A l'heure où un "incident" est signalé à la centrale nucléaire de Penly (Seine Maritime), pendant qu'un "coup de filet" dans les milieux islamistes français sur ordre du gouvernement est toujours en cours après les vagues médiatiques de l'affaire Merah, on peut se poser des questions sur la hiérarchie des informations.
Ce jour, le moteur de recherche Google répertorie 180.000.000 entrées (!) pour le nom propre Merah, contre 123.000 pour celui de Penly. - Bien sûr, l'incident, qui n'est rien moins qu'un véritable accident, sans pour autant préjuger de sa gravité, ne s'est produit qu'hier, jeudi 5 avril 2012, mais on peut déjà affirmer que cette menace nucléaire, pourtant bien réelle, n'atteindra pas les sommets de l'action extrêmement médiatique d'un tueur en masse dans le toulousain.
Voici quelques précisions sur l'accident données aujourd'hui par une dépêche de l'agence Reuters :
PARIS (Reuters) - La fuite d'eau sur le joint de la pompe du circuit primaire de refroidissement d'un réacteur de la centrale nucléaire d'EDF à Penly (Seine-Maritime) a bien été maîtrisée cette nuit mais le réacteur est maintenu à l'arrêt dans l'attente d'une expertise, annonce vendredi l'Agence de sûreté nucléaire (ASN), qui procède à une inspection du site. - L'incident, classé provisoirement au niveau 1 sur une échelle qui en compte sept, n'a pas perturbé le refroidissement du réacteur et n'a eu aucune conséquence sur l'environnement, précise l'ASN dans un communiqué, confirmant le diagnostic du groupe d'électricité. - Il n'y a plus de fuite depuis 04h00 et le plan de mobilisation interne a été levé à 05h15, a indiqué EDF. - Un feu a entraîné jeudi l'arrêt du réacteur nucléaire n°2 de la centrale. Les pompiers l'ont éteint mais les départs de feu avaient provoqué un défaut sur un joint de l'une des pompes du circuit de refroidissement et une fuite d'eau. - "L'ASN a demandé à EDF de maintenir le réacteur à l'arrêt et de procéder à une expertise de la pompe", précise l'agence.
Cyril Altmeyer, édité par Patrick Vignal
Si les choses en restent là, gageons que l'on ne parlera plus de cette affaire dans les prochains jours. A moins que les écologistes ne l'instrumentalisent ! Mais devant les récentes arrestations spectaculaires de terroristes potentiels et la broderie médiatique qu'elles occasionnent, la voix écologiste semble condamnée à rester ce qu'elle est : inaudible...
Et voilà qu'un nouveau tueur ("en série") fait son apparition dans l'Essonne, comme le détaille Le Parisien : la cacophonie pré-électorale ne s'en portera que mieux !
Mais trêve de cynisme. Déjà soulevé ici, le problème de l'influence des faits divers, et de la proportion gigantesque qu'ils prennent à l'approche des élections, consiste dans la formidable diversion qui est ici opérée par leur médiatisation à outrance : ainsi, les conditions de vie réelles des citoyens restent dans l'ombre ou, au choix, sont frappés de silence, alors que leur amélioration devrait être - en principe - un élément déterminant pour le vote - et l'option politique - des électeurs.
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