~ Lundi 28 février 2011 ~
As-salâm ’aleïkoum | السلام .عليكم
Fils d'actualité de la journée [Al Jazeera] [Guardian] [Le Monde] [France 24] [Der Spiegel]
Le quotidien algérien El Watan (colonne de droite) résume la situation comme ceci : Au 14e jour d'un mouvement de révolte sans précédent, l'opposition libyenne, forte du contrôle de l'est et de plusieurs villes de l'ouest, se prépare à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi, sourd à la pression internationale, continue de minimiser l'insurrection sanglante qui ébranle son régime.
Ce matin, deux des points "chauds" sont :
Ce matin, deux des points "chauds" sont :
- Misrata (ou Misuratah, ~200km à l'Est de Tripoli) : La ville côtière est aux mains de l'opposition, mais les forces loyales à Kadhafi occupent encore une (petite) partie de la base aérienne. L'autre partie, qui comprend les dépôts de munition, est contrôlée par les opposants qui ont abattu un avion [ou un hélicoptère de combat] tirant sur la station radio de la ville et capturé son équipage. Les combats autour de la base militaire se poursuivent depuis hier soir (in Guardian).
- Zaouia (ou Az Zawiyah, ~50km à l'Ouest de Tripoli) : Le centre-ville est tenu par l'opposition, mais les forces loyalistes l'encerclent. Les habitants du centre craignaient ce matin un coup de force "imminent". (in Guardian)
Par ailleurs, L'ONU redoute une catastrophe humanitaire, étant donné le grand nombre de personnes qui fuient le pays sans toujours savoir où aller. Hier soir, un politicien suisse raisonnait comme ceci (en substance) : Il n'est pas possible d'accorder l'asile "économique" en Suisse, et l'asile politique n'est pas requis puisque les dictatures de ces pays ont été démantelées. Donc, les frontières doivent rester fermées (sur la TSR). Or l'ONU a justement demandé d'ouvrir les frontières pour venir en aide aux réfugiés ...
[12:00] Un correspondant d'Al Jazeera à Genève où se tient une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en présence de Hillary Clinton : "Le problème n'est plus si mais quand Kadhafi va partir." - Certains de la fin prochaine du régime libyen, les responsables internationaux pensent déjà à "l'après-Kadhafi" et ils évoquent un procès pour crimes contre l'humanité à cause de la répression sanglante des manifestations pacifiques (en particulier à Benghazi) .- À ce jour, on parle de mille voire de deux mille morts en Libye depuis le 17 février ("Jour de colère") !
[12:35] 30 secondes chrono pour expédier la situation libyenne dans le journal de France 3 ! Seule information : Une dizaine de médecins français partent pour Benghazi aujourd'hui. - Al Jazeera précise que deux avions transportant des médecins, des infirmiers, des médicaments et du matériel médical doivent quitter la France dans "quelques heures", selon une déclaration de François Fillon.
[12:45] Le Monde évoque la situation alimentaire à Tripoli : Selon l'agence AP, le prix de produits alimentaires flambe à Tripoli, de longues files se forment devant les boulangeries. Un témoin cité par l'agence indique que le prix du riz a augmenté de 500 %, pour atteindre 40 dollars pour un sac de 5 kilos.
[13:00] Le journal de France 2 ouvre sur... les chutes de neige dans les Pyrénées Orientales ! Dans la foulée, un reportage sur le prix de l'essence qui grimpe à cause "de l'instabilité dans plusieurs pays arabes" ! Et "une femme de 57 ans plongée dans le coma... sans doute à cause du Mediator" ! Ensuite, comme prévu, on parle du remaniement ministériel en France et de l'allocution du président, hier soir ... Le Premier ministre déclare : La décision que nous avons prise [de révoquer la ministre des Affaires étrangères] n'est pas "morale" mais "politique" (Mme Alliot-Marie n'ayant pas "commis de faute").- Puis ce sont les "flux migratoires" qui inquiètent l'Europe.
[13:15] On parle enfin de la Libye où les "forces de l'opposition s'apprêtent à marcher sur Tripoli." "Reportages" à Benghazi et à Tripoli. Tout est bouclé en 3 minutes, aucune information nouvelle ne filtre. - À suivre la nouvelle édition du guide Michelin, le carnaval de Venise et la cérémonie des Oscars. Bonne nuit, les petits !
[12:00] Un correspondant d'Al Jazeera à Genève où se tient une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en présence de Hillary Clinton : "Le problème n'est plus si mais quand Kadhafi va partir." - Certains de la fin prochaine du régime libyen, les responsables internationaux pensent déjà à "l'après-Kadhafi" et ils évoquent un procès pour crimes contre l'humanité à cause de la répression sanglante des manifestations pacifiques (en particulier à Benghazi) .- À ce jour, on parle de mille voire de deux mille morts en Libye depuis le 17 février ("Jour de colère") !
[12:35] 30 secondes chrono pour expédier la situation libyenne dans le journal de France 3 ! Seule information : Une dizaine de médecins français partent pour Benghazi aujourd'hui. - Al Jazeera précise que deux avions transportant des médecins, des infirmiers, des médicaments et du matériel médical doivent quitter la France dans "quelques heures", selon une déclaration de François Fillon.
[12:45] Le Monde évoque la situation alimentaire à Tripoli : Selon l'agence AP, le prix de produits alimentaires flambe à Tripoli, de longues files se forment devant les boulangeries. Un témoin cité par l'agence indique que le prix du riz a augmenté de 500 %, pour atteindre 40 dollars pour un sac de 5 kilos.
[13:00] Le journal de France 2 ouvre sur... les chutes de neige dans les Pyrénées Orientales ! Dans la foulée, un reportage sur le prix de l'essence qui grimpe à cause "de l'instabilité dans plusieurs pays arabes" ! Et "une femme de 57 ans plongée dans le coma... sans doute à cause du Mediator" ! Ensuite, comme prévu, on parle du remaniement ministériel en France et de l'allocution du président, hier soir ... Le Premier ministre déclare : La décision que nous avons prise [de révoquer la ministre des Affaires étrangères] n'est pas "morale" mais "politique" (Mme Alliot-Marie n'ayant pas "commis de faute").- Puis ce sont les "flux migratoires" qui inquiètent l'Europe.
