France
2007
Hier soir, 1 mai 2007, et donc à la veille du débat décisif des présidentielles, TF1 diffuse un volet du "Droit de savoir", l’émission d’information si édifiante de Charles Villeneuve, dont la voix agressive réduit les complexités, généralise les cas particuliers, fait parler les visuels, donne du relief aux visages floutés. Le poids des images, le choc des mots. L’épisode traite des fraudes et des fraudeurs au RMI, au chômage, à la Sécu, bref de tout ce domaine où le candidat sortant entend faire le ménage, en faisant se lever ces "fainéants", qui ne pourront plus refuser des offres d’emploi précaires, sous-payés et inadéquats, qui devront exercer une activité à caractère social et sans doute non rémunérée s’ils entendent "profiter" de ces minimas sociaux avec lesquels personne ne peut décemment vivre, qui verront comment ils pourront se soigner lorsque les déremboursements et la Sécurité Sociale à deux vitesses seront vraiment mis en place. Voici quelques années, Pierre Carles, dans son film "Pas vu, pas pris" (1998), avait interviewé, au même titre que toute la crème des directeurs d’information de la télévision française, ce même Charles Villeneuve. Il s’agissait de savoir pourquoi une discussion entre un directeur de TF1 et un homme politique portant à droite, qui montrait clairement les accointances entre le pouvoir politique, économique et médiatique et qui avait été filmée à l’insu des deux interlocuteurs, n’avait jamais été diffusée et commentée à la télévision française, alors que tous les journalistes connaissaient ces images hautement compromettantes. Censure, autocensure? Charles Villeneuve avait été particulièrement odieux dans ce reportage interdit de télévision de Pierre Carles qui, d’ailleurs, a fait un autre film sur les chômeurs ("Danger, travail", 2002) où l’on voit le revers de la médaille, où l’on peut éventuellement comprendre pourquoi certains refusent de travailler dans cette société basé notamment sur "l’exploitation de l’homme par l’homme", comme on disait à une époque pas si lointaine qui faisait encore travailler des enfants, une pratique ayant toujours le vent en poupe dans certains coins du globe, ce qui d’ailleurs explique certaines de nos "délocalisations". Mais alors, le rapport entre l’émission d’hier et le débat de ce soir? Si vous ne le voyez pas, c’est promis, le candidat sortant vous l’expliquera. Mais ce sont surtout le thème choisi, la manière de le traiter et la date de diffusion qui devraient vous mettre sur la voie.
Dans sa quotidienne politique (France 5, 18:00) d’hier (4 mai 2007), le journaliste Yves Calvi recevait quelques-uns de ses invités habituels, les patrons de deux des plus grands instituts de sondage français, IPSOS (Pierre Giacometti) et CSA (Roland Cayrol), ainsi que le chef de L’Express (Christophe Barbier), l’hebdomadaire d’information bien connu pour son engagement libéral. Et c’est l’estocade : devant la tentative de neutralité du modérateur Calvi, les trois invités laissent très clairement entendre que, sauf "miracle qui me ferait mentir" (Barbier), Nicolas Sarkozy sera, le 6 mai 2007 au soir, élu président de la République Française, comme ils n’ont cessé de l’affirmer, par sondages et commentaires de sondages interposés, depuis le début de cette année électorale. Il ne manquait que Laurence Parisot, "patronne des patrons" (MEDEF) et du troisième institut de sondage dominant (SOFRES), qui a eu la riche idée de ne pas dire à qui elle donnera sa voix dimanche, pour compléter ce "panel" de sondeurs. Ce matin même sur RFI, une commentatrice fait encore état des sondages ("53%, 54%", voire "54,5%" en faveur du candidat