dimanche 12 avril 2015

Quelques mots sur le racisme

Le souci avec les courants anti-musulmans actuels, c'est qu'ils sont tout simplement racistes, de la même manière que l'ont été – et le sont toujours – les idéologies qui, désignés par le concept polémique et incohérent d'« antisémitisme », visent les citoyens juifs. Le pire dans cette histoire, c'est qu'une partie des polémistes qui ciblent actuellement les citoyens musulmans revendiquent eux-mêmes une « origine » juive : or, à la première occasion, ils pourraient à nouveau être touchés par l'incendie qu'ils contribuent à alimenter.

Dans cet ordre d'idées, la formule selon laquelle l'Europe aurait des racines judéo-chrétiennes est parfaitement hypocrite. Les populations stigmatisées comme juives ont toujours été persécutées sous les prétextes les plus fallacieux (« peuple déicide ») et voici soixante-dix ans seulement – à peine une vie d'homme – des citoyens parfaitement assimilés périssaient encore à cause d'une prétendue « origine » dans les camps d'extermination.

Le racisme est sans doute l'un des maux les mieux partagés au monde. À peu près toutes les populations unies par quelque lien plus ou moins arbitraire ou artificiel ont leurs bêtes noires, leurs boucs émissaires, et les arguments ne manquent jamais pour discréditer tel groupe humain dans le but de renforcer l'unité précaire de tel autre.

Le problème est que les groupes humains discrédités, persécutés sont « déshumanisés », transformés en abstractions : ainsi, les pilotes des bombardiers de Dresde et de Hiroshima, ou ceux qui ont jeté le zyklon B dans les chambres de la mort ont pratiqué l'assassinat en masse sur une entité abstraite avec laquelle il ne fallait surtout pas avoir de relation concrète, personnelle, humaine. La persécution et l'assassinat systématique des « Juifs » par les « Allemands » entre 1933 et 1945 – pour mémoire : ashkénaze veut dire allemand en hébreu ! – pourrait alors être le cas extrême d'une compulsion de répétition meurtrière qui concerne l'ensemble de l'espèce humaine, dont les racistes en particulier fournissent l'outillage théorique : la "rationalisation" des violences, des exactions, des monstruosités passées, présentes et à venir, que les persécutés d'hier envoient comme une arme de destruction massive à la figure des persécutés d'aujourd'hui visant déjà ceux qui, dès demain, entreront dans la ronde macabre.

Je crains qu'il faille s'y résigner : les êtres humains n'apprendront jamais rien de leurs erreurs. Puisque même - et surtout - les plus intelligents d'entre eux viennent nous expliquer qu'il faut s'habituer à l'horreur humaine, en désignant toujours de nouveaux coupables à persécuter, à « éliminer » : coupables à l'origine, coupables par essence, coupables de toute éternité. Alors qu'en réalité, il n'y en a qu'un, seul et unique survivant du genre homo : l'auto-proclamé sapiens qui réussit, de génération en génération, de civilisation en civilisation, à transformer la vie en enfer et ses semblables en anges exterminateurs ou en « bêtes » sacrificielles.

samedi 28 mars 2015

Rhétorique

 
Nicolas Sarkozy, 27/3/2015 (France 3, extrait audio)

Je vous repasse cet extrait de l'intervention de Nicolas Sarkozy ce 27 mars sur France 3 parce que l'ancien président y fait référence à l'affaire de pédophilie en cours à l’Éducation Nationale : si j'ai bien entendu, il commence par reprocher implicitement à l'actuel gouvernement le maintien de l'enseignant déjà condamné "pour recel d'images pédopornographiques". Or, cette condamnation a été prononcée en 2008 ! Sans doute M. Sarkozy a-t-il réfléchi au cours de sa diatribe car il finit sur un assez exceptionnel "j'ai été président de la République, je ne dis pas que c'est la faute - bien sûr - de ceux qui nous gouvernent".

