Alors que Dominique Strauss-Kahn passe ses journées et ses nuits dans le complexe pénitentiaire de Rikers à New-York, on commence à réclamer sa démission du FMI et à faire son deuil au PS. - Quelle que soit l'issue de la bataille judiciaire qui s'annonce, l'homme ne se relèvera sans doute jamais de cette épreuve. - Mais que s'est-il donc passé ? Devant l'ignorance qui est la nôtre, nous ne pouvons que spéculer : DSK a voulu "s'amuser" et le jeu a mal tourné ? On ne sait rien, ou presque, de celle que l'on appelle la "victime présumée" : employée depuis quelques années au Sofitel de New-York, Nafissatou Diallo, âgée de 32 ans, serait d'origine guinéenne (ou sénégalaise) et aurait une fille de neuf (ou quinze) ans, qu'elle élèverait seule dans le quartier populaire du Bronx. Si les avocats de la défense vont s'acharner à trouver des failles dans sa vie, on n'entend pour l'instant que les voix qui disent du bien d'elle. - À l'heure qu'il est, elle serait "effondrée" : non seulement à cause de l'agression sexuelle dont elle dit avoir été l'objet, mais sans doute aussi en raison de la dimension que prend l'affaire. La voilà hébergée dans un lieu "sûr", sous protection policière, dans l'incapacité de se rendre à son travail et donc de gagner de l'argent. La voilà dans le rôle de celle qui fait chuter l'un des hommes les plus puissants de la planète. Et la voilà donc avec plein de gens qui lui en veulent ou qui a harcèlent pour obtenir une "interview exclusive" avec une photo qui fera la Une de tous les journaux et magazines du monde...
En admettant que sa version des faits, qui a été retenue par le procureur, corresponde à cette fameuse vérité judiciaire dont on attend encore la "manifestation", la jeune femme est évidemment "dépassée par les événements". Lorsqu'elle s'est réfugiée auprès de ses collègues du Sofitel en disant que le Monsieur de la suite 2806 l'a agressé sexuellement, elle ne s'attendait pas à un tel raz-de-marée médiatico-politique. Aurait-elle réagi de la même façon en connaissant les conséquences ? A-t-elle peut-être exagéré les faits ?
Bien sûr, il y a les "théories du complot", les "machinations" et "manipulations" que l'opinion n'a pas manqué de colporter. Quelles sont-elles ? "Quelqu'un" a voulu "abattre" Dominique Strauss-Kahn en plaçant sur sa route cette femme de chambre, évidemment complice et grassement payée, qui aurait invité le Monsieur de la suite 2806 à l'un de ces jeux sexuels dont il raffole, pour ensuite, après l'avoir griffé, s'enfuir en criant au viol. - On cherchera le coupable ou bien dans la finance internationale ou bien sur la scène politique française. - Mais, si tant est qu'elle a menti, la femme de chambre a très bien pu agir pour son compte personnel en espérant une compensation financière de la part du riche Monsieur de la suite 2806.
Or, jusqu'à preuve du contraire, elle a pu tout simplement dire la vérité. Elle ne s'est pas laissée faire et n'a pas voulu qu'une telle agression reste impunie. Ou alors, si ses intentions étaient moins pures mais tout aussi humaines, elle a tout de suite pensé aux avantages matériels qu'une plainte lui procurerait. Et puis il y a eu les "conséquences" : braquage de projecteurs, médiatisation globalisée, protection du témoin, incarcération d'un homme avec "rang de chef d'État"...
Et M. Strauss-Kahn, s'il a effectivement commis les faits qui lui sont reprochés, a-t-il pensé un instant à ces conséquences ? Démission honteuse du FMI, fin abrupte d'une carrière politique si prometteuse en France... S'agissait-il, comme on l'entend dire, d'un "acte manqué", d'une réponse inconsciente au choix impossible entre la direction du FMI et la candidature à la primaire socialiste ?
