samedi 19 février 2011

[Algérie, Libye, Yémen] Étouffement et répression

Avec le Nigeria,  l'Algérie et la Libye sont les plus grands producteurs de pétrole d'Afrique (loin devant l'Égypte, qui précède encore le Yémen, et le Soudan). Contrairement à la Tunisie et l'Égypte (ou le Maroc), ces pays ne vivent pas du tourisme. Ils n'ont donc pas à soigner leur image aux yeux des vacanciers occidentaux, venus chercher le calme, le "luxe", la "volupté".  Et la manne pétrolière leur permet d'entretenir (et de surpayer) des "forces de l'ordre" impressionnantes au vrai sens du terme, mais aussi de "contenir" le peuple en intervenant sur les prix des produits de première nécessité pour prévenir des émeutes de la misère. Ce sont là les deux  (principales) raisons qui semblent à première vue interdire dans ces deux pays une révolution démocratique et sociale sur le modèle égyptien et tunisien.

ALGÉRIE

Après "l'empêchement" des deux dernières marches du 22 janvier et du 12 février 2011, les choses ne s'annoncent pas sous les meilleurs auspices pour ce nouveau rassemblement à l'appel de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie (CNCD). Le quotidien El Watan précise que : Les autorités, ont encore une fois déployé un dispositif policier impressionnant dès les premières heures de cette matinée du samedi 19 février sur toutes les rues de la capitale du pays, Alger. - Les gares ferroviaires ont, une nouvelle fois, été fermées et aucun train n'a quitté les quais. Les barrages routiers ont été multipliés notamment sur l'autoroute qui relie Tizi-Ouzou, Boumerdes et Béjaia à Alger. Certains policiers n'ont même pas hésité à refouler des citoyens dont le seul tort est d'être originaire de Kabylie !  - Les Dernières Nouvelles d'Algérie (DNA) ont également mis en ligne un fil d'actualité.


[10:35] La police fonce sur les marcheurs et réprime les manifestants. Les coups de matraque n'épargnent personne. Les premiers blessés sont enregistrés. - Les manifestants improvisent une marche dans l'autre sens, vers Belcourt. (El Watan)

[11:00] La marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie prévue à 11 heures est pour l'heure empêchée par un impressionnant dispositif de sécurité. Sans doute encore plus important que celui déployé à Alger samedi 12 février. - Munis de matraques et de boucliers, les policiers dispersent la foule en usant, cette-fois ci, de brutalités. (DNA) - Rachid Malaoui, du SNAPAP a été blessé et évacué vers l'hôpital Mustapha. Les premières arrestations sont effectués par la police. - Des jeunes adolescents sont placés sur les trottoirs avec des portraits de Bouteflika, pour provoquer les manifestants. des provocations qui risquent de déraper à tout moment. (El Watan)

[11:30] Le face à face, policiers manifestants continuent à Belouizdad [ex-Belcourt], Alger. Environ 300 marcheurs sont encerclés par des centaines de policiers au niveau des arcades du boulevard Belouizdad, un peu plus loin que le ministère de la Jeunesse. Toute tentative des marcheurs de rejoindre la place du 1er mai est réprimée brutalement. - Affrontements directs entre les manifestants et les jeunes "pro Bouteflika", mobilisés pour provoquer les marcheurs. - De l'autre coté, des jeunes venus de Belcourt scandant "Ouyahia Serak" [(Le Premier ministre) Ouyahia (est un) voleur] rejoignent la marche. (El Watan) - La Place du 1er mai est littéralement envahie par des policiers en uniforme en en civil. La circulation est maintenant coupée. Les policiers repoussent les groupes de manifestants vers les ruelles menant au quartier de Belcourt. On redoute que cette tactique ne vise à livrer les manifestants à des nervis du quartier et pousser à l'affrontement. - Le président du RCD, Said Sadi, en voyage en France [il était l'invité, hier, de l'émission La semaine critique sur France 2], n'est pas encore arrivé à la Place du 1er mai. Sur place, des rumeurs laissent croire que Sadi aurait perdu son passeport en France, information démentie par le chargé de communication du RCD. - La technique mise au point par les responsables de la police pour casser la marche de la Coordination est celle-ci  : dés qu'un groupe de manifestants se forme, des policiers ainsi que des pro-Bouteflika sont envoyés en renfort pour les chahuter, les étouffer. - Les petits groupes de nervis, certains munis de couteux, scandent "Echaab YOurid Et Zetla batel" (le peuple veut la drogue gratis ). Des manifestants se demandent pourquoi ceux que le régime a rendu milliardaires ne viennent pas défendre le président au lieu de charger de cette besogne de jeunes désœuvrés d'Alger (DNA).