sortant). Les jeux seraient donc faits. Devant l’appel à l’abstention massive du désormais "quatrième homme" (Jean-Marie Le Pen, dans son discours rituel du premier mai) et l’absence de consigne de vote du "troisième homme" (François Bayrou), qui finit tout de même par dire qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy (Le Monde daté d’aujourd’hui), les 84,2% de participation au premier tour risquent en effet de faire place à une démobilisation générale de l’électorat, si l’on y inclut certains électeurs de gauche qui penseraient, peut-être à tort, que "le tour est joué". Les faiseurs d’opinion, comme il conviendrait d’appeler les "sondeurs" qui, dans leur neutralité présumée et sans doute fictive, s’improvisent également en permanence commentateurs politiques, auront gagné en substituant au "verdict des urnes" une sorte d’élection virtuelle incessante, répétée quasi quotidiennement depuis le début de l’année, où l’on anticipe à coups de marteau le choix de chacun, le renvoyant à son insignifiance devant la toute-puissance d’une "opinion générale" (par le truchement du fameux "panel représentatif") qui, pourtant, reste fictive aussi longtemps que les conditions ne sont pas réunies pour l’expression électorale réelle, "en âme et conscience", des citoyens français. L’une de ces conditions aurait été l’interdiction de publier les sondages d’opinion entre les deux tours des présidentielles ce qui, malgré leur probable disponibilité pseudo-clandestine sur Internet, nous aurait évité ces "sauf miracle qui me ferait mentir" pour laisser, avec une incertitude réelle, les uns et les autres débattre sans être conditionnés par ces données fictives constamment réinjectées dans les commentaires, finissant par "conditionner" les résultats, par influer de façon déterminante sur le "verdict des urnes" (voir ci-dessus). Une autre condition aurait été, par exemple, que les résultats du premier tour puissent déterminer concrètement les rapports de force politiques en France : une droite parlementaire à ~31%, une extrême-droite (non divisée) à ~14%, une extrême-gauche (non divisée) à ~10%, une gauche parlementaire à ~26,5% et un centre démocrate (indépendant) à ~18,5%. Or tel n’est pas le cas, et tel ne sera pas non plus le cas aux législatives des 10 et 17 juin 2007. Le système électoral français ne le permet pas. Et cela aura sans doute un effet néfaste sur le taux de participation ou de votes blancs aux suffrages à venir. Car, forts des deux immenses surprises qu’ils ont créées en 2002 et 2005, les électeurs français vont finir par se dire : quel que soit mon vote, il n’en est pas tenu compte en "haut lieu". En effet, avec ses 82% en 2002, le président Chirac aurait dû nommer un gouvernement de coalition incluant des ministres de la gauche parlementaire (à l’image de la Grande Coalition d’Angela Merkel). Et, avec une majorité claire en 2005 pour le non à une constitution européenne ultra-libérale rédigée par Valéry Giscard d’Estaing, c’est un affront aux électeurs de proposer, comme le fait Nicolas Sarkozy, la ratification par le parlement ne fût-ce que d’un "mini-traité" sans consulter à nouveau les citoyens français, en sachant et en répétant que le système électoral actuel fait que l’Assemblée Nationale n’est pas représentative des forces politiques réelles du pays. Dès lors, il ne reste aux citoyens que des révoltes ponctuelles pour exprimer leur dépit face à une situation réellement désastreuse, comme ce fut le cas l’année dernière dans les banlieues pauvres ou parmi la jeunesse, même dorée, à l’occasion du CPE passé en force au parlement à l’aide de l’article 49.3 par le gouvernement sortant.