Je ne sais pas si cet évident faux pas a été ou va être relevé. Mais ce qui l'amplifie, c'est qu'il s'effectue dans le contexte d'un reproche de médiatisation extrême de M. Valls, synonyme d'inaction pour M. Sarkozy. Or, la médiatisation à outrance fut une spécialité de l'ancien président. D'ailleurs, le tandem Matausch/Dumoret de France 3 se permet ici des interruptions et des rappels à l'ordre inconcevables entre 2007 et 2012.

Dans la deuxième partie de cet extrait (à 2:10), l'ancien président tente tout de même une mise en garde à peine voilée : "Madame [Matausch], d'abord je pense que les Français se détournent de toute parole publique, y compris de celle de la classe journalistique." - Cette généralisation peut surprendre, puisqu'elle semble mettre politiques et médiatiques de tous bords dans le même sac. Et, rhétorique oblige, on se demande aussi sec pourquoi les Français se détourneraient d'une parole politico-médiatique qu'au demeurant ils n'ont jamais vraiment prise pour argent comptant. - "Parce qu'il y a beaucoup de souffrance, parce que les problèmes sont de plus en plus complexes et il devient de plus en plus difficile d'avoir des résultats rapidement", répond M. Sarkozy à la question qu'il a implicitement posée. Et de passer sans transition au Front National ! - Si les problèmes sont complexes et devant l'importance de la souffrance, les réponses de l'ancien président sont d'une simplicité lumineuse : "Moi, je [ne] veux pas donner des leçons de morale. S'il est immoral de voter pour le Front National, pourquoi il est autorisé ?" - En vous souhaitant un bon dimanche électoral, je rends l'antenne. À vous, Cognacq-Jay !

lundi 9 mars 2015

Hellas !

L'affaire Syriza révèle, tant pour la Grèce elle-même que pour la France et les autres pays occidentaux, qu'il est désormais impossible de faire une politique de gauche – je veux dire : sociale (1) – même si une majorité d'électeurs la plébiscite. Avec une série de précédents, cela était déjà apparu avec force lors de l'approbation en 2007 par le parlement français du fameux Traité de Lisbonne, clone du Traité de Rome pourtant refusé en 2005 par 54,67 % de l'électorat français (2) : la démocratie telle que nous l'avons – brièvement – connue semble avoir vécu.

En parlant de la Grèce : avant d'être monothéistes et « judéo-chrétiennes » – juxtaposition très à la mode qui, tout de même, passe sous silence un millénaire de persécutions du « peuple déicide » – nos racines européennes communes sont d'abord polythéistes et gréco-romaines. Peut-être faudrait-il s'en souvenir au moment où les inventeurs de la démocratie, de la philosophie, des sciences et du théâtre modernes risquent de prendre la porte de l'Union. Or, le travail sur le symbole et la reconnaissance d'une histoire, d'une culture européenne ne sont pas davantage à l'ordre du jour qu'une politique sociale commune, seule façon plausible d'empêcher à terme l'implosion de l'Europe.

L'attitude vis-à-vis de la Grèce est tout simplement obscène : les quelques sociaux-démocrates au pouvoir en Europe, comme M. François « Mon-Ennemi-C'est-La-Finance » Hollande ou le camarade Sigmar « Merkelito  » Gabriel, gardent un silence coupable tandis que les banques mettent la pression, après avoir conduit l'économie mondiale au bord du précipice, appauvri les populations et favorisé une fraude – lisez : « optimisation » - fiscale de grande envergure. – Quant aux « gauchistes » de service, passant leur vie à faire du bruit avec la bouche et à refuser des alliances qui sont pourtant la seule planche de salut dans ce qui nous reste de parlementarisme, ils écrivent dans un accès d'euphorie quasi maniaque : «  La victoire de Syriza est un événement historique. L’ère de la toute-puissance arrogante des néo-libéraux en Europe commence sa fin. Une occasion extraordinaire se présente pour refonder l’Europe, c’est-à-dire une occasion d’abolir les traités qui en ont fait ce monstre libéral monétariste. A partir de notre victoire en Grèce on peut imaginer un effet domino. Ce serait comparable à celui qui a touché l’Amérique latine. Là bas c’est ce qui s’est passé après qu’un premier pays se soit débarrassé de son gouvernement du PS ou de la droite, ou des deux en coalition, qui obéissaient au doigt et à l’œil du FMI. En effet, les mêmes le font ici avec la Troïka et madame Merkel ! La vague commencée là-bas vient d’arriver en Europe en passant par le sud de celle-ci qui en est le plus proche culturellement. » [ici]