[11:40] Le nombre de manifestants a sensiblement augmenté avec l'arrivée de dizaines de jeunes de Belcourt au cris de "Belcourt Echouhada" (Belcourt martyr). Ils sont plus d'un millier à manifester devant des policiers chargés de bloquer toutes les issues vers la place du 1er Mai. (El Watan)

[12:00] Des policiers brutalisent des manifestants devant le siège de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), non loin de la Place du 1er mai, a constaté un journaliste de DNA. "J'ai vu des policiers isoler un groupe de manifestants avant de les rouer de coup avec des matraques et des coups de pieds. Devant moi, deux jeunes sont roués de coup, dont un se trouvait par terre", témoigne notre journaliste. (DNA) - La police encercle des groupes de manifestants et les redirigent en dehors de la place du 1er mai. Un groupe a été orienté vers la maison de la presse, sous escorte policière. Ils sont menés vers les ateliers de l'ETUSA. (El Watan)

[12:30] La manifestation de la CNCD est quasiment terminée. Les marcheurs rassemblés sur le boulevard Belouizdad se sont dispersés et la situiation est redevenue normale à la place du 1er Mai. La police occupe toutes les ruelles autour de la place du 1er Mai. L'hélicoptère de la police continue à tournoyer dans le ciel d'Alger. - Un groupe d'islamistes a tenté de se rassembler à la station de bus de l'ETUSA, mais ils sont rapidement encerclés par la police qui les disperse.  - Au niveau des arcades du boulevard Belouizdad, des escarmouches sont signalées de temps en temps entre marcheurs et policiers ou entre marcheurs et les jeunes "pro-Bouteflika". (El Watan)

[12:40] Des jeunes de Belcourt tentent de se rassembler à la station de bus, mais ils sont vite pris en tenaille par les policiers, qui les dispersent. (El Watan)

[12:50] Le député du RCD, Besbas Tahar, a été violemment agressé par des policiers. "Il a reçu des coups de matraques au visage et au thorax, confie à DNA son collègue Mohcine Bellabes. Il a perdu connaissance et à l'heure où je vous parle nous n'avons pas pu l'évacuer vers l'hôpital parce que l'ambulance est bloquée Place du 1er Mai." (DNA) - Le journal donne ensuite un bref résumé des événements : Un dispositif policier impressionnant a été mis en place autour de la Place du 1er Mai et dans Alger. Des organisateurs de la marche pour le changement et la démocratie évoquent le chiffre de 40 000 policiers. - Les manifestants qui entendaient marcher de la Place du 1er Mai vers la Place des Martyrs sont bloqués par un cordon sécuritaire. - Contrairement à la marche du samedi 12 février, les autorités ont donné des consignes aux policiers : éviter les arrestations brutales qui risquent de nuire à l'image du régime sur le plan international. - Des petits groupes formés de jeunes du quartier de Belcourt chahutent les manifestants en brandissant un portrait de Bouteflika. 

[13:00] Le député du RCD, Tahar Besabess, agressé par des policiers, n’a pas encore repris connaissance plus de 40 minutes après avoir reçu des coups à la tête et au thorax. Évacué au service des urgences de l’hôpital Mustapha Bacha, le député est encore allongé sur un brancard en attendant d’être pris en charge par un neurologue. - Le groupe de jeunes pro-Bouteflika ont fini par rejoindre le cortège des manifestants contre le régime massés sur la rue qui mène vers Belcourt, a constaté un journaliste de DNA sur place. Alors qu'au début de la matinée, ils chahutaient le rassemblement contre le régime, ils ont décidé de rallier le mouvement de contestation en scandant "Ouyahia Seraq" (Ouyahia, le Premier ministre, voleur). (DNA)

