France
2007
Effet
d’annonce : effet rétroactif
(mardi 10 avril 2007)
(mardi 10 avril 2007)
Les
instituts de sondage ne racontent peut-être pas n’importe quoi,
mais ils ne garantiraient sûrement pas les noms des deux candidats
présents au second tour des Présidentielles de 2007, même si,
depuis la rentrée 2006, ils donnent gagnant le couple Sarkozy-Royal
avec, invariablement, un avantage final au ministre sortant. Pour les
instituts de sondage, tout paraît donc joué : Nicolas Sarkozy fera
son quinquennat, soutenu par l’ensemble de l’équipe sortante, ce
qui signifie que les Français se prépareraient à reconduire les
hommes et les femmes au pouvoir depuis 2002.
Bien sûr, les instituts de sondage se défendent d’être partiaux. Le résultat qu’ils proposent est, répètent-ils, le fruit d’un travail sérieux, les procédés de "redressement" des "données brutes" font partie du métier de statisticien et certaines techniques "occultes" (non dévoilées) relèvent de ce qu’ils appellent le secret professionnel. Or, les sondeurs n’ont pas vu venir le candidat Bayrou, qui trouble la constellation binaire annoncée, puis ils l’ont intégré comme nouveau "troisième homme" à la place du candidat du Front National, rétrogradé en quatrième position. Il n’empêche que, malgré "l’incertitude des Français" qui "atteint un niveau inédit" (Libération, 9/04/07), on persiste à présenter le candidat Sarkozy comme le nouveau président de France et la candidate Royal comme la perdante poulidorienne du duel annoncé au second tour. On concède cependant que François Bayrou, s’il passait le premier tour, battrait à la fois Nicolas Sarkozy (avec les voix de la gauche) et Ségolène Royal (avec les voix de la droite).
Le problème est celui-ci : la victoire annoncée du candidat de l’UMP influe forcément sur le comportement des électeurs le 22 avril 2007, parce qu’on n’aime pas "miser sur le mauvais cheval" ou encore parce qu’on s’est résigné ; d’autre part, puisque la cote de Nicolas Sarkozy semble au beau fixe, les critiques de certains journalistes et porte-parole restent forcément modérées pour cette même raison ("miser sur le bon cheval") ou pour ne pas risquer les représailles du "prochain président de la République", réputé pour ses relations difficiles avec toute contestation de sa personnalité, de sa légitimité, de son autorité. On peut en conclure que l’effet d’annonce produit par tous les instituts français de sondage sans exception depuis la rentrée (septembre 2006) jusqu’à ce jour (avril 2007) influe nécessairement sur le comportement des commentateurs de cette élection présidentielle et, surtout, sur le choix des électeurs dans l’isoloir. Les scientifiques appellent ce phénomène un "effet rétroactif" (ou "feed back"), qui devrait enjoindre les instances garantes de la démocratie à interdire toute publication de sondages d’opinion bien avant le passage aux urnes pour qu’ils n’influencent pas le libre choix des électeurs et la libre expression des tenants de l’opinion publique.
Bien sûr, les instituts de sondage se défendent d’être partiaux. Le résultat qu’ils proposent est, répètent-ils, le fruit d’un travail sérieux, les procédés de "redressement" des "données brutes" font partie du métier de statisticien et certaines techniques "occultes" (non dévoilées) relèvent de ce qu’ils appellent le secret professionnel. Or, les sondeurs n’ont pas vu venir le candidat Bayrou, qui trouble la constellation binaire annoncée, puis ils l’ont intégré comme nouveau "troisième homme" à la place du candidat du Front National, rétrogradé en quatrième position. Il n’empêche que, malgré "l’incertitude des Français" qui "atteint un niveau inédit" (Libération, 9/04/07), on persiste à présenter le candidat Sarkozy comme le nouveau président de France et la candidate Royal comme la perdante poulidorienne du duel annoncé au second tour. On concède cependant que François Bayrou, s’il passait le premier tour, battrait à la fois Nicolas Sarkozy (avec les voix de la gauche) et Ségolène Royal (avec les voix de la droite).
