mardi 12 avril 2011

[Libye 2011] Vers une guerre civile sans fin ? (1)


~ note commencée le dimanche 10, actualisée les lundi 11 et mardi 12 avril 2011 ~

Flux d'actualité [Al Jazeera] [libyafeb17] [Almanara Media] [Nouvel Observateur]

AJDABIYA. - L'AFP [ici] et Reuters [] rapportent que les combats se déroulent actuellement dans cette ville stratégique, dernière place forte avant Benghazi. Et, contrairement aux annonces sans doute prématurées, faites hier par Al Manara Media, la ville pétrolière de Brega semble bien aux mains des loyalistes. Voici ce qu'écrit l'Agence France Presse : De fortes explosions ont de nouveau secoué dimanche la ville d'Ajdabiya (...), au centre de violents combats depuis samedi entre forces fidèles à Mouammar Kadhafi et rebelles ... Plusieurs pick-up des insurgés armés de mitrailleuses et de lance-roquettes se dirigeaient dimanche matin en direction de la ville, qu'ils avaient dû fuir la veille ... "Il y a des bombardements intenses en provenance de l'ouest" d'Ajdabiya depuis des positions loyalistes, a témoigné un habitant, Hafeth Zwai, joint au téléphone par l'AFP. ... - Samedi, les rebelles avaient tenté de s'approcher du site pétrolier de Brega, à 80 km à l'ouest d'Ajdabiya, avant d'être repoussés par une offensive de l'armée loyaliste. Les soldats pro-Kadhafi ont progressé jusqu'à l'ouest de la ville, obligeant les rebelles à se replier à l'est de cette ville, nœud routier desservant Benghazi au nord et Tobrouk à l'est. - De son côté, l'agence Reuters rapporte ceci : "Selon les rebelles, les forces de Kadhafi ont tué au moins quatre insurgés au cours de la deuxième journée de combats pour la ville d'Ajdabiyah. - 'J'ai vu les quatre ce matin. Ils avaient la gorge tranchée et des blessures par balle sur la poitrine, et ils ont été abandonnés sur la route. Leur voiture était également criblée de balles', a constaté un rebelle, Mohammed Saad, à un checkpoint à la sortie Est d'Ajdabiya. - ... Un autre rebelle, Muftah, dit : 'Les forces de Kadhafi sont à l'intérieur d'Ajdabiyah dans des Land Cruiser couleur sable and nous savons qu'il y a également des snipers de Kadhafi habillés en civil dans la ville.' - Près de l'entrée Est d'Ajdabiya, un reporter de Reuters a entendu des fusillades et les impacts de l'artillerie, et il a vu des colonnes de fumée noire, suggérant que les forces  de Kadhafi avancent vers le centre-ville. - Les rebelles, pour la plupart sans entraînement, ont essayé de se réorganiser et de se rééquiper, mais ils étaient incapables de conserver du terrain face aux forces solidement armés de Kadhafi dans la lutte pour Brega, la semaine dernière."

SORTIE DE CRISE. - Au cours d'une interview à paraître dans le Spiegel, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, déclare qu'il n'y a "pas de solution militaire à ce conflit" [ici]. Il adopte donc la position d'une partie de l'état-major américain, exprimée auparavant. Avec les informations confidentielles et la connaissance du terrain dont l'OTAN et les USA disposent, il ne devrait pas s'agir d'un jugement hâtif. Mais pourquoi s'empresser de le rendre public ? - Lorsque les États-Unis ont émis cet avis "éclairé" par la bouche de Carter Ham, chef du U.S. Africa Command, ils "levaient déjà le pied" en Libye. Avec sa déclaration, M. Rasmussen prévient-il que l'OTAN pourrait en faire autant ? - Sans doute pas, car la conséquence immédiate serait la "victoire militaire" de l'armée loyaliste et le bain de sang promis, qui avait conduit le Conseil de Sécurité de l'ONU à adopter la résolution 1973. - Devant le manque d'équipement, l'absence de stratégie et l'inexpérience de l'insurrection, c'est surtout la couverture aérienne de l'OTAN qui empêche une "solution militaire" de ce "conflit". Dès lors, que faut-il faire ? La zone de non-vol ne peut pas être maintenue indéfiniment. Et, sur le front économique, tout le monde appelle de ses vœux la reprise rapide de l'exploitation du pétrole libyen : Back to business as usual ! - Or, il me semble qu'il n'y a pas non plus de solution négociée à la "crise" libyenne. L'insurrection n'accepte un cessez-le-feu que si les loyalistes se retirent des villes qu'ils "occupent". Lesquelles ? Misrata bien sûr, les environs de Zintan sans doute, Brega et Ajdabiya assurément. Et l'opposition de Benghazi ne veut entamer des négociations sur l'avenir politique du pays que si le colonel Kadhafi et tout son clan quittent la scène. Le régime a déjà refusé les conditions du cessez-le-feu et les dirigeants ne sont pas près de renoncer au pouvoir. - Reste donc, comme je l'ai écrit précédemment, la partition du pays sous la forme d'une sécession de la Cyrénaïque, qui laisserait cependant orphelines les villes de Misrata et Zintan, toujours ardemment disputées ...