[13:15] Âgé de 82 ans, Ali Yahia Abdenour est le président d’honneur de la CNCD. Malmené par des policiers, blessé à la main, l’avocat et militant des droits de l’homme a fait une déclaration aux journalistes présents à la Place du 1er Mai et appelle les Algériens au soulèvement : « On veut le changement du système mais pas un changement dans le système. Nous sommes des citoyens qui veulent libérer la liberté. Personne ne peut arrêter l’accélération de l’histoire. Personne ne peut empêcher la rue de se révolter. On demande aux Algériens de se soulever...» (DNA)

[13:40] Le député RCD Tahar Besbes a été tabassé par la Police et se trouve actuellement aux urgences de l'hôpital Mustapha Bacha. Selon le RCD, Tahar Besbes aurait eu un traumatisme crânien, suite à une chute provoquée par des coups portés par des policiers. En tombant, sa tête a heurté le bord du trottoir. Il est actuellement dans un état jugé assez grave à Mustapha. (El Watan)

[14:10] Échanges de propos vifs entre un député du RCD et le principal de la police chargé de réprimer la manifestation à la place du 1er mai, à Alger. - Le député : "D'où avez vous ramené ces 40 000 policiers pour nous réprimer?" - Le responsable de la police : "Et vous, d'où avez-vous ramené tout ce peuple?" (DNA)

[14:30] Une équipe de journalistes de la chaîne française M6 qui a filmé l'agression ainsi que l'évacuation à l'hôpital du député Tahar Besbas a été prise à partie par des agents de la sécurité de l'hopital décidés à leurs confisquer leur matériel dans l'enceinte de l'hôpital. - Les journalistes ont réussi à échapper à leur emprise et à sauvegarder l'enregistrement. (DNA)

[15:15] Une centaine de personnes continuent de manifester contre le pouvoir sur l'avenue Belouizded, prés de la Place du 1er Mai à Alger. La police tente de les disperser (DNA).


[15:25] Le député du RCD, Tahar Besbess, violemment agressé par des policiers, a retrouvé ses esprits et se porte légèrement mieux, a appris DNA de son entourage. Admis l'hôpital Mustapha Bacha, M. Besbas a été ausculté par un neurochirurgien avant d'être transféré au service de traumatologie. Ces faits sont ensuite niés par les officiels : La direction de la protection civile d'Alger a affirmé aujourd'hui que le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Tahar Besbas, n'avait « absolument rien ». Il s'est inscrit en faux contre le témoignage notamment d'un médecin qui l'a vu à l'hôpital blessé et brièvement plongé dans le coma. - Cette version "officielle" est á son tour contestée par un médecin réanimateur présent sur place, le Dr Rafik Hassan. (DNA)

Voici encore le témoignage de Bourbakeur Denguini (RCD)  mis en ligne le lendemain (20-02-2011) par Euronews :



Et, en fin d'après-midi, le résumé officiel de la journée tombe :  L'intervention des services de police pour procéder à la dispersion d'un attroupement de manifestants, samedi au niveau de la place du 1er-Mai et de la rue Mohamed-Belouizdad, s'est déroulée « sans incident », a indiqué un communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). - Le communiqué évoque la présence de pas plus que « 150 manifestants qui ont tenté de braver la mesure d'interdiction d'une manifestation ». - Au cours de cette opération, les policiers « ont agi dans le strict respect des lois en procédant à l'évacuation de la voie publique, sans avoir recours à l'emploi des moyens conventionnels utilisés en pareille circonstance (gaz lacrymogène, bâtons, etc....) ». - L'intervention « s'est déroulée sans incident et a permis l'évacuation de l'espace public indûment occupé afin de faciliter la circulation des personnes et des véhicules et de prévenir tout acte susceptible de porter atteinte à l'ordre et à la sécurité publics », a ajouté le communiqué. (DNA)
 
[19:55] M6 vient de diffuser son sujet algérois. Sur les images, on voit tout de même un grand nombre der participants à la manifestation : certains disent que des jeunes ont été payés 200 dinars (2 euros) pour s'infiltrer, provoquer, insulter les protestataires pacifiques. On voit également des contre-manifestants brandir des posters du président Bouteflika. Le reporter conclut en se faisant, à ce qu'il semble, le porte-parole de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie : De nouvelles marches seront organisées tous les samedis jusqu'à la chute du régime.