La médiatisation de l'affaire donne également à penser : S'il est dans les habitudes américaines de montrer les images des prévenus, menottes aux poignets ou face au juge au cours de l'audience préliminaire, de telles images sont proscrites en France. Pourtant les médias français n'ont pas hésité à les faire tourner en boucle. Dès lors, cette position humiliante de Dominique Strauss-Kahn ne peut plus être effacée des réseaux et des mémoires, au cas où il serait innocenté par la justice.
Cette médiatisation procède du "choc" - ou, comme on l'affirme aussi, du "traumatisme" - que l'arrestation de M. Strauss-Kahn à New-York a pu générer chez le grand public, suscitant du même coup un engouement considérable pour cette affaire. Et il y a le chef d'inculpation qui sied si peu à un homme de la stature de DSK : une tentative de viol ! - Le Point a traduit l'acte d'accusation [ici] où l'on peut lire ceci : l'accusé 1) a fermé la porte de la pièce et a empêché la plaignante de quitter cette pièce ; 2) s'est saisi de la poitrine de la plaignante sans son consentement ; 3) a tenté de retirer de force le collant de cette personne et de toucher ses parties génitales de force ; 4) a forcé la bouche de la plaignante à toucher son pénis à deux reprises ; 5) a pu commettre ces actes en utilisant sa force physique.
Bien sûr, il y a les "théories du complot", les "machinations" et "manipulations" que l'opinion n'a pas manqué de colporter. Quelles sont-elles ? "Quelqu'un" a voulu "abattre" Dominique Strauss-Kahn en plaçant sur sa route cette femme de chambre, évidemment complice et grassement payée, qui aurait invité le Monsieur de la suite 2806 à l'un de ces jeux sexuels dont il raffole, pour ensuite, après l'avoir griffé, s'enfuir en criant au viol. - On cherchera le coupable ou bien dans la finance internationale ou bien sur la scène politique française. - Mais, si tant est qu'elle a menti, la femme de chambre a très bien pu agir pour son compte personnel en espérant une compensation financière de la part du riche Monsieur de la suite 2806.
Or, jusqu'à preuve du contraire, elle a pu tout simplement dire la vérité. Elle ne s'est pas laissée faire et n'a pas voulu qu'une telle agression reste impunie. Ou alors, si ses intentions étaient moins pures mais tout aussi humaines, elle a tout de suite pensé aux avantages matériels qu'une plainte lui procurerait. Et puis il y a eu les "conséquences" : braquage de projecteurs, médiatisation globalisée, protection du témoin, incarcération d'un homme avec "rang de chef d'État"...
Et M. Strauss-Kahn, s'il a effectivement commis les faits qui lui sont reprochés, a-t-il pensé un instant à ces conséquences ? Démission honteuse du FMI, fin abrupte d'une carrière politique si prometteuse en France... S'agissait-il, comme on l'entend dire, d'un "acte manqué", d'une réponse inconsciente au choix impossible entre la direction du FMI et la candidature à la primaire socialiste ?
La médiatisation de l'affaire donne également à penser : S'il est dans les habitudes américaines de montrer les images des prévenus, menottes aux poignets ou face au juge au cours de l'audience préliminaire, de telles images sont proscrites en France. Pourtant les médias français n'ont pas hésité à les faire tourner en boucle. Dès lors, cette position humiliante de Dominique Strauss-Kahn ne peut plus être effacée des réseaux et des mémoires, au cas où il serait innocenté par la justice.
Cette médiatisation procède du "choc" - ou, comme on l'affirme aussi, du "traumatisme" - que l'arrestation de M. Strauss-Kahn à New-York a pu générer chez le grand public, suscitant du même coup un engouement considérable pour cette affaire. Et il y a le chef d'inculpation qui sied si peu à un homme de la stature de DSK : une tentative de viol ! - Le Point a traduit l'acte d'accusation [ici] où l'on peut lire ceci : l'accusé 1) a fermé la porte de la pièce et a empêché la plaignante de quitter cette pièce ; 2) s'est saisi de la poitrine de la plaignante sans son consentement ; 3) a tenté de retirer de force le collant de cette personne et de toucher ses parties génitales de force ; 4) a forcé la bouche de la plaignante à toucher son pénis à deux reprises ; 5) a pu commettre ces actes en utilisant sa force physique.
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