YEFREN. - Avec Zintan, Nalout et Kalaa, la ville appartient à la région des montagnes de l'Ouest, proche de la Tunisie. Reuters a pu s'entretenir avec des réfugiés de cette zone de combats et rapporte leurs témoignages [ici] : " 'Les pilonnages... visent des maisons d'habitation, des hôpitaux, des écoles', dit Mohammed de Kalaa, qui a passé la frontière tunisienne à Dehiba avec quelque 500 autres Libyens des montagnes de l'Ouest. 'Personne ne s'intéresse à cette région, qui souffre en silence', a-t-il confié à Reuters, samedi soir. - Hedi Ben Ayed ... originaire de la même ville, a dit : 'Figurez-vous qu'il n'y a plus de vie, là-bas. Les forces de Kadhafi ont utilisé du pétrole pour incendier les puits d'eau potable pour que nous ayons soif ... Croyez-moi, ses troupes ont même abattu les moutons. Vous ne devriez pas m'interroger sur le nombre des morts', a-t-il ajouté. Les dernières victimes, ce sont tous les membres d'une même famille, tués vendredi par des bombardements au hasard.' ... - ... Saïd Amrawi a dit que la menace de viol l'a fait quitter sa maison à Nalout. 'Pour être franc, il n'y a pas de bombardements à Nalout, mais j'ai peur que ma femme et mes filles se fassent violer'." - En effet, les troupes loyalistes ont fait passer le message dans la région qu'ils n'hésiteraient pas à commettre de telles exactions, parmi d'autres. - Un habitant de Yefren lance un appel au secours : "Nous ne voulons pas d'une intervention directe de l'OTAN, mais elle est nécessaire, sinon il ne restera plus personne à Yefren." - Aucune nouvelle de Zintan, dans cette dépêche de Reuters.

OTAN. - La déclaration du lieutenant-général Charles Bouchard, commandant de l'Opération Protecteur Unifié [ici].  : "La situation à Ajdabiya, et à Misrata en particulier, est désespérante pour ces Libyens qui sont pilonnés brutalement par le régime. Pour aider à protéger ces civils, nous continuons à frapper durement ces forces, avec 11 chars détruits aujourd'hui à l'approche d'Ajdabiya, et 14 chars détruits plus tôt ce matin dans les faubourgs de Misrata".

SYRIE. - L'AFP (via Le Figaro) rapporte ce soir [ici] :  Les forces de sécurité ont ouvert le feu aujourd'hui à Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, faisant au moins trois morts, ont indiqué des témoins, alors que la tension reste forte dans le pays deux jours après des manifestations qui ont fait 26 morts à Deraa, dans le sud. - Des "tirs nourris de forces de sécurité visent depuis environ deux heures le quartier sunnite de Ras al-Nabee, où se trouve la mosquée d'Al-Rahman", centre de la contestation, ont déclaré dimanche après-midi deux témoins, précisant que les tirs provenaient du quartier d'Al-Qouz... - "Il y a au moins trois morts et douze blessés", ont indiqué à l'AFP les témoins qui ont précisé les noms des morts. "C'est un véritable massacre, il y a des snipers qui tirent pour tuer", a dit l'un d'eux.