 Ce qui est terrible ici, c'est cette foi aveugle dans la magie du verbe, cette autosuggestion de nature animiste qui consiste à croire qu'il suffit de dire, d'énoncer les choses pour les produire, les faire exister réellement : on le constate également à l'autre bout de la rampe, où l'on n'a toujours pas intégré que le monde a radicalement changé depuis les révolutions communistes et fascistes, les 60 millions de morts de la Seconde guerre mondiale, la fin du colonialisme et de la guerre froide, depuis l'avènement de la globalisation virtuelle et de la société de l'information planétaire. Ainsi, il ne suffit pas d'évoquer de façon incantatoire les points de repère perdus – par exemple : « travail, famille, patrie » – pour les ressusciter : en effet, le retour au plein emploi n'est plus qu'une belle illusion et la notion même de travail est à repenser complètement ; de même, la famille bourgeoise ou petite-bourgeoise est à l'agonie depuis un bon moment et plus de la moitié de nos enfants évoluent dans le cadre d'une « famille recomposée » ou « monoparentale », comme on dit si bien aujourd'hui ; enfin, la patrie – lisez : la « nation », cette invention récente et particulièrement meurtrière, palliant à la mort du roi de droit divin – est à son tour devenue un fantôme dans le système actuel de la finance internationale, de l'économie apatride, qui interdit tout repli sur soi, toute autogestion, toute solution alternative, comme en témoigne la Grèce de Syriza.



jeudi 15 janvier 2015

Metaphysica

Metaphysica humana est


À mes heures, je me rêve métaphysicien et me transporte du côté de l'Olympe ou – pourquoi pas ? – au forum romanum, dont nous arpentons aujourd'hui les ruines à la recherche d'une réponse. Je vais voir Platon pour qu'il me parle de Socrate, du marché aux poissons d'Athènes et de katharsis en dramaturge avisé qu'il fut. Dans mes rêves les plus fous, je pousse même jusqu'à Éphèse, chez l'énigmatique Héraclite, pour creuser à l'ombre du temple d’Artémis la question de la nature.

Scolie

L'annonce de la « fin de la métaphysique » fut une catastrophe pour la philosophie, puisqu'elle céda le terrain aux théologiens. Et nous connaissons leurs dissensions fondamentales qui, comme une traînée de poudre, embrasent l'Histoire jusqu'à l'époque présente.

Hypothèse

L'Homme a besoin de métaphysique comme il a besoin de rêver. Les deux – la recherche d'une sphère transcendantale et les activités oniriques – sont intimement liés, car ils touchent au besoin de symboliser ce qui, par nature, nous échappe d'autant plus que nous voudrions le saisir, le maîtriser, le posséder.

Argument

La métaphysique, qui peut aussi être définie comme le domaine du surnaturel, a été éliminée de la vision rationaliste de la nature, comme le rêve a été banni de notre perception de la réalité. - L’argument ne consiste pas à réhabiliter la métaphysique classique, dont le fonctionnement idéologique à l'image de celui des autorités théologiques est patent, mais à signaler une amputation aux effets extrêmement pervers puisqu'elle permet aux hommes d'accomplir le projet cartésien de se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », dont la conséquence ultime risque d'être une apocalypse planétaire.


mardi 13 janvier 2015

Il y avait du peuple ?