[13:15] On parle enfin de la Libye où les "forces de l'opposition s'apprêtent à marcher sur Tripoli." "Reportages" à Benghazi et à Tripoli. Tout est bouclé en 3 minutes, aucune information nouvelle ne filtre. - À suivre la nouvelle édition du guide Michelin, le carnaval de Venise et la cérémonie des Oscars. Bonne nuit, les petits !
[13:22] Misrata : Les combats ont lieu à l'arme lourde, affirme un médecin cité par la BBC (12:15), qui parle de l'utilisation de canons antiaériens contre les manifestants. (Le Monde)
[14:00] Le Spiegel écrit que l'Europe cherche à établir le contact avec l'opposition libyenne, comme l'affirme Catherine Ashton (chef de la diplomatie européenne), "disposée" à la collaboration, notamment avec le Conseil de transition qui s'est formé dans l'Est du pays ce weekend.
[14:10] Le Monde rapporte que : Les sanctions adoptées par l'UE comprennent un embargo sur les armes contre la Libye, ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Mouammar Kadhafi et 25 de ses proches. L'UE est ainsi allée au-delà des sanctions décidées samedi à l'ONU.
[14:30] Conférence de presse à Bordeaux du nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui prendra ses fonctions officiellement demain vers midi. Après Bernard Kouchner (mai 2007 - nov. 2010) et Michèle Alliot-Marie (mi-nov. 2010 - fin fév. 2010), le maire de Bordeaux (qui entend d'ailleurs le rester) est le troisième locataire du Quai d'Orsay en moins de quatre mois ! - Quant aux déclarations du nouveau diplomate en chef, qui avait refusé ce poste en novembre 2010, elles sont en harmonie avec ses fonctions : Hormis son soutien affirmé à la candidature du président sortant en 2012, il a pratiqué (avec un certain brio) l'art de ne rien dire ! - Pendant ce temps, Le Monde confirme l'information donnée précédemment : Lors d'un point-presse à la mi-journée, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero, a confirmé que deux avions d'aide humanitaire partiraient "de Paris en fin d'après-midi à destination de Benghazi". "Ces avions transporteront des médecins, des infirmiers, des logisticiens et cinq tonnes de matériel de soin et de médicaments", a-t-il précisé.
[15:05] Avec cet autre communiqué du Monde, on commence à entrevoir le sens du remaniement ministériel en France : Le président français Nicolas Sarkozy a demandé à l'UE de convoquer en fin de semaine un sommet extraordinaire de ses dirigeants sur la crise libyenne, selon une source diplomatique. "Elle [Il] a déjà le soutien de l'Italie et de l'Espagne", a précisé cette source, mais la décision revient en dernier lieu au président de l'UE, Herman Van Rompuy. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a apporté son soutien à une telle initiative. - Le président français cherche de toute évidence à profiter des événements pour se profiler sur la scène internationale. Les propositions d'assistance sécuritaire aux dictateurs de Michèle Alliot-Marie ou les couacs crypto-racistes de Brice Hortefeux (on se souviendra de cette phrase malheureuse : un Arabe ça va, "c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes") ne grandissaient pas vraiment l'image de la France. Or, remaniement par-ci remaniement par-là, la critique de l'opposition (française) est celle-ci : Tout président de la Ve République est le chef incontesté des Affaires étrangères, quel que soit par ailleurs le locataire du Quai d'Orsay. La politique de table rase pratiquée par Nicolas Sarkozy ne serait donc qu'un moyen de dissimuler ses propres responsabilités. - À ce propos, quid de Boris Boillon, le nouvel ambassadeur en Tunisie, qui a fait preuve (par deux fois) de goujaterie, sinon de mépris, envers la presse tout juste libérée de ce pays à l'avant-garde de la Révolution arabe ?
[15:10] Dans le quartier tripolitain de Tajoura, Reuters rapporte un clash entre quelque 400 manifestants anti-Kadhafi et des miliciens en 4x4 qui ont tiré en l'air pour les disperser (in Guardian). - Par ailleurs, un correspondant du New York Times avait affirmé, sur la foi de témoignages d'habitants, que la capitale semblait "calme", ce matin. ...
[15:12] Une note instructive du Monde sur les "hydrocarbures" : Le commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger, a indiqué lundi que l'UE avait "tout lieu de penser que le gros des champs d'exploitation (de gaz et de pétrole) n'est plus entre les mains de Kadhafi, mais se trouve sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir". Dans ces conditions, "nous avons décidé de ne pas imposer un blocus pour ne pas pénaliser les personnes qui ne seraient pas celles visées par des sanctions", a-t-il ajouté. Il a précisé qu'en Libye, "la production (pétrolière) a subi un coup d'arrêt, mais les exploitations devraient reprendre". "Le gaz (libyen) représente moins de 3 % du volume total du marché de l'UE et le pétrole moins de 10 %", a souligné le commissaire, qui a ajouté que l'UE a des réserves appréciables et peut compter sur les pays de l'OPEP pour augmenter leurs livraisons. La Libye, membre de l'Opep, est l'un des quatre principaux producteurs de pétrole d'Afrique. Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle produit en temps normal 1,69 million de barils par jour et en exporte 1,49 mbj, en immense majorité (85 %) vers l'Europe. L'Italie est son principal client dans l'UE en pétrole et gaz.