FEUILLE DE ROUTE. - Avant de se rendre demain à Benghazi, une délégation de l'Union Africaine conduite par le président sud-africain, Jacob Zuma, est arrivée ce dimanche à Tripoli dans le but de soumettre sa feuille de route pour une "sortie de crise" au colonel K., qui  l'aurait acceptée. Anita McNaught d'Al Jazeera nous en donne les points essentiels :
1. Cessez-le-feu et protection des civils.
2. Aide humanitare pour les Libyens et les ouvriers étrangers, notamment africains.
3. Dialogue entre les deux camps.
4. Période transitionnelle ferme.
5. Des reformes politiques  "en rapport avec les aspirations du peuple libyen".

Sur la route du désert, entre Ajdabiya et Brega  (photo : reuters via al jazeera)




SYRIE (bis). - Ce soir, RFI écrit [ici] : C'est la révolution du monde arabe la plus secrète, la moins bien couverte médiatiquement. Et pour cause : le régime syrien est parvenu à totalement verrouiller l'information. La Syrie ne compte aucun organe de presse véritablement indépendant. - Il y a bien des télévisions et radios privées mais elles n'ont pas le droit de parler politique. Quant aux rares journalistes étrangers en poste à Damas, ils ont été conduits à la frontière libanaise. Un confrère algérien est également retenu depuis jeudi dernier à l'aéroport de Damas et enfin aucune ambassade ne semble délivrer pour l'instant de « visa presse » ...

OPEN SOURCE. - Il y a certes Internet, qui paraît toujours fonctionner en Syrie, mais on voit, une fois encore, que la masse des données transmises n'est pas forcément synonyme d'information, étant donné l'énorme quantité de "bruit" (et de désinformation) qui accompagnent les renseignements sur la situation réelle. Il faudrait que dans les pays en proie aux révoltes contre les régimes autoritaires, des réseaux s'organisent (si ce n'est déjà fait) pour transmettre les informations en temps réel, sous couvert d'anonymat  et sans "bruit". De nouveaux modes de connexion à Internet, par satellite et par téléphone, permettent déjà de contourner les blocages et les censures.

KAIS AL-HILALI. - L'assassinat à Benghazi, durant le week-end du 19-20 mars, de ce créateur de graffitis et de caricatures est passé inaperçu. Il aura fallu un reportage de CNN pour porter notre attention sur cet artiste de 31 ans, tué au passage d'un checkpoint près du pont de Tripoli ... L'intervention de la Coalition en application de la résolution 1973 venait tout juste de commencer ...


~ lundi 11 avril 2011 ~

Flux d'actualité [Guardian] [Al Jazeera] [libyafeb17] [Almanara Media]

MISRATA. - Alors qu'on annonce ce lundi la poursuite des pilonnages gouvernementaux sur la ville martyre, notamment avec des missiles Grad, une vidéo postée hier et reprise sur libyafeb17 montre la séquence d'un combat de rue du côté insurgé : 


AJDABIYA. - Une dépêche de l'AFP reprise par le Figaro [ici] annonce que la ville stratégique est à nouveau aux mains de l'insurrection : Au moins 35 membres des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont été tués près d'Ajdabiya, dans l'est du pays, samedi et hier, selon les rebelles qui ont reconquis la ville au terme de violents combats. - Plus d'une dizaine de pick-up brûlés, équipés de mitrailleuses lourdes par les pro-Kadhafi, gisaient sur la ligne de front entre l'est de la ville, qui était tenu par les rebelles, et l'ouest, où étaient positionnés les pro-Kadhafi, selon un journaliste de l'AFP. Beaucoup de corps enterrés dans la banlieue ouest de la ville ont été calcinés et rendus méconnaissables. - L'Otan a mené des raids ce week-end en appui des rebelles pour repousser les attaques des forces loyalistes à Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, le fief des rebelles. "Nous avons trouvé en tout 35 corps, il y en a peut-être deux ou trois de plus, réduits en cendres dans les véhicules brûlés", a indiqué Mouftah Jadallah, 63 ans, qui assistait à l'enterrement des derniers corps. "Ils ont lancé une attaque surprise contre nous, mais les avions (de l'Otan) les ont liquidés", a indiqué un rebelle, Saleh Farez Hassan.