Le problème est celui-ci : la victoire annoncée du candidat de l’UMP influe forcément sur le comportement des électeurs le 22 avril 2007, parce qu’on n’aime pas "miser sur le mauvais cheval" ou encore parce qu’on s’est résigné ; d’autre part, puisque la cote de Nicolas Sarkozy semble au beau fixe, les critiques de certains journalistes et porte-parole restent forcément modérées pour cette même raison ("miser sur le bon cheval") ou pour ne pas risquer les représailles du "prochain président de la République", réputé pour ses relations difficiles avec toute contestation de sa personnalité, de sa légitimité, de son autorité. On peut en conclure que l’effet d’annonce produit par tous les instituts français de sondage sans exception depuis la rentrée (septembre 2006) jusqu’à ce jour (avril 2007) influe nécessairement sur le comportement des commentateurs de cette élection présidentielle et, surtout, sur le choix des électeurs dans l’isoloir. Les scientifiques appellent ce phénomène un "effet rétroactif" (ou "feed back"), qui devrait enjoindre les instances garantes de la démocratie à interdire toute publication de sondages d’opinion bien avant le passage aux urnes pour qu’ils n’influencent pas le libre choix des électeurs et la libre expression des tenants de l’opinion publique.
Note
aux indécis
(vendredi
13 avril 2007)
Après
un démarrage poussif de plusieurs mois, le coeur de la campagne
française s’est enfin mis à battre... à seulement neuf jours du
premier scrutin ! Aujourd’hui, Michel Rocard, homme de gauche et
initiateur du Revenu Minimum d’Insertion à l’intention des plus
pauvres de ce pays dit riche, propose une alliance dès avant le
premier tour entre Ségolène Royal et François Bayrou. L’ancien
dirigeant et Premier ministre socialiste, qui n’avait pas vraiment
les faveurs du président Mitterrand, surprend par son réalisme car
il estime, sans doute à raison, que la gauche seule ne parviendra
pas à vaincre une droite qui a le vent en poupe. - De l’autre
côté, les appels du pied, assortis de polémiques de façade, entre
Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen se multiplient. Cela commence
officiellement avec l’immigration et l’identité nationale. Cela
se poursuit à présent avec la controverse tout à fait justifiée
sur le "gène de la pédophilie", lancée avec l’interview
du candidat sortant par le penseur Michel Onfray pour la revue
"Philosophie", dont David Leterrier livre un commentaire
intéressant sur peaux.org.
Et cela ne va plus s’arrêter maintenant. Il ne sert à rien
d’invoquer Jean Jaurès : le candidat de l’UMP a des accointances
évidentes avec l’idéologie de la droite extrême, qui se sont
révélés dès son discours d’investiture (ci-dessus) avec un
malencontreux "le travail, c’est la liberté", qui
pouvait encore passer pour une bourde ou un acte manqué que
d’ailleurs personne n’a relevés, au même titre que le choix de
ses initiales NS pour sa télévision en ligne ("NS TV").
Or, à l’occasion de son exercice comme ministre de l’Intérieur
et "premier flic de France", M. Sarkozy a mené, sans
peut-être le vouloir, le pays au bord de la guerre civile et
discrédité les forces de l’ordre aux yeux de la population, ce
qui exaspère un nombre croissant de policiers qui estiment que leur
mission ne se résume pas à éteindre les incendies allumées par
les formules irréfléchies d’un patron soupe au lait, à
"nettoyer" les zones laissées en friche par un libéralisme
sans scrupules ou à "faire du chiffre" pour diminuer en
apparence une criminalité due en grande partie au cercle vicieux de
la misère aussi bien économique que sociale et culturelle.
Le 22 avril, l’électorat français a donc le choix entre quatre candidats capables d’accéder au second tour de ces présidentielles 2007 :
- Nicolas Sarkozy, le champion des sondages, représente, qu’il le veuille ou non, l’équipe sortante, dont le bilan reste très médiocre. Dans ces conditions, son discours du "changement" et de la "rupture" est peu crédible et son action future, si elle n’est pas motivée par des velléités autocratiques manifestes et une impulsivité sans doute hypomaniaque, visera à laisser les choses comme elles sont : les riches s’enrichiront et les pauvres s’appauvriront. Ainsi, ceux qui ont intérêt à maintenir le status quo devraient accorder leurs suffrages à ce candidat avéré de la droite républicaine et ultralibérale.
- Ségolène Royal, faisant office de "Poulidora" dans les sondages, représente la social-démocratie, c’est-à-dire un programme libéral qui comprend en principe un important volet social (assistance aux plus pauvres, maintien du Service Public, etc.). Elle bénéficie du soutien implicite de l’altermondialiste José Bové, qui déclare dès à présent voter pour cette candidate si elle est présente au second tour. Sans officiellement négocier de participation au futur gouvernement, d’autres candidats de la "gauche anti-libérale", comme Marie-Georges Buffet, appelleront sans doute également à voter pour elle en spécifiant qu’ils entendent ainsi faire "barrage à la droite". Il en va de même pour la candidate des Verts, Dominique Voynet. Ceux qui veulent que la France renoue avec les valeurs de la gauche pour les cinq années à venir ont donc intérêt à voter pour elle dès le premier tour.
