dimanche 17 avril 2011

À un an des Présidentielles

À un an des présidentielles, les électeurs français sont dans l'incertitude. Rien n'est fait nulle part. On ne sait pas si le président Sarkozy est candidat à sa propre succession alors que son collègue américain est déjà en campagne pour 2012. On ignore également quel sera son challenger dans l'opposition, dont le champion DSK continue de se cacher derrière son devoir de réserve. Au centre, c'est le flou total entre les anciens de la majorité qui viennent de quitter le navire et François Bayrou qui ne cesse de prendre l'eau depuis son succès en 2007. Les écologistes ont fort à faire avec la candidature très médiatique de Nicolas Hulot dont on ne connaît pas vraiment l'orientation politique. Quant à la tentative de rassemblement de l'extrême-gauche par Jean-Luc Mélenchon, on peut dire sans s'avancer beaucoup qu'elle a échoué. Seule exception, l'extrême-droite remaquillée par Marine Le Pen, qui fait un tabac dans les sondages et vient de faire un score impressionnant dans un certain nombre de cantons. 

Bien sûr que N. Sarkozy se représentera, diront les observateurs politiques. Évidemment que D. Strauss-Kahn va y aller, ajouteront certains. Et ils vont déjà imaginer le "match", pronostiquer les "scores", redouter un "21 avril à l'envers" devant la baisse de la cote de popularité du "président sortant" et la "montée du FN". Marine Le Pen va prendre des voix à Nicolas Sarkozy, dira-t-on, car "les Français préfèrent l'original à la copie".

Et à gauche ? Le vainqueur des "primaires" socialistes sera coincé entre une extrême-gauche divisée qui fera feu de tout bois et une vedette de télévision, dont la popularité imméritée sur le plan politique attirera la partie de l'électorat qui voudrait installer le palais de l'Élysée à Ushuaïa.


Le paysage politique français actuel est en partie l'œuvre du président Sarkozy et de sa "majorité". Son coup de maître a été l'installation à Washington de son rival le plus sérieux à gauche, évincé par les "militants" socialistes lors des primaires de 2007, qui avaient préféré la candidature de Ségolène Royal. Sa politique et son caractère sont également à l'origine de la "sécession" de MM. Borloo, Morin et de Villepin, sans parler de l'antipathie que conçoit à son égard F. Bayrou. Enfin, la politique gouvernementale n'est pas non plus pour rien dans la "popularité" de Mme Le Pen ...

Or, rappelons cette évidence : il s'agit en 2012 d'élire le chef de l'État avant de pourvoir les sièges de l'Assemblée Nationale. Seules, deux personnalités politiques accèderont au second tour, dont au moins une appartiendra soit à la droite soit à la gauche républicaines et l'emportera. C'est donc de toute façon un membre de l'UMP ou du PS qui sera élu, le centre étant trop divisé pour passer la première étape.

Alors pourquoi toute cette agitation ? Qui donc a intérêt à désorienter l'électorat de la sorte ? Il s'agit, en 2012, de choisir entre deux politiques. Et pour s'informer, il conviendrait dans un premier temps, avant même de considérer les programmes et les "promesses", d'étudier les faits et les gestes des hommes d'État et des gouvernements fournis par les deux principaux mouvements politiques français. Sous la Ve République, la droite aura exercé le pouvoir de 1958 à 1981, de 1986 à 1988,  de 1993 à 1997 et encore de 2002 à 2012, soit pendant 39 ans. La gauche a été aux affaires de 1981 à 1986, de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2002, soit pendant 15 ans. - Il y a là un matériel abondant et certainement instructif, que les nouveaux médias mettent à la disposition de tout citoyen désireux de fonder son opinion politique sur d'autres éléments que les promesses, les commentaires et les sondages.

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