Ce qu'il ne faut pas entendre. Et ce matin, dans l'émission de l'étrange Pascale Clark sur France-Inter, un intervenant eut la merveilleuse idée d'adapter Brassens : "Quand je pense à Hollande, je b..." - Pour une raison obscure, il n'a pas prononcé le mot. Et je ne me souviens pas si, en pensant à Sarkozy, il bande aussi.
En ce qui concerne le président sortant, tout le monde parle de sa remontée spectaculaire depuis son entrée en campagne. Où ça ? - Mais dans les sondages, bien sûr. Si ces chiffres cyclothymiques bougent tout le temps, ils reflètent moins les intentions de vote des citoyens que le ballet médiatique des personnalités politiques qui, pour la joie des petits et grands éditorialistes, ne cessent de s'agiter. Lambada pour le citoyen lambda.
Devant cette véritable frénésie, consécutive à la grande dépression du quinquennat 2007-2012, où l'on peut toutefois noter deux, trois accès maniaques, l'électeur français ne doit plus vraiment savoir où il habite. - Mais si, mais si : nous sommes bien en France !
Et, au milieu de ces poses et postures fébriles, d'autres chiffres tombent, que l'on prend soin d'exposer en pourcentages : baisse du déficit public (5,2% pour 2011), mais hausse de la dette publique qui s'élève à 85,8% du PIB pour 2011 (contre 82,3% pour 2010). Car l'énoncé de la somme dont il s'agit est un peu plus impressionnant - ou consternant - puisqu'il faudrait rembourser plus de 1.700 milliards (1.700.000.000.000) d'euros. - A qui, au fait ?
Une invasion de zéros. Une vague d'immigration d'une tout autre nature. Il en faudra, de la bravitude, pour y faire face. Car il y en a tout de même pour 26.000 € par habitant (pour 65.350.181 personnes au 1er janvier 2012). Faut-il en parler ? Ça risque de lasser ? - OK.
Venons-en à la méprisance, alors. Tout de même 326.000 entrées sur Google, ce matin. Un chiffre qui a dû être sensiblement inférieur avant le discours de Nantes (27 mars 2012). Le contexte (caractères gras ajoutés) :
Lassant, ça aussi ? - Je ne vous le fais pas dire...
Pendant ce temps, on apprend que Patrice de Maistre reste en prison. Il est notamment mis en cause pour abus de biens sociaux en ce qui concerne un possible financement illégal de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy via la fortune Bettencourt. - Mais quels sont alors ces mystérieux cercles de dirigeants, qui pratiquent la méprisance et l'attitude hautaine face au peuple de France ? En recherchant dans le texte de ce discours de 50 minutes, on ne trouve pas d'équivalent. Devant les innombrables répétitions - la figure de style préférée de l'orateur - l'expression cercles de dirigeants est donc tout aussi unique que ce mot de méprisance qui lui est accolé. Voilà qui peut faire réfléchir. Surtout ceux qui, en si grand nombre, le commentent.
Ligne Maginot, vous avez dit Ligne Maginot ?
Et si l'orateur de Nantes avait tout simplement fait un lapsus, conservé ensuite dans la version écrite mise en ligne ? Car les concepteurs de ses discours n'ont pas vraiment l'habitude d'utiliser un jargon pareil. Il fallait donc lire mépris et ne pas penser médisance. - Ou bien si ? C'est vrai que cette compression verbale a fait un sacré buzz sur la Toile francophone.
Allez, comme dirait l'autre : Ce langage françois que les Italiens par leur mesprisance acoustumee appellent barbare (in Dictionnaire Godefroy, entrée mesprisance). Et une voix caverneuse s'empresse de faire écho : Bunga bunga !
Devant cette véritable frénésie, consécutive à la grande dépression du quinquennat 2007-2012, où l'on peut toutefois noter deux, trois accès maniaques, l'électeur français ne doit plus vraiment savoir où il habite. - Mais si, mais si : nous sommes bien en France !
Et, au milieu de ces poses et postures fébriles, d'autres chiffres tombent, que l'on prend soin d'exposer en pourcentages : baisse du déficit public (5,2% pour 2011), mais hausse de la dette publique qui s'élève à 85,8% du PIB pour 2011 (contre 82,3% pour 2010). Car l'énoncé de la somme dont il s'agit est un peu plus impressionnant - ou consternant - puisqu'il faudrait rembourser plus de 1.700 milliards (1.700.000.000.000) d'euros. - A qui, au fait ?
