lundi 21 mars 2011

[Libye 2011] La guerre de Tripoli n'aura pas lieu


~ note commencée le 20, actualisée le 21 mars 2011 ~

Flux d'actualité : [Al Jazeera] [Le Monde] [Guardian] [Spiegel] [France 24]

Même si le mot continue d'être évité, nous sommes bien en guerre avec la Libye depuis samedi après-midi, 19 mars 2011. - Les attaques aériennes de la Coalition internationale sur les bases kadhafistes ont cessé vers 1:30 du matin. - 110 missiles ont déjà été envoyés sur une vingtaine de cibles différentes (non précisées).

Sur le plan diplomatique, la Chine s'est jointe à ceux qui, comme la Russie, "regrettent" l'intervention militaire. L'Union Africaine demande, quant à elle, la "cessation immédiate" des hostilités. Alors que la Turquie fait un volte-face spectaculaire en proposant son aide pour imposer la zone de non-vol en Libye, l'Algérie défend une position quelque peu ambiguë avec ce communiqué résumé cette nuit par Le Monde : L'Algérie a déclaré "prendre acte" de l'adoption de la résolution 1973, et "partager pleinement l'objectif de cessation immédiate des violences fratricides" en Libye. - "Partie prenante aux efforts de la Ligue des États arabes et de l'Union africaine, l'Algérie apportera sa contribution à tout effort de règlement visant à favoriser une réponse aux aspirations du peuple libyen frère dans le cadre du respect de sa souveraineté et de son unité et de la préservation de l'intégrité territoriale de son pays".- "L'Algérie, selon le document, réaffirme, à cet égard, qu'il revient au peuple libyen de décider par la voie du dialogue national de son devenir" et "se tient, dans ces moments difficiles, aux côtés du peuple libyen frère et continuera à lui témoigner sa solidarité".

Dans la nuit, Le Monde relaye également ce communiqué officiel : "La Libye demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après l'agression franco-américano-britannique contre la Libye, un Etat indépendant et membre des Nations unies", a indiqué le ministère des Affaires étrangères de la Libye dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche. - Les frappes militaires occidentales ont "visé plusieurs régions de l'ouest du pays, faisant des victimes parmi les civils et des dégâts dans des installations civiles, dont des routes, aéroports et hôpitaux", selon le ministère. - Le régime considère désormais comme "nulle la résolution 1973 instaurant une zone d'exclusion aérienne" et qu'il a par conséquent "le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre après que la France ait violé la zone d'exclusion aérienne", toujours selon ce texte.

Ce matin le Spiegel titre : Opération Aube de l'Odyssée - Guerre sans stratégie

[09:30] L'agence de presse italienne Ansa vient d'indiquer que l'équipage d'un navire italien était retenu à Tripoli par des hommes armés. Il s'agit d'un remorqueur de haute-mer italien, son équipage est composé de huit Italiens, deux Indiens et un Ukrainien, selon Ansa. (via Le Monde)

[09:45] Selon des journalistes de l'AFP présents sur place, les bombardements menés par la coalition internationale contre les objectifs militaires du colonel Mouammar Kadhafi ont cessé ce matin dans Tripoli et Benghazi. (in Le Monde)

[10:00] Un journaliste de Reuters annonce que des véhicules de rebelles équipés de mitrailleuses retournent actuellement vers Ajdabiya, à 160 kilomètres au sud de Benghazi. - Plusieurs dizaines de véhicules militaires calcinés jonchaient ce matin la route stratégique reliant Benghazi et Ajdabiya, dans l'est de la Libye, à la suite de frappes occidentales, a constaté un journaliste de Reuters sur place. - Au moins cinq cadavres se trouvaient à proximité. - Certains de ces véhicules étaient tellement endommagés qu'il était difficile d'en déterminer le type. Certaines carcasses avaient l'apparence de camions équipés de lance-roquettes multiples. - "Un char a été si violemment touché que la tourelle s'est détachée", a déclaré Mohamed Abbas, de Reuters. "Un porte-char, un char et un véhicule de transport de troupes sont encore fumants." - "C'est la France tout ça (...) Aujourd'hui, nous sommes venus et nous avons constaté que la route était libre", a dit un combattant rebelle, Tahir Sassi. - D'autres rebelles ont dit que ces carcasses de véhicules étaient aussi le fruit de combats au sol entre les forces de Mouammar Kadhafi et les insurgés. (via Le Monde)



[10:28] Le colonel K. parle à la TV d'État. On ne voit pas son visage.. Son intervention dure un quart d'heure. Extraits (via Guardian) : "Nous allons nous battre mètre par mètre. Ceci est notre pays. Nous allons armer l'ensemble du peuple libyen. Quiconque collabore avec les croisés est un traitre. - Nous n'avons pas peur de vos missiles ou vos raids aériens. Vous ne nous faites pas peur. Vous avez été battus en Somalie, au Liban, en Irak. Vous avez été battus par Ben Laden. Nous allons défendre notre honneur, nos familles, notre patrie. Nous sommes prêts pour une longue guerre."


