La révolte tunisienne a éclipsé l'Algérie, et encore davantage la Côte d'Ivoire, où les choses ne semblent guère avancer. Le site afrik.com s'interroge le 14 janvier 2011 : Veillée d’armes en Côte d’Ivoire ? - En effet, "Alassane Ouattara s’impatiente. « Je crois vraiment qu’il faut utiliser la force pour faire partir Laurent Gbagbo. Je pense qu’il est temps », a-t-il déclaré vendredi après-midi lors d’une vidéo conférence avec le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS)." Car : "A Abidjan, et alors que le médiateur de l’Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, est attendu ce dimanche, le calme est quelque peu revenu. Mais après les derniers incidents qui ont eu lieu en milieu de semaine, un palier de plus vers la lutte armée semble avoir été dépassé. C’est à l’arme lourde que se sont affrontés les partisans d’Alassane Ouattara et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo. Les FDS qui ont menacé les forces de l’Onu qui tentaient d’accéder à Abobo. Les Nations Unies qui ont été de nouveau prises pour cible jeudi [13-01-2011] par « les forces régulières et irrégulières fidèles à Laurent Gbagbo ». Son Secrétaire général, Ban Ki-moon, a exprimé jeudi sa « profonde inquiétude » après ces nouvelles attaques. - Des violences post-électorales qui, selon l’Onu, ont fait 247 morts et 49 disparus. Un bilan qui pourrait s’alourdir de manière significative. Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, a déclaré jeudi qu’un troisième charnier avait été découvert. Selon elle, les Nations Unies s’étaient vu refuser l’accès aux trois sites, dont un qui contiendrait 80 corps. Le troisième charnier se trouverait à Issia, près de Daloa, mais l’Onu n’a pu vérifier son existence, a déclaré Rupert Colville, porte-parole de Pillay."
Pour entrevoir la complexité du problème ivoirien, voici la fin d'une adresse parue une semaine plus tôt (le 7-01-2011) sur le site afriscoop :
"L’opinion publique occidentale est convaincue que l’Onu a supervisé en toute indépendance des élections dans un pays comme un autre. Malgré l’issue du scrutin, un « dictateur fou » refuse de quitter son fauteuil présidentiel… Fin de la version officielle. En réalité, l’Onu a organisé des élections dans un pays encore coupé en deux et dont une partie du territoire est tenue par des rebelles armés. Peut-être le clan de Laurent Gbagbo a-t-il commis des fraudes, mais il est incontestable que les partisans d’Alassane Ouattara ont truqué les élections dans le Nord. L’Onu n’a pas été surveiller les bureaux de vote dans le Nord du pays, tenus par les rebelles. (...) - Conséquences : C’est le chaos… Malgré le soutien des chefs d’Etat africains à la position occidentale, la rue africaine conservera le sentiment que Paris et Washington ont fait ingérence dans une affaire africaine et que leurs élites respectives sont corrompues. Lorsque Nicolas Sarkozy « ordonne » à Laurent Gbagbo de partir, même l’Africain anti-Gbagbo devient pro-Gbagbo, celui-ci prenant alors à ses yeux la qualité de résistant au «colonisateur blanc»."
Voici enfin le point sur une situation digne du théâtre de Samuel Beckett, fait le 5 janvier 2011 par BFM :
Une dernière dépêche en provenance de Bamako (Mali) : "Les chefs d'état-major des pays membres de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) se réunissent mardi [18-01-2011] à Bamako pour finaliser l'option militaire afin de "rétablir la démocratie en Côte d'Ivoire", a-t-on appris lundi de source proche de la rencontre." (ici)
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