[15:30] La ministre américaine des Affaires étrangères, Hillary Clinton, s'exprime à Genève. Elle dit que le président Obama rencontre Ban Ki-Moon aujourd'hui. - "Nous devons travailler ensemble et prendre de nouvelles mesures pour demander des comptes au gouvernement Kadhafi". - "Toutes les options" seront explorées. "Rien n'est écarté". - "Les droits humains, la démocratie et développement sont inextricablement liés... Il ne s'agit pas de principes occidentaux ou d'idéaux US-américains, mais de véritables universaux." - "Le succès des protestations pacifiques a confondu les extrémistes." Et, en direction de l'Iran : "Le déni de la dignité humaine en Iran est un scandale (outrage)." (in Guardian) - D'autres passages sont cités par Al Jazeera : "La communauté internationale parle d'une seule voix : ces violations des droits humains [en Libye] sont inacceptables et ne seront pas tolérées." - Et, à propos du peuple libyen : "Le monde a été enchanté par son courage et sa détermination. Il nous rappelle que le pouvoir de la dignité humaine est toujours sous-estimé jusqu'au jour où il triomphe." - Mme Clinton a également demandé le départ, immédiat et sans nouvelles violences, du colonel K.
[16:00] Des dépôts de munitions dans des zones sous le contrôle de la rébellion dans l'est de la Libye ont été visés lundi par des raids aériens des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi, selon des sources concordantes à Benghazi (AFP). - Puis cette précision, quelques minutes plus tard : La correspondante de BBC à Benghazi, Lyse Doucet, rapportait seulement quelques minutes avant l'annonce de raids aériens sur la ville (*) que de nombreux magasins sont ouverts à Benghazi, que les rues sont animées et que de nouveaux comités sont mis en place par les opposants au palais de justice. (14h54 GMT [+1h en France]) - Et encore une dépêche : L'AFP précise que les raids aériens ont frappé un dépôt à Adjabiya, à une centaine de km au sud de Benghazi, selon un témoin joint par téléphone. Un militaire de réserve à Benghazi, prénommé Adel, a pour sa part fait état de raids menés par deux avions sur Adjabiya et Rajma, à 15 km au sud de Benghazi, affirmant qu'ils avaient été repoussés par les tirs de la DCA. Selon lui, le raid à Adjabiya a détruit une citerne d'eau sans toucher le dépôt, ni faire de victime. (in Le Monde) - (*) Ce n'est donc pas la ville même de Benghazi qui est touchée ...
[16:30] France 24 donne des informations sur les autres protestations dans le monde arabe. D'abord cette triste nouvelle d'Algérie : Un jeune homme est décédé après s'être immolé par le feu dimanche devant la wilaya (préfecture) de Bordj Bou Arredidj, à 235 km à l'est d'Alger, a rapporté lundi le quotidien El Watan. Il s'agit du cinquième décès par immolation en Algérie. - Et en Tunisie : Le ministre tunisien de l'Industrie et de la Technologie du gouvernement de transition, Mohamed Afif Chelbi, qui figurait dans le dernier gouvernement du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a présenté sa démission lundi, a annoncé l'agence officielle TAP. [on apprendra également la démission d'un second ministre, le dernier de ceux qui avaient participé au gouvernement Ben Ali]. - À Oman : De nouveaux heurts ont éclaté ce lundi entre manifestants et police dans la ville de Sohar, première ville industrielle du sultanat. (Source : AFP) - Et au Yémen : Le président Ali Abdallah Saleh s'est dit prêt lundi à former un gouvernement d'union avec l'opposition au Yémen. Offre immédiatement rejetée par l'opposition, qui exige son départ. Le président Saleh est au pouvoir depuis 1978. - En Égypte, enfin, l'interdiction de quitter le territoire national a été notifiée au président déchu Moubarak ...
[16:35] Une nouvelle d'Al Jazeera Arabic fait le tour des rédactions : Le colonel K. aurait mandaté son chef du contre-espionnage, Bu Zaid Dorda, d'engager des pourparlers avec l'opposition dans l'Est de la Libye.
[16:40] Le Premier ministre britannique, David Cameron, vient de déclarer au parlement qu'il envisageait, avec d'autres pays, d'imposer une zone d'exclusion aérienne en Libye et qu'il avait demandé aux forces armées d'élaborer des plans en conséquence. (in Guardian) - Nota bene : Il ne s'agit là que d'une déclaration d'intention, d'un "option", non d'un début de guerre aérienne. Il faut également savoir qu'un général démissionnaire avait réclamé l'aide des forces aériennes occidentales, tout en se déclarant opposé à une opération terrestre.
[17:50] Hillary Clinton semble abonder dans le sens de David Cameron : "Une zone d'exclusion aérienne est une option que nous examinons. Je le répète, aucune option n'est à exclure", a-t-elle déclaré en conférence de presse à Genève, ajoutant : "Les États-Unis vont envoyer deux équipes humanitaires aux frontières de la Libye avec la Tunisie et l'Égypte". (France 24)
En cette fin d'après-midi, Le Monde a rapporté une série d'autres informations : A Tripoli, des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale par les militants pro-Kadhafi et le pain et l'essence y étaient rationnés, selon un habitant. - L'est de la Libye... risque de connaître d'ici trois semaines des pénuries d'aliments, de médicaments et de matériel médical, a averti lundi un bénévole de l'action humanitaire. - En dépit des troubles, le port de Benghazi et la frontière terrestre avec l'Egypte restent ouverts. En-cas, conserves et denrées non périssables ne manquent pas pour le moment dans les commerces qui sont ouverts, mais les produits frais y sont rares. - A Benghazi, les rebelles ont mis en place des batteries antiaériennes sur le front de mer. Cela va plus lentement qu'ils ne l'avaient prévus, a twitté il y a quelques minutes le journaliste Martin Chulov du Guardian. - "Ce sera ce soir. Un émissaire [du régime en place] partira de Tripoli pour Benghazi. L'émissaire transporte des médicaments et des vivres ainsi que du matériel médical pour aider la population de Benghazi", a déclaré [un] responsable libyen à Reuters sous le sceau de l'anonymat. - Selon le site internet de la chaîne de télévision Al Arabia, des fils de Mouammar Kadhafi ont tenté en vain récemment de convaincre des dignitaires religieux saoudiens de prendre position contre le soulèvement en cours en Libye. Saïf al Islam aurait contacté Salman al Aouda et Saadi Kadhafi a joint Ayedh al Garni. Ces deux dignitaires ont refusé d'éditer des décrets religieux condamnant la révolte contre Mouammar Kadhafi. "Vous êtes en train de tuer le peuple libyen. Tournez-vous vers Dieu car vous êtes en train de traiter (le peuple) injustement. Préservez le sang libyen, vous êtes en train de tuer des personnes âgées et des enfants. Craignez Dieu", a déclaré dimanche Ayedh Garni à Saadi, selon des propos rapportés par le dignitaire lui-même. - Londres a annoncé lundi avoir mis en échec un plan du leader libyen Mouammar Kadhafi pour faire sortir du pays l'équivalent d'un milliard d'euros en billets de banque fraîchement imprimés, en usant, selon la presse, de subterfuges dignes d'un roman d'espionnage."Le ministère des finances est intervenu pour bloquer le départ de 900 millions de livres de billets destinés à la Libye", s'est félicité le premier ministre britannique David Cameron devant la chambre des Communes.