[11:00] On apprend de source militaire française que les "opérations aériennes des forces françaises" se poursuivent ce matin en Libye (in Le Monde)

[11:25] France 24 donne ces deux informations sur les combats des insurgés :  D'après les chiffres donnés par l'hôpital de Benghazi, les combats d'hier [et de vendredi, ajoutera-t-on ensuite] ont fait plus de 90 morts. - D'après un témoignage recueilli par téléphone dans la ville de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli : "Des tireurs [pro-Kadhafi] embusqués sont toujours en position sur les toits de trois immeubles dans la rue principale de la ville. Ils sont prêts à faire feu sur tout ce qui bouge (...) Personne n'ose passer dans la rue" (source : Reuters).

[12:00] 19 avions militaires (américains), bombardiers et chasseurs, ont attaqué des cibles libyennes ce dimanche matin, selon CNN qui se réfère à un porte-parole du commandement US en Afrique. Il s'agirait d'une nouvelle phase de l'opération commencée samedi. D'après le porte-parole, les bombardiers B2 ont largué quelque 40 corps explosifs sur des cibles libyennes non précisées. (Spiegel)  

[12:05] L'Iran a rejoint les rangs des nations hostiles à l'intervention coalisée. Une missive de Téhéran dit que les attaques occidentales sont une tentative néo-coloniale pour contrôler le pétrole libyen. (in Guardian)

[12:25] Selon le chef de l'état-major des forces US, Mike Mullen, la Coalition a maintenant imposé une zone d'exclusion aérienne en Libye et stoppé l'offensive des troupes de Kadhafi sur Benghazi. Il n'aurait pas vu de rapports faisant état de victimes civiles. Dans l'émission Meet the Press (NBC), M. Mullen a également dit que l'action militaire se concentrait sur l'application de la résolution de l'ONU et ne viserait pas à renverser le pouvoir libyen. (in Spiegel) - On a quand même du mal à le croire !

[12:45] Des avions des Émirats arabes unis sont attendus ce dimanche en Sardaigne pour participer à l'opération "Aube de l'Odyssée" en Libye (Ansa via France 24).

Le nouveau fil du Guardian est ici.

[13:08] L'envoyée de France 24 à Benghazi, Pauline Simonet, rapporte des combats de rue à Benghazi, elle parle de "cellules dormantes" pro-Kadkhafi qui seraient entrés en action. Pendant ce temps, des avions ("de reconnaissance français") survolent la ville à intervalles réguliers "à très haute altitude".

[13:15] Un journaliste de l'AFP confirme que le porte-avions Charles-de-Gaulle vient d'appareiller du port de Toulon. (via Le Monde) - Et le journal de donner ces précisions impressionnantes ou terrifiantes, selon les avis :  Avec ses 2 000 marins à bord, le porte-avions doit mettre le cap sur la Libye et pourrait se trouver au large de ses côtes d'ici 36 à 48 heures, avait indiqué ce matin une source militaire proche du dossier. - "Le porte-avions est à 24 heures de mer des côtes libyennes mais devrait mettre 36 à 48 heures pour les rejoindre, le temps d'embarquer les avions de chasse qui participeront aux opérations et de procéder à quelques exercices d'appontage", selon une source militaire. - Il doit emporter une vingtaine d'appareils, dont une quinzaine d'avions de chasse. S'ajouteront des hélicoptères prévus en cas d'éjection de pilotes, ainsi que deux Hawk-Eye, avions de contrôle aérien. - Le porte-avions doit être escorté notamment par trois frégates et un pétrolier ravitailleur, selon la même source militaire. L'ensemble devrait être placé sous la protection d'un sous-marin nucléaire d'attaque, a précisé une autre source militaire.

[13:35] Actualisation du rapport de Reuters sur France 24 "Les blindés et les véhicules des forces kadhafistes semblaient avoir essuyé des pertes dimanche sur une route stratégique reliant les villes de Benghazi et d'Ajdabiah dans l'est de la Libye. (...) Les insurgés embarqués à bord de 4x4 ont repris le chemin de la ville d'Ajdabiah, l'une des portes ouvrant sur l'est du pays, qui fut le théâtre de combats acharnés. La route était une scène de désolation, dimanche. Un journaliste de Reuters a compté 14 cadavres bien que l'intensité des bombardements menés par la force internationale rende difficile l'identification des corps.  (...) 'C'est grâce à la France. Nous sommes sortis aujourd'hui et nous avons vu la route ouverte', a déclaré l'un des combattants, Tahir Sassi, surveillant la zone jonchée de véhicules calcinés et de poteaux électriques tordus ou coupés en deux." 