- Jean-Marie Le Pen est le candidat de l’extrême-droite. Au programme : "immigration zéro", sortie de Schengen, fermeture des frontières, retour à une monnaie nationale. Un programme sans doute irréalisable, qui apparaît cependant comme une solution aux yeux d’un certain nombre d’électeurs. Pendant longtemps, cet ancien poujadiste qui ne mâche pas ses mots et ne dissimule que très moyennement son adhésion à certaines thèses raciales ou totalitaires a rassemblé sous sa bannière "franco-française" les mécontents des bords politiques les plus antagoniques, réussissant même à capitaliser les suffrages d’anciens électeurs communistes, dont bon nombre de paysans et d’ouvriers. Ceux qui veulent que la France dise adieu à l’Europe sans pour autant cesser d’être ultralibérale et qui pensent que les pauvres du monde entier veulent manger le pain des pauvres français, ceux qui veulent revenir aux valeurs autoritaires et petites-bourgeoises du Second Empire, ont intérêt à lui donner leur voix.
- François Bayrou est le candidat du centre qui porte, comme il le déclare, à gauche. Il représente aujourd’hui une alternative réaliste à ce que le leader du Front National se plaît à nommer le "système UMPS". Sans doute inspiré par l’actuelle Grande Coalition allemande (entre les sociaux-démocrates du SPD et les chrétiens-démocrates de la CDU), qui semble résoudre un certain nombre de problèmes outre-Rhin, il propose une alliance entre des personnalités compétentes de la droite et de la gauche traditionnelles et de la société civile pour faire face aux problèmes majeurs qui se posent dans le pays et sortir ainsi d’un antagonisme suranné qui aurait laminé la vie politique française. Ceux qui veulent donner une chance à ce rénovateur et faire barrage aux dérives extrémistes ou hystériques, aux solutions irréalistes ou aux polémiques anachroniques, ont intérêt à lui accorder leur suffrage.
Les risques
Entre
les quatre candidats mentionnés, et devant l’indécision actuelle
d’un grand nombre d’électeurs et d’électrices, toutes les
constellations sont mathématiquement possibles. Or il paraît acquis
que le ministre sortant sera présent au second tour. Les trois duels
les plus probables seront donc:
1°) Sarkozy-Royal : c’est le combat annoncé où Mme Royal ne pourra en effet triompher qu’avec le soutien de M. Bayrou. Dans le cas contraire, M. Sarkozy sera élu président de la République pour cinq ans.
2°) Sarkozy-Bayrou : c’est un duel fratricide que M. Bayrou ne pourra gagner lui aussi qu’avec le soutien de la gauche parlementaire.
3°) Sarkozy-Le Pen : c’est la réédition de l’affrontement de 2002 dont M. Sarkozy sortira sans aucun doute vainqueur.
Cette troisième possibilité représente un nouveau risque majeur pour la démocratie, que l’électorat français aurait peut-être intérêt à éviter.
Si, contre toute attente, le candidat de l’UMP n’était pas présent au second tour, il aurait fait l’objet d’un vote sanction massif du gouvernement et du président sortants, dont les candidats d’extrême-droite et du centre ne manqueraient pas de profiter. Et si, contre toute attente, la candidate socialiste était sanctionnée au premier tour, cela profiterait sans aucun doute aux candidats du centre et de l’extrême-gauche. Ces deux cas de figure apporteraient, selon un certain nombre de commentateurs, la victoire à M. Bayrou.
En conclusion, il ne reste désormais plus qu’une seule chose raisonnable à faire : élire en toute âme et conscience le prochain président de la République Française et, dans la solitude de l’isoloir, loin du bruit des médias, ce n’est certainement pas une mince affaire.
N.