FEUILLE DE ROUTE. - La proposition de l'Union Africaine (ci-dessus), incluant un cessez-le-feu, qui a été approuvée hier par Tripoli, vient d'être rejetée par l'opposition de Benghazi. C'est ce qui ressort de la conférence de presse tenue cet après-midi par Moustafa Abdel Jalil [ou Moustafa Mohamed Aboud al-Djeleil], président du Conseil National de Transition (CNT). Il a souligné que le colonel Kadhafi ne respectait pas la résolution de l'ONU en continuant de bombarder et d'assiéger les populations civiles. Comme il fallait s'y attendre, Moustafa Abdel Jabril a répété que la condition sine qua non à toute négociation était le départ de Mouammar Kadhafi et de son clan. Il a également remercié les forces internationales qui ont sauvé des vies civiles et demandé un renforcement des opérations en accord avec la résolution 1973 qui prévoit "toutes les mesures nécessaires" pour la protection des populations civiles.

SAÏF AL-ISLAM KADHAFI. - Réalisée ce week-end à Tripoli par BFM, cette interview a été diffusée lundi. Le fils Kadhafi y fait siennes les affirmations de son père sur le rôle d'Al Qaïda au sein de la rébellion. Il dit que la Libye a changé, qu'il faut du "sang neuf", mais que l'exigence du départ de son père est "ridicule". Il conclut l'entretien sur ces paroles : "La Libye future sera complètement différente de la Libye que vous avez connue jusqu'à présent, avec le Guide, avec Saïf, avec le peuple, avec l'Est, avec l'Ouest, avec le Sud de la Libye, nous sommes tous une famille unie et nous construirons une Libye nouvelle"


~ mardi 12 avril 2011 ~

Flux d'actualité [Guardian] [Al Jazeera] [libyafeb17] [Almanara Media]

LA SITUATION. - On constate que les informations en provenance de Libye sont de plus en plus rares.  Les affrontements à Misrata et sur le front de l'Est ne laissent pas présager un dénouement rapide. On piétine également sur le front diplomatique, les exigences de chacun des deux camps n'étant ni acceptables ni négociables pour l'autre. Si le Guardian propose à nouveau un live blog sur la Libye et les autres soulèvements dans le monde arabe, le fil d'actualité d'Al Jazeera reste plus discret en raison des trois journalistes de la chaîne toujours détenus à Tripoli. Et il n'y a plus aucune "couverture en direct" des événements en français, le Nouvel Observateur ayant suspendu la sienne, plutôt succincte, dimanche soir.

MOUSSA KOUSSA. - L'ancien ministre libyen des Affaires étrangères redoute que son pays devienne une "nouvelle Somalie". - Dans une déclaration à la BBC [ici], M. Koussa dit qu'il n'avait "pas pu continuer" à servir Kadhafi après les événements récents dans le pays, même si "ce que j'ai fait pour démissionner me vaudra des problèmes". - "Je demande à tout le monde d'éviter que la Libye soit plongée dans une guerre civile... Cela conduirait à un bain de sang et la Libye se transformerait en une nouvelle Somalie." L'ancien chef de la sécurité et du renseignement extérieur (2004-2011) s'est également déclaré hostile à une division de la Libye.  - En mentionnant le blog de Robert Black, un avocat écossais spécialiste de Lockerbie [ici], le Guardian émet quelques doutes sur la réalité de la "défection" de M. Koussa. Le titre de l'article cité résume le point de vue : Défection ou mission diplomatique ? Les trois arguments retenus sont : 1.) La famille de M. Koussa est restée en Libye... - 2.) Il a été accompagné en Tunisie par Abdel Ati al-Obeidi, négociateur et conseiller du régime... - 3.) S'il avait planifié sa défection, il aurait négocié son immunité pour Lockerbie... - Vers midi, le Guardian révèle [ici] que M. Koussa est autorisé à quitter le Royaume-Uni pour se rendre mercredi à la réunion qui se tient à Doha (Qatar), entre le "groupe de contact", formé à Londres le 29 mars dernier par les représentants de la diplomatie internationale, et les envoyés du Conseil National de Transition siégeant à Benghazi.

