Photo : cap2013 / SK
En Allemagne - paradis de la consommation - Noël, c'est ce qu'il y a de plus sacro-saint, de plus intouchable: partout, des arbres de Noël, des pères Noël, des décorations de Noël, des marchés de Noël et surtout des cadeaux de Noël dans les vitrines pleines à craquer : objets plus ou moins inutiles, pacotille ou high tech, chocolats, gâteaux, jouets... jouez !
Un peu comme en France, sans doute. Sauf que - consommation poussée à l'extrême - la mise en scène prend ici des proportions qui par temps de crise confinent au théâtre de l'absurde. Dans la ville de Berlin, où les températures peuvent descendre jusqu'à -20°C (-8°C actuellement, sous la neige), les statistiques officielles recensent 5000 sans-abris pour seulement 500 places en hébergement d'urgence. En mars 2012, 6.222.000 personnes étaient dépendantes des minima sociaux en Allemagne, dont tout de même 1.624.000 enfants (wiki). Si le taux de chômage y est inférieur qu'en France, un certain nombre de personnes non recensées par les statistiques de l'Agence pour l'Emploi gagnent bien moins que le SMIC, qui d'ailleurs n'existe pas outre-Rhin.
Dans cette ambiance festive, on discute d'une nouvelle interdiction du NPD ("Nationaldemokratische Partei Deutschlands"), la précédente ayant échoué en 2003. Fondé en 1964, ce parti défend, comme le Front National en France, les valeurs d'extrême-droite, et il est actuellement présent dans les parlements régionaux des Länder du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et de la Saxe, où il a franchi la barre des 5%, indispensable pour accéder au Landtag.
Selon le Wikipedia allemand (je traduis) : "Le 5 décembre 2012 les ministres de l'Intérieur des Länder se sont prononcé à l'unanimité pour une nouvelle procédure d'interdiction lors d'une rencontre à Rostock-Warnemünde. Un jour plus tard, la conférence des ministres-présidents [à savoir les chefs des Länder, n-d-t] ont suivi, également à l'unanimité, le vote des ministres de l'Intérieur. Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il déciderait dans le courant du premier trimestre 2013 s'il allait demander, en accord avec les Länder, une interdiction du NPD, parti d'extrême droite. - Ce projet d'une procédure d'interdiction est en relation avec l'éclaircissement des assassinats perpétrés par l'Untergrund national-socialiste (NSU) [neuf assassinats de personnes d'origine étrangère - huit Turcs et un Grec - entre 2000 et 2006, un attentat à la bombe en 2004, et le meurtre d'une policière en 2007, n-d-t]. Les liens entre le NSU et le NPD ont été débattus dans l'espace public et sont souvent vus comme motif pour entamer une nouvelle procédure d'interdiction du NPD."
Et ce 14 décembre 2012, à Berlin, le parlement des Länder - le Bundesrat - décide avec une majorité significative de demander l'interdiction du NPD auprès du Tribunal constitutionnel d'Allemagne...
Cependant, le titre et le chapeau d'un article de l'hebdomadaire Die Zeit relativisent cette annonce (je traduis) : "Une goutte [d'eau] sur la pierre brune [brûlante]. - Une motion d'interdiction - et vlan, adieu le NPD ? Ce n'est pas si simple. Les néonazis ne siègent pas seulement dans les parlements régionaux et les conseils municipaux, mais comme citoyens dans les associations de parents d'élèves et les bistrots. Le travail pour la culture démocratique a besoin d'un bras plus long que celui qui va jusqu'à Karlsruhe [sc.: le siège du Tribunal constitutionnel fédéral, n-d-t]. La motion d'interdiction ne peut venir qu'en complément."
Dans cette ambiance festive, on discute d'une nouvelle interdiction du NPD ("Nationaldemokratische Partei Deutschlands"), la précédente ayant échoué en 2003. Fondé en 1964, ce parti défend, comme le Front National en France, les valeurs d'extrême-droite, et il est actuellement présent dans les parlements régionaux des Länder du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et de la Saxe, où il a franchi la barre des 5%, indispensable pour accéder au Landtag.
Selon le Wikipedia allemand (je traduis) : "Le 5 décembre 2012 les ministres de l'Intérieur des Länder se sont prononcé à l'unanimité pour une nouvelle procédure d'interdiction lors d'une rencontre à Rostock-Warnemünde. Un jour plus tard, la conférence des ministres-présidents [à savoir les chefs des Länder, n-d-t] ont suivi, également à l'unanimité, le vote des ministres de l'Intérieur. Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il déciderait dans le courant du premier trimestre 2013 s'il allait demander, en accord avec les Länder, une interdiction du NPD, parti d'extrême droite. - Ce projet d'une procédure d'interdiction est en relation avec l'éclaircissement des assassinats perpétrés par l'Untergrund national-socialiste (NSU) [neuf assassinats de personnes d'origine étrangère - huit Turcs et un Grec - entre 2000 et 2006, un attentat à la bombe en 2004, et le meurtre d'une policière en 2007, n-d-t]. Les liens entre le NSU et le NPD ont été débattus dans l'espace public et sont souvent vus comme motif pour entamer une nouvelle procédure d'interdiction du NPD."
Et ce 14 décembre 2012, à Berlin, le parlement des Länder - le Bundesrat - décide avec une majorité significative de demander l'interdiction du NPD auprès du Tribunal constitutionnel d'Allemagne...
Cependant, le titre et le chapeau d'un article de l'hebdomadaire Die Zeit relativisent cette annonce (je traduis) : "Une goutte [d'eau] sur la pierre brune [brûlante]. - Une motion d'interdiction - et vlan, adieu le NPD ? Ce n'est pas si simple. Les néonazis ne siègent pas seulement dans les parlements régionaux et les conseils municipaux, mais comme citoyens dans les associations de parents d'élèves et les bistrots. Le travail pour la culture démocratique a besoin d'un bras plus long que celui qui va jusqu'à Karlsruhe [sc.: le siège du Tribunal constitutionnel fédéral, n-d-t]. La motion d'interdiction ne peut venir qu'en complément."
On se posera certainement des questions sur la nature du lien entre la folie consumériste de Noël et le débat sur l'interdiction du NPD. - Il n'y en a probablement aucun, si ce n'est ce que l'on se plait à nommer "le hasard du calendrier". - Quant à l'attrait bien connu des "laissés pour compte" pour les partis extrémistes, il ne peut que se renforcer devant les vitrines bien garnies des grands magasins et les spots publicitaires qui poussent à l'extrême cette folie consumériste dont les pauvres de ce monde se trouvent radicalement exclus. C'est sans doute dans ces moments où le sentiment d'abandon atteint son paroxysme que, tel un réflexe enfantin, certains se remettent à croire au père Noël...
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