[13:45] Le Monde rapporte que : Les présidents sud-africain, malien, mauritanien, congolais et ougandais ont estimé, à l'issue d'une rencontre à Nouakchott [Mauritanie], qu'une solution "africaine" devait être trouvée au conflit entre les forces kadhafistes et l'insurrection partie de l'Est libyen. - Dans un communiqué commun, ils ont appelé les deux parties à mettre un terme aux combats immédiatement, sans toutefois mentionner l'intervention de la coalition.  

[14:10] Le chef d'état major américain vient d'annoncer que la coalition va couper les lignes de ravitaillement de Kadhafi dès demain. (in Le Monde)

[14:15] L'agence de presse libyenne (Jana) rapporte que le gouvernement a commencé d'équiper plus d'un million d'hommes et de femmes en armes. L'action serait terminée dans quelques heures. - Par ailleurs, le ministère libyen de la Santé déclare que le nombre de morts, après les attaques aériennes de la coalition, serait passé de 48 à 64. L'agence Reuters ajoute qu'elle n'a pas pu vérifier ces chiffres. (in Spiegel)

[14:20] Les forces kadhafistes entreraient dans la ville de Misrata avec des chars, selon le témoignage d'habitants recueilli par l'agence Reuters. (in Le Monde)

[14:40]  La Ligue arabe critique les bombardements de la coalition internationale. Le chef de l'organisation, Amr Moussa, déclare qu'ils s'écartent "du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne". (via France 24)

Cette nouvelle n'est pas bonne pour les coalisés, qui entendaient associer la Ligue Arabe à l'opération  militaire pour que celle-ci n'apparaisse pas comme une "croisade" occidentale. - De leur côté, les Talibans ont publié un communiqué où il est dit que les forces "anti-islamiques" et "colonialistes" ne recherchent pas une solution au versement de sang, mais l'affaiblissement de la Libye pour s'emparer de son pétrole avec des "invasions directes." Les Talibans en appellent aux musulmans et aux dirigeants du monde islamique pour aider la Libye à se libérer des "tentacules du  colonialisme étranger". (via Al Jazeera)

[15:00]  Selon la Russie, les bombardements ont touché un centre de santé, des routes et des ponts, et fait des victimes civiles. Moscou appelle la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis à cesser les raids aériens contre les cibles non-militaires. "Nous appelons les pays impliqués à cesser le recours non sélectif à la force", déclare le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. (via France 24)

Avec toutes ces déclarations et "points sur la situation", informations "non confirmées" et tentatives de désinformation, on s'aperçoit que peu de nouvelles "réelles" (et "recoupées") nous parviennent de ce qu'il est convenu d'appeler le "terrain". En cela, la "situation" n'a guère changé depuis le début de l'insurrection. Pour l'heure, la Libye semble toujours souffrir du black-out orchestré par le régime : Internet coupé, signaux satellitaires et téléphoniques brouillés. Et, bien que les journalistes commencent à revenir à Benghazi et qu'ils restent présents ("invités") à Tripoli, le reste du pays échappe tout à fait aux "feux" des projecteurs médiatiques ...

[15:25] Mohammed Ali, résistant à Misrata, est en ligne sur Al Jazeera et exhorte la communauté internationale de mettre fin au règne de ce "fou" de Kadhafi. Il dit également au président vénézuélien  (qui condamne l'opération coalisée) de venir dans sa ville pour voir ce qui s'y passe. Il rapporte une situation terrible, des bombardements lourds, "aléatoires", "meurtriers" ... Le Monde avait relayé d'autres informations alarmantes un peu plus tôt : "Deux personnes ont jusqu'ici été tuées aujourd'hui par des tireurs isolés. Ils (les tireurs) se trouvent toujours sur les toits. Ils sont appuyés par quatre chars qui patrouillent en ville. Il devient très difficile pour les gens de sortir", a déclaré par téléphone à l'agence Reuters un habitant du nom de Sami. - "Il y a aussi des bateaux bloquant le port et empêchant l'aide de parvenir à la ville", a-t-il ajouté. - Abdelbasset, porte-parole des insurgés de Misrata, a déclaré à Reuters: "Il y a des affrontements entre les insurgés et les forces de Kadhafi. Leurs chars sont dans le centre de Misrata (...) Il y a tant de victimes que nous ne pouvons les compter".

Voici l'intervention de Mohammed Ali qui parle (en anglais) de la situation à Misrata et qui lance un appel à la communauté internationale, illustrée par des images de la ville datant de vendredi :


Les forces coalisés ne sont pas à même d'intervenir dans les centre-ville : c'est l'un des grands problèmes de cette opération. Un autre est de savoir - comme dans toute guerre civile - qui est qui. Il faut que les forces insurgées, qui avancent vers l'Ouest, se signalent d'une manière ou d'une autre à l'aviation de la Coalition. Une fois ces signes distinctifs connus, ils peuvent également être utilisés par les milices kadhafistes.