Sarkozy : 31,11% - S. Royal : 25,
83%
F. Bayrou : 18,55% - J.M. Le Pen : 10,51%
O. Besancenot : 4,11% - Ph. de Villiers : 2,24%
M.G. Buffet : 1,94% - D. Voynet 1,57%
A. Laguiller : 1,34% - J. Bové : 1,32%
F. Nihous 1,15% - G. Schivardi : 0,34%
(*) Source : le journal Le Monde du lundi 23 avril 2007 - voir aussi, le 25 avril 2007, les chiffres officiels sur le site du Conseil Constitutionnel
F. Bayrou : 18,55% - J.M. Le Pen : 10,51%
O. Besancenot : 4,11% - Ph. de Villiers : 2,24%
M.G. Buffet : 1,94% - D. Voynet 1,57%
A. Laguiller : 1,34% - J. Bové : 1,32%
F. Nihous 1,15% - G. Schivardi : 0,34%
(*) Source : le journal Le Monde du lundi 23 avril 2007 - voir aussi, le 25 avril 2007, les chiffres officiels sur le site du Conseil Constitutionnel
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Addition des voix exprimées
(premier cas de figure)
Droites = 45,00%N. Sarkozy : 31,11%
J.M. Le Pen : 10,51%
P. de Villiers : 2,24%
F. Nihous 1,14%
Centre
= 18,55%
Gauches = 36,45%S. Royal : 25,83%
O. Besancenot : 4,11%
M.G. Buffet : 1,94%
D. Voynet 1,57%
A. Laguiller : 1,34%
J. Bové : 1,32%
G. Schivardi : 0,34%
Première
analyse
Dans
le cas de figure ci-dessus, on suppose que les voix d’extrême-droite
se reportent de façon optimale sur M. Sarkozy. Tous les leaders
d’extrême-gauche ayant appelé à voter pour Mme Royal ou contre
M. Sarkozy dès dimanche soir, on suppose que les voix des électeurs
des différentes gauches se reportent de façon optimale sur Mme
Royal. Dans ce cas de figure, tout dépend donc de M. Bayrou et du
report de voix de ses électeurs : d’une part, on voit mal M.
Bayrou renoncer à son option de centre-gauche; d’autre part, le
candidat centriste a intérêt à préparer les législatives de juin
2007 et donc à rechercher des alliances politiques qui lui
garantiront un groupe parlementaire par le jeux des désistements;
enfin, M. Bayrou pense sans doute déjà aux présidentielles de
2012, ce qui l’engage à conserver une certaine neutralité,
notamment en ne bousculant pas son électorat de droite. Le cas de
figure proposé ne prend pas en considération que M. Le Pen pourrait
donner une consigne de vote en défaveur de M. Sarkozy lors de sa
déclaration annoncée pour le premier mai, mais il part du principe
que les électeurs de la droite extrême votent "naturellement"
pour un candidat qui leur a fait des appels tout au long de la
campagne et dont le score trahit déjà un certain "vote utile"
au sein des différentes droites. Ce cas de figure paraît favorable
à M. Sarkozy, dès lors qu’il parvient à ajouter un peu plus de
5% de l’électorat centriste à la totalité des voix qui se seront
portées sur sa candidature en provenance des droites extrêmes...
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Addition
des voix exprimées
(deuxième cas de figure)
(deuxième cas de figure)
Coalition
Centre-Gauches = 55%
Gauches
= 36,45%
Centre = 18,55%
Centre = 18,55%
Deuxième
analyse
M.
Bayrou s’exprimera mercredi (25 avril 2007) ou un peu plus tard sur
la possible coalition entre le centre et les gauches. Tout dépendra
de la façon dont il présentera les choses, car il entend
certainement conserver la grande majorité de son électorat en vue
des législatives de juin 2007. Mais, s’il veut garder un groupe
parlementaire consistant pour la législature 2007-2012, il lui
faudra passer des accords qui, si l’on suit son argumentation,
devraient être conclus pour faire travailler ensemble des
personnalités de bords politiques différents, ou issues de la
société civile, en vue de résoudre certains problèmes majeurs du
pays. Or, dans le temps relativement court de cette quinzaine du
second tour, il ne pourra pas éviter de donner quelques orientations
et consignes générales. Car la situation est problématique : D’un
côté, ses anciens camarades de l’UDF ralliés à Sarkozy (comme
G. de Robien, S. Veil, V. Giscard d’Estaing, A. Santini ou J.L.
Borloo) commencent à "débaucher" les députés centristes
pour essayer de les affilier à l’UMP. De l’autre, les
socialistes s’impatientent, car les plus clairvoyants d’entre eux
avaient prévu dès avant le premier tour qu’il fallait un "ticket"
Bayrou-Royal pour garantir la victoire d’une nouvelle forme de
social-démocratie en France. Il s’agirait donc, dans ce cas de
figure, de mettre en oeuvre des accords de désistement aux
législatives entre les mouvements qui, respectivement, portent Mme
Royal et M. Bayrou. En principe, le moment serait venu de créer de
nouveaux partis (et donc d’en supprimer d’autres, devenus
inutiles) pour rendre compte des nouvelles orientations prises par
l’électorat français, qui vient de s’exprimer en masse avec un
taux de participation à 84,2%. Cela vaut surtout pour M. Bayrou, qui
pourrait, dès cette semaine, esquisser les grandes lignes d’un
nouveau parti démocrate du centre, voire du centre-gauche. Mais cela
vaut également pour la gauche anti-libérale, alter-mondialiste,
écologiste, qui devra nécessairement en passer par une alliance
Besancenot-Laguiller-Buffet-Bové-Voynet pour faire valoir ses
quelque 10% des voix (quasiment à égalité avec le Front National).
