Chapeau BFM : Réalisé [et publié le 14 mars 2012] par CSA pour BFMTV, RMC, 20 Minutes et CSC, la Course 2012 mesure l'évolution des intentions de vote pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle.
Après les résultats contraires ou contradictoires des instituts de sondage IFOP et TNS-SOFRES, CSA met tout le monde d'accord : les deux "principaux candidats" seraient à égalité au premier tour, à 28% des voix chacun.
Le discrédit que des estimations aux antipodes pouvaient jeter sur le principe même des enquêtes statistiques sur les opinions politiques en période électorale, mais que personne ne prend vraiment la peine d'analyser, fait ici place au ridicule, qui pourrait prêter à sourire si l'enjeu n'était pas aussi grave.
En effet, des données finalement assez aléatoires - et donc plus ou moins fictives - sont mises sur le même plan que les faits et gestes, discours et débats, bilans et projets, problèmes réels et solutions proposées qui doivent - ou devraient - marquer, déterminer cette campagne électorale et le fameux - et apparemment toujours très redouté - "verdict des urnes". Car la décision finale appartient - faut-il le rappeler ? oui, dans ce contexte, il faut le rappeler - aux électeurs - réels - et à eux seuls. Or, les enquêtes d'opinion, assénés par "vagues" successives comme le précise encore le commentateur de BFM, influencent non seulement la décision des électeurs, par exemple pour le fameux "vote utile" au premier tour, mais alimentent le discours des différents acteurs de la scène politique, en commençant par celui des "éditorialistes", au détriment de la substance même d'une élection comme celle-ci où il s'agit avant tout de décider si nous voulons continuer dans la voie libérale poursuivie par le "président candidat" - préféré à l’ambiguïté d'un "président sortant", voire du "candidat sortant" - ou bien de nous engager dans une social-démocratie réelle, non seulement en France mais en Europe et notamment en Allemagne où, comme on aime à le répéter ici, l'élection intervient dès la rentrée 2013.
C'est ce qui permet de pointer trois points essentiels qui confinent à la manipulation de l'opinion publique :
Le discrédit que des estimations aux antipodes pouvaient jeter sur le principe même des enquêtes statistiques sur les opinions politiques en période électorale, mais que personne ne prend vraiment la peine d'analyser, fait ici place au ridicule, qui pourrait prêter à sourire si l'enjeu n'était pas aussi grave.
En effet, des données finalement assez aléatoires - et donc plus ou moins fictives - sont mises sur le même plan que les faits et gestes, discours et débats, bilans et projets, problèmes réels et solutions proposées qui doivent - ou devraient - marquer, déterminer cette campagne électorale et le fameux - et apparemment toujours très redouté - "verdict des urnes". Car la décision finale appartient - faut-il le rappeler ? oui, dans ce contexte, il faut le rappeler - aux électeurs - réels - et à eux seuls. Or, les enquêtes d'opinion, assénés par "vagues" successives comme le précise encore le commentateur de BFM, influencent non seulement la décision des électeurs, par exemple pour le fameux "vote utile" au premier tour, mais alimentent le discours des différents acteurs de la scène politique, en commençant par celui des "éditorialistes", au détriment de la substance même d'une élection comme celle-ci où il s'agit avant tout de décider si nous voulons continuer dans la voie libérale poursuivie par le "président candidat" - préféré à l’ambiguïté d'un "président sortant", voire du "candidat sortant" - ou bien de nous engager dans une social-démocratie réelle, non seulement en France mais en Europe et notamment en Allemagne où, comme on aime à le répéter ici, l'élection intervient dès la rentrée 2013.
C'est ce qui permet de pointer trois points essentiels qui confinent à la manipulation de l'opinion publique :
- Les enquêtes d'opinion interrogent sur des "personnalités" et non sur des options politiques (libéralisme, social-démocratie etc.) : ils contribuent donc à personnaliser davantage une élection qui, depuis 1958, est déjà bien assez - ou même un peu trop - "personnelle".
- Avec la personnalisation, on assiste à un nombrilisme formidable qui existe évidemment dans tous les autres pays européens : Sommes-nous, ou ne sommes-nous pas en Europe ? Si oui, il s'agit ici d'une élection régionale qui devrait être traitée comme telle, y compris par les sondeurs. Une remarque : l'adhésion à l'Europe ne signifie nullement le renoncement, par exemple, à la fameuse "exception culturelle française", ou au système éducatif propre à la France etc. Cela signifie que nous devrions commencer à travailler à la constitution d'une Europe politique. Le premier pas serait de considérer ces élections comme une partie, certes importante, d'un mouvement d'ensemble qui déboucherait sur un choix final : une Europe libérale ou social-démocrate. Et si tant est que l'Europe doive montrer l'exemple en matière d'écologie, la personnalisation de la candidature d’Éva Joly, la focalisation sur son appartenance nationale (franco-norvégienne), le score qu'invariablement les panels des sondeurs lui attribuent, tout cela n'a plus rien à voir avec la préoccupation réelle des citoyens. Pour preuve, le score étonnant (en France, non en Allemagne par exemple) des écologistes - 16,28% ! - aux Européennes de 2009 [ici, où l'on trouvera également le récapitulatif des sondages].
- Enfin, il faut bien le répéter : les chiffres sont aléatoires puisqu'en quelques jours nous avons eu droit aux estimations suivantes (dans l'ordre) FH : 27 - 30 - 28 vs. NS : 28,5 - 26 - 28, ce qui en soi n'a pas une importance capitale. Le problème, ce sont les commentaires, les changements de stratégie, et l'influence rétroactive exercée sur l'opinion publique et le vote effectif des citoyens.
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