Difficile de faire le tri dans ce "bombardement" d'informations, où les déclarations d'intention, condamnations, plans sur la comète et tentatives de négociation écrasent les quelques nouvelles recoupées et vérifiées en provenance de Libye. On imagine les Tripolitains prendre d'assaut les supermarchés avec leur pécule de 300 euros (un salaire mensuel) alloué par le gouvernement tandis que les milices en pickup quadrillent la capitale. - À Zaouia, les habitants qui contrôlent le centre redoutent certainement toujours un coup de force des troupes qui ceinturent la ville. Et, si Misrata vient augmenter le nombre des cités "libérées", les civils y restent à la merci d'attaques aériennes et d'autres formes de contre-offensives. - Quant au colonel K., il ne s'est pas risqué à une nouvelle apparition publique [une nouvelle interview sera cependant publiée dans la soirée], mais un certain nombre de rumeurs circulent, puisqu'il essayerait d'entamer des négociations avec l'Est et qu'il continue sans doute de chercher du soutien un peu partout, quand le monde entier est en train de le lâcher. Par ailleurs, il essaye de récupérer une partie de sa fortune (colossale). Précision à l'instant : Londres confirme avoir empêché Khadafi de mettre la main sur l'équivalent d'un milliard d'euros en liquide. Des milliers de coupures ont été fabriquées en toute légalité par un imprimeur britannique et entreposées dans le nord-est de l'Angleterre (France 24).
Pendant ce temps, cette déclaration très alarmante du Pentagone tombe : L'armée US-américaine va (ou est déjà en train de) "repositionner" des forces navales et aériennes près de la Libye (in Le Monde - France 2). - Va-t-on vers un conflit armé ? - Dans ce cas, le pire serait à craindre : les armées occidentales ne sont absolument pas en mesure de conduire une guerre de ce genre sans causer d'énormes pertes civiles. De plus, l'image euro-américaine se détériorerait à nouveau considérablement dans le monde arabe, alors que le président Obama vient tout juste d'éponger la catastrophe qui fut le "règne" de George W. Bush et de ses Faucons.
[18:30] Selon l'agence Reuters, des avions [pro-gouvernementaux] bombardent actuellement un dépôt d'armes dans l'est libyen, [dans la ville de Djabiya, en Cyrénaïque] qui est aux mains des opposants au régime. Aucune victime ne serait à déplorer. (Le Monde) - En fait cela se serait passé dans l'après-midi, selon Fathi Abidy, un membre de l'administration temporaire à Benghazi. (in Guardian) - Une demi-heure plus tard, le ministère libyen de la Défense ("Comité public pour la défense") dément avoir effectué un "raid à Ajdabiya et Al-Rajma" (in Le Monde). Plus tard dans la soirée, Fathi Abidy lui-même dément l'annonce faite par plusieurs agences : des avions auraient en effet tourné dans le ciel d'Adjabiya, mais sans effectuer de bombardement (Al Jazeera).[Ensuite, le bombardement sera à nouveau confirmé !]
Le Guardian a installé un nouveau live blog.
Dans l'après-midi le colonel K. a donne une interview à quelques journalistes étrangers invités à Tripoli (BBC, ABC, Sunday Times) où il déclare qu'il n'y a aucune contestation de son régime à Tripoli : "Mon peuple m'aime. Il mourrait pour me protéger." Il répète qu'il ne peut quitter le pouvoir puisqu'il n'est ni président ni roi, et il accuse à nouveau Al Qaida de pousser les jeunes à la révolte. En outre, il accuse les pouvoirs occidentaux de le trahir : "Je suis surpris : nous sommes alliés aux Occidentaux pour lutter contre Al Qaida et lorsque nous combattons les terroristes, ils nous abandonnent. Peut-être qu'ils veulent nous occuper." (in Guardian - BBC)
On apprend également que, si les choses commencent à se normaliser à la frontière égyptienne, la situation humanitaire est catastrophique à l'Ouest, du côté tunisien. Beaucoup de réfugiés attendent d'être rapatriés, d'autres ont été oubliés ou ne savent pas où aller. Un grand nombre reste encore bloqué du côté libyen parce que ceux qui sont passés en Tunisie s'y installent dans des campements de fortune sans être à même de bouger. (France 3) - À force de s'épancher en discours humanistes ou d'agiter le spectre de l'intervention militaire, les pouvoirs occidentaux oublient les besoins les plus fondamentaux des êtres humains dans la tourmente, qu'il s'agit de protéger ... Le problème dans cette affaire, c'est que l'humanitaire ne pourrait être que l'un de ces fameux prétextes dont les dirigeants du monde entier usent et abusent lorsqu'il s'agit de protéger leurs intérêts économiques. Car, si l'une des crises financières les plus virulentes du capitalisme moderne semble peu à peu sous contrôle, une "déstabilisation" comme celle qui traverse actuellement le monde arabe peut enclencher son retour fulgurant sous la forme d'un nouveau "choc pétrolier" qui frapperait une économie occidentale à peine convalescente et risquerait de la mettre à mal pour un certain temps, plongeant les pays occidentaux dans un chaos comparable à la "grande dépression" du siècle dernier (1929ssq.).