Le débat du 2 mai 2007 entre Mme Royal et M. Sarkozy a été amplement commenté. Annoncé de longue date par les médias comme un événement hors du commun et déterminant, si l’on considère le grand nombre d’indécis parmi les électeurs français, il ne pouvait que décevoir. Les commentateurs n’en doutent pas : dans une élection indécise, un tel débat aurait pu être décisif; or, comme le candidat sortant possède (dans les sondages, bien sûr) une avance considérable sur sa concurrente, cette confrontation n’aura aucune espèce d’influence sur l’issue réelle du scrutin. Ainsi, tout a été dit. Or, que s’est-il passé ? Plus de 20 millions d’électeurs potentiels ont suivi ce "duel" à la télévision (TF1, France 2, Public Sénat, LCI...). Quelques autres ont écouté la radio (RFI, France-Info...) ou suivi l’affrontement entre les deux courants politiques majeurs de la vie politique française sur Internet, où la qualité très médiocre des retransmissions laissait supposer un grand nombre de connexions (notamment en provenance de l’étranger). Puis sont venus les faiseurs d’opinion, les commentateurs politiques, les simples citoyens pris au hasard ou triés sur le volet, dont on sélectionne quelques phrases "représentatives", et enfin les sondeurs qui, si l’on peut dire, "bétonnent" l’incertitude et l’indécision, favorisant alors sans doute un grand nombre de votes blancs au second tour, ce qui en soi constitue déjà un petit délit envers la démocratie. Mais alors, que s’est-il passé? Mme Royal est hésitante au début, un peu timide peut-être, lorsqu’elle doit dire "quelle présidente elle sera, si elle est élue". Une question à laquelle M. Sarkozy aura eu le temps de préparer sa réponse au cours de ces cinq dernières années. Et, après tirage au sort, cette réponse lui permet d’ouvrir sereinement le débat, car il est décidé d’apparaître calme et posé, sans inspirer de haine ou de crainte. Puis, sa timidité vaincue, la candidate de l’opposition attaque sur la part de responsabilités du candidat sortant relative à "la situation dans laquelle la France se trouve aujourd’hui". - Responsabilité en partie assumée, bien sûr, Madame Royal. Il a été ministre de l’Intérieur pendant quatre ans, Monsieur Sarkozy ! Rien, cependant, sur le mot malencontreux de "racaille" ou la menace de "Kärcher", une mauvaise publicité que l’entreprise du même nom a d’ailleurs officiellement récusée. Les attaques de Mme Royal sur le bilan du gouvernement sortant, auquel M. Sarkozy a appartenu jusqu’aux récents événements de la Gare du Nord parisienne, - le "resquilleur" ou, comme il conviendrait de dire, le "déclencheur" vient d’ailleurs d’être condamné à deux ans ans de prison ferme, mais rien sur la Gare du Nord non plus dans ce débat "digne" souhaité par M. Sarkozy, - ces attaques prennent ensuite une tournure inattendue avec l’épisode que l’on pourrait désormais nommer, avec une pointe de cynisme, la "botte des handicapés". Injustifiée peut-être, comme on entend dire, mais pas tout à fait quand même, si l’on considère qu’il s’agit là d’un paradigme de l’injustice sociale, en concédant donc son côté symbolique ou, si l’on préfère, symptomatique pour une société où les pauvres s’appauvrissent jusqu’à vivre dans la misère la plus intolérable et les riches s’enrichissent à coups de "bouclier fiscal". L’accusation d’immoralité, qui en procède, touche aux promesses électorales outrancières du candidat sortant en matière sociale, si l’on considère le bilan des années Chirac sur ce plan-là. "Colère saine" de Mme Royal devant cette immoralité flagrante, un peu surjouée peut-être, mais contrôlée tout de même, où l’on a pu apercevoir un Nicolas Sarkozy mollissant, comme en 1993, lors de la précédente confrontation de ces deux politiciens, qui repassait en boucle dans les médias ces jours-ci, comme d’ailleurs les "best of" des prestations précédentes du genre, à commencer par la tirade sur le "monopole du coeur" de M. Giscard d’Estaing en 1974. A quoi le président Mitterrand aura répliqué avec son fameux "homme du passif" en 1981. Pour ensuite dire, "les yeux dans les yeux", à Jacques Chirac en 1988: "Vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier ministre." Et caetera... ad nauseam !