Sur le plan diplomatique, le colonel K. doit saluer les "regrets" russes et chinois, relatifs aux raids aériens. Il a également le soutien plus ou moins déclaré des États de la gauche sud-américaine, Vénézuela en tête. Du côté arabe, l'Algérie hésite, l'Égypte et la Tunisie s'abstiennent, l'Iran et les islamistes talibans soutiennent. Il est certain que personne ne "soutient" vraiment (ouvertement) le colonel K. lui-même, ou son régime. Toutefois, la forte désapprobation de l'intervention "croisée", accusée de vouloir mettre la main sur le pétrole, comme cela s'est en effet passé en Irak sous un prétexte fallacieux, revient à une forme de soutien implicite de celui qui se place désormais en "victime" d'une agression "néo-colonialiste".

Dans ce contexte, j'ai entendu prononcer pour la première fois le mot "anachronique", le colonel K. adoptant une position (posture) datant de la Guerre Froide. Le commentateur (de France 24) n'est pas allé plus loin. Il n'a pas dit que la Guerre Froide vient tout juste de s'achever, 20 ans plus tard, dans le monde arabe. Et il n'a pas dit que Mouammar Kadhafi est l'un des derniers dinosaures des révolutions socialistes dans le "Tiers Monde", à commencer par celle de Cuba en 1959, qui consacre la figure à jamais symbolique de Che Guevara. Ceci seulement suffit à expliquer le soutien de Hugo Chavez, qui s'inscrit dans la filiation de la lutte menée par le Che en Amérique latine.

[15:30] Amr Moussa, le chef de la Ligue Arabe, déclare :  "Ce qui se passe en  Libye diffère de l'objectif visant à imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons, c'est la protection des civils, non pas le bombardement d'autres civils." (via Al Jazeeera)

[16:10] Des avions de l'armée de l'air du Qatar se déploient actuellement à proximité de la Libye afin de participer à l'opération militaire lancée contre les forces de Mouammar Kadhafi en Libye, a déclaré le chef d'état-major interarmes de l'armée américaine. (via Le Monde)

 Pauline Simonet de France 24 parle de la situation à Benghazi, cet après-midi :


[16:40] Un autre sujet d'inquiétude pointé par Le Monde : Les États-Unis "surveillent de très près" les stocks de gaz moutarde en possession du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a assuré dimanche le plus haut gradé américain, l'Amiral Mike Mullen. - "Il en a une certaine quantité en stock", a déclaré le chef d'état-major interarmées américain interrogé sur ce gaz très dangereux, dans l'émission "Face the nation" sur CBS. "Il pourrait faire beaucoup de dégât avec ça", a-t-il ajouté. - Et le journal précise ce dont il s'agit : Le gaz moutarde provoque de graves brûlures chimiques aux yeux, sur la peau et aux poumons. Selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), que la Libye a rejoint en 2004, le régime du colonel Kadhafi dispose toujours de plus de 10 tonnes de ce gaz mais a détruit les munitions qui permettent de les utiliser. 

Delphine Minoui (Figaro & France 2) est au téléphone depuis Tripoli, ce dimanche après-midi :


Et voici (en anglais) le "point" d'Alan Fisher (Al Jazeera) sur cette première journée de guerre, à commencer par un convoi kadhafiste, en route vers Benghazi, détruit par un raid aérien. L'image également de la sculpture de Bab Azizia, le poing géant broyant un chasseur américain, avec la voix un peu éreintée du colonel K. en bande sonore, qui évoque "le diable".


[17:40] Conférence de presse de l'état-major français. Langage très technique pour en dire le moins possible. "Par nature, une opération militaire future est confidentielle". Cette phrase lancée à un journaliste italien résume l'état d'esprit. On apprend toutefois qu'une "quinzaine d'avions français" réalisent des "frappes au sol" ce dimanche et que quatre machines qataries survolent actuellement le territoire libyen. A propos du chasseur français qui aurait été abattu selon la TV d'État, Laurent Teisseire du ministère de la Défense fait cette remarque laconique : "La désinformation existe". - On n'en doute pas un instant !