[14:00] Le Spiegel écrit que l'Europe cherche à établir le contact avec l'opposition libyenne, comme l'affirme Catherine Ashton (chef de la diplomatie européenne), "disposée" à la collaboration, notamment avec le Conseil de transition qui s'est formé dans l'Est du pays ce weekend.
[14:10] Le Monde rapporte que : Les sanctions adoptées par l'UE comprennent un embargo sur les armes contre la Libye, ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Mouammar Kadhafi et 25 de ses proches. L'UE est ainsi allée au-delà des sanctions décidées samedi à l'ONU.
[14:30] Conférence de presse à Bordeaux du nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui prendra ses fonctions officiellement demain vers midi. Après Bernard Kouchner (mai 2007 - nov. 2010) et Michèle Alliot-Marie (mi-nov. 2010 - fin fév. 2010), le maire de Bordeaux (qui entend d'ailleurs le rester) est le troisième locataire du Quai d'Orsay en moins de quatre mois ! - Quant aux déclarations du nouveau diplomate en chef, qui avait refusé ce poste en novembre 2010, elles sont en harmonie avec ses fonctions : Hormis son soutien affirmé à la candidature du président sortant en 2012, il a pratiqué (avec un certain brio) l'art de ne rien dire ! - Pendant ce temps, Le Monde confirme l'information donnée précédemment : Lors d'un point-presse à la mi-journée, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero, a confirmé que deux avions d'aide humanitaire partiraient "de Paris en fin d'après-midi à destination de Benghazi". "Ces avions transporteront des médecins, des infirmiers, des logisticiens et cinq tonnes de matériel de soin et de médicaments", a-t-il précisé.
[15:05] Avec cet autre communiqué du Monde, on commence à entrevoir le sens du remaniement ministériel en France : Le président français Nicolas Sarkozy a demandé à l'UE de convoquer en fin de semaine un sommet extraordinaire de ses dirigeants sur la crise libyenne, selon une source diplomatique. "Elle [Il] a déjà le soutien de l'Italie et de l'Espagne", a précisé cette source, mais la décision revient en dernier lieu au président de l'UE, Herman Van Rompuy. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a apporté son soutien à une telle initiative. - Le président français cherche de toute évidence à profiter des événements pour se profiler sur la scène internationale. Les propositions d'assistance sécuritaire aux dictateurs de Michèle Alliot-Marie ou les couacs crypto-racistes de Brice Hortefeux (on se souviendra de cette phrase malheureuse : un Arabe ça va, "c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes") ne grandissaient pas vraiment l'image de la France. Or, remaniement par-ci remaniement par-là, la critique de l'opposition (française) est celle-ci : Tout président de la Ve République est le chef incontesté des Affaires étrangères, quel que soit par ailleurs le locataire du Quai d'Orsay. La politique de table rase pratiquée par Nicolas Sarkozy ne serait donc qu'un moyen de dissimuler ses propres responsabilités. - À ce propos, quid de Boris Boillon, le nouvel ambassadeur en Tunisie, qui a fait preuve (par deux fois) de goujaterie, sinon de mépris, envers la presse tout juste libérée de ce pays à l'avant-garde de la Révolution arabe ?
[15:10] Dans le quartier tripolitain de Tajoura, Reuters rapporte un clash entre quelque 400 manifestants anti-Kadhafi et des miliciens en 4x4 qui ont tiré en l'air pour les disperser (in Guardian). - Par ailleurs, un correspondant du New York Times avait affirmé, sur la foi de témoignages d'habitants, que la capitale semblait "calme", ce matin. ...
[15:12] Une note instructive du Monde sur les "hydrocarbures" : Le commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger, a indiqué lundi que l'UE avait "tout lieu de penser que le gros des champs d'exploitation (de gaz et de pétrole) n'est plus entre les mains de Kadhafi, mais se trouve sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir". Dans ces conditions, "nous avons décidé de ne pas imposer un blocus pour ne pas pénaliser les personnes qui ne seraient pas celles visées par des sanctions", a-t-il ajouté. Il a précisé qu'en Libye, "la production (pétrolière) a subi un coup d'arrêt, mais les exploitations devraient reprendre". "Le gaz (libyen) représente moins de 3 % du volume total du marché de l'UE et le pétrole moins de 10 %", a souligné le commissaire, qui a ajouté que l'UE a des réserves appréciables et peut compter sur les pays de l'OPEP pour augmenter leurs livraisons. La Libye, membre de l'Opep, est l'un des quatre principaux producteurs de pétrole d'Afrique. Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle produit en temps normal 1,69 million de barils par jour et en exporte 1,49 mbj, en immense majorité (85 %) vers l'Europe. L'Italie est son principal client dans l'UE en pétrole et gaz.
[15:30] La ministre américaine des Affaires étrangères, Hillary Clinton, s'exprime à Genève. Elle dit que le président Obama rencontre Ban Ki-Moon aujourd'hui. - "Nous devons travailler ensemble et prendre de nouvelles mesures pour demander des comptes au gouvernement Kadhafi". - "Toutes les options" seront explorées. "Rien n'est écarté". - "Les droits humains, la démocratie et développement sont inextricablement liés... Il ne s'agit pas de principes occidentaux ou d'idéaux US-américains, mais de véritables universaux." - "Le succès des protestations pacifiques a confondu les extrémistes." Et, en direction de l'Iran : "Le déni de la dignité humaine en Iran est un scandale (outrage)." (in Guardian) - D'autres passages sont cités par Al Jazeera : "La communauté internationale parle d'une seule voix : ces violations des droits humains [en Libye] sont inacceptables et ne seront pas tolérées." - Et, à propos du peuple libyen : "Le monde a été enchanté par son courage et sa détermination. Il nous rappelle que le pouvoir de la dignité humaine est toujours sous-estimé jusqu'au jour où il triomphe." - Mme Clinton a également demandé le départ, immédiat et sans nouvelles violences, du colonel K.
