Voici la traduction d'une partie de l'interview que la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) a accordé à la Leipziger Volkszeitung le 27 avril 2012. Il s'agit du passage qui concerne l'élection française et l'Europe :
Q. - Est-ce que la possible élection d'un président socialiste en France vous pose des problèmes ? Helmut Kohl s'est montré capable d'une excellente collaboration avec un socialiste à Paris.
A. M. - Ce qui importe pour le moment, c'est qu'il y a, avec le président et son challenger, deux pro-européens dans le tour décisif du 6 mai, dont il faut attendre le résultat. Nicolas Sarkozy et moi-même appartenons à la même famille politique et collaborons très étroitement. Pour la maîtrise de la crise, nous avons initié certaines décisions importantes en Europe. Ceci dit, le président français et le chef du gouvernement allemand arrivent toujours à bien travailler ensemble. C'est une affaire de responsabilité politique, que portent les chefs de gouvernements, en particulier ceux de nos deux pays.
Q. - Peut-il y avoir, comme le veut Hollande, des réajustements pour relancer la croissance dans le cadre du pacte fiscal européen ?
A. M. - Il n'y aura pas de renégociation du pacte fiscal. 25 chefs de gouvernement l'ont signé. Au Portugal et en Grèce, il est déjà ratifié ; en Irlande, il fera l'objet d'un referendum fin mai. Dans beaucoup d’États membres, comme en Allemagne, le pacte fiscal est actuellement soumis aux parlements.
Q. - Donc pas de relance supplémentaire de la croissance ?
A. M. - Elle est déjà à l'ordre du jour dans l'UE depuis l'année dernière. Plusieurs conseils européens s'y sont déjà penchés très concrètement ; pour le conseil de juin, nous préparons un agenda de croissance. Dès à présent les pays peuvent, par exemple, utiliser les fonds structurels de manière plus flexible afin de venir en aide aux moyennes entreprises. Notre politique pour surmonter la crise de la dette publique repose sur deux piliers : d'un côté, une politique financière solide, sans laquelle aucun dépassement de la crise de la dette ne sera possible, mais qui à elle seule n'est pas suffisante ; voilà pourquoi, de l'autre côté, il faut une politique qui encourage la croissance et l'emploi, qui rend à nouveau concurrentiels les États, mais sans une nouvelle croissance à crédit. De nouveaux programmes publics conjoncturels n'aideraient pas l'Europe. Ce dont nous avons besoin, ce sont des réformes structurelles. Nous devons lever les obstacles à un bon développement économique ; en Allemagne, nous avons nous-mêmes expérimenté l'efficacité de réformes en profondeur du marché du travail pour une croissance véritable et durable. J'imagine également que nous allons encore renforcer les capacités de la banque européenne d'investissement.
A. M. - Ce qui importe pour le moment, c'est qu'il y a, avec le président et son challenger, deux pro-européens dans le tour décisif du 6 mai, dont il faut attendre le résultat. Nicolas Sarkozy et moi-même appartenons à la même famille politique et collaborons très étroitement. Pour la maîtrise de la crise, nous avons initié certaines décisions importantes en Europe. Ceci dit, le président français et le chef du gouvernement allemand arrivent toujours à bien travailler ensemble. C'est une affaire de responsabilité politique, que portent les chefs de gouvernements, en particulier ceux de nos deux pays.
Q. - Peut-il y avoir, comme le veut Hollande, des réajustements pour relancer la croissance dans le cadre du pacte fiscal européen ?
A. M. - Il n'y aura pas de renégociation du pacte fiscal. 25 chefs de gouvernement l'ont signé. Au Portugal et en Grèce, il est déjà ratifié ; en Irlande, il fera l'objet d'un referendum fin mai. Dans beaucoup d’États membres, comme en Allemagne, le pacte fiscal est actuellement soumis aux parlements.
Q. - Donc pas de relance supplémentaire de la croissance ?
A. M. - Elle est déjà à l'ordre du jour dans l'UE depuis l'année dernière. Plusieurs conseils européens s'y sont déjà penchés très concrètement ; pour le conseil de juin, nous préparons un agenda de croissance. Dès à présent les pays peuvent, par exemple, utiliser les fonds structurels de manière plus flexible afin de venir en aide aux moyennes entreprises. Notre politique pour surmonter la crise de la dette publique repose sur deux piliers : d'un côté, une politique financière solide, sans laquelle aucun dépassement de la crise de la dette ne sera possible, mais qui à elle seule n'est pas suffisante ; voilà pourquoi, de l'autre côté, il faut une politique qui encourage la croissance et l'emploi, qui rend à nouveau concurrentiels les États, mais sans une nouvelle croissance à crédit. De nouveaux programmes publics conjoncturels n'aideraient pas l'Europe. Ce dont nous avons besoin, ce sont des réformes structurelles. Nous devons lever les obstacles à un bon développement économique ; en Allemagne, nous avons nous-mêmes expérimenté l'efficacité de réformes en profondeur du marché du travail pour une croissance véritable et durable. J'imagine également que nous allons encore renforcer les capacités de la banque européenne d'investissement.
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