Une bonne nouvelle en provenance d'Égypte : Les amendements constitutionnels soumis samedi à référendum auraient été approuvés par environ 70% des votants, d'après les premières indications sur les résultats du vote. - Si la victoire du "oui" est confirmée, des élections législatives pourraient avoir lieu dès le mois de septembre. Selon une source judiciaire citée par l'agence Reuters, le taux de participation serait proche de 60 %, avec 70% de 'oui' parmi les votants, 26% de 'non' et 4% de bulletins nuls. La réforme constitutionnelle est un préalable à l'organisation d'élections législatives et présidentielle censées permettre l'instauration d'un gouvernement civil et élu en Égypte. (in Le Monde)

[18:45] Le bateau italien retenu à Tripoli a quitté le port avec l'équipage, selon l'agence de presse Ansa. (via France 24) - Et, 20 minutes plus tard, la chaîne française livre ce communiqué : Le ministère des Affaires étrangères de l'Italie annonce avoir gelé entre 6 et 7 milliards d'euros d'avoirs appartenant à Mouammar Kadhafi ou à des entités libyennes, en application de la résolution 1973 approuvée le 17 mars par le Conseil de sécurité de l'ONU. (Source : AFP) 

Ailleurs, la Révolution arabe ne paraît pas près de s'essouffler : En Syrie, un palais de Justice a été incendié, et on déplore à nouveau cinq morts parmi les protestataires ce dimanche. Au Yémen, Ali Abdullah Saleh, le président contesté, vient de limoger son gouvernement. Et au Maroc, malgré la volonté réformatrice affichée récemment par le roi Mohammed VI, de nouvelles manifestations importantes ont lieu dans plusieurs villes. - On attend toujours le "débrayage" de l'Algérie. Voici le dernier dessin du talentueux dessinateur algérien Dilem (in La Liberté)


Il faut rappeler que la presse algérienne est réputée "libre". Pour s'en convaincre, on peut lire El Watan (listé dans la colonne de droite), La Liberté (ci-dessus) ou les Dernières Nouvelles d'Algérie. Mais il faut dire aussi que le métier de journaliste, et plus généralement d'écrivain, reste une activité à haut risque dans ce pays, où un certain nombre de plumes contestataires ont été arrêtées et torturées, ou tout simplement assassinées. L'un des premiers "martyres" de la profession est l'excellent écrivain kabyle Mouloud Feraoun, fusillé en 1962 par un commando de l'OAS. Il avait eu la prudence d'enterrer son Journal 1955-1962 qui a été ensuite publié à Paris, au Seuil (et réédité depuis). Bien plus récemment, on a pu lire le livre d'un certain Amid Lartane, pseudonyme d'un ancien haut fonctionnaire, qui a écrit un récit "explosif" intitulé L'envol du Faucon vert (Métaillié, 2007) sur l'affaire Khalifa et les méandres du pouvoir algérien. Sans cet anonymat, sa vie aurait certainement été en grand danger ...

[20:00] Le régime libyen annonce un nouveau cessez-le-feu. - Le communiqué émane du quartier général de l'armée libyenne, et non du gouvernement. Le cessez-le-feu doit être effectif "dès ce soir". (in Le Monde)

[21:05 ] Une violente explosion et de nouveaux tirs de batteries antiaériennes DCA ont été entendus à Tripoli. (Source : AFP via France 24)  

[21:15] Une colonne de fumée est visible dans le secteur de la résidence de Kadhafi à Tripoli. (ibid.) 

[21:30] Selon Reuters [via France 24], des tirs ont été entendus ces 20 dernières minutes dans le centre de Benghazi.  

[21:35] Plusieurs témoignages confirment que de la fumée s'élève du complexe du colonel Kadhafi à Tripoli. (in Le Monde)

[21:45] Pour le Pentagone, la défense anti-aérienne libyenne est "fortement endommagée", et la zone d'exclusion aérienne est "effective" (ibid.). 

Ce soir, France 24 publie le communiqué de Reuters sur le référendum égyptien : La réforme constitutionnelle en Égypte a été approuvée par 77% des 18,5 millions de votants, et 41,2% des 45 millions d'électeurs potentiels ont participé au référendum de samedi, a annoncé dimanche lors d'une conférence de presse Mohammed Ahmed Attiyah, chef de l'instance judiciaire chargée de superviser le scrutin. - L'approbation des amendements constitutionnels va permettre la tenue d'élections législatives dès septembre. - Les Frères musulmans et les héritiers du PND (Parti national démocrate) de l'ancien président Hosni Moubarak avaient appelé à voter "oui" et des observateurs ont estimé qu'ils bénéficieraient le plus d'élections législatives rapides. - Les réformateurs avaient prôné le "non" en déclarant souhaiter un remaniement complet de la Constitution.

[23:45] La nouvelle se confirme : un bâtiment administratif du complexe résidentiel de Kadhafi a été totalement détruit par un tir de missile ; il se trouve à une cinquantaine de mètres de la tente où le colonel recevait en général ses invités de marque (source : AFP via Le Monde)

Dernière information du dimanche : L'aviation britannique continue d'effectuer des raids contre des défenses antiaériennes de  l'armée libyenne cette nuit (source officielle à Londres via Le Monde) ...