Concocté par les faiseurs d’opinion médiatiques, le bilan "officiel" de ce débat, qui a fait oublier, peut-être à tort, le "dialogue" Royal-Bayrou de vendredi dernier, est qu’il ne changera rien : Les électeurs de gauche ont été séduits par la prestation de la "candidate" et les électeurs de droite par celle de leur "champion". Quant aux indécis, ils resteront indécis : un tiers votera "Sarko", un tiers "Ségo" et un tiers s’abstiendra... à en croire les invités d’Yves Calvi déjà cités. Tandis que les électeurs du Front National voteront "naturellement" pour M. Sarkozy, qui est en effet resté "digne" jusqu’au bout. Car, au cours de ce débat, il n’a pas non plus été question de ces électeurs d’extrême-droite qui ont en partie "voté utile" dès le premier tour. Oui, on n’en parle pas, des sujets qui fâchent, on reste dignes. - En clair, ce débat est présenté comme un "non-événement" après avoir été annoncé comme un "événement" politique de tout premier ordre par les médias appelés à l’organiser et à le commenter ensuite. - Oui, on n’a pas non plus parlé du centre, et notamment d’une ouverture du parti socialiste vers le centre-gauche, représenté de toute évidence par l’électorat de M. Bayrou, qui pourrait donner naissance à un grand courant social-démocrate en France, dont Mme Royal serait en effet la présidente, en association, comme elle l’a à nouveau clairement dit hier, avec M. Bayrou. C’est évidemment ce qu’il s’agit pour la droite d’empêcher à tout prix en récupérant, après les voix de la droite nationale, le soutien de la majorité des députés UDF dont la direction devrait revenir, après la démission imminente de François Bayrou et la création de son parti démocrate, à Gilles de Robien, devenu "propriétaire" du "label". En cela, il appartient sans aucun doute à la "France des propriétaires" souhaitée par M. Sarkozy. Qui passe sous silence l’évidence que quelques-uns possèderont toujours beaucoup plus que la grande majorité, destinée à devenir au mieux propriétaire à crédit de leur bien immobilier, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. Les plus pauvres, déjà victimes des "crédits à la consommation" aux agios faramineux, seront ensuite contraints d’hypothéquer un logement acquis à un prix beaucoup trop élevé... - Immobilier ? Vous avez dit immobilier ? Oui, Ségolène Royal a parlé des logements sociaux qui manquent. Très "digne", elle a même mentionné la commune de Neuilly-sur-Seine, dont M. Sarkozy est l’élu, où les quotas de HLM sont largement inférieurs à la norme nationale. Mais on n’a pas parlé d’immobilier. Ni, surtout, de la crise immobilière aux États-Unis qui vient de passer en Espagne et qui risque, bientôt, d’atteindre la France. Mais c’est là une autre histoire...
Aujourd’hui (5 mai 2007), les invités de M. Calvi ("C’est dans l’air", émission déjà citée) reviennent à la charge, et notamment le professeur d’économie Jacques Marseille, qui parle déjà comme un futur ministre, ou son acolyte Thierry Desjardin: "C’est plié" ! Sans aucun complexe, d’éminents spécialistes se permettent donc de dire ou de laisser entendre aux citoyens français que cette élection présidentielle, quarante-huit heures avant le scrutin réel, est "jouée", et ce sur la seule foi des sondages, c’est-à-dire d’un scrutin "virtuel", qui présente en effet des écarts de plus en plus grands entre les deux présidentiables. Quel terrible mépris pour les votants. Tandis que M. Sarkozy, comme le fait remarquer le modérateur Calvi, qui commence à comprendre que quelque chose ne va pas dans cette façon médiatique de décliner la démocratie, reprend résolument son virage à droite, en scandant avec vigueur le thème de l’identité nationale associé à celui de l’immigration dans ses derniers meetings et déclarations. Le second reportage, portant sur la "candidate" qui fustige évidemment l’utilisation massive des sondages d’opinion par les "médias amis du pouvoir", se termine avec cette remarque du commentateur: Tout le monde (chez les socialistes) "pense déjà à l’après, mais il est trop tôt pour en parler". Les deux autres invités de l’émission d’aujourd’hui, le journaliste politique Jean-Michel Thénard (Libération) et le chercheur Marc Abélès (CNRS) sont plus réservés ou peut-être moins enthousiastes, même s’ils semblent se ranger aux pronostics de leurs collègues, finissant eux aussi par préférer le futur au conditionnel. Lamentable !
Demain
soir, 6 mai 2007, les "jeux" seront faits. A la scène
virtuelle, proposée depuis plusieurs mois, se substituera une scène
réelle, et la majorité de l’électorat français se réveillera
sans doute avec une gueule de bois colossale. Oui, depuis plusieurs
mois, la France flotte. Avec un gouvernement qui ne gouverne pas. Un
président qui ne préside pas. Et des médias en sursis qui, au plus
tard le 18 juin 2007 au matin, se réveilleront eux aussi avec une
tête d’enterrement. Ensuite, tout rentrera dans l’ordre ou,
comme on dit en allemand, "alles kommt, wie es bleiben soll",
une expression plutôt intraduisible, qui veut dire que tout restera
comme avant, notamment si l’équipe sortante reste aux affaires et
parvient à constituer une majorité parlementaire. Un commentateur
plutôt perspicace a dit que le tour de force de Nicolas Sarkozy
était de se faire passer pour un homme nouveau, l’homme du
"changement", de la "rupture". Dans sa dernière
prise de position (d’hier), le candidat sortant déclare même, en
faisant référence à la fameuse "colère" de Mme Royal,
qu’il est l’homme de "l’apaisement" ou de la
conciliation, alors qu’il n’avait cessé de mettre de l’huile
sur le feu, lorsqu’il était à l’Intérieur. Ce ne sont pas tant
les formules malencontreuses, qui trahissent cependant un manque
flagrant de diplomatie et une tendance au populisme le plus vil, que
la façon dont les policiers, à coups d’interventions musclées et
"va de la gueule", comme on dit à Toulouse, mais surtout
pour une part inutiles ou injustifiées, ont été montés contre la
population, ce qui a créé un malaise sans précédent de part et
d’autre. - Apaisement ? Vous avez dit apaisement ?