~ Un billet court et superflu ~

Vous en vouliez, vous en avez eu, du peuple, vous qui en parlez tant, vous exprimez en son nom, à la place de cet intellectuel parisien, dont finalement vous n'êtes pas si différents, vous qui aimez moquer la bienpensance pour sauver la bienséance, mais je m'égare : tout cela n'est qu'une question d'économie, de comptable qui regarde ses compteurs toute la sainte journée, pour surtout ne rien rater du deal !

Le peuple, s'il veut, il bat tous les records, et on ne parle plus sondage sur fond d'abstentionnisme galopant et de questions stupides. On parle protestation et deuil. Et là, s'ils récupèrent, ils se mettent le doigt dans l’œil : là, le peuple les a pris de vitesse, la masse les a débordés, les populistes, les champions du monde !

Moi, ce 11/1, j'avoue que, brassant ma mauvaise réputation, j'ai roupillé et fait un rêve : rien n'était plus comme avant, le peuple devenait intellectuel, le provincial Parisien, et en toile de fond j'ai assisté à la naissance d'une Europe telle qu'elle s'est toujours imaginée, sans encore s'être réalisée, bref les gens arrêtaient de se prendre la tête pour des conneries et passaient à la partie agréable du programme : un rêve, quoi !

Mais si nous arrêtons de rêver – ou plutôt : de prendre nos rêves au sérieux ! – ne risquons-nous pas de redevenir ces hommes en gris qui marchent dans une brume opaque, des silhouettes sans imagination dans un monde de terreur, la fantaisie tout entière absorbée par la peur, le crâne caché sous un chapeau ou un voile ?




lundi 12 janvier 2015

"Je suis Charlie"




Alors que les mouvements de solidarité face à l'indicible sont quasi mondiaux, les Français restent partagés : ils l'étaient avant et le seront sans doute après. Mme Le Pen n'est pas venue à Paris ce dimanche ? Mais qu'elle reste donc chez elle à bouder avec son staff, ses électeurs, eux, ont été cordialement invités comme l'ont été tous les citoyens et hôtes de ce beau pays.

Pyroman le dit bien mieux que je ne saurais le faire :

"À certains moments [,] citoyens, il faut arrêter de jouer petits bras et saisir l'occasion de marcher pour montrer ce qu'est un peuple réuni derrière ses valeurs incompressibles."


La formule "Je suis Charlie" n'est que le fruit du hasard, née comme ce genre de cris de désarroi et de guerre naissent : quelqu'un la dit, un autre la répète et ça finit par faire boule de neige. Le mot d'ordre n'a aucune importance en tant que tel : c'est son effet, le ralliement des gens autour d'une protestation et d'un deuil collectif qui compte. Le reste – c'est le cas de le dire – n'est que littérature.

lundi 5 janvier 2015

PEGIDA

Cette note est l'adaptation française d'un petit texte que j'avais publié en allemand à la mi-décembre 2014.


 PEGIDA : ce sigle désigne les « Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident » (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes). - Il existe déjà un site, une page Facebook, une note conséquente sur Wikipédia et sans doute un compte Twitter. - Dans la semaine du 8 décembre 2014, les trois talk-shows politiques les plus en vue d'Allemagne (Anne Will, Maybrit Illner, Günther Jauch) ont organisé des débats autour de ce « mouvement », et la plupart des journaux publient des éditoriaux inquiets sur ce qui semble s'y mettre en marche.


Cependant, les médiatiques professionnels n'ont pas l'air particulièrement conscients de leur propre contribution au statut de « célébrité » de ceux qu'ils condamnent dans leurs colonnes, alors qu'ils devraient savoir que l'indifférence est une méthode éprouvée pour désamorcer les critiques du système.