~ lundi 21 mars 2011 ~

Flux d'actualité : [Al Jazeera] [Guardian] [France 24] [Le Monde] [Spiegel]

Peu d'informations filtrent ce matin. Dans un premier temps, le nouveau "cessez-le-feu" décrété par le gouvernement libyen n'a pas été pris au sérieux par la Coalition puisque les raids aériens se sont poursuivis cette nuit. Quant à la capitale de l'insurrection, Mustafa Gueriani, porte-parole du Conseil transitoire a déclaré dimanche à Europe 1 : "Benghazi est vraiment sécurisée aujourd’hui. Il n’y a plus de bombardements, les tanks sont ressortis de la ville, les frappes françaises les ont repoussés". 

A en croire Ian Black du Guardian, le missile qui aurait frappé Bab Azizia à Tripoli pourrait également être une mise en scène. Il a vu de la fumée et entendu des tirs de batterie anti-aérienne, puis les journalistes "invités" par le régime ont été amenés sur place pour constater les dégâts. Ils ont effectivement vu "un bâtiment de trois étages en ruines", mais pas de flammes ou de fumée. Et le correspondant de conclure :  "Quoi qui ait pu se passer, c'est utilisé avec force par le système de propagande libyen pour présenter sa façon de voir les choses ["un bombardement barbare"]. Il est difficile de dire ce qui s'est véritablement passé." - Le journal britannique émet également des réserves : "Le Guardian n'a pas été en mesure de confirmer que les dégâts ont été causés par des attaques aériennes de la Coalition."

Au Yémen, les combats se poursuivent également : Il y a eu 20 morts dans des combats entre l'armée et les rebelles zaïdites, a appris l'AFP de sources militaires. - Et : Un des principaux commandants de l'armée rejoint la contestation. - Actuellement : il y a un déploiement massif de chars à Sanaa. (AFP via France 24).

Chris McGreal du Guardian a rejoint "ce qui est la ligne de front actuelle", à 9 km d'Ajdabiya, ayant fait le voyage avec les renforts depuis Benghazi. Il dit que les forces rebelles ont gagné 150 km de terrain et beaucoup en moral depuis le début des frappes aériennes samedi : "Au-dessus de nous, on entend maintenant des avions, dont on pense qu'ils appartiennent à la Coalition, et on a entendu un certain nombre d'explosions très fortes ces dernières minutes, qui suggèrent qu'il s'agit d'attaques menées par  les forces coalisées, peut-être sur les chars qui nous avaient bombardés à peine quelques minutes plus tôt."

[10:35] Les opérations aériennes françaises en Libye ont repris [ce] lundi matin, indique le ministère de la Défense (via France 24).

[10:50] Deux dépêches de Reuters via France 24 Les forces pro-Kadhafi, en vêtements civils, se trouvent actuellement dans le centre de Misrata. - Il n'y a toujours pas d'eau à Misrata et les forces de Kadhafi entourent la ville, a confié un habitant à l'agence... - Et le Spiegel ajoute ceci : "Selon les rebelles libyens, la situation à Misrata est de plus en plus dramatique. Il semble que les soldats de Kadhafi amènent des civilistes des localités aux abords de la ville pour les utiliser (en abuser) comme boucliers humains."

[12:05] Les forces gouvernementales libyennes, qui avaient attaqué Benghazi (...) samedi matin, ont reculé lundi jusqu'à Ajdabiya, à 160 km au sud, sans pour autant abandonner le combat, selon des journalistes de l'AFP (via France 24).


[13:45] Les cours du pétrole évoluent en forte hausse, le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeant à 115,76 dollars à Londres, en hausse de 1,83 dollar, tandis qu'à New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) monte de 1,82 dollar, à 102,89 dollars. (in Le Monde)

[13:45]  Vladimir Poutine a comparé la résolution de l'ONU autorisant une opération militaire en Libye aux appels à la croisade du Moyen-Âge. "La résolution est déficiente et imparfaite", a déclaré le Premier ministre russe à des ouvriers d'une fabrique de missiles balistiques. "Elle permet tout." (in Le Monde) - L'ex-officier du KGB aurait pu mieux choisir le lieu pour une telle déclaration !

[14:30] Les forces gouvernementales libyennes pilonnent depuis trois jours la région d'Al-Jabal Al-Gharbi (sud-ouest de Tripoli), en particulier les villes de Zenten [ou Zintan] et Yefren sous contrôle de la rébellion, selon des habitants de la région, cités par l'AFP. (via France 24)

[14:40] Un diplomate a déclaré à l'AFP qu'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la Libye aura probablement lieu lundi. (in Le Monde).