[16:00] Des dépôts de munitions dans des zones sous le contrôle de la rébellion dans l'est de la Libye ont été visés lundi par des raids aériens des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi, selon des sources concordantes à Benghazi (AFP). - Puis cette précision, quelques minutes plus tard : La correspondante de BBC à Benghazi, Lyse Doucet, rapportait seulement quelques minutes avant l'annonce de raids aériens sur la ville (*) que de nombreux magasins sont ouverts à Benghazi, que les rues sont animées et que de nouveaux comités sont mis en place par les opposants au palais de justice. (14h54 GMT [+1h en France]) - Et encore une dépêche : L'AFP précise que les raids aériens ont frappé un dépôt à Adjabiya, à une centaine de km au sud de Benghazi, selon un témoin joint par téléphone. Un militaire de réserve à Benghazi, prénommé Adel, a pour sa part fait état de raids menés par deux avions sur Adjabiya et Rajma, à 15 km au sud de Benghazi, affirmant qu'ils avaient été repoussés par les tirs de la DCA. Selon lui, le raid à Adjabiya a détruit une citerne d'eau sans toucher le dépôt, ni faire de victime. (in Le Monde) - (*) Ce n'est donc pas la ville même de Benghazi qui est touchée ...
[16:30] France 24 donne des informations sur les autres protestations dans le monde arabe. D'abord cette triste nouvelle d'Algérie : Un jeune homme est décédé après s'être immolé par le feu dimanche devant la wilaya (préfecture) de Bordj Bou Arredidj, à 235 km à l'est d'Alger, a rapporté lundi le quotidien El Watan. Il s'agit du cinquième décès par immolation en Algérie. - Et en Tunisie : Le ministre tunisien de l'Industrie et de la Technologie du gouvernement de transition, Mohamed Afif Chelbi, qui figurait dans le dernier gouvernement du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a présenté sa démission lundi, a annoncé l'agence officielle TAP. [on apprendra également la démission d'un second ministre, le dernier de ceux qui avaient participé au gouvernement Ben Ali]. - À Oman : De nouveaux heurts ont éclaté ce lundi entre manifestants et police dans la ville de Sohar, première ville industrielle du sultanat. (Source : AFP) - Et au Yémen : Le président Ali Abdallah Saleh s'est dit prêt lundi à former un gouvernement d'union avec l'opposition au Yémen. Offre immédiatement rejetée par l'opposition, qui exige son départ. Le président Saleh est au pouvoir depuis 1978. - En Égypte, enfin, l'interdiction de quitter le territoire national a été notifiée au président déchu Moubarak ...
[16:35] Une nouvelle d'Al Jazeera Arabic fait le tour des rédactions : Le colonel K. aurait mandaté son chef du contre-espionnage, Bu Zaid Dorda, d'engager des pourparlers avec l'opposition dans l'Est de la Libye.
[16:40] Le Premier ministre britannique, David Cameron, vient de déclarer au parlement qu'il envisageait, avec d'autres pays, d'imposer une zone d'exclusion aérienne en Libye et qu'il avait demandé aux forces armées d'élaborer des plans en conséquence. (in Guardian) - Nota bene : Il ne s'agit là que d'une déclaration d'intention, d'un "option", non d'un début de guerre aérienne. Il faut également savoir qu'un général démissionnaire avait réclamé l'aide des forces aériennes occidentales, tout en se déclarant opposé à une opération terrestre.
[17:50] Hillary Clinton semble abonder dans le sens de David Cameron : "Une zone d'exclusion aérienne est une option que nous examinons. Je le répète, aucune option n'est à exclure", a-t-elle déclaré en conférence de presse à Genève, ajoutant : "Les États-Unis vont envoyer deux équipes humanitaires aux frontières de la Libye avec la Tunisie et l'Égypte". (France 24)
En cette fin d'après-midi, Le Monde a rapporté une série d'autres informations : A Tripoli, des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale par les militants pro-Kadhafi et le pain et l'essence y étaient rationnés, selon un habitant. - L'est de la Libye... risque de connaître d'ici trois semaines des pénuries d'aliments, de médicaments et de matériel médical, a averti lundi un bénévole de l'action humanitaire. - En dépit des troubles, le port de Benghazi et la frontière terrestre avec l'Egypte restent ouverts. En-cas, conserves et denrées non périssables ne manquent pas pour le moment dans les commerces qui sont ouverts, mais les produits frais y sont rares. - A Benghazi, les rebelles ont mis en place des batteries antiaériennes sur le front de mer. Cela va plus lentement qu'ils ne l'avaient prévus, a twitté il y a quelques minutes le journaliste Martin Chulov du Guardian. - "Ce sera ce soir. Un émissaire [du régime en place] partira de Tripoli pour Benghazi. L'émissaire transporte des médicaments et des vivres ainsi que du matériel médical pour aider la population de Benghazi", a déclaré [un] responsable libyen à Reuters sous le sceau de l'anonymat. - Selon le site internet de la chaîne de télévision Al Arabia, des fils de Mouammar Kadhafi ont tenté en vain récemment de convaincre des dignitaires religieux saoudiens de prendre position contre le soulèvement en cours en Libye. Saïf al Islam aurait contacté Salman al Aouda et Saadi Kadhafi a joint Ayedh al Garni. Ces deux dignitaires ont refusé d'éditer des décrets religieux condamnant la révolte contre Mouammar Kadhafi. "Vous êtes en train de tuer le peuple libyen. Tournez-vous vers Dieu car vous êtes en train de traiter (le peuple) injustement. Préservez le sang libyen, vous êtes en train de tuer des personnes âgées et des enfants. Craignez Dieu", a déclaré dimanche Ayedh Garni à Saadi, selon des propos rapportés par le dignitaire lui-même. - Londres a annoncé lundi avoir mis en échec un plan du leader libyen Mouammar Kadhafi pour faire sortir du pays l'équivalent d'un milliard d'euros en billets de banque fraîchement imprimés, en usant, selon la presse, de subterfuges dignes d'un roman d'espionnage."Le ministère des finances est intervenu pour bloquer le départ de 900 millions de livres de billets destinés à la Libye", s'est félicité le premier ministre britannique David Cameron devant la chambre des Communes.