LIBYE

Ce matin le site de LCI titre : Silence, on réprime. - Coupure de l'image et du son : internet bloqué, signal brouillé pour les télévisions satellitaires comme Al Jazira, la Libye continue à nier la révolte qui a gagné l'est du pays, où les protestataires font face aux forces spéciales loyales à Kadhafi. Les troubles ont fait des dizaines de morts. Et la chaîne d'information du groupe TF1 précise : Les informations sont parcellaires et sortent difficilement de Libye ; et les seules images sont celles postées sur internet par des opposants ayant filmé la répression. Ce que l'on sait est que le bilan des émeutes est de plusieurs dizaines de morts, les affrontements touchant surtout l'Est du pays, et notamment Benghazi. Mais pour couper un peu plus les manifestants du reste du monde, la Libye a bloqué tout accès à l'internet ; cette fermeture des vannes du web - et donc de l'accès aux images de la répression - a été annoncée tôt samedi par une société spécialisée dans la surveillance du trafic internet et basée aux Etats-Unis, Arbor Networks. La chaîne de télévision qatarie Al-Jariza a aussi annoncé vendredi que son signal était brouillé. - L'ONG internationale Human Rights Watch [listé dans la colonne de droite], basée à New York, a fait état samedi d'au moins 84 morts ces dernières 72 heures quand Amnesty International [également listé dans la colonne de droite] parle de 46 tués par balles par les forces de sécurité. Selon Amnesty, qui cite des sources hospitalières à Benghazi, les blessures les plus couramment constatées sont des tirs de balle dans la tête, la poitrine et le cou. "Cette hausse alarmante du bilan et la nature des blessures des victimes suggèrent clairement que les forces de sécurité autorisent l'usage de la force contre des manifestants désarmés réclamant un changement politique", note l'ONG. Toute nouvelle procession funéraire pourrait donner lieu à de nouveaux rassemblements de manifestants, enhardis par les soulèvements populaires en Tunisie et en Égypte qui ont eu raison des dirigeants au pouvoir depuis plusieurs décennies. "Les forces spéciales qui sont loyales à Kadhafi se battent toujours désespérément pour prendre le contrôle et pour gagner du terrain et les gens se battent contre elles rue après rue", a raconté un habitant de Benghazi, la deuxième ville du pays, à la BBC. Selon lui, l'électricité est coupée dans plusieurs parties de la ville et des véhicules militaires stationnent devant le palais de justice. Plus d'un millier de prisonniers se sont par ailleurs évadés vendredi après une mutinerie dans une prison de la ville, selon le journal Quryna, proche du réformateur Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, et 150 auraient ensuite été arrêtés.  - Mais les troubles ne se limitent pas à Benghazi, qui avait déjà connu il y a quelques années une répression féroce. Selon le journal libyen Oéa, également proche de Seif Al-Islam, deux policiers qui tentaient de disperser une manifestation à Al-Baïda, à 200 km de Benghazi, ont été capturés par des manifestants avant d'être pendus. En revanche à Tripoli, la capitale, ce sont des partisans du régime qui sont descendus vendredi dans la rue, sillonnant la ville en voiture, brandissant des portraits du colonel Kadhafi et des drapeaux. 

Dans l'après-midi, le site du Point rapporte ceci : Samedi [à Benghazi], après les obsèques de plusieurs victimes, une foule de manifestants s'est retrouvée face à face avec les forces de l'ordre, qui ont tiré en l'air pour la disperser, a déclaré à Reuters un habitant de cette ville située à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli. - "Les manifestants ont voulu attaquer les forces de sécurité mais quand ils ont entendu les tirs de semonce, ils se sont enfuis", a-t-il ajouté. - Un dignitaire religieux de Benghazi, Abellah al Warfali, a déclaré à la chaîne de télévision Al Djazira avoir la liste de seize victimes inhumées ce samedi, la plupart touchées par balles à la tête et à la poitrine. - "J'ai vu de mes propres yeux un blindé écraser une voiture dans laquelle se trouvaient deux personnes", a-t-il dit. "Ces gens-là ne faisaient de mal à personne."