[14:45] Amr Moussa, le chef de la Ligue Arabe, dit que ces propos précédents avaient été mal interprétés : ""Nous sommes engagés envers la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, nous n'avons pas d'objection à cette décision, surtout qu'elle n'appelle pas à une invasion du territoire libyen", a-t-il déclaré. "Nous travaillons en coordination avec les Nations unies pour protéger les civils en Libye", a-t-il ajouté. (in Le Monde)

[15:00] Al Jazeera rapporte que les troupes kadhafistes bombardent lourdement la ville occidentale de Zintan.

[15:30] Le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré lundi que l'Afrique du Sud ne soutenait pas la "doctrine d'un changement de régime" en Libye et appelé les pays étrangers à la modération pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne. (via France 24)

[15:40] Les consultations à huis clos sur la Libye prévues dans quelques heures au Conseil de sécurité de l'ONU ont été réclamées par la Chine, qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci, en réponse à une lettre de la Libye et une demande de la Russie, a précisé un diplomate. (via France 24)

[15:55] Désaccord au Kremlin ? L'emploi du terme "croisade" à propos de la révolution sur la Libye est inacceptable, a déclaré le président russe Dimitri Medvedev, après les propos de son Premier ministre Vladimir Poutine. (via France 24) 

[16:05] Depuis plusieurs jours, plusieurs semaines peut-être, Misrata est, après Zaouia, la nouvelle ville martyre de la Libye. D'après le rapport fait par Mohammed Ali dimanche (ci-dessus), on ne pouvait pas imaginer de situation pire que celle qu'il a décrite. Or :  Des forces loyales au colonel Kadhafi ont ouvert le feu sur une foule dans la ville de Misrata, contrôlée par les opposants au régime. Neuf personnes auraient été tuées selon un témoin cité par l'agence Reuters. (via France 24) - Une heure plus tard, [17:05] on apprend d'un "responsable américain de la sécurité nationale" que les forces loyalistes "se sont retirées" des secteurs de Benghazi, Ajdabiah et Misrata à la suite des frappes aériennes occidentales. - Pour cette dernière ville, il faut attendre confirmation. Lorsqu'elle sera libérée, on prendra la mesure des crimes qui y ont été perpétrés, de la terreur qui y a été répandue ...

[16:15] Adel Abdelhafidh Ghoka, un officiel du Conseil National, ajoute que la situation à Misrata est  (également) critique à cause du manque d'eau, de carburant et d'électricité. Il dit que les "cellules dormantes" à Benghazi ont jusqu'à demain après-midi pour se rendre. Ils seront alors amnistiés, sinon ils auront à faire face aux rebelles et seront traités en "ennemis de la révolution"  Il signale aussi un soulèvement à Tripoli mais le black-out médiatique et la répression compliquent les choses. (Al Jazeera)

[16:50] Un haut responsable du Conseil national libyen (CNL) a exclu lundi toute négociation avec Mouammar Kadhafi pour en finir avec le conflit libyen. "Nous sommes engagés dans une guerre d'usure à laquelle nous a contraint le dictateur", a déclaré Abed al Hafiz Ghoga lors d'une conférence de presse. (via France 24)

[17:35] Conférence de presse de l'armée française, dont le porte-parole, Thierry Burkhard, "annonce que les opérations doivent d'intensifier." (Le Monde) - "Une vingtaine d'appareils de l'armée de l'air française sont intervenus lundi au-dessus de la Libye", a-t-il déclaré : "Ils n'ont cependant pas effectué de frappes à ce stade dans la journée." (France 24)

 
 [17:50] Le Guardian publie cette photo des quatre journalistes du New York Times, relâchés cet après-midi par le régime. Le cliché est pris à Tripoli (avec un officiel), avant leur départ pour la Tunisie, où ils sont arrivés sains et saufs. Quatre correspondants d'Al Jazeera sont toujours détenus (Guardian) et l'on est sans nouvelles de deux journalistes de l'AFP (Spiegel).

[19:00] Au moins 40 personnes ont été tuées lundi et plus de 300 blessées par des tirs des forces fidèles au colonel Kadhafi à Misrata, à l'est de Tripoli, ont affirmé un porte-parole des rebelles et une source médicale dans la ville. (AFP via France 24)  

[19:30] Le Guardian a ouvert son live blog du soir

[20:00] Lors d'une conférence de presse à Santiago de Chile, le président Obama a déclaré que "la position américaine est que Kadhafi doit partir" mais que les États-Unis s'en tiendront au mandat de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est-à-dire protéger les populations civiles. -   L'Otan "jouera un rôle dans la nouvelle phase militaire en Libye, a affirmé Barack Obama. Le président américain a annoncé que la direction de l'opération militaire en Libye, assurée jusque là par les États-Unis, serait transférée aux alliés d'ici quelques jours.  (France 24) - Il a ajouté que les USA allaient bientôt réduire leur participation à l'opération militaire en Libye. Et il a dit ceci (je traduis littéralement)  : "Le point crucial, qu'il faut soulever ici, est que l'ensemble de la communauté  internationale, presque unanimement, dit que lorsqu'une crise humanitaire potentielle s'installe, lorsqu'un leader, qui a perdu sa  légitimité, décide de lancer son armée contre son propre peuple, nous ne pouvons tout simplement pas rester spectateurs avec des paroles vides, nous devons nous engager dans une forme d'action." (in Guardian)