Difficile de faire le tri dans ce "bombardement" d'informations, où les déclarations d'intention, condamnations, plans sur la comète et tentatives de négociation écrasent les quelques nouvelles recoupées et vérifiées en provenance de Libye. On imagine les Tripolitains prendre d'assaut les supermarchés avec leur pécule de 300 euros (un salaire mensuel) alloué par le gouvernement tandis que les milices en pickup quadrillent la capitale. - À Zaouia, les habitants qui contrôlent le centre redoutent certainement toujours un coup de force des troupes qui ceinturent la ville. Et, si Misrata vient augmenter le nombre des cités "libérées", les civils y restent à la merci d'attaques aériennes et d'autres formes de contre-offensives. - Quant au colonel K., il ne s'est pas risqué à une nouvelle apparition publique [une nouvelle interview sera cependant publiée dans la soirée], mais un certain nombre de rumeurs circulent, puisqu'il essayerait d'entamer des négociations avec l'Est et qu'il continue sans doute de chercher du soutien un peu partout, quand le monde entier est en train de le lâcher. Par ailleurs, il essaye de récupérer une partie de sa fortune (colossale). Précision à l'instant : Londres confirme avoir empêché Khadafi de mettre la main sur l'équivalent d'un milliard d'euros en liquide. Des milliers de coupures ont été fabriquées en toute légalité par un imprimeur britannique et entreposées dans le nord-est de l'Angleterre (France 24).
Pendant ce temps, cette déclaration très alarmante du Pentagone tombe : L'armée US-américaine va (ou est déjà en train de) "repositionner" des forces navales et aériennes près de la Libye (in Le Monde - France 2). - Va-t-on vers un conflit armé ? - Dans ce cas, le pire serait à craindre : les armées occidentales ne sont absolument pas en mesure de conduire une guerre de ce genre sans causer d'énormes pertes civiles. De plus, l'image euro-américaine se détériorerait à nouveau considérablement dans le monde arabe, alors que le président Obama vient tout juste d'éponger la catastrophe qui fut le "règne" de George W. Bush et de ses Faucons.
[18:30] Selon l'agence Reuters, des avions [pro-gouvernementaux] bombardent actuellement un dépôt d'armes dans l'est libyen, [dans la ville de Djabiya, en Cyrénaïque] qui est aux mains des opposants au régime. Aucune victime ne serait à déplorer. (Le Monde) - En fait cela se serait passé dans l'après-midi, selon Fathi Abidy, un membre de l'administration temporaire à Benghazi. (in Guardian) - Une demi-heure plus tard, le ministère libyen de la Défense ("Comité public pour la défense") dément avoir effectué un "raid à Ajdabiya et Al-Rajma" (in Le Monde). Plus tard dans la soirée, Fathi Abidy lui-même dément l'annonce faite par plusieurs agences : des avions auraient en effet tourné dans le ciel d'Adjabiya, mais sans effectuer de bombardement (Al Jazeera).[Ensuite, le bombardement sera à nouveau confirmé !]
Le Guardian a installé un nouveau live blog.
Dans l'après-midi le colonel K. a donne une interview à quelques journalistes étrangers invités à Tripoli (BBC, ABC, Sunday Times) où il déclare qu'il n'y a aucune contestation de son régime à Tripoli : "Mon peuple m'aime. Il mourrait pour me protéger." Il répète qu'il ne peut quitter le pouvoir puisqu'il n'est ni président ni roi, et il accuse à nouveau Al Qaida de pousser les jeunes à la révolte. En outre, il accuse les pouvoirs occidentaux de le trahir : "Je suis surpris : nous sommes alliés aux Occidentaux pour lutter contre Al Qaida et lorsque nous combattons les terroristes, ils nous abandonnent. Peut-être qu'ils veulent nous occuper." (in Guardian - BBC)
On apprend également que, si les choses commencent à se normaliser à la frontière égyptienne, la situation humanitaire est catastrophique à l'Ouest, du côté tunisien. Beaucoup de réfugiés attendent d'être rapatriés, d'autres ont été oubliés ou ne savent pas où aller. Un grand nombre reste encore bloqué du côté libyen parce que ceux qui sont passés en Tunisie s'y installent dans des campements de fortune sans être à même de bouger. (France 3) - À force de s'épancher en discours humanistes ou d'agiter le spectre de l'intervention militaire, les pouvoirs occidentaux oublient les besoins les plus fondamentaux des êtres humains dans la tourmente, qu'il s'agit de protéger ... Le problème dans cette affaire, c'est que l'humanitaire ne pourrait être que l'un de ces fameux prétextes dont les dirigeants du monde entier usent et abusent lorsqu'il s'agit de protéger leurs intérêts économiques. Car, si l'une des crises financières les plus virulentes du capitalisme moderne semble peu à peu sous contrôle, une "déstabilisation" comme celle qui traverse actuellement le monde arabe peut enclencher son retour fulgurant sous la forme d'un nouveau "choc pétrolier" qui frapperait une économie occidentale à peine convalescente et risquerait de la mettre à mal pour un certain temps, plongeant les pays occidentaux dans un chaos comparable à la "grande dépression" du siècle dernier (1929ssq.).
À ce propos, Antonio Guterres, Haut-Commissaire de l'ONU aux Réfugiés, avertit que beaucoup de citoyens d'Irak, du Soudan, de Somalie et d'autres pays pauvres sont "naufragés" en Libye car leurs gouvernements manquent de moyens pour les évacuer. Il avertit également que les ressortissants de pays africains en particulier risquent d'êtres victimes de violences, parce qu'ils sont assimilés à des mercenaires par certains Libyens. (Al Jazeera)
[20:15] Le Spiegel rapporte un communiqué de Reuters selon lequel le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaim, affirme que le gouvernement de Kadhafi veut d'abord négocier avec les villes aux mains des rebelles. Le journal allemand ajoute que, ces derniers jours, des violences massives de la part de troupes fidèles au régime ont été rapportées à plusieurs reprises. Or, le ministre déclare maintenant que l'on veut "d'abord faire tous les efforts nécessaires pour parvenir au dialogue". Si l'armée devait utiliser la force par la suite, cela se ferait "conformément au droit international". - Quelques minutes plus tard, le Spiegel nous apprend que les USA ont bloqué la somme de 30 milliards de dollars appartenant à la Libye, qui n'est donc plus disponible pour le régime du colonel K.
