À un an des présidentielles, les
électeurs français sont dans l'incertitude. Rien n'est fait nulle part.
On ne sait pas si le président Sarkozy est candidat à sa propre
succession alors que son collègue américain est déjà en campagne pour
2012. On ignore également quel sera son challenger dans l'opposition,
dont le champion DSK continue de se cacher derrière son devoir de
réserve. Au centre, c'est le flou total entre les anciens de la majorité
qui viennent de quitter le navire et François Bayrou qui ne cesse de
prendre l'eau depuis son succès en 2007. Les écologistes ont fort à
faire avec la candidature très médiatique de Nicolas Hulot dont on ne
connaît pas vraiment l'orientation politique. Quant à la tentative de
rassemblement de l'extrême-gauche par Jean-Luc Mélenchon, on peut dire
sans s'avancer beaucoup qu'elle a échoué. Seule exception,
l'extrême-droite remaquillée par Marine Le Pen, qui fait un tabac dans
les sondages et vient de faire un score impressionnant dans un certain nombre de cantons.
Bien
sûr que N. Sarkozy se représentera, diront les observateurs politiques.
Évidemment que D. Strauss-Kahn va y aller, ajouteront certains. Et ils
vont déjà imaginer le "match", pronostiquer les "scores", redouter un
"21 avril à l'envers" devant la baisse de la cote de popularité du
"président sortant" et la "montée du FN". Marine Le Pen va prendre des
voix à Nicolas Sarkozy, dira-t-on, car "les Français préfèrent
l'original à la copie".
Et
à gauche ? Le vainqueur des "primaires" socialistes sera coincé entre
une extrême-gauche divisée qui fera feu de tout bois et une vedette de
télévision, dont la popularité imméritée sur le plan politique attirera
la partie de l'électorat qui voudrait installer le palais de l'Élysée à
Ushuaïa.
Le
paysage politique français actuel est en partie l'œuvre du président
Sarkozy et de sa "majorité". Son coup de maître a été l'installation à
Washington de son rival le plus sérieux à gauche, évincé par les
"militants" socialistes lors des primaires de 2007, qui avaient préféré
la candidature de Ségolène Royal. Sa politique et son caractère sont
également à l'origine de la "sécession" de MM. Borloo, Morin et de
Villepin, sans parler de l'antipathie que conçoit à son égard F. Bayrou.
Enfin, la politique gouvernementale n'est pas non plus pour rien dans
la "popularité" de Mme Le Pen ...
Or,
rappelons cette évidence : il s'agit en 2012 d'élire le chef de l'État
avant de pourvoir les sièges de l'Assemblée Nationale. Seules, deux
personnalités politiques accèderont au second tour, dont au moins une
appartiendra soit à la droite soit à la gauche républicaines et
l'emportera. C'est donc de toute façon un membre de l'UMP ou du PS qui
sera élu, le centre étant trop divisé pour passer la première étape.
Alors
pourquoi toute cette agitation ? Qui donc a intérêt à désorienter
l'électorat de la sorte ? Il s'agit, en 2012, de choisir entre deux
politiques. Et pour s'informer, il conviendrait dans un premier temps,
avant même de considérer les programmes et les "promesses", d'étudier
les faits et les gestes des hommes d'État et des gouvernements fournis
par les deux principaux mouvements politiques français. Sous la Ve
République, la droite aura exercé le pouvoir de 1958 à 1981, de 1986 à
1988, de 1993 à 1997 et encore de 2002 à 2012, soit pendant 39 ans. La
gauche a été aux affaires de 1981 à 1986, de 1988 à 1993, puis de 1997 à
2002, soit pendant 15 ans. - Il y a là un matériel abondant et
certainement instructif, que les nouveaux médias mettent à la
disposition de tout citoyen désireux de fonder son opinion politique sur
d'autres éléments que les promesses, les commentaires et les sondages.
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