Ce lundi, Acrimed (por Action-Critique-Médias) publie un article de Julien Salingue, intitulé Guerre de Libye : bavures médiatiques avant les premiers bombardements. - En voici le chapeau : Au moment où nous écrivons, les avions d’une « coalition » bombardent les positions militaires du colonel Kadhafi. Quoi que l’on pense de cette guerre, force est de constater qu’elle fait l’objet d’un traitement médiatique digne du journalisme de guerre le plus exécrable. Les observations que nous rapportons ici ont été effectuées avant le début des bombardements. Et elles sont déjà annonciatrices du pire… [lien sur l'article]

[20:10] Tirs de DCA et explosions près de la résidence de Kadhafi à Tripoli, signale Le Monde.

[20:40] Le président du Zimbabwe a critiqué lundi l'intervention aérienne menée par les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France sur la Libye et a accusé l'Occident d'outrepasser la résolution du conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne. (in Le Monde)

[21:00] Et le live blog du quotidien français relate une défaite des insurgés près d'Ajdabiya :  Les forces gouvernementales libyennes, qui avaient attaqué Benghazi samedi matin, ont reculé lundi jusqu'à Ajdabiya, à 160 km au sud, sans pour autant abandonner le combat. Des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes gisaient le long de la route entre les deux villes. Mais les centaines de rebelles qui se sont rassemblés dans l'objectif de reprendre Ajdabiya ont été dispersés par des tirs à l'artillerie lourdes des forces gouvernementales retranchées dans la ville. - Les insurgés se sont lancés à l'assaut d'Ajdabiya, nœud de communication stratégique.... - Pris sous le feu de dizaines de salves d'artillerie lourde à l'approche d'Ajdabiya, le convoi a prestement fait demi-tour, alors que les obus explosaient dans des gerbes de sable, brouillant la vue des chauffeurs qui tentaient de fuir les combats. - Un photographe de l'AFP a vu au moins deux personnes paraissant mortes et trois blessés graves, qui ont été ramassés par les rebelles. 

[21:30] Un témoin cité par Reuters fait état d'une nouvelle explosion entendue dans la capitale libyenne, suivie de tirs de DCA.(via France 24)

[21:45] La télévision libyenne rapporte de nouvelles attaques par "l'ennemi croisé" sur plusieurs sites à Tripoli. (Reuters via France 24)

[22:10] Avant de clore son live, France 24 rapporte cette annonce "officielle" : "Notre objectif est la paix, la stabilité et l'unité de la Libye. Mais nous nous défendrons. Nous armons le peuple. Il y aura une nation de six millions de personnes en armes et nous nous battrons. Il n'y a aucun doute à avoir là-dessus", a déclaré ce lundi soir, un porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim. 

[22:20]  BBC News rapporte qu'un porte-parole des rebelles a décrit la situation à  Misrata comme "une catastrophe". - "Nous avons eu plus de 40 morts, plus de 200 blessés en ville aujourd'hui parce que, quand Kadhafi a  arrêté les actions militaires, les gens sont sortis dans la rue pour manifester et les militaires ont commencé à leur tirer dessus à l'arme lourde... Ils ont même tiré sur trois ambulances - deux des chauffeurs ont été tués." (in Guardian)

Une note de l'AFP pour clore cette journée de lundi. En voici le début :  Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a fait face lundi à un flot de défections trois jours après la répression sanglante d'une manifestation tandis qu'en Libye la coalition internationale a visé un fief de Kadhafi dans le sud et qu'en Syrie la contestation se poursuivait. - Dans le sud de la Syrie, des milliers de personnes ont défilé lundi à Deraa, pour la quatrième journée consécutive, après l'enterrement d'un manifestant tué la veille, selon des témoins. - Un enfant de onze ans intoxiqué par des gaz lacrymogènes dimanche lors de la dispersion d'une manifestation à Deraa par les services de sécurité, a succombé lundi, a annoncé un militant des droits de l'Homme. Ce décès porte à au moins six le nombre de personnes tuées depuis vendredi à Deraa. - Le mouvement de protestation a été lancé le 15 mars à Damas après un appel via une page Facebook, intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011", à manifester pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception, sans corruption ni vols ni monopole des richesses".  [lien sur la note]


 

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