Dans ce cas de figure, l’UMP sera certes le plus important
mouvement de la scène politique française actuelle, mais la
victoire pourrait néanmoins être remportée par une alliance
centre-gauche(s), motivée par une politique de désistements mutuels
aux législatives de juin 2007 et, plus avant, par l’introduction
d’une dose de proportionnelle, voire même d’une Sixième
République qui abandonnerait le régime présidentiel à la
française, dont on perçoit aujourd’hui les limites et les risques
(autocratiques), pour se tourner vers un régime parlementaire,
permettant l’élection d’un chef de gouvernement par l’Assemblée
Nationale et favorisant ainsi la formation de coalitions
multipartistes pour la constitution d’une majorité gouvernementale
viable...
------------------------------------------------------------
Le
vote sanction anti-sarkozy et/ou "anti-sortants"(troisième
cas de figure)
C’est
ce que le candidat de l’UMP va s’employer à éviter tout au long
de cette quinzaine extrêmement intéressante avec, entre autres, un
"duel" médiatique entre les deux finalistes annoncés de
cette élection présidentielle, qui devrait avoir lieu le 2 mai
2007. Il s’agira alors de savoir quel modèle socio-économique et
quelles réformes politiques le (ou la) futur chef de l’État
compte adopter au cours de l’exercice 2007-2012, mais également
(et surtout) laquelle des deux personnalités en lice paraît la
mieux qualifiée (adaptée) pour conduire la France pendant ces cinq
prochaines années, aussi bien pour garantir et maintenir la "paix
sociale" à l’intérieur du pays que pour représenter et
défendre ses intérêts et ses aspirations en Europe et dans le
monde. Dans ce "test de personnalité", il est en tout cas
envisageable que Mme Royal possède quelques avantages, que l’on
appelle quelquefois des "atouts féminins", sur M. Sarkozy
qui doit par ailleurs répondre du report de la très grande majorité
des voix d’extrême-droite sur sa candidature. D’autre part, le
candidat sortant doit s’expliquer sur la "peur" qu’il
inspire, qui ne tient pas seulement à son attitude et son discours
durant la campagne du premier tour ou encore à son exercice comme
ministre de l’Intérieur, où il provoqua, avec quelques formules
malencontreuses, des émeutes spectaculaires dans les banlieues
défavorisées de France, dont les images de violence ont fait le
tour du monde, sans être à même de négocier une sortie de crise,
cette incapacité ayant d’ailleurs caractérisé l’ensemble du
gouvernement sortant à l’occasion des mobilisations estudiantines
et lycéennes autour du Contrat Première Embauche, qui ont compromis
le bon déroulement de l’année scolaire 2005-2006 et la
préparation des élèves au baccalauréat, aux concours d’État et
aux diplômes universitaires. En effet, il est concevable que cette
peur soit surtout inspirée par la personnalité même du candidat
sortant, qui fait apparaître (selon un certain nombre de témoins et
à en juger par certaines de ses attitudes ou quelques-uns de ses
actes) une instabilité des humeurs, un tempérament colérique et un
amour-propre assez formidables, qui peuvent laisser craindre une
gouvernance autocratique avec une nette préférence pour les mesures
autoritaires prises sans concertation, et ce malgré une prétendue
ouverture au centre (avec les anciens de l’UDF), ou même à gauche
(avec le "transfuge" peu crédible E. Besson, ancien
responsable de la communication au PS, qui vient de rallier l’UMP).
Il faut également dire que les soutiens dont bénéficie M. Sarkozy
à l’étranger (comme S. Berlusconi et sans doute G.W. Bush)
laissent penser que les options de politique étrangère prises par
la France sous les présidences de F. Mitterrand et J. Chirac
risquent d’être remises en cause ou même désavouées. A priori,
ce cas de figure semble plutôt favorable à Mme Royal, quand bien
même l’issue du scrutin s’annoncerait extrêmement serré...
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