OTAN. - Les ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé et William Hague, réclament une intensification des "efforts" de l'Alliance. Le premier estime sur France-Info que l'OTAN, qui ne joue "pas suffisamment" son rôle, "doit éviter que Kadhafi n’utilise des armes lourdes pour bombarder des populations". Le second s'est associé aux déclarations de son collègue en affirmant que "nous devons maintenir et intensifier nos efforts". Voilà pourquoi, ajoute-t-il,  "le Royaume-Uni a renforcé son aviation ces dernières semaines pour être capable de frapper des cibles au sol qui menacent la population civile." Et de conclure : "Ce serait une bonne chose que d'autres pays fassent de même". - Cet après-midi, l'Alliance réplique par la bouche du général Mark van Uhm qui déclare (via L'Orient - Le Jour) : "Avec les moyens dont nous disposons, nous faisons du bon travail... L'Otan a continué à réduire dans tout le pays la capacité du régime Kadhafi à combattre, en portant une attention particulière aux trois villes les plus menacées, Ajdabiya, Brega et Misrata.... Depuis vendredi, l'Otan a détruit 49 chars, neuf transports de troupes blindés, trois canons de DCA et quatre dépôts de munitions fortifiés".

MISRATA. - De nouvelles images en provenance de la ville martyre, où les bombardements et combats se poursuivent aujourd'hui, six personnes ayant trouvé la mort hier, selon Reuters (via Guardian). Hoda Abdel Hamid d'Al Jazeera, qui se trouve à Benghazi, interviewe un homme qui a pu s'échapper de la ville et un médecin qui insiste sur le manque de matériel médical. Une séquence montrant des blessés et des morts est difficilement supportable :


Dans l'après-midi, le bilan de lundi s'est encore alourdi. Selon des médecins de Misrata, cités par Al Jazeera, les bombardements ont été "terribles hier : dix morts, dont deux enfants, et 40 blessés" ! - Ce soir, Reuters  rapporte d'autres combats dans la ville [ici] après une conversation téléphonique avec Mohamad Abu Shaara, un porte-parole insurgé, qui raconte : "Il y a eu des combats très durs dans la rue de Tripoli mais les rebelles ont conservé leurs positions. Des affrontements intenses se sont également produits dans l'Est de Misrata du côté de la rue Nak el Theqeel. Les rebelles ont repoussé l'attaque". Le correspondant a mentionné des victimes sans donner plus de détails ...

ZINTAN. - Dans la même dépêche, Reuters relaye l'appel téléphonique d'un insurgé nommé Abdulrahman : "Les forces pro-Kadhafi positionnées au Nord de la ville ont pilonné Zintan avec des mortiers montés sur des camionnettes pick-up. Heureusement, l'attaque n'a fait qu'un blessé". Comme les kadhafistes ne peuvent pas pénétrer dans la ville, raconte le correspondant, ils ciblent les habitants des villages environnants et arrêtent tous les suspects : "Dans le hameau voisin d'al-Ghnayma, les forces pro-Kadhafi sélectionnent depuis samedi les civils originaires de Zintan  ... Ils en ont arrêté 15 au total pour les relâcher plus tard après avoir compris qu'ils n'avaient aucun lien avec les rebelles ... Mais, à ce jour, ils ont incendié les maisons de 40 à 50 familles de Zintan qui habitent à al-Ghnayma, et ils ont également empoisonné leurs puits en y déversant du carburant et  ... de l'huile de machine."

DESTINS DE DICTATEURS. - On a appris ce soir [ici] que l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, âgé de 82 ans, a été hospitalisé à Charm el Cheikh après une crise cardiaque survenue au cours d'un interrogatoire. Il doit en effet répondre, depuis quelques jours, aux convocations de la justice pour les affaires de corruption le concernant et la mort de quelque 800 protestataires assassinés par les forces de sécurité au cours de la Révolution. Selon un médecin, son état actuel serait "plus ou moins" stable. - Quand à son ancien collègue, Zine el-Abidine Ben Ali, président déchu de Tunisie, qui était tombé dans le coma après un accident cérébral en Arabie saoudite, il paraît qu'il va mieux mais qu'il s'ennuie. En effet, reclus "dans une immense villa prêtée par la famille royale saoudienne" avec sa femme Leïla (Trabelsi) et son plus jeune enfant, il ne cesserait de "regarder les chaînes d'information" et de passer "de nombreux coups de téléphone, à la présidence et dans les ministères [de Tunisie]. Il s'est même montré tellement insistant que les numéros de téléphone ont été changés, rapporte l'écrivain tunisien Abdelaziz Belkhodja, qui a enquêté sur la famille Ben Ali."  [ici]


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