Une invasion de zéros. Une vague d'immigration d'une tout autre nature. Il en faudra, de la bravitude, pour y faire face. Car il y en a tout de même pour 26.000 € par habitant (pour 65.350.181 personnes au 1er janvier 2012). Faut-il en parler ? Ça risque de lasser ? - OK.
Venons-en à la méprisance, alors. Tout de même 326.000 entrées sur Google, ce matin. Un chiffre qui a dû être sensiblement inférieur avant le discours de Nantes (27 mars 2012). Le contexte (caractères gras ajoutés) :
Moi, je veux parler au peuple de France, à la France qui souffre, comme à la France qui croit en l’avenir. Je veux parler aux Français, quel qu’ait été leur vote dans le passé, ça m’est égal, parce que ce que je veux, c’est construire avec tous les Français un avenir commun pour notre pays, pour notre patrie, pour la France. Voilà mon objectif ! Alors, oui, je veux apporter des réponses. Oh ! Des réponses qu’on ne comprendra pas dans un certain nombre de cercles dirigeants. Des réponses qu’on va regarder avec cette méprisance, cette attitude hautaine. - Je veux dire une chose, c’est que dans un monde en crise, dans une société en crise, il y a un besoin renouvelé de frontières. Contester cette idée, c’est ne rien comprendre au malaise de la société française aujourd’hui. Des frontières, non pas comme une ligne Maginot qui nous isolerait du monde, des frontières, mes chers amis, comme un repère parce que la société a besoin de repères. Des frontières comme une protection parce que la société a besoin de protection. Une société qui se sent fragile, vulnérable, qui vit le futur comme une menace, ne peut pas s’élancer vers l’avenir. Elle ne peut pas prendre des risques, elle ne peut pas faire preuve de l’audace qui, seule, engendre le progrès.Dans un grand nombre de nouvelles entrées sur Google, ce contexte passe à l'as. Je l'ai extrait d'un PDF disponible sur le site de campagne de Nicolas Sarkozy ("La France Forte"). - Tentons donc une petite analyse à la volée. Le politicien place trois fois le mot France dans la première phrase, puis encore une fois dans la deuxième, où l'on trouve également deux fois le mot Français. Et, après une triple répétition du mot réponses, que le candidat entend apporter à la souffrance, au malaise qu'il a tout de même repérés dans le pays dont il occupe lui-même la magistrature suprême depuis cinq ans : voici qu'apparaît le terme de méprisance, suivi de ce qui fonctionne alors comme une explication : l'attitude hautaine. - De qui ? - D'un certain nombre de cercles dirigeants. - Et pourquoi ? - Parce qu'on ne comprendra pas ! - Mais quoi donc ? - Que la France ait besoin de frontières (x4) ou de protection (x2).
Lassant, ça aussi ? - Je ne vous le fais pas dire...
Pendant ce temps, on apprend que Patrice de Maistre reste en prison. Il est notamment mis en cause pour abus de biens sociaux en ce qui concerne un possible financement illégal de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy via la fortune Bettencourt. - Mais quels sont alors ces mystérieux cercles de dirigeants, qui pratiquent la méprisance et l'attitude hautaine face au peuple de France ? En recherchant dans le texte de ce discours de 50 minutes, on ne trouve pas d'équivalent. Devant les innombrables répétitions - la figure de style préférée de l'orateur - l'expression cercles de dirigeants est donc tout aussi unique que ce mot de méprisance qui lui est accolé. Voilà qui peut faire réfléchir. Surtout ceux qui, en si grand nombre, le commentent.
Ligne Maginot, vous avez dit Ligne Maginot ?
Et si l'orateur de Nantes avait tout simplement fait un lapsus, conservé ensuite dans la version écrite mise en ligne ? Car les concepteurs de ses discours n'ont pas vraiment l'habitude d'utiliser un jargon pareil. Il fallait donc lire mépris et ne pas penser médisance. - Ou bien si ? C'est vrai que cette compression verbale a fait un sacré buzz sur la Toile francophone.
Allez, comme dirait l'autre : Ce langage françois que les Italiens par leur mesprisance acoustumee appellent barbare (in Dictionnaire Godefroy, entrée mesprisance). Et une voix caverneuse s'empresse de faire écho : Bunga bunga !
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