre en question certaines décisions démocratiquement prises, comme une politique sociale conséquente par exemple et, finalement, un État fondé sur le bien public.

Or, la "réforme structurelle" est une jolie expression de la bienpensance économique - peu vannée mais très répandue - qui autorise, par exemple, la Commission Européenne de recommander à la France (en 2013) :

 - De diminuer les charges salariales, tout en restant dans les contraintes budgétaires du Tscg (déficit public nul requis par l'article 4, dés 2013), en assurant le financement à long terme (Cades) du système de retraites (dont le déficit en Mars 2013 est estimé à l'horizon 2017 à 21 Milliards ), celui de l'assurance chômage dont le déficit s'élèverait fin 2013 à 18 milliards d'euros et celui de la sécurité sociale, dont la prévision de déficit pour la seule année 2013 est de 14,3 Milliards d'Euros et dont le déficit cumulé est en 2013 de l'ordre de 160 Milliards d'Euros.


- D'augmenter la concurrence dans certains secteurs comme : le transport ferroviaire, le marché de l'électricité.


- De favoriser l'accès à certaines professions, qui serait trop difficile : avocats, vétérinaires...


sur > Wikipédia (avec la mention des sources)

Ainsi, ces deux prochains mois et sans doute pendant un temps indéfini, les sociaux-démocrates français doivent cesser de l'être, démocrates et sociaux, la nomination d'un banquier à l'Économie, fût-il "socialiste", ayant certainement déjà permis à Fitch de "constater une amélioration" : ne reste plus qu'à mettre en œuvre les "réformes structurelles" mentionnées, et le costard de la gauche française sera taillé pour longtemps. Mais qu'elle se rassure : après blairification et schröderisation, ceux des camarades européens sont encore vachement tendance !



samedi 11 octobre 2014

Obsession

[ papier retrouvé sous une pile de vieux journaux (*) ]

C'est sans doute une obsession mais j'ai l'impression qu'on veut tout le temps me vendre quelque chose.

Et tous ces trucs qu'on veut me vendre, je n'en ai pas vraiment besoin.

On cherche à me vendre du superflu : de la pacotille électronique, des idées confuses, de l'art mort, des sucreries et du gras, de la nourriture pour chat...

Mais pour me vendre tous ces trucs, il faut mentir pour me faire croire que j'en ai envie, que j'en ai vraiment besoin...

C'est sans doute une obsession mais j'ai l'impression qu'on est toujours en train de me mentir...

Et tous ces mensonges qu'on m'assène au quotidien m'éloignent constamment de l'essentiel.

On me travaille à coup de rhétorique et de pragmatique, d'images artificielles et de mondes parallèles, de mythologies et de paradis de la consommation...

Mais pour me travailler de cette manière, il faut faire croire que je n'ai rien de mieux à faire, rien d'autre à penser...

C'est sans doute une obsession mais j'ai l'impression qu'on est sans cesse en train de me voler mon temps.

[ da capo al fine. ]

samedi 4 octobre 2014

L'argument de la bienpensance

J'ai laissé aujourd'hui un commentaire chez une voisine dont j'apprécie par ailleurs les notes qui touchent à l'art, mais puisque la chose a également été reprise par une autre sympathique voisine dans un contexte différent, je voudrais développer un peu mon argument :

Il ne faudrait pas surestimer notre plate-forme. Je ne pense pas qu'elle soit le reflet de l'opinion publique qui me paraît de plus en plus le résultat d'une manipulation savante sur laquelle je ne m'étendrai pas, mais dont nous sommes tous les victimes, à des degrés divers. Ceux qui s'expriment ici se convainquent peut-être à leurs moments perdus qu'ils peuvent avoir une influence quelconque sur l'opinion des autres ou, pour les plus hardis, sur l'opinion publique en général. Ce que je constate au contraire, un peu comme tout le monde, c'est qu'à de rares exceptions et tentatives de dialogue près, il n'y a que deux réactions patentes : l'assentiment sans réserve et le désaccord le plus profond.

Cette constellation binaire donne lieu à des positions caricaturales, en supposant à l'autre - considéré comme "ennemi à combattre" - une certaine "pensée" inaltérable, toujours identique à elle-même, à l'image de cette fameuse "bienpensance" (*), invariablement attribuée aux gens dits de "gauche" en utilisant, comme une massue, ce signifiant sociologisant qu'est le "bobo", dont on ne sait plus très bien quel genre de personnes il désigne au juste, puisque de toute évidence il ne s'agit plus du "bourgeois bohème", ni d'ailleurs du bourgeois en général, ce qui est plutôt significatif, car on se souviendra peut-être d'une autre expression coup de poing, apparemment passée de mode aujourd'hui : la fameuse "pensée bourgeoise", dont la plupart des "ironiseurs" de la bienpensance conservent de beaux restes.

Dans la sphère où nous exerçons, l'un des problèmes à mon sens peu évoqué est celui-ci : lorsque vous caricaturez la pensée de l'autre pour asseoir la vôtre en contre-point, vous devenez vous-même une caricature ! - Car en assignant à l'autre, dans sa "différence" présumée essentielle, un caractère immuable, statique, vous ne lui interdisez pas seulement d'évoluer et - pourquoi pas ? - d'adhérer à votre point de vue, mais vous focalisez, vous arrêtez votre propre pensée sur le différend postulé, ce qui vous oblige vous aussi à endosser une identité rigide et vous condamne finalement à la stagnation.

Avec les fabricants du consensus, on assiste parallèlement à un nouvel essor des créateurs de dissension et en cela, notre plate-forme est en effet dans l'air du temps : paradoxalement, avec les principes d'identité et de non-contradiction, hérités de la logique formelle, il faut aujourd'hui être en désaccord permanent avec l'autre - camp, parti, clan etc. - que l'on a pris soin de réduire à sa "plus simple expression", dont on guette les moments où il ne serait pas en phase avec ses "principes", déclarés ou supputés, avec l'identité qu'on lui assigne ou qu'il s'octroie lui-même.

Il ne faut pas croire : les consensus sont bien plus larges qu'il n'y paraît. Pour ne prendre que ces exemples : faute de choix, nous avons tous plus ou moins accepté un système basé sur l'argent et les rapports marchands qu'il implique, nous utilisons pratiquement tous les "moyens de communication modernes" et nous consommons sans trop manifester notre désapprobation de la publicité à tous les étages. Toute critique semble ici vouée à l'échec : elle serait d'une trivialité consternante, n'est-ce pas ?

De même : certaines dissensions sont manifestement fictives puisque peu d'entre nous souhaitent, par exemple, que les massacres, qui enflamment à nouveau le monde, se poursuivent éternellement. Et pourtant, nous trouvons le moyen d'utiliser l'horreur ambiante pour nous invectiver copieusement. - De même : la grande majorité de gens trouve que les politiciens au pouvoir se valent par leur incapacité à résoudre la crise de l'hyper-capitalisme, qui frise actuellement la quarantaine, mais il faut continuer à marquer le "camp opposé" à la culotte alors que, dans le contexte présent, un consensus a minima serait requis. Or, puisque tout accord semble condamné d'avance, le maintien du status quo est assuré, et le tour est joué !
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Petite conclusion personnelle : en essayant de prendre une part active à cet espace d'expression depuis l'été 2013, j'avais espéré des discussions à bâtons rompus sur ce qui s'appelle les "choses mêmes" car je reste convaincu que la pensée est une affaire collective. Mais j'ai assez vite compris ma douleur. On vous somme de vous engager, c'est-à-dire de choisir un camp, de vous ranger vous-même dans un tiroir qui servira ensuite à vous cataloguer, à vous "calculer", à jouer la carte maîtresse de la personnalisation. Les "choses mêmes" n'ayant alors plus guère d'importance, les polémiques ajoutent rapidement au chaos doxologique actuel où les mots n'ont qu'une fonction rhétorique ou pragmatique. - Et puis : lorsque vous essayez de préserver une certaine rigueur intellectuelle dans vos contributions, vous risquez d'être taxé - ouvertement ou plus sournoisement - de prétentieux, de "professoral", ou je ne sais quoi encore. Ce qui veut dire qu'il vous est fortement suggéré de niveler vers le bas, de renoncer à envisager les êtres, les choses, le monde, dans leur complexité, leur nature paradoxale, et finalement de "bétonner", de "fermer toutes les portes", comme diraient les criminalistes. - Enfin : publiant sur Internet depuis plus de dix ans, je savais qu'en venant ici, il ne fallait donner qu'un minimum d'informations personnelles pour ne pas risquer leur détournement abusif. Or, si j'avais parlé de mes origines, des expériences de mes parents et grands-parents, de ma propre vie, présente et passée, cela aurait peut-être clarifié certaines choses, levé quelques ambiguïtés, mais je ne crois pas que cela aurait permis de transformer un solide ressentiment en un début de bienveillance. Et quand bien même : peu importe le corps, l'incarnation, l'expérience que nous voudrions faire valoir dans ce cadre, nous y mènerons toujours une existence résolument cérébrale. - Indéfiniment !

L'homme n'est qu'un roseau le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue ; parce qu'il sait qu'il meurt ; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. - Ainsi toute notre dignité consiste dans la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever, non de l'espace et de la durée. Travaillons donc à bien penser. Voilà le principe de la morale.  [Blaise Pascal, Pensées, 3e édition, Paris 1671, XXIII, Grandeur de l'Homme, pp. 171 ssq.]


samedi 27 septembre 2014

Brèves considérations sur la situation présente




Avec le 11 septembre 2001 le terrorisme s'est globalisé, en ce sens qu'il est apparu en direct et simultanément sur tous les écrans du monde, donnant à voir une action qui dépassait de loin toutes celles qui, jusqu'alors, pouvaient être qualifiées de « spectaculaires ».


Les initiateurs des attentats new-yorkais connaissaient parfaitement le fonctionnement des chaînes d'infos en continu : dix-huit minutes, la durée séparant les deux impacts, suffiraient aux télévisions pour braquer leurs caméras sur la Tour Nord et saisir « en direct » l'instant où le second avion percuterait la Tour Sud.


Ce qui se passe à présent est « différent » : si la prétention à la mondialisation de la terreur est intacte, ces exécutions de personnes innocentes sont destinées à être visionnées non seulement « en différé » mais également et surtout en cachette. On a certes tendance à penser que peu de gens vont s'infliger ce « spectacle », qui n'est pas repris par les canaux habituels : or, caché quelque part dans les souterrains de la Toile, il est néanmoins disponible à tout moment pour être « consommé » par les « amateurs » ou les apprentis de l'horreur. Et, devenu « viral », il résistera à toute tentative de retrait.


C'est ce dernier point qui est véritablement « nouveau » : tant qu'Internet existera, personne ne pourra rien y effacer définitivement, toutes les informations, tous les écrits, tous les documents audio-visuels y circuleront virtuellement jusqu'au bout de notre aventure cybernétique (1). Ainsi, ces vidéos continueront indéfiniment de tourner en boucle et, surtout, de représenter une sorte de « défi » pour les monstruosités à venir, qui voudront paraître plus « spectaculaires » encore que les précédentes. Il faut ajouter que ces documents de la terreur, frappés d'interdit, vont immanquablement attirer le très jeune public, qui est pour ainsi dire préparé - et maintenu dans un état constant de déréalisation - par l'industrie du divertissement (2).


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lundi 22 septembre 2014

Qui bien ou mal y pense

Le débat public tourne en rond. – D'abord, ce sont toujours les mêmes débatteurs : les médiatiques qui, seuls, ont accès à la parole publique ou à cette fameuse « visibilité » tant convoitée. Tout le reste – la majorité naguère silencieuse, aujourd'hui poussée à une expression quasi maniaque par les vendeurs d'« outils de communication » – végète quelque part dans le ventre mou ou les intestins d'un monde parallèle généré par un système prioritairement commercial et auto-promotionnel appelé « Internet ». – Ensuite, ce sont toujours les mêmes idées, convictions, opinions qui alimentent le champ médiatique, quotidiennement agité par quelque « actualité » fabriquée dans le laboratoire de l'expérimentation humaine. – En conséquence, nous sommes devenus les prisonniers d'une boucle indéfinie dont rien de véritablement nouveau ne pourra émerger : c'est le règne d'un éternel « degré zéro » de la réflexion, qui ne prend en compte ni les enseignements de l'histoire récente ou plus lointaine ni les avancées pourtant nombreuses de la pensée moderne et contemporaine.

Ce qui, pour l'instant du moins, semble encore fasciner le public dans ces débats menés sous les feux éphémères de l'actualité, c'est cette espèce de joute verbale entre différents « camps », dont les représentants appartiennent pourtant aux mêmes milieux, sortent des mêmes écoles, où jamais personne ne convaincra personne, où aucun intervenant n'a le temps de finir son raisonnement, où en somme tout le monde parle en même temps sans jamais écouter les arguments des autres, où l'on opère une sélection des « faits » et des « chiffres » à des fins résolument pragmatiques : ces débats publics sont devenus des « spectacles » de la même dignité que les « reality soaps », où ce qui est dit n'a plus aucune importance et n'est pas censé intégrer une quelconque mémoire, où seules comptent les énormités proférées, les capacités de poseurs des uns et des autres.

Si naguère l'écrivain, le philosophe ou le professeur étaient des personnages respectés, on constate aujourd'hui un ressentiment croissant envers les intellectuels, savamment entretenu par les « fabricants du consentement » qui, dans le cadre présent, sont en même temps des « créateurs de dissensions », de sorte que l'on se demande si ces deux activités ne sont pas désormais indissociables. Bien sûr, les intellectuels eux-mêmes ont une part de responsabilité dans cette affaire puisque leur refus de participer au cirque médiatique laisse la place libre aux « demi-savants » qui occupent actuellement le devant de la scène. Mais une telle désertion s'explique surtout par la mainmise des commerciaux et des publicitaires sur l'espace-temps médiatique, générant un « contexte », un environnement quasi-transcendantal, où toute pensée critique ou bien quelque peu avant-gardiste est hachée menue pour être intégrée (« embedded ») dans un magma, une bouillie indigeste faite de tape-à-l’œil, de vulgarité et de déjà-vu : en effet, le culte de la « nouveauté » sans cesse prêché par les marchands de vent et de pacotille s'accompagne paradoxalement d'un ruminement continuel et d'un « mix » aléatoire d'éléments pris dans le grand réservoir culturel de l'humanité où tout semble avoir déjà été dit et redit, vu et revu.


lundi 15 septembre 2014

Le voyeurisme de l'extrême

Lorsque nous sommes assis dans une salle de théâtre ou de cinéma, ou encore devant la télévision, nous occupons la place du « voyeur », assistant à un spectacle sans possibilité ni obligation d'intervenir. Or, au théâtre, et dans le cas des œuvres dites de « fiction » au cinéma et à la télévision, nous savons que nous ne voyons et n'entendons rien de « réel » au sens strict, puisqu'il s'agit d'une illusion produite par le jeu des acteurs, l'art des techniciens du spectacle, accessoiristes, maquilleurs, décorateurs, et plus récemment des concepteurs d'« effets spéciaux ».

Le metteur en scène Andrzej Żuławski avait réalisé un film – dans les années 1980 je crois, mais je n'ai pas pu en retrouver le titre – qui relate un épisode où une femme est l'otage de criminels produisant et vendant des « snuff movies », c'est-à-dire des films où la victime est vraiment assassinée : je me souviens avoir été énormément impressionné par cette séquence qui, tout en relevant de la fiction, est inspirée de faits réels. – J'ai ensuite eu vent d'un véritable snuff movie autour de l'affaire dite des « maniaques de Dniepropetrovsk », une ville ukrainienne où deux garçons de 19 ans ont commis 21 assassinats barbares entre le 25 juin et le 16 juillet 2007 : non contents d'exécuter leurs victimes, aléatoirement choisies, avec une brutalité extrême, ils ont filmé certains de leurs actes, comme la torture et l'assassinat d'un homme de 48 ans, Sergueï Yatzenko, dont la « vidéo virale » a circulé – et circule très certainement toujours – sur Internet sous le titre de « 3 Guys 1 Hammer » (« 3 gars 1 marteau »).

vendredi 12 septembre 2014

"I'll be back!"




Il semble donc que, dans ce pays, l'opinion publique - médias, éditorialistes, experts, politologues, publicistes, sondeurs, sans oublier les millions d'anonymes, dont nous sommes, qui ajoutent leur grain de sel sur Internet - voudrait ou pourrait décider du sort d'un président de la République démocratiquement élu pour cinq ans.

En agissant de la sorte, on semble ignorer que l'on :

- met à mal le processus démocratique lui-même, en dévalorisant les élections réelles au profit des spéculations toutes virtuelles de ceux - triés sur le volet -  qui ont accès à la parole publique ;

- discrédite la fonction présidentielle et par là-même les institutions de l'État ;

- joue le jeu de l'ultra-libéralisme, qui mise à terme sur la disparition de l'État, et surtout de son "volet social".

Le mardi 16 septembre 2014, l'Assemblée votera, ou non, la confiance au nouveau gouvernement Valls. Quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, annoncera, ou non, son retour en politique. S'il revient, il profitera de l'appel à un "homme fort", sinon au fameux "homme providentiel", explicitement ou plus implicitement pétitionné par l'opinion publique. Or, on fait mine d'oublier que :

- M. Sarkozy a déjà exercé le pouvoir à la tête de l'État de 2007 à 2012, sans parler des fonctions ministérielles qu'il a occupées, en particulier à l'Intérieur depuis 2002 ;

- son image est ternie par un certain nombre d'affaires, notamment celle du financement de la campagne présidentielle de 2012, avec l'implication de la société Bygmalion qui a tout de même donné lieu à la démission de M. Copé, secrétaire général de l'UMP depuis novembre 2010 ;

- c'est justement cette démission qui, laissant vacant le poste de chef de l'UMP, permettrait le retour de M. Sarkozy à la tête de ce grand parti de la droite parlementaire.

De l'autre côté, le parti socialiste - qui n'a toujours pas pris la peine de s'appeler parti social-démocrate ni de créer des liens forts avec les autres sociaux-démocrates européens, et notamment le SPD allemand qui - faut-il le rappeler ? - participe actuellement à une coalition gouvernementale avec la CDU de Mme Merkel (*) - le PS, donc, a réussi à éliminer, l'un après l'autre, les politiciens qui auraient eu quelque chance de réussite à la tête de l'État, face à la crise du capitalisme la plus grave depuis 1929 :