Il faut bien se rendre à l’évidence: La France de Lafayette et de Talleyrand n’est plus. La Révolution Française, les révoltes de la Commune de Paris ou de Mai 68 ne font plus partie de "l’identité nationale". - Non, Monsieur, vous avez raison, car elles feront un jour partie du patrimoine de l’Europe et, si l’humanité enclenche cette mutation devenue tellement nécessaire et urgente, ce seront des jalons dans l’histoire moderne, posés par une France révoltée par la misère et l’injustice sociale, sur le chemin d’un monde nouveau et, au sens propre, "apaisé", pacifié. En effet, le penseur suisse Jean Ziegler vient de le dire sans qu’il ait encore été entendu par la majorité des Occidentaux: La planète possède actuellement des ressources pour nourrir et soigner 9 milliards d’êtres humains. Dans ces conditions, chaque enfant qui meurt de faim, de misère ou par manque de soins, c’est un meurtre ! L’un des hommes les plus riches de la planète (Bill Gates) vient, apparemment, de le comprendre. On attend impatiemment la mutation dans les esprits de ses collègues, qui pour l’instant résistent dans leurs bunkers luxueux. Quel rapport avec la France ? - Aucun, s’il faut croire les élucubrations récentes sur l’identité nationale et l’immigration.
Car le problème avec l’identité "nationale" française est qu’elle constitue un anachronisme si on la fait remonter plus loin que la création des États-nations modernes, c’est-à-dire 1776 pour les États-Unis ou 1789 pour la France (et 1871 pour l’Allemagne, ce qui explique un certain nombre de choses dans ce pays). Avant, il y avait les rois, comme Louis XIV, dont la cour et les guerres ont ruiné le pays. Avant, il y avait Marie-Antoinette d’Autriche qui conseillait aux Français affamés de manger des viennoiseries s’ils n’avaient pas de pain. Et le problème avec l’immigration est qu’elle constitue une insulte aux pays ruinés par l’Occident capitaliste, d’abord avec l’esclavage, puis avec le colonialisme, qui est d’ailleurs le fait des États-nations modernes, et maintenant avec une exploitation sauvage de ces "pays (soi-disant) pauvres", qui a le plus grand intérêt à entretenir la corruption des régimes en place, les conflits ethniques, les guerres fratricides entre ces "nations" artificielles générées par le "post-colonialisme" pour mieux mettre la main sur leurs ressources naturelles. Oui, la façon de voir "l’immigration" et de traiter les "immigrés" aujourd’hui fait penser à une vue archaïque, "puriste", de l’humanité. "Divide et impera", comme disaient déjà les Romains. Et "panem et circenses" !
Mais, fort heureusement, les "jeux" ne seront pas faits le 6 mai au soir. Car il restera les élections législatives des 10 et 17 juin 2007. Alors, chers citoyens français, ne vous laissez donc pas trop influencer et impressionner par les faiseurs d’opinion professionnels. Rendez-vous à nouveau massivement aux urnes ce dimanche pour faire mentir ceux qui veulent voter à votre place, les tenants de la "démocratie virtuelle", ceux qui ont intérêt à ce que les choses ne bougent pas "réellement". Car il y a réellement le feu à la maison. Et notre maison commune, c’est la planète Terre. Oui, pour l’heure, il n’y a qu’un seul mot d’ordre en France qui vaille la peine d’être clamé haut et fort: Aux urnes, citoyens !
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