Le point sur la situation : en jaune, les affrontements ; en rouge, les villes tenues par le régime ; en bleu celles de l'opposition (source : BBC - Microsoft).
[22:08] France 24 annonce cette nouvelle alarmante : Les États-Unis sont en discussion avec les membres de l'OTAN au sujet d'une éventuelle intervention militaire en Libye, annonce l'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Susan Rice. - Si le président Obama, car c'est à lui que revient la décision finale d'une attaque contre la Libye, passait vraiment à l'acte, ce que je ne crois et n'espère pas, il mettrait certainement fin à la forme actuelle, pacifique, de la Révolution arabe. Sans le vouloir peut-être, mais ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? En effet, cette Révolution, jusqu'ici, se déroule sans intervention extérieure, qu'il s'agisse d'armées régulières ou de commandos terroristes. Même l'Irak, terre ravagée par les attaques militaires et les attentats suicide, commence à prendre le chemin d'un soulèvement populaire pour une société plus juste, équitable, libre. Toutes les interventions américaines depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ont été des fiascos militaires et des catastrophes humanitaires. Ce serait pure inconscience, ignorance totale de l'Histoire et du monde réel, que de se lancer encore une fois dans une telle opération "au nom de la Liberté". La rébellion arabe contre l'envahisseur occidental serait immédiate, et "l'alternative terroriste" reprendrait la main. - Nos dirigeants occidentaux n'ont-ils vraiment rien compris à ce qui se passe en ce moment ? - Ces discussions de l'Otan sur une intervention militaire sont aussi "délirantes" que le sont les élucubrations du colonel K. aux yeux de Susan Rice, qui vient d'utiliser ce qualificatif à propos de l'interview qu'il a accordée aujourd'hui.
[22:18] L'AFP rapporte que des forces fidèles à Kadhafi ont ouvert le feu sur des passants à Misrata, à l'est de Tripoli. Il y aurait au moins deux morts et un blessé grave. (France 24) - Quelques minutes plus tard, Al Jazeera, qui se base sur des témoignages, fait état du harcèlement que subissent les médecins dans les hôpitaux de Tripoli. Des blessés graves sont amenés, certains meurent et leurs corps sont immédiatement emportés par les miliciens, qui font également la chasse aux photos que le personnel hospitalier pourrait prendre des victimes. Les mouchards sont recrutés grâce à une récompense de 500 dinars (~300 euros). Le régime cherche par tous les moyens à faire disparaître les traces de violence ...
[20:15] Le Spiegel rapporte un communiqué de Reuters selon lequel le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaim, affirme que le gouvernement de Kadhafi veut d'abord négocier avec les villes aux mains des rebelles. Le journal allemand ajoute que, ces derniers jours, des violences massives de la part de troupes fidèles au régime ont été rapportées à plusieurs reprises. Or, le ministre déclare maintenant que l'on veut "d'abord faire tous les efforts nécessaires pour parvenir au dialogue". Si l'armée devait utiliser la force par la suite, cela se ferait "conformément au droit international". - Quelques minutes plus tard, le Spiegel nous apprend que les USA ont bloqué la somme de 30 milliards de dollars appartenant à la Libye, qui n'est donc plus disponible pour le régime du colonel K.
Le point sur la situation : en jaune, les affrontements ; en rouge, les villes tenues par le régime ; en bleu celles de l'opposition (source : BBC - Microsoft).
[22:08] France 24 annonce cette nouvelle alarmante : Les États-Unis sont en discussion avec les membres de l'OTAN au sujet d'une éventuelle intervention militaire en Libye, annonce l'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Susan Rice. - Si le président Obama, car c'est à lui que revient la décision finale d'une attaque contre la Libye, passait vraiment à l'acte, ce que je ne crois et n'espère pas, il mettrait certainement fin à la forme actuelle, pacifique, de la Révolution arabe. Sans le vouloir peut-être, mais ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? En effet, cette Révolution, jusqu'ici, se déroule sans intervention extérieure, qu'il s'agisse d'armées régulières ou de commandos terroristes. Même l'Irak, terre ravagée par les attaques militaires et les attentats suicide, commence à prendre le chemin d'un soulèvement populaire pour une société plus juste, équitable, libre. Toutes les interventions américaines depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ont été des fiascos militaires et des catastrophes humanitaires. Ce serait pure inconscience, ignorance totale de l'Histoire et du monde réel, que de se lancer encore une fois dans une telle opération "au nom de la Liberté". La rébellion arabe contre l'envahisseur occidental serait immédiate, et "l'alternative terroriste" reprendrait la main. - Nos dirigeants occidentaux n'ont-ils vraiment rien compris à ce qui se passe en ce moment ? - Ces discussions de l'Otan sur une intervention militaire sont aussi "délirantes" que le sont les élucubrations du colonel K. aux yeux de Susan Rice, qui vient d'utiliser ce qualificatif à propos de l'interview qu'il a accordée aujourd'hui.
[22:18] L'AFP rapporte que des forces fidèles à Kadhafi ont ouvert le feu sur des passants à Misrata, à l'est de Tripoli. Il y aurait au moins deux morts et un blessé grave. (France 24) - Quelques minutes plus tard, Al Jazeera, qui se base sur des témoignages, fait état du harcèlement que subissent les médecins dans les hôpitaux de Tripoli. Des blessés graves sont amenés, certains meurent et leurs corps sont immédiatement emportés par les miliciens, qui font également la chasse aux photos que le personnel hospitalier pourrait prendre des victimes. Les mouchards sont recrutés grâce à une récompense de 500 dinars (~300 euros). Le régime cherche par tous les moyens à faire disparaître les traces de violence ...
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