Ce soir, Al Jazeera rapporte que les forces de sécurité libyennes ont ouvert le feu lors de funérailles à Benghazi, tuant au moins15 personnes...Les victimes de ce samedi défilaient en mémoire de protestataires qui ont été tuées lors des manifestations anti-gouvernementales de la semaine dernière, selon les dires de témoins... Un médecin de la ville a déclaré à Al Jazeera que l'hôpital Al Jalah où il travaille a reçu 15 corps et a soigné un grand nombre de personnes après les coups de feu sur les marches funéraires. Il ajoute que l'hôpital a compté 44 morts sur trois jours et que l'établissement éprouve du mal à soigner tous les blessés. "Ce n'est pas un hôpital très bien équipé et les blessés arrivaient par vagues. Rien que des blessures très sérieuses, comprenant la tête, la poitrine et l'abdomen. Des blessures par balles en provenance de fusils à haute vélocité. Tous sont des civils âgés entre 13 et 35 ans, pas de blessés de la police ou de l'armée" dit-il, en précisant que les blessures ne pouvaient être faites par personne d'autre que les forces de sécurité : "On a tiré pour tuer." - Selon d'autres informations de la chaîne qatarie, les émeutes, après s'être concentrées à l'Est du pays (Benghazi, Al Bayda et Tobruk), commencent également.à toucher l'Ouest.de la Libye.(sans précisions). Selon l'observateur humanitaire Mohamed Abdulmalek (Libya Watch), si Tripoli n'est pas pour l'instant touchée (en raison de fortes présences des forces de l'ordre), "il ne fait aucun doute que l'Est et l'Ouest vont s'unir" [dans la capitale].


YÉMEN

Le Nouvel Observateur publie cette dépêche d'AP : La police a ouvert le feu samedi (19-02-2011) contre les manifestants qui défilaient, par milliers, dans les rues de la capitale Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh. Selon un responsable médical qui a requis l'anonymat, un homme a été tué d'une balle dans le cou et cinq autres ont été blessés. - Les manifestants avaient défilé de l'Université au ministère de la Justice, en scandant "le peuple veut la chute du régime". Des policiers des unités anti-émeutes, appuyés par des éléments en civil, ont ensuite attaqué les manifestants. - A Aden, des habitants ont déclaré que les forces de sécurité, après 10 jours de manifestations, ont déserté les rues de la ville portuaire. Des groupes d'hommes ont attaqué, pillé et brûlé des bâtiments officiels, sans intervention de la police ou de l'armée, selon des témoins.

Voici une vidéo d'Euronews, mise en ligne hier, qui résume la situation dans le pays :


Ce soir, le site du Nouvel Observateur donne ces informations (avec l'AP) : Au dixième jour de manifestations au Yémen, la police a ouvert le feu samedi pour disperser des protestataires qui défilaient, par milliers, dans les rues de la capitale Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Un protestataire a été tué et cinq autres blessés, selon une source médicale. [...] Selon un responsable médical, qui a requis l'anonymat, un homme est mort après avoir reçu une balle dans la nuque. - Au total, sept personnes ont été tuées dans le pays depuis le début des manifestations. [...]  Parallèlement, des habitants de la ville portuaire d'Aden, où des émeutes ont fait au moins quatre morts, ont affirmé que des militaires, circulant dans des véhicules blindés, avaient été déployés dans les principales rues, à l'entrée de certains quartiers, et devant des bâtiments stratégiques comme le bureau du gouverneur. - Beaucoup de policiers ont toutefois déserté les rues de la ville portuaire, apparemment pour éviter des confrontations avec des manifestants toujo
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urs rassemblés dans certains endroits. - Le vice-président Abd Rabou Mansour a rencontré des dirigeants de la municipalité et a décidé de boucler la ville pendant douze heures, jusqu'à 6h dimanche matin, pour empêcher des gens vivant à l'extérieur d'Aden de se joindre aux manifestations, selon un responsable de la sécurité. - Un peu plus tôt, des groupes d'hommes avaient attaqué, pillé et brûlé des bâtiments officiels, sans intervention de la police ou de l'armée, selon des témoins. (AP)


Et BAHREÏN

Au moins une nouvelle, aujourd'hui, qui ne soit pas tragique : Après le départ des militaires et les offres de dialogue du Prince héritier, des milliers de manifestants en liesse, criant victoire, ont réinvesti le rond-point de la Perle, la place centrale de Manama.

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