samedi 13 mai 2017

Parlementaires

En juin 2017, les citoyens français sont appelés à élire leur parlement. Une seule question se pose : veulent-ils, ou non, donner une majorité au Président élu ? La réponse des électeurs d’extrême-gauche et d’extrême-droite est clairement « non ». Or, le système électoral français fait qu’en l’absence d’accord avec les autres partis, ils ne pourront espérer que peu d’élus alors qu’ils ont réuni tous courants confondus plus de 45 % des suffrages exprimés au premier tour. De ce côté-là, le jeu paraît donc déjà faussé. Reste à savoir comment cet électorat se comportera au second tour des Législatives.

Pour les électeurs des partis traditionnels dits « de gouvernement », la situation n’est pas moins compliquée. Cette fois, la question se pose d’abord aux candidats en lice : entendent-ils, ou non, soutenir le Président élu ? En tenant compte de la récente « colère » exprimée par M. Juppé face à l’annonce d’un « accord » avec M. Macron, la réponse de la droite parlementaire risque également d’être « non ». Quant au Parti Socialiste, la question n’est même pas à l’ordre du jour. C’est d’ailleurs probablement ce qui motive « Les Républicains » : devant la déconfiture du PS (6,36 % pour M. Hamon au Premier tour de la Présidentielle contre 19,58 % pour M. Mélenchon), ils peuvent espérer faire le plein de députés, constituer une majorité à l’Assemblée Nationale et imposer l’une de ces fameuses « cohabitations » dont la démocratie française a le secret. Mais la question reste posée d’une autre manière : combien de candidats issus des partis de gouvernement vont-ils « virer leur cuti » en se présentant sous les couleurs du nouveau parti présidentiel (« La République En Marche ») ?

Et les électeurs traditionnels de la droite, du centre et de la gauche « modérés » qui au Premier tour de la Présidentielle n’ont guère représenté plus de 50 % des suffrages exprimés, dont 24 % seulement se sont portés sur la candidature de M. Macron : ne risquent-ils pas d’être en proie à la confusion la plus totale ? Le Président élu peut-il espérer former une majorité dans ces conditions ? Il me semble que la réponse devrait une fois encore être « non » (*). Portée par l’espoir d’arriver à nouveau au pouvoir, la campagne de la droite parlementaire risque en effet d’être « musclée », et les défections prévisibles ne pèseront probablement pas très lourd dans la balance.

Il y a une proposition de M. Macron qui mériterait d’être très largement mise en œuvre : pour la bonne santé de la démocratie française, il est impératif que le parlement reflète au possible l’opinion publique du pays, ce qui ne sera toujours pas le cas en juin 2017. - Et que l’on cesse enfin d’agiter le spectre de la Quatrième République quand il saute aux yeux du plus dépolitisé des citoyens que la Cinquième est au bout du rouleau...

(*) Cette hypothèse, également énoncée ci-dessous, ne s'est pas vérifiée.

Résultats officiels > ici

Extrême gauche 0
Parti communiste français 10
La France insoumise 17
Parti socialiste 30
Parti radical de gauche 3
Divers gauche 12
Ecologiste 1
Divers 3
Régionaliste 5
La République en marche 308
Modem 42
Union des Démocrates et Indépendants 18
Les Républicains 112
Divers droite 6
Debout la France 1
Front National 8
Extrême droite 1

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