Or, cette fois, le mécontentement vient de gens dont l'opinion subodorée a déjà été défendue avec succès dans les médias par Thilo Sarrazin, si l'on en juge par les chiffres de vente de son pamphlet « Deutschland schafft sich ab » (L'Allemagne se supprime, paru aux éditions DVA, Munich 2010, 464 pages) : pour la seule année de parution, Der Spiegel comptabilisait déjà 1,1 millions d'exemplaires vendus. Dans le même genre, avec un titre étrangement similaire, il n'y a que Le suicide français du polémiste Eric Zemmour (Albin Michel, Paris 2014, 534 pages), vendu quelque 400.000 fois deux mois et demi après son lancement, pour rivaliser avec une telle réussite éditoriale.

jeudi 11 décembre 2014

Je veux garder mon Allemagne de Mme Merkel


Jean-Luc Mélenchon, photo : dpa, choisie par Bild (lien ci-dessous)


« Maul zu, Frau Merkel ! Frankreich ist frei ». - Dans un allemand correct, mais un peu vieillot et rudimentaire, Jean-Luc Mélenchon interpelle la chancelière qui vient à nouveau d'être plébiscitée à la tête de son parti, la Christlich-Demokratische Union (CDU). - Et le politicien démissionnaire du Parti de gauche d'ajouter : « Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines ! »


Si le quotidien Les Échos considère que « La presse allemande en ligne reprend largement le message de l’homme politique de gauche qui a appelé la Chancelière allemande à "la fermer" vis-à-vis de la France », l'impact sur l'opinion d'outre-Rhin n'est guère plus important que la récente élection d'un ministre-président du Parti de gauche en Thuringe l'est en France. Il est étonnant, par exemple, que l'hebdomadaire du centre gauche Der Spiegel reprend pratiquement le même texte que le quotidien populiste Bild : on en conclut qu'il s'agit de la même dépêche d'agence (isa/AFP) que les rédacteurs de ces deux publications aux antipodes n'ont pas pris la peine de développer.


lundi 8 décembre 2014

Un ministre-président du Parti de Gauche en Allemagne ?

~ UNE CHRONIQUE ~
(16 octobre - 6 décembre 2014)



La spécialité de Thuringe :
viande en sauce, chou rouge cuit et boulette de pommes de terre


~ 16 octobre 2014 ~


Aux dernières nouvelles (Der Spiegel), le Land - officiellement : "l'État libre" - de Thuringe pourrait être gouverné par un ministre-président d'extrême-gauche dans le cadre d'une coalition "rouge-rouge-verte" (Die Linke/SPD/Les Verts). Ce serait une première en Allemagne fédérale. - "Historique", s'exclame-t-on déjà. Mais ce ne sont plus vraiment les mêmes qui avaient abusé de cette formule pour célébrer le "triomphe de Mme Merkel" aux dernières élections fédérales en septembre 2013.


La nouvelle peut paraître anodine, surtout en France où les références politiques d'outre-Rhin se limitent souvent à "Berlin" et "Merkel". Or, il faut tout de même dire ceci : si Bodo Ramelow (Die Linke) accède au poste de ministre-président en Thuringe, la coalition qui le soutient n'aura certes qu'un seul siège d'avance, mais - et c'est un mais de taille - l'actuel Bundestag présente exactement la même composition : une coalition rouge-rouge-verte y serait également majoritaire (avec 320 sur 631 sièges) ! - Si, donc, ce partenariat se passe bien en Thuringe, cela pourrait avoir un effet sur les élections fédérales de 2017 (1).


Ce vendredi, les trois partis se réunissent pour une dernière "consultation", mais le Spiegel affirme que l'on se dirige bien vers un accord de coalition et un gouvernement dirigé par Bodo Ramelow, dont la formation politique dépasse de loin le score de ses deux partenaires (2). Si une telle coalition était ensuite envisagée au niveau fédéral et que les trois alliés se rapprochent au Bundestag, Angela Merkel serait dans une position très inconfortable. Bien qu'un tel cas de figure extrême soit plutôt improbable avant l'échéance de 2017, la marge de manœuvre pour mener une politique ultra-libérale en Allemagne se rétrécit sensiblement, ce que l'introduction d'un salaire minimum dès janvier 2015 confirme déjà.


~